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Candidatures : l’issue par le haut
Publie le mardi 5 décembre 2006 par Open-Publishing10 commentaires
Roger Martelli propose que les communistes se préparent à avancer une autre candidature que celle de Marie-George Buffet, « recevable » par le plus grand nombre des sensibilités antilibérales. Cela pose d’abord une question de principe. Quand nous avons signé l’appel pour des candidatures communes, tout en faisant la proposition de Marie-George, personne n’a dit qu’elle était irrecevable. Pourquoi aujourd’hui ? Et surtout : est-ce une opinion à discuter ou une fin de non-recevoir à notre proposition ? Dans le deuxième cas, cela signifierait qu’elle ne pourrait même pas être examinée et qu’il faudrait, comme C. Autain, Y. Salesse et d’autres nous ont appelé à le faire, la « retirer ». Cela n’a plus rien à voir avec la recherche d’un consensus : c’est de l’exclusion.
J’entends bien l’argument : « il n’y a pas consensus si quelqu’un attire du monde mais en écarte aussi beaucoup ». Mais que veut dire « écarte » ? Si certains trouvent que cette candidature a des inconvénients et en préfèrent une autre, il n’y a rien à redire : c’est la démocratie. C’est comme ça que les collectifs prennent partout la question, en examinant tranquillement toutes les candidatures et en exprimant la ferme volonté de rester ensemble en tout cas. Mais si cela veut dire « si c’est ça, je m’en vais », alors ce n’est plus un argument mais une pression, voire un droit de veto. Et ça pose une question fondamentale : sommes-nous à égalité, avec les mêmes droits, ou certains seraient-ils moins égaux que d’autres ? Si toutes les candidatures étaient recevables, sauf celle proposée par les communistes, alors il y aurait un problème majeur qui conduirait fatalement notre rassemblement dans le mur.
Roger nous alerte : nous aurions « les moyens numériques » d’imposer notre proposition, « mais le rassemblement n’est pas la guerre... ». Sa formule mord le trait : la démocratie implique parfois de se compter, mais ce n’est pas la guerre pour autant. Cela dit, son argument soulève une question qui mérite réflexion. En l’état des forces présentes dans le rassemblement, les communistes sont de très loin les plus nombreux. Donc, si les décisions se prenaient à la majorité, leurs choix s’imposeraient toujours, au moins si toutes et tous étaient du même avis. C’est manifestement loin d’être le cas, mais admettons - ça doit être vrai - qu’il y a quand même un avis majoritaire parmi les communistes. C’est justement pour ça que notre rassemblement n’a pas décidé d’organiser des « primaires », mais s’est donné la règle du « double consensus » : l’un dans les collectifs locaux, l’autre parmi les organisations et sensibilités politiques. Parmi les organisations, les communistes comptent pour un, même si leur parti a beaucoup plus d’adhérents que les autres. Ainsi se trouve garantie la prise en compte à égalité de chaque sensibilité, jusqu’à la plus « petite ».
Mais pour la recherche du consensus dans les collectifs, comment dire aux communistes que chacun(e) ne compterait pas pour un ? Nous voulons construire un rassemblement citoyen où chaque femme ou chaque homme doit pouvoir donner son avis, participer aux décisions. Nous voulons ainsi réhabiliter la politique, la mettre entre toutes les mains. Et on dirait aux communistes - ou à d’autres dont le choix se porterait sur M-G. Buffet - « pas vous, car vous êtres trop nombreux » ? C’est impossible. C’est injuste et très risqué. Les communistes ne sont pas plus que d’autres des petits soldats obéissant à des décisions presse-bouton. Elles et eux aussi doivent être respectés dans leurs idées et dans leurs choix. Si un grand nombre, voire une majorité, d’entre eux se sentaient niés ou écartés et manquaient à l’appel, tout s’effondrerait et notre rassemblement serait un champ de ruines. Alors dans les collectifs, faisons confiance à l’intelligence et à l’esprit de responsabilité de chacun(e). Travaillons à chercher la candidature qui rassemble le plus largement. Argumentons pour convaincre. S’il faut se compter pour dégager un choix commun, votons loyalement à la proportionnelle : une personne, un choix. Et prenons toutes et tous l’engagement de rester ensemble, quel que soit le choix retenu.
Reste le débat de fond : la candidature de M-G. Buffet empêcherait-elle d’exprimer la diversité du rassemblement ? Pour ma part, je suis persuadé que c’est beaucoup plus une question de comportement que d’étiquette ou de fonction politique. Et les actes de Marie-George - son duo avec C. Villiers aux régionales en Île-de-France, le partage de son temps de parole pour le référendum européen, son engagement acharné pour faire vivre ce rassemblement - devraient plutôt donner confiance dans sa volonté de rendre visible la diversité.
La question n’en demeure pas moins légitime. Elle est valable pour toutes les candidatures : aucune ne peut traduire à elle toute seule la diversité, surtout s’il s’agit bien de rassembler sans exclusive les hommes et les femmes de toutes sensibilités qui veulent une gauche vraiment à gauche. Alors, il y a deux solutions. La première est de choisir un homme ou une femme dont l’identité politique est très peu connue. Ce choix serait ressenti comme celui du plus petit dénominateur commun. On peut se dire qu’il est regrettable qu’il en soit ainsi et que seuls devraient compter les idées, les talents - et chacune des candidatures proposées en a - et surtout le principe même de notre rassemblement. Mais ce serait ignorer les réalités, l’état de la société et de notre système politique. Nous irions droit à l’échec. L’autre solution, en nous appuyant sur l’atout de la candidature de M-G Buffet, est de travailler à ce que notre campagne soit vraiment collective, qu’elle tourne le dos à la personnalisation et donne toute sa place à chacune des sensibilités rassemblées. Avons-nous vraiment exploré toutes les possibilités dans ce sens ? Ne peut-on imaginer une campagne d’un style vraiment neuf, aussi audacieux que notre ambition pour la gauche ? Pourquoi ne pas rassembler tous nos efforts, toute notre créativité collective, pour chercher ainsi une issue par le haut au piège que nous tend l’élection présidentielle ?
Par Patrice Cohen-Seat, membre du Comité exécutif national du PCF.
Messages
1. > Candidatures : l’issue par le haut, 5 décembre 2006, 17:04
Dans ma ville (Tours), j’ai assisté à une réunion du "collectif unitaire" local (dont j’avais appris fortuitement l’existence) qui comptait presque exclusivement des membres et sympatisants du PCF ! Et de nombreux témoignages montrent que c’est loin d’être un cas isolé. Dans ces conditions le vote des "collectifs" locaux est une sinistre mascarade.
Dimitri
1. > Candidatures : l’issue par le haut, 5 décembre 2006, 17:16
Et peux tu me dire ce qui empêche les autres sympthisants d’autres partis de venir à ces réunions ?
Mathilde ?
2. > Candidatures : l’issue par le haut, 5 décembre 2006, 17:35
Du même auteur, j’ai pu relever en l’espace de quelques minutes les 5 messages suivants (pardon, j’en oublie certainement) :
– « Si José Bové n’est pas notre candidat, ce n’est même pas la peine de voter aux présidentielles ; une fois de plus l’espoir d’un changement social par les urnes se sera révélé illusoire.. Mais comment ai-je pu croire que le PCF avait changé ?! »
– « Votre position nous envoie tous dans le mur et ça ne vous émeut même pas ! »
– « Dans ma ville (Tours), j’ai assisté à une réunion du "collectif unitaire" local (dont j’avais appris fortuitement l’existence) qui comptait presque exclusivement des membres et sympatisants du PCF ! Dans ces conditions le vote des "collectifs" locaux est une sinistre mascarade. »
ce dernier publié 3 fois en l’espace de 10 mn !!!
Certaines personnes sur ce site consacrent tous les efforts à tenter de démobiliser les militants anti-libéraux.
Laissons-les à leurs élucubrations stériles et attendons sereinement le 10, en faisant confiance à tous pour que les règles du jeu soient respectées et gardons notre énergie pour nous mobiliser en faveur de notre programme et de celui ou celle qui sera désigné(e) pour figurer sur le bulletin de vote.
Francis G de Quincy
3. > Candidatures : l’issue par le haut, 5 décembre 2006, 23:13
je suis de la région de chalon sur saône et je confirme les affirmations de minga.
jamais vu d’ appel public ,je n’achète pas le journal de saone et loire,rien sur internet .
le collectif a été créé le 19 octobre 2006.
le vote est majoritaire pour marie-george buffet.
les deux secrétaires de la section pcf jp armand et michel caillet montent à paris .
comment peut-on s’exprimer ?
il y a aussi des citoyens de gauche à chalon qui soutiennent une candidature de rassemblement (autain ou salesse).
j’espère qu’un troisième chalonnais montera à paris pour les "unitaires".
j’appelle les camarades à réorganiser une nouvelle réunion plus démocratique.
coco71
4. > Candidatures : l’issue par le haut, 5 décembre 2006, 23:28
http://www.alternativeunitaire2007.org/spip/mot.php3?id_mot=72
Toutes les infos sont en ligne mon coco......pour les ollectifs 71..
C’est pas tres beau de mentir comme ça ....
Pour info les collectifs de ....allez je crache pas sur des amarades c’est pas beau mais dans la zone braouzec en Seine Saint Denis tu veux que je te donne quelques reunions ou est sorti du chapeau clementine avec peu de votants et zero publicite de l evenement ?
Allez, je me calme je ne cracherai pas sur nos "camarades refondateurs"...
Fredo.
2. > Candidatures : l’issue par le haut, 5 décembre 2006, 17:06
Une sortie par le haut ? Chiche !
gib
3. Et si c’était lui ?, 5 décembre 2006, 19:11
Si vous ne l’avez pas encore vue, je vous invite vivement à regarder la vidéo du discours tenu par Jean-Luc Mélenchon le 17 novembre dernier à Montpellier et qui est disponible : ICI.
1. > Et si c’était lui ?, 5 décembre 2006, 20:52
LA STRATEGIE EST SOUVENT UNE MANIPULATION ACCEPTEE
4. > Candidatures : l’issue par le haut, 5 décembre 2006, 21:23
VOILA...
... Dès le début les choses auraient dû être expliquées ainsi.
Cela aurait été plus clair pour tout le monde et peut-être que l’offensive des "trop pressés" n’aurait pas eu lieu.
Pourquoi est-ce que les porte-paroles n’ont pas fait ce travail qui est fait là avec 8 jours de retard au moins ?
Il va falloir être meilleur pour montrer le chemin proposé à tous !
NOSE
5. > Candidatures : l’issue par le haut, 6 décembre 2006, 06:23
« C’est comme ça que les collectifs prennent partout la question, en examinant tranquillement toutes les candidatures et en exprimant la ferme volonté de rester ensemble en tout cas. Mais si cela veut dire « si c’est ça, je m’en vais », alors ce n’est plus un argument mais une pression, voire un droit de veto. Et ça pose une question fondamentale : sommes-nous à égalité, avec les mêmes droits, ou certains seraient-ils moins égaux que d’autres ? »
« Et prenons toutes et tous l’engagement de rester ensemble, quel que soit le choix retenu. »
Mais qui donc a dit qu’il s’affranchissait par avance des décisions des collectifs, et qu’il déciderait tout seul de son côté ce qu’il en ferait ?
« Ils et elles exerceront leur pleine souveraineté sur les choix définitifs de leur parti. » Décision de la Conférence nationale (22 octobre 2006)
C’est vrai, ça ne veut pas dire « si c’est ça, je m’en vais », ça veut dire « si c’est ça, je verrai ce que je décide » ; en tout cas, ça ne veut pas dire « l’engagement de rester ensemble, quel que soit le choix retenu ».
Geob