Ce vote est à la fois atteinte à la démocratie et un grave coup d’arrêt pour les forces de progrès

La première évidence qui se dégage du vote de dimanche, c’est que les électeurs ont massivement adhéré aux candidatures officielles du système, suivant presque aveuglement les choix que les médias leur proposaient.

Si, étant donné le caractère spécifique de l’élection présidentielle, ce n’est pas complètement une surprise, c’en est au point que cela constitue une véritable atteinte à la démocratie, un dévoiement complet de la souveraineté populaire.

C’est une duperie complète parce que ceux qui sont les principaux responsables de l’état actuel de notre pays, se présentent comme ceux qui vont maintenant redresser la France.

La gauche véritable, qualifiée à dessein d’extrême alors que le programme (aux larges convergences) qu’elle proposait aux français n’avait rien d’extrême mais représentait une véritable rupture avec la politique d’hier et donc de demain, que certainement une majorité de gens rejettent, a été écrasée.

Dans le même temps le poids donné à Bayrou le rend incontournable. Si bien que l’alternative du deuxième tour est réduite à Sarkozy ou Royal/Bayrou. Vu de Bruxelles ce doit être une extase complètement inespérée si l’on se réfère au vote du 29 mai 2006.

Que devient le mot d’ordre "Battre la Droite" dans de telles conditions ?

C’est donc un terrible coup porté aux forces de progrès et presqu’un coup d’arrêt pour la lutte contre l’Ultralibéralisme. Parce que toutes les luttes de terrain, contre les délocalisations et les fermetures d’usines, la précarité et le chômage, le maintien des avantages sociaux... ont maintenant besoin d’un débouché politique.

Il faut maintenant sauver ce qui peut l’être, au niveau électoral, en gagnant quelques sièges aux législatives sans compromis avec le PS. Une véritable recomposition du paysage politique s’effectue maintenant, avec à nouveau l’émergence du centre gauche (à vrai dire le soutien peut-être le plus efficace d’une politique européenne dominée par le néo libéralisme). Afin qu’émerge aussi avec quelques crédibilités aux yeux des gens, la gauche antilibérale. Il est évident que cela suppose une union de ces forces là qui, l’élection présidentielle l’a montré violemment, ne peuvent se présenter divisées aux suffrages des français.

J-M Berniolles