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Ceci n’est pas un mouvement lycéen, saison 2

Publie le lundi 15 décembre 2008 par Open-Publishing

L’année dernière, au coeur de l’hiver, bien loin de l’"actualité", dans les banlieues parisiennes, il se passait beaucoup de choses : des profs, des parents, des jeunes, lycéens ou pas, s’étaient mis à occuper les écoles, les lycées professionnels ou généraux.

Des grèves locales dans tous les secteurs de l’Education Nationale duraient plusieurs semaines, des routes, des gares étaient bloquées, des auto réductions improvisées émaillaient ces innombrables manifs, dans les centre villes, devant ou dans les mairies, les rectorats.

Déjà les revendications étaient multiples, plus de profs, moins de répression, des modes de garde pour les plus jeunes et après l’école, des gymnases, des papiers pour des lycéens et leur famille menacés d’expulsion.

Au bout de plusieurs mois de luttes inventives et diverses, les médias et les grandes centrales syndicales avaient décrété l’existence d’un mouvement "lycéen ", tentant ainsi une nouvelle fois de catégoriser, d’isoler et de diviser : dès que la télé avait commencé à parler du mouvement, elle avait immédiatement relégué une partie de ses acteurs au rang d’éléments extérieurs, donc de "casseurs ", de "provocateurs".

Nous avions alors publié une chronologie de ces colères, de ces actions , qui rassemblaient des jeunes et des plus vieux, et surtout des précaires, scolarisés ou pas.

Tout simplement, parce que nous, collectif de précaires, savons bien que ces divisions ne recouvrent plus rien, sont mortifères et dangereuses pour les luttes. Que le combat pour l’éducation libre et choisie pour tous concerne aussi bien les jeunes chômeurs jetés du système scolaire directement dans les bras des exploiteurs, que les plus âgés qu’on interdit de formation. Que bien des travailleurs précaires que nous croisons dans nos luttes quotidiennes, sont aussi aux heures qui leur restent, des étudiants ou même des lycéens interdits de RMI.

Cette année, dès qu’à nouveau les mêmes éclosions de colère focalisées autour de cet accès à l’éducation, mais riches de tellement plus , ont commencé, les médias et la gauche ont repris la même chanson.

Cette fois, la médiatisation est immédiate et d’ampleur : il ne faudrait pas s’y tromper cependant. Elle émane d’un pouvoir qui voudrait bien que les rayons du soleil de Grèce ne parviennent ici qu’assombris par le brouillard de la désinformation. Et le mouvement n’est en une que pour être mieux brisé : pas un sujet ou l’on ne divise les gentils "lycéens " et ces hordes inquiétantes "sans banderole ni revendication", qui voudraient "casser le mouvement".

C’est pourquoi il nous semble utile, cette fois encore d’écrire l’Histoire nous même, parce que ceux qui l’écrivent influent aussi sur la manière dont elle se fait.

Début de chrono, donc, à vous tous de l’enrichir avec le récit de vos actions.

A ceux qui font le mouvement d’en repousser les limites...


Appel des insurgés grecs d’Athènes, 12 décembre 2008

20 décembre 2008, journée de résistance globale contre l’état et ses sbires

Aujourd’hui (vendredi), l’assemblée générale de l’école Polythecnique occupée d’Athènes a décidé de faire un appel pour des actions de résistance au niveau Européen et global en mémoire de tous les assassinés, jeunes, migrants et tous ceux qui luttent contre les sbires de l’état. Carlo Juliani, les jeunes des banlieues en France, Alexandros Grigoropoulos et tous les autres, partout dans le monde.

Nos vies n’appartiennent pas aux états ni à leurs assassins ! La mémoire des frères et sœurs, amis et camarades assassinés reste vivante par le biais de nos luttes ! Nous n’oublions pas nos frères et sœurs, nous ne pardonnons pas leurs tueurs. S’il vous plait traduisez et diffusez ce message autour de vous pour une journée d’actions de résistance coordonnées dans le plus grand nombre d’endroits possible, autour du monde.

http://www.collectif-rto.org/spip.php?article727