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Ces "indigènes" qui dérangent

Publie le mardi 26 avril 2005 par Open-Publishing
15 commentaires

de Fernanda Marrucchelli membre du conseil national du PCF

Depuis deux mois - depuis que j’ai signé l’appel « Nous sommes les indigènes de la République » dénoncé aujourd’hui, je comprends ce que le Maccarthysme -comme le stalinisme- ont pu être pour des milliers de communistes ; je comprends aussi ce que la chasse aux sorcières a pu être pour des femmes pas tout à fait comme les autres.

Je suis sommée de me justifier en tant que responsable politique, en tant qu’élue, en tant que militante des droits humains, en tant que mère de famille, en tant que femme.

Je dois prouver que je ne suis pas antisémite, que je suis attachée aux « Valeurs de la République » et je le dois prouver doublement parce que je n’ai pas la nationalité française ; je dois prouver que je ne suis pas pour la lapidation des femmes adultères, que la libération des femmes me tient à cœur, que les homos sont mes amis, que je ne suis pas pour le communautarisme, que je ne suis pas terroriste, et que je ne me suis pas convertie à l’islam....

Puisque je dois prouver mon « innocence », je veux vous dire pourquoi j’ai signé cet appel. Plusieurs raisons.

J’étais déjà contre la loi qui exclut de l’école les filles musulmanes qui portent un
foulard, et j’étais frappée par l’évidence que les débats suscités par cette loi avaient surtout pour but de masquer un certain nombre de questions sociales comme le chômage, la précarité et les discrimination, et de diviser le mouvement et la gauche à un moment où l’Etat social était démantelé et les libertés publiques étaient remises en cause (Loi Sarkozy, loi Perben, « reforme » de l’asile).

C’est une tendance de notre société que de cacher les questions sociales derrière des questions ethniques ou confessionnelles. La France d’avant-guerre connaissait « le Juif ». On a inventé « le Musulman », par essence inassimilable, et on en parle tellement qu’il finit par exister, que les musulmans réels sont réduits à cette identité spécifique.

Le racisme islamophobe construit le « Musulman » comme - Sartre l’avait bien montré - l’antisémitisme avait construit le « Juif ».

Ne pas voir la situation spécifique qui vivent les population issues de l’immigration post coloniale et s’en remettre à un universalisme abstrait conduit non seulement à l’incompréhension, les clivages mais et c’est le plus grave à se séparer d’une part importante de la population de ce pays.

Si l’on s’obstine à refuser de prendre en compte le tort spécifique subi par le jeune « immigré » (et on sait que dans la France d’aujourd’hui, cette qualité est
héréditaire : première, deuxième, troisième génération...), il est vain de prétendre lui imposer un mot d’ordre comme « Tous ensemble ! »

Ces jeunes sont à la fois des citoyens (travailleurs, chômeurs, étudiants...) et des personnes issues de l’immigration post-coloniale. Pourquoi se reconnaîtraient-ils dans le « même patron, même combat », si nous nions toute une part de leur réalité vécue ?

Si nous voulons aller de l’avant dans le rassemblement de toutes et de tous pour des constructions politiques nouvelles, il est indispensable de prendre en compte le tort spécifique supporté par les « musulmans » et autres « noirs », « immigrés », étrangers inassimilables, contrôlés au faciès... ceux qui sont concernés par le chômage à hauteur de 40%, quand le taux est de 10% pour l’ensemble de la population.

Rassembler, tel est bien l’enjeu. Et s’il est parfois reproché à l’appel « Nous
sommes les indigènes de la République... » que nous sommes quelques uns ici à
avoir signé, de tendre à « diviser », c’est seulement par antiphrase. Dénoncer les divisions réelles, ce n’est pas les provoquer ; c’est au contraire les nier qui les aggrave.

Pour finir. Il y a plus de 20 ans en Italie, l’époque qu’on appelle les « années de plombs », tout un pan de la société italienne (ouvriers, étudiants, femmes...) se révoltait, certains ont pris les armes. Les partis de gauche italiens ont fait corps avec l’Etat pour « défendre la République », « défendre l’Etat » « défendre la démocratie ».

Il n’ont pas su répondre politiquement aux questions posées. Ils ont répondu par la haine, les murs, la répression... Des milliers de personnes se sont retrouvés en prison accusées de « terrorisme » ; toute une génération a été éloignée de la politique. La fracture a été énorme, douloureuse... Pour certains d’entre nous encore en prison ou en exil, mais aussi pour la « république », justement et la démocratie.

L’Italie et la gauche italienne qui n’a pas su se questionner sur ce qui se passait en paye amèrement aujourd’hui les conséquences : populisme, postfascisme au
gouvernement, libéralisme effréné.

J’ai signé l’appel des « indigènes de la République » parce que je pense que c’est une chance qui est donnée à la société française et européenne. Ce qui est en jeu de manière durable c’est la division ou l’unité des exploités et des dominés.

En avoir conscience donne des responsabilités. Quand les dominés s’organisent, n’est-il pas naturel que les communistes soient avec eux, parmi eux ?
Je peux ajouter qu’avoir participé à l’assemblée des signataires de ce texte m’a
confirmée dans la conviction que notre présence dans cette initiative peut contribuer à donner un sens politique à la révolte de ces jeunes, à favoriser le dialogue et l’action en commun pour une société de réelle égalité.

Messages

  • "Sommée de s’expliquer, de se justifier" = stalinsime ?
    On doit sourire parmi les fantômes de Vorkouta....

  • Que les dominés s’organisent est éminemment souhaitable. C’est même indispensable.

    Ils s’organiseront d’autant mieux quand les pathologies qui caractérisent une partie d’entre eux auront été reconnues :
    la lutte contre la polygamie, les mariages forcés, la soumission de la femme inscrite dans les textes "sacrés", cela ne devrait laisser aucune femme (ni aucune homme) indifférente.

    L’universalisme n’est pas une abstraction, c’est un combat qui s’inscrit dans une histoire de plusieurs siècles, et qui de nos jours, pour les croyants de l’islam signifie avant tout la prédominance des "lois divines" sur les principes d’émancipation de l’humanité.
    Les combats sociaux, que ceux qui sont issus de l’immigration africaine et les autres ne peuvent mener qu’ensemble, ne peuvent avoir la moindre chance de succès tant que les "lois divines", leurs préjugés et leurs interdits, continueront à avoir la place qu’ils ont. Le combat pour une société plus juste, qui mettra à bas l’oppression capitaliste est indissociable de la lutte contre tous les obscurantismes. La défense de la laïcité en France est rendue plus difficile à cause de la collusion entre ceux qui la défendaient autrefois (une bonne partie de la gauche) et les religieux. Mettons face à leurs responsabilités les élus qui subventionnent de manière détournée, mais parfois ouvertement, les religieux : cela nous débouchera sur des contextes permettant de lutter contre l’histoire officielle que le gouvernement français tente de mettre en place, de mieux expliquer ce qu’était la colonisation à quel point elle a déstructuré les sociétés africaines, et d’en finir avec des amalgames désastreux. Car ceux qui, issus de l’immigration, sont nés en France, n’ont pas à en porter le fardeau, même s’ils doivent en connaître l’histoire. Leur histoire à eux, ils l’inscrivent dans la société française de 2005 : celle-ci, soumise à des courants racistes qu’il faut combattre, n’est pas musulmane. Pour l’auteure du texte, c’est peut-être un scoop : elle est laïque, ou du moins elle tente de se préserver des attaques contre les principes de laïcité qu’elle s’est donnée voici un siècle et au-delà.

    • "Que les dominés s’organisent est éminemment souhaitable. C’est même indispensable.

      Ils s’organiseront d’autant mieux quand les pathologies qui caractérisent une partie d’entre eux auront été reconnues :
      la lutte contre la polygamie, les mariages forcés, la soumission de la femme inscrite dans les textes "sacrés", cela ne devrait laisser aucune femme (ni aucune homme) indifférente."

      Oh làlà, cà craint. L’hygiénisation des dominés (parce que les "dominants" ne pratiqueraient pas la polygamie, les mariages forcés etc.), comme préalable au processus de civilisation laïque ! Dans ce bordel européen de prostitution-marchandisation généralisée, les "dominants" continuent à débiter leurs leçons de morale à la planète entière....

    • A l’intervenant 62 77
      Moi je ne crois ni aux "dominants" ni aux "dominés". Ce n’est pas moi qui ait introduit ce vocabulaire, c’est lui ( sa phrase "les peuples qu’ils qualifient de "dominants" : le lectuer peut relire ma 1ère contribution, je n’ai jamais utilisé l’expression "peuple dominé"). J’ignore, dans cette bouillie, ce que peut vouloir dire "approche sociale", "ethnicisme", "peuples dominés et les dominés qui vivent chez les "peuples dominants". Je suis donc au moins sur un point d’accord avec lui, je ne comprend rien à sa cause, et à son objectif, même si je décèle une confusion et une logomachie qui me fait froid dans le dos.
      Sa phrase : "C’est comme ça, même si ça peut gêner ceux qui sont prêt à dire n’importe quoi pour des causes qu’ils n’ont pas l’air de bien comprendre eux-mêmes ", est à mon sens symptomatique qu’il y a bien des "indigènes" qui dérangent ce monsieur.

    • Faut te relire ! Tu as bien écrit "dominés".
      Tu ignores en effet beaucoup de choses !

    • En fait, c’est FM qui la première a parlé de "dominés" et pas un des auteurs des commentaires précédents. Que tous relisent le texte de FM s’ils veulent en avoir la certitude.
      Cela n’empêche pas d’échapper au ridicule celui qui qualifie d’hygiénisation la lutte contre la polygamie et les mariages forcés, et qui vient nous dire que l’on pratiquerait cela en France. Si l’on pratique cela en France, c’est en toute illégalité, avec la complicité passive des pouvoirs publics. Cela concerne essentiellement des populations issues de l’immigration, sauf, comme le dit un intervenant, à amalgamer adultère et polygamie. On y pratique également l’esclavage domestique, notamment derrière les murs des ambassades, car il n’y a certes pas que les prolos qui méprisent l’être humain. Il y a par contre des cultures qui ne font pas toutes le même cas de l’individu. La culture occidentale est jusqu’à preuve du contraire, celle qui a le plus détaché l’individu de la pression du groupe, de la communauté et de la nation, celle qui a le plus détaché la femme des modèles patriarcaux.
      Cela ne signifie pas qu’elle est idéale. Du fait de sa composante capitaliste hégémonique, elle invalide dans une large mesure ses déclarations de bonnes intentions, mal ou insuffisamment appliquées.(Constitutions, déclarations des droits de l’Homme)
      On pourrait parler aussi de l’excision. Hygiénisation aussi, la lutte contre l’excision ?
      Que dire à celui pense ça ? Que peut-être, il n’a pas eu le bonheur d’avoir ses parties génitales mutilées...Mais est-ce que cela l’autorise à qualifier d’"hygiénisation" la lutte contre ce type de pratiques criminelles ?

      Je ne sais pas si les "indigènes" dérangent ou non les intervenants précédents. Je crois surtout que ceux qui signent ce type de manifeste surestiment largement leur audience dans la société française, et que de surcroît, ils ne se font pas que des amis dans la population immigrée. Cela, je le vois. Je suis moi-même issu de l’immigration turque, et vivant dans un pays étranger, il ne me viendrait pas à l’idée de revendiquer d’imposer mes propres caractéristiques culuturelles. A plus forte raison parceque je suis conscient de ce que l’islam produit dans le retard de la Turquie, à la laïcité proclamée, mais très relative.

    • je ne parlais pas de "dominés" que j’ai effectivement utilisé, mais de l’xpression "peuple dominé", que je n’vais pas utilisé. mais cette difficulté devient comme la vie : "rien qu’une ombre errante, un pauvre comédien qui se démène une heure en scène et puis s etait à tout jamais. Un conte conté par un idiot, plein de bruit et de fureur, qui ne signfie rien."

    • Merci pour tes grandes leçons de morale laïque. Nous voyons que la Turquie est prête à entrer dans l’Europe. Pour être sérieux, non seulement je parle au sujet de certains "discours", ici encore iluustrés, comme "hygiéniste", et d’hygiénisme comme idéologie, mais cela se couple aussi d’hystérisme hygiénique : un jour c’est le "dominé" suspect a priori de faire exciser ses filles ou de les violer ( chose par ailleurs, criminelle et tout à fait navrante, mais pourquoi les mettre en relation avec les "peuples dominés", les "dominés" etc.), un autre jour c’est le tabac , l’alcool et la drogue ; un troisième c’est le sida, les MST, le safe sex et tutti quanti, un quatrième c’est la réapparition des bidonvilles aux portes des grandes méropoles, les manouches ou je ne sais quoi encore.
      Il me semble que la lutte féministe pour l’émancipation devrait faire moins de théorie, et de grandes généralisations moralisantes ("politiquement correct" etc.), et un peu plus de pratique sociale.
      Maintenant le ton à la fois "pédant" (tu es un imbécile, tu n’as rien compris, tu es un idiot), inquisiteur/flicard (tu es un sombre fasciste, peut-être un pervers polymorphe qu’il faudrait surveiller), et pontifical (rappel à l’ordre moral, bulles infaillibles, oracles définitves) de ces messages s’excitant contre l’excsision, me semble suspect, au sens dénotant d’un état d’esprit qui me révolte.
      Un indigène désabusé

    • Depuis quand la Turquie a-t-elle été colonisée ? Elle a plutôt "colonisée" (qu’on me pardonne cet anachronisme !) à l’époque où elle avait la forme de l’empire Ottoman...Tu es à côté de la question, il ne s’agit pas d’Islam, lave toi les oreilles, bien des ex-colonisés africains sont chrétiens, d’autres sont boudhistes...Il faut savoir sortir des obsessions des autres, pour trouver un peu de vérité...

    • "lave toi les oreilles" : s’agissant d’un medium (ce forum) où ils s’agit essentiellement des yeux qu’ils s’agit, pour percevoir ou ne pas percevoir un message, l’injonction ne manque pas de piquant .
      En outre quel rapport entre une supposée bêtise de l’interlocuteur, et le fait qu’il ne se lave pas les oreilles ou le zob ?! " tu es à côté de la question..... lave toi les oreilles" . c’est pour le coup une phrase de mauvais insituteur, effectivement un "peu bouché à l’émery", que ce "lave toi les oreilles." On ne sait pas expliquer à l’interlocuteur en quoi il se trompe et en quoi il énonce une énorme bêtise, alors on utilise des métaphores et des allégories des plus approximatives, et par le fait même toute aussi idiote, que ces énormes bêtises que l’on cherchait à faire surmonter. La bêtise répond à la bêtise.
      Non si tu ne comprend rien : "lave toi les pieds"
      Et si tu comprend tout, salis toi les pieds en allant sur les chemins découvrir ce vaste monde. Ensables -toi les oreilles des sables fins au bord de la mer ; rend ton regard trouble dans les rayonnements intenses d’un puissant zenith de soleil ; devient astygmate dans les nuits noires très faiblement illunées, dans ces courses folles époumonées où tous les sens se troublent ; redécouvre la myopie de certains animaux.

    • Bonjour,

      Je ne comprends pas cette méthode qui consiste à allumer des contre feux pour discréditer un appel ou une thèse ?!

      On parle des populations issues de l’immigration post-coloniale (c’est un fait) et de suite les détracteurs érige la culture occidentale en fustigeant l’excision, quel rapport ?
      Il est bien évident que tous les signataires de l’appel condamnent cette mutulation, mais doivent ils adopter profil bas sur les autres questions essentielles qui touchent ces populations au risque qu’on les accusent de tous les maux (terrorisme, excision...) ?
      Il n’est pas question de défendre l’islam, il se trouve qu’être musulman en France est un facteur de discrimination forte, c’est une réalité, doit on la nier pour plaire aux laicards enragés ?
      Hier le juif était pourchassé pour sa religion, ... , avons nous eu raison d’être en grande partie complices avec les méthodes de l’époque ? évidement non et pour autant personne ne vous force de dire que le judaisme est bien, vous pouvez même dire l’inverse dans une certaine mesure(le jour ou on aura assumer notre histoire vis à vis du génocide subi par les populations juives).

      Le propre du totalitarisme est la disqualification, ce qui se pratique à l’égard des indigènes ressemble à ça. Pourtant l’unanimité du système Politico-médiathique contre cet appel devrai mettre les puces à l’oreil des esprits vifs et critiques ! mais là on touche à des sacralités : La France et la République ce qui est génant qu’on proclame sa haine du religieux et des sacralités.
      En tant qu’enfant d’immigrés, ancien résistant pour la France, je ne crois pas aux valeurs de cette république ! Vous allez me dire : voilà l’islamiste qui veur remplacer la république par sa charia. Rassurez vous, il y a pas de risque, je metterai autant d’energie pour combattre les islamistes que pour vous combattre, le totalitarisme est le même. Je reviens à la républque abstraite et l’universalisme pompeux, lizez l’Histoire pour vous rendre compte que cet universalisme nous a conduit aussi à la colonisation mais pas seulement nous sommes d’accord !
      Souf qu’il faut le dire, l’écrire et le faire savoir aux jeunes générations qui grandissent dans la glorifications de Jules Ferry, apotre du colonialisme.

      La république est bidon pour moi, moi qui est discriminé au quotidien, citoyen de seconde zone, mon père ancien combattant ne peut même pas venir me rendre visite dans cette belle république ?! traité comme un chien devant les consulats de cette même république. Je dois toujours montrer pattes blanches et partout, est ce ça l’égalité ? La république fonctionne à l’égard des immigrés et leur enfants selon les mêmes principes mais les modalités ont evidement évolués : gestion coloniale et sécuritaire (nomination de médiateurs communautaire pour gérer la foule et la rendre docile sinon la balance, recrutement de Harkis (Malek Boutih, Fadela, Kaci...), promotion de la médiocrité (CFCM...))

      Alors dire celà est ce promouvoir l’excision ? le problème majeur est l’égalité réelle pas sur le papier. Le problème de la polygamie ou autres passe par l’égalité devant l’ecole, l’instruction et sion la loi est là, personne ne réclame de la clémence pour ces actes. Par contre tenter de déligitimer des revendications en allumant des contre feux relève tout simplement du refus de l’autre et sa négation.

    • Il me semble justement que l’appel des indigènes de la République parle de la France de 2005. Celle qui discrimine une partie de sa population : les faits sont tristement éloquents par rapport à l’emploi, le logement, l’éducation, la justice, la santé, ...
      Il est à chaque fois incroyable de renvoyer aux discriminés une sorte d’illégitmité à hurler leur colère (ça rappelle tant de discours moralisateur envers les féministes,tant de discours colonisateurs...). Oui, la loi sur les signes religieux à l’école est d’autant plus discurtable qu’aucune mesure concrète (Commission Stasi ???) n’est prise pour lutter contre les discrimations qui à mon sens expliquent, aussi, les replis sur soi, les rejets de cette société inégalitaire française de 2005. "Bizarement", c’est l’islam qui est sous les projecteurs d’une pensée en panne. En même temps, on institue un conseil consultatifs des musulmans de France communautarisants une partie de la société, sans plus d’émoi.
      Alors, il faut débattre de savoir si l’islam est bon ou mauvais (c’est un droit et un devoir républicain qu’il faut certes assumer). Mais, beaucoup de jeunes filles, de jeunes hommes issus de l’immigration français de la France de 2005, vivent quodidiennement le rejet, sont bafoués dans leurs droits, leur mémoire (aucune mesure contre les discriminations mais une loi (23 février 2005) qui reconnait et incite à la reconnaissance de l’apport positif de la colonisation).
      La coupe est pleine !

    • Celui qui invitent les autres à améliorer leurs connaissances historiques a bien raison.

      Néanmoins, il a bien tort de qualifier de totalitaires des opinions émises sur un forum.

      Sauf s’il souhaite démontrer qu’il ne maîtrise pas le concept de totalitarisme.

    • "un jour c’est le "dominé" suspect a priori de faire exciser ses filles ou de les violer ( chose par ailleurs, criminelle et tout à fait navrante, mais pourquoi les mettre en relation avec les "peuples dominés""

      C’est vrai, quoaââ !
      Pourquoi "mettre en relation" l’excision avec les peuples qui pratiquent l’excision ?

  • Nous avons signé l’appel des Indigènes de la République pour justement offrir une chance à la sociéte française de s’interroger ce qui serait un grand pas sur ce post colonialisme.
    depuis quelques temps, nous assistons à une scission qui finira par une dissolution de ce mouvement prometteur.
    jalousie, décisions en catimini, violences internes et voici ce texte que l’on m’a fait parvenir hier 21/02/2006 d’une partie de ce mouvement : stupéfiant !

    Quelques précisions...

    Plusieurs personnes nous posent la question : y a-t-il une scission au sein des indigènes ? Quelle différence entre le « mouvement des indigènes de la République » et les « indigènes de la République » tout court ? Ceux, qui avaient lu un communiqué (signé par 19 personnes) envoyé début janvier sur la liste des signataires de l’Appel : « Nous sommes les indigènes de la République !... » ont déjà une petite idée. Ce communiqué avait mis en exergue le « sectarisme » de l’Equipe d’Animation qui s ?est emparée du « mouvement » des indigènes de la République depuis septembre 2005 (*).

    Elle est composée actuellement de 8 personnes dont un militant du PS et 7 autres membres appartenant à des associations, organisations ou mouvements : CEDETIM « Centre d’études et d’initiatives de solidarité internationale », MAI « Mouvement Autonome de l’Immigration du Nord », DiverCité, CCIPPP « Campagne Civile Internationale pour la Protection du Peuple Palestinien », CCP « Coordination des Comités Palestine », Les Motivé-e-s, et autres collectifs.

    En effet, depuis plusieurs mois, nous étions nombreux à alerter contre le « sectarisme » et la main mise de certains sur la direction du « mouvement » et à refuser la tournure que prenait l’orientation générale de celui-ci. La participation des associations, organisations ou mouvements dans le combat des « indigènes » est bien évidement la bienvenue. Mais participation ou soutien ne doivent pas signifier : diriger le « mouvement ».

    Car, ce faisant, le « mouvement » ne pourra plus se prévaloir d ?une quelconque autonomie et encore moins prétendre donner la parole, prioritairement, aux premiers concernés qui sont les descendants d ?indigènes. C’est une dérive par rapport au sens même de l’Appel : « Nous sommes les indigènes de la République !... » et l’orientation politique attendue par la plupart des signataires de cet Appel. Et ce n ?est pas tout ?
    Nous étions nombreux à avoir signé l’Appel sans être entièrement d’accord avec certaines approximations ou amalgames qu’il contient, ni avec le ton passionnel qui est le sien. Nous pensions rectifier le tir par la suite, notamment par rapport aux points suivants qui constituent pour nous le vrai combat politique qu’il fallait mener :

    1. Fixer comme objectif politique principal : la lutte pour l’égalité.

    2. Dire clairement que le passé colonial ou le post-colonialisme n’expliquent pas, à eux seuls, toutes les formes d’inégalité en France : discriminations, islamophobie, marginalisations, humiliations, etc., que vivent les personnes issues des ex-colonies. Les portugais, les italiens, polonais, avaient, eux aussi, subi en France les discriminations et la xénophobie bien que « blancs », de culture « judéo-chrétienne », et surtout non descendants d’anciens colonisés ou esclaves (les clichés xénophobes à l ?encontre des ROMS, des Tziganes, perdurent encore à nos jours). En revanche, des représentations et des pratiques de l’époque coloniale perdurent dans un contexte nouveau qui est celui de la mondialisation. C’est que l’inégalité qui caractérise l ?Etat de droit n ?est pas un phénomène périphérique, secondaire, pour l’essentiel elle est structurelle. C’est pourquoi l ?action à mener ne peut être de nature morale, juridique ou sociale, elle doit être politique.

    3. Affirmer que notre démarche ne saurait être une cristallisation des haines contre la société dans laquelle nous vivons, ou plus précisément contre ceux que certains appellent « blancs » ou « petits blancs ». Oui à la mémoire, oui pour tirer tous les enseignements utiles du passé colonial, oui pour la reconnaissance des crimes coloniaux ; mais ce devoir de mémoire et cette reconnaissance des crimes, ne sauraient être un règlement de comptes ou une vengeance à travers lesquels on attise les haines et on éveille à outrance les souffrances enfouies.
    4. Dire que les personnes issues de l’immigration ou de l’esclavage ne peuvent construire, toutes seules, une vraie dynamique politique sans l’aide de toutes celles et tous ceux qui luttent en commun pour l’égalité de tous. Le combat que nous voulons mener n’est pas celui des seuls « basanés » ou « noirs » (bien qu’ils soient les premiers concernés, les premiers touchés), c’est le combat dans lequel toute personne sensible à la question politique est appelée à adhérer.

    5. Dire que notre cause ne doit pas être opposition et confrontation systématiques avec les forces politiques de ce pays. Ce qui ne veut pas dire que nous devons être indifférents aux erreurs passées, présentes ou à venir des uns et des autres.
    Nous avons pensé que les choses allaient changer avec le temps. Que ce n’étaient que de simples erreurs de jeunesse qui finiraient par se dissiper à travers l ?action. Que l’Appel n’allait pas être vidé de sens pour se résumer à son titre : « Nous sommes les indigènes de la République ».

    Il n’en était rien ? Depuis plusieurs mois, rien n’a changé !

    Bien au contraire, ceux qui se sont accaparés de la direction du « mouvement » continuaient à présenter aux médias une image conforme à leur attente : choquer, heurter, faire de l’audimat (il suffit par exemple de lire les nombreuses erreurs que comportaient les communiqués ;

    ainsi pouvait-on lire dans celui du 14/12/05 : « Et ce n ?est qu’un début. Le plan B de la décolonisation ne fait que commencer. Il se poursuivra jusqu’à la libération complète du territoire ». Dans celui du 8 février, la France est comparée au régime de l’Apartheid, etc.). Nous pouvions dès lors être présentés par certains médias comme un groupuscule « radical », « extrémiste », rongé par la haine, voulant faire croire que le legs colonial expliquerait l’ensemble des problèmes dans les banlieues.

    Plus encore, au lieu d’enraciner le mouvement dans les quartiers populaires autour des vrais problèmes (nous étions complètement absents lors des événements de Clichy-sous-Bois !), ils ont plutôt continué à rechercher tout ce qui participe au bruit médiatique. Or, comme chacun le sait, le bruit médiatique, aussi fréquent soit-il, ne saurait construire un mouvement capable de peser sur le champ politique ou pouvant réellement changer, en mieux, la situation de tous ceux et celles qui souffrent au quotidien.

    Nous n’étions résolument pas d’accord avec ces méthodes. Nous avons donc exprimé notre opposition dans plusieurs messages sur les listes de discussion et dans le communiqué de janvier 2006. C’est à la suite de cela, que ceux qui se sont saisis de la direction du « mouvement » ont décidé de s’organiser entre eux tout en excluant tous ceux et celles qui ne partagent pas leur vision des choses... Il y a donc eu une scission de fait, non déclarée publiquement !

    Le forum www.indigenes.org/forum et le site www.indigenes.org n’ont, désormais, aucun rapport avec le « mouvement » des indigènes de la république.

    Nous tenons à clairement le préciser, nous étions, sommes et le resterons plus que jamais fermement attaché à la thèse de l’Appel : les représentations et les pratiques du passé colonial continuent à agir sur le présent ?

    Le combat continue avec tous ceux et celles qui le souhaitent. Nous appellerons très prochainement à des réunions autour de nos objectifs en tant que citoyens militants pour l’égalité de tous. Toute personne concernée par ce combat politique est cordialement invitée.
    — -

    (*) Ce sectarisme est illustré par la décision prise le 04/02/06 par la Coordination Nationale (composée lors de cette réunion de 13 personnes dont les 8 membres de l’Equipe d’Animation) concernant l’AG du 18-19 février 2006, puisque, les signataires initialement conviés à contribuer à l’organisation et la structuration du « mouvement » ainsi qu’à l ?élection du bureau et du CA de l’association « les indigènes de la République » ne sont plus sollicités.

    Les signataires sont invités uniquement à la seule « table ronde » à partir de 14h ! (voir ci-dessous les échanges postés sur la liste de discussion de la Coordination Nationale auxquels les signataires n ?ont pas eu droit). D’ailleurs, l’élection démocratique des membres de l’association « les indigènes de la République », tant promise lors de la réunion de la Coordination Nationale du 07/01/06 et sur les listes de discussion des collectifs, ne figure pas dans le programme de l’AG du 18-19 février 2006, ce qui confirme ce que nous avons dénoncé dans notre communiqué de janvier 2006 !
    Question d’un membre d’un collectif après avoir remarqué que l’AG du 18-19 février n’a pas été annoncée dans la lettre d’info N°2 envoyée le 8/02/06 sur la liste nationale des signataires de l ?Appel :
    « ?Histoire d’être au clair avec les infos à diffuser dans le réseau (en m’interrogeant tout de même sur le statut de ce document).
    Le 18 février l’G ne se tient plus ?
    (?)
    Hep ! A force de dysfonctionner on en arrive à tourner au ridicule. Hier ?j’ai "fait l’article" an l’annonçant et aujourd’hui je me retrouve "maquignon", il serait temps de diffuser l’info en temps utile.
    Hep 2 ! Si cette liste doit coordonner, il faudrait qu’elle s’en donne les moyens, je n’apprécie que très modéremment d’être abreuvé d’infos et de commentaires (tous plus intéressants et utiles et nécessaires) et de ne pas disposer du minimum pour travaille.
    Hep 3 ! J’extrapole peut-être sur un document, qui n’engage pas me semble-t-il le mouvement (je ne sais pas d’où il vient). Mais là je le dis poliment "ça me gonfle" »
    La réponse d ?un membre de l ?équipe d ?animation :
    « L’ag n’est pas publique, c’est la décision de la coordination, c’est pour ça que je n’ai pas donné l’info dans la liste d’information parce c’est une liste large ; donc tu n’est pas maquignon, et l’ag se passera sur trois moment samedi matin et après midi et dimanche matin.
    Pour info, le cr le dira plus en détail, on a admis que l’ag sera décisionnel, que participeront à l’ag les membres des collectifs + assoc nationale signataires + caravane ; Et que la décision qui émanera sur la structuration sera par vote, une voix pour chaque entité ;
    L’équipe d’animation se réunit aujourd’hui, fera partir un mail avec le programme et les détails relatifs à l’organisation et au déroulement de l’ag discuté et acté à la dernière coordination nationale.
    (?)
    La table ronde l’est »
    Commentaires d ?un membre d ?un collectif après la diffusion du compte-rendu la Coordination Nationale du 04/02/06 :
    « Nous ne nous attarderons donc que sur la place que vous avez souhaité donner lors de l’AG du Mouvement aux associations autres que les trois citées. La coordination du Mouvement des Indigènes de la République a décidé de réduire la voilure de ses partrenaires sans même en débattre, et de limiter ces partenariats de terrain, pourquoi pas.
    Nous regrettons la méthode utilisée ici, c’est à dire découvrir dans compte-rendu adressées à touTEs notre exclusion de fait, une semaine avant un rendez-vous retenu de longue date. Nous prenons donc acte que notre présence au sein du Mouvement comme celles d ?autres associations semble moins souhaitées par la coordination nationale...
    Sans nécessairement attendre une réponse différente, nous vous informons qu’il ne pourrait y avoir pour nous partcipation à un mouvement que nous soutenons sans à minima notre présence effective à son Assemblée Générale (les modalités de cette participation restant évidemment à préciser). De plus, dans le cas présent un minimum d’explication sur la nouvelle stratégie de partenariat mériterait d’être explicitée.
    Nous vous remercions de bien vouloir nous informer des suites que vous donnerez à ce courrier, pour notre part nous considérons que votre décision de ne exclure de l’AG consiste à ne plus nous considérer comme partie prenante du mouvement.des Indigènes de la République.
    Regrettant réellement votre décision »