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Cela correspondrait à 6 à 8 millions de métropolitains atteints. -LE CHIK.

Publie le mercredi 22 février 2006 par Open-Publishing
14 commentaires

PLAN D’URGENCE DE LA RÉGION RÉUNION

Chikungunya : Ouvrir la concertation
Publié dans l’édition du mercredi 22 février 2006

"Le retard pris dans la gestion de l’épidémie est irréparable." Paul Vergès estime que les procès de responsabilités se feront en temps voulu car l’heure est effectivement à la lutte communautaire, difficile à activer face à une population qui n’adhère pas aux méthodes employées. La collectivité poursuit quant à elle son implication pour pallier l’urgence mais aussi considérer l’avenir, avec le chikungunya.

SANTÉ PUBLIQUE

LA lutte contre le chikungunya occupait une large place lors de la conférence de presse tenue hier par Paul Vergès, président de la Région.
La collectivité est pleinement consciente de la gravité et de l’ampleur de l’épidémie de chikungunya. C’est pour cela que, dès le 23 janvier dernier, elle décide de sortir de son champ de compétence pour mobiliser 850 emplois verts et leurs compétences au service de "la lutte extrêmement urgente." En collaboration avec l’ensemble des acteurs de terrain, des socioprofessionnels, des représentants du corps médical, elle a travaillé à la rédaction d’un plan d’urgence dont les propositions seront soumises à l’appréciation du ministre de l’Outre-mer. Il s’agit là de suggestions pour parer à l’urgence mais aussi pour envisager le long terme.

L’urgence...

Parmi celles-ci, l’État est sollicité pour rejoindre l’initiative du Conseil régional, à laquelle s’est jointe le Département, de se porter garants des prêts accordés à des entreprises qui subissent une perte de leur trésorerie. "C’est la réponse concrète à une demande formulée", soutient le président Vergès rappelant qu’un examen rigoureux des dossiers permettra de dissuader ceux motivés par "un effet d’aubaine". Le tissu économique de La Réunion est constitué à 90% de petites entreprises qui pour beaucoup comptent un ou deux salariés.
La proposition d’une caisse de compensation, qui là encore devra s’accompagner de structures de contrôles, a été retenue par Léon Bertrand, ministre délégué au tourisme, mais l’on ne connaît pas son montant. À charge pour François Baroin de se prononcer sur la question, comme sur la proposition d’une prise en charge par l’État du forfait hospitalier de 15 euros par jour et des 1 euro de consultation à la charge du patient que les 330.000 bénéficiaires de la CMU ne peuvent assumer.
Selon le président Paul Vergès, les premières mesures de ce plan doivent être entendues pour calmer les esprits, répondre aux inquiétudes et besoins exprimés. "La venue du ministre va certainement permettre d’entamer des discussions, d’ouvrir la concertation, à condition que personne ne se réfugie dans son arrogance et son autorité pour discuter."

...et le long terme

Dès le 23 janvier, la collectivité régionale a également suggéré la mise en place d’un vaste champ d’expériences, invitant au soutien et à la participation de l’OMS pour l’élaboration des moyens de lutte. "On annonce un peu tard l’arrivée d’experts qui imposent leur voix", constate Paul Vergès. Elle a proposé la création d’un collège d’experts, de chercheurs pour mener un travail à caractère régional, mais aussi à caractère international, pour répondre à la souffrance des Réunionnais, mais aussi faire profiter de son expérience au monde. La Réunion a déjà triomphé d’autres pandémies, elle le peut encore, si les moyens et la volonté sont mobilisés, si un centre de recherche est créé.
Dans un monde où l’on essaie de trouver des parades aux nouvelles maladies, aux maladies dites émergentes ou ré-émergentes comme l’Ebola, le Sida ou encore le West Nile, il faut faire appel à un large réseau de scientifiques, de spécialistes, d’experts internationaux. Certains tentent actuellement d’anticiper la possibilité d’une transmission du virus de la grippe aviaire de l’Homme à l’Homme, mais c’est pour Paul Vergès "un problème d’imagination" qui ne prévaut pas à La Réunion qui vit quant à elle "une expérience grandeur nature."

" Il faut étudier un vaccin "

Les rechutes, cas de complications, de transmission materno foetale, de décès, de méningites sont des aspects tout à fait nouveaux de la maladie. La collectivité a suggéré aux pouvoirs publics de prendre en compte cette dimension, de considérer également le désastre sanitaire qui pourrait se jouer dans la zone et au-delà avec une propagation massive du virus, d’agir pour l’urgence, mais aussi de développer une expérience locale qui pourrait être bénéfique aux pays voisins, afin de tirer les leçons des erreurs et de mener une lutte plus efficace. Mais cela n’a pas été entendu. "Si une perspective d’extension existe, il faut étudier un vaccin à partir de l’expérience des États-Unis", poursuit le président Vergès qui déplore la faible réactivité des autorités sur ce point fondamental. Compte tenu de l’ampleur de l’épidémie qui toucherait entre 110.000 et 200.000 Réunionnais selon les estimations, cela correspondrait à 6 à 8 millions de métropolitains atteints. "On prendrait alors des mesures extraordinaires".

Estéfani
Temoignage .

Messages

  • Quand j’ai vu à la télé les militaires avec leurs insecticides chez les gens, je me suis dit que le gouvernemt nous prend pour des imbéciles. Je pense à notre petite Nadia (et à son compagnon Wilson) qui vient d’avoir un bébé , qui est partie un jour avec toute sa famille, vivre sur la terre natale de son père. Tant de bruits et tant de peurs circulent sur cette épidémie là-bas, pendant que les services publics reculent, comme la Recherche scientifique et la Santé : comment expliquer une telle ampleur pour cette épidémie d’origine soi-disant inconnue à part le moustique porteur du virus ? JdesP

  • Cette épidémie sévit depuis deux ans. Les autorites françaises ont manifestement laissé la situation empirer jusqu’à entraîner la mort de 74 personnes pour cette année. Cependant, les services de la morgue dénombrent plus de 350 morts supplémtaires par rapport à 2004. (France-Info)

    On se souvient de la canicule et des mensonges du gouvernemnt sur le nombre réel de mort. Quand on ne pouvait plus cacher les morts dans les morgues, c’est à ce moment que la vérité à éclater.

    On assiste tous les jours à un tapage médiatique sur la grippe aviaire alors qu’il n’y pas eu de morts, mais plutôt de gros actionnaires comme les actionnaires de Roches qui profitent de cette propagande de la peur.

    Pour les Réunionnais, qui meurent, les autorités ne dédaignent pas envoyer d’urgence une centaine de gros avions-cargo, chargés de médicaments et de postes hospitaliers.

    Devant le nombre de morts, et la peur de nos responsables d’être virés et poursuivi en justice, pour non- assistance à population française en danger, ils commencent tout juste à en parler mais encore rien d’urgent.

    12 milliards d’euros de profits réalisés par une compagnie pétrolière récemment privatisés. PLus de 1 milliards d ’euros de commandes de Tamiflu (aussi cher qu’inéfficace) , engagés par la SS auprès des Laboratoires Roches... Et rien pour les Réunionnais qui meurent tous les jours dans des souffrances atroces.

  • Est-ce qu’on sait quelque chose sur les insecticides utilisés ?
    Ce n’est peut-être pas une priorité, mais quand même, on pourrait s’apercevoir un jour qu’on a déstocké, en prenant appui sur l’urgence vitale, des saloperies qu’on n’arrivait plus à fourguer.
    Claude de Toulouse, as-tu des infos là dessus ?
    MC

    • pour repondre à ta question :

      Jusqu’a present on a procédé à des epandages massifs de TEMEPHOS , considéré par les services de medecine du travail de la réunion , comme un poison ,et qui "devrait etre interdit dans tous les pays de l’union européenne . Il parait que l’on va passer au BTI , mais sans arreter le TEMEPHOS pour autant .
      Je ne suis pas chimiste , mon fils me dit que depuis quelques jours les equipes travaillent la nuit pour ne pas provoquer de réactions hostiles de la population .
      les autres insectes , certains oiseaux , serpents sont semble t il atteints par l’utilisation massive du TEMEPHOS , certains enfants ont developpé des reactions allergiques , mais le prefet dit que tout cela n’est pas vrai !
      claude toulouse .
      pour avoir des infos , recherche google : temoignage réunion .

    • additif :
      La substance est toxique pour les organismes aquatiques. La substance peut être dangereuse pour l’environnement ; une attention particulière doit être accordée aux abeilles.

  • Merci Claude, continue de nous informer sur le Chikungunya !

    J’ai entendu cette saloperie de Kouchner ce matin à France-Inter. Il avait un discours très colonialiste vis à vis de la Réunion et du Chikungunya. Kouchner explique que la France fait pour le mieux à La Réunion et que si les réunionnais protestent contre les épandages massifs d’insecticides potentiellement dangereux c’est parce les gens gueulent toujours et sans avoir tous les élements en tête et qu’il est irrationnel de s’inquiéter d’une catastrophe écologique.
    Pire le French Doctor a osé établir cette comparaison : "il faut savoir relativiser, sur le continent à coté de La Réunion des milliers de gens meurent chaque jours de paludisme ou de malaria et on n’en parle pas autant que le Chikungunya à La Réunion !". C’est ça Bernard, compare le système médical français au système malgache..... Oserait’il on faire de semblables comparaisons à propos de malades métropolitains ?

    Claude, je sais qu’à la Réunion des milliers de gens vivent dans des "ilets" (hameaux) situé parfois à de longues heures de marche (épuisantes mais magnifiques pour le touriste !) de la première route bitumée. Certains habitains comme ceux du cirque de mafate ne peuvent même n’être ravitaillés qu’en hélicoptère. Sais-tu ce qu’il en est de la progession de l’épidémie parmis ces gens là ? Y a t’il une surveillance particulière pour les malades qui ne peuvent pas se rendre par eux-même auprès d’un medecin ?

    Jips

    • pour te repondre , je n’ai pas trouvé de carte , seulement un article du comité de veille sanitaire :
      La transmission est très active dans tous les arrondissements, mais touche actuellement en particulier le sud de l’île.
      St louis -St pierre etc ....
      les cirques ont d’autres soucis en ce moment avec la tempete tropicale qui dans certains endroits a arraché les quelques routes existantes .
      claude

    • APRES RECHERCHE :
      tres touchées les communes de : saint leu - les avirons- salazie- bras-panon
      moins touchées les communes de : etang salé-saint louis - entre deux - st pierre-petite ile- st joseph- st philippe-la plaine des palmistes - st andré -
      un peu moins touchées :le port- la possession -st benoit - le tampon -
      beaucoup moins touchées : trois bassins - cilaos - ste rose
      ce classement est tres relatif : beaucoup moins =500 cas hebdo
      un peu moins= -1000 cas hebdo
      moins touchées = - 2000 cas hebdo
      tres touchées = de 3000 à 4500 cas hebdo
      sur la periode du 06/02 au 12/02 .
      j’ai essayé d’etre le plus complet possible .
      claude
      ref : la depeche du midi du 22/02/06

  • DE Claude d’Auvergne :
    Je me souvient de a l’assemblée nationale de la premiére ques tion posée au ministre de la santé : panoramique sur les bancs de droite, tous riaient. J’ai encore subi une vague de revolte et de colére, et l’inavouable désir que cette épidémie apparaisse a Neuilly.

    Il est clair que notre société est incapable de répondre a de telles situations ; Essentielemnt, en fin de compte parcequ’elle méprise les gens.
    J’ai écrit a mon député pour qu’il fasse quelquechose, il m’a répondu que j’avais un train en retard, qu’il avait déja fait ce qu’il pouvait.
    Mais que peut un député de l’oposition ? C’est donc bien un probléme général.
    En attendant se sont encore surtout des pauvres qui souffrent. Parfois on deviendrait Nihiliste.
    Bien a tous Claude