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Che Guevara, aujourd’hui

Publie le mercredi 3 octobre 2007 par Open-Publishing
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-* Que reste-t’il du révolutionnaire argentin

Préambule : Yazmin Menandeau, Femme, Chilienne et Militante n’a pas oublié sa jeunesse marquée par celui qui allait devenir une icône universelle : Ernesto Guevara de la Serna. Yazmin est adolescente quand le 11 septembre 1973 le gouvernement démocratique de Salvador Allende, jouissant d’une renommée internationale est renversé par le général Pinochet et sa horde de militaire soutenu par les USA. Yazmin Menanteau, membre du MIR (Mouvement de la Gauche Révolutionnaire) venait d’avoir 16 ans quand le cauchemar débuta. Avec ses camarades militants, elle a participé à un vaste mouvement social et politique, à une période caractérisée par une grande soif de liberté et de solidarité. Ils ont su traverser et survivre à de terribles épreuves, en « luttant pour leurs idées. » En 1975, Humberto, le jeune mari de Yazmin est torturé et assassiné par les tortionnaires de la police politique à l’âge de 24 ans. S’ensuit pour Yazmin l’exil en France ou les réfugiés politiques chiliens sont valorisés à l’image de la majorité des pays qui leur ont offert l’asile politique et où grandissent désormais leurs enfants… En 2007, que reste-t’il de cette France terre d’accueil ???

Introduction : Sur les traces de Che Guevara au Chili. Le 29 décembre 1951, lorsqu’il grimpe sur le siège arrière de la Norton 500 bricolé de son ami Alberto Granado, baptisée Poderosa II la Fougueuse, Ernesto Guevara da la Serna est encore étudiant en médecine et ne manifeste que très peu de préoccupations politiques. Lors de leur arrivée à Valdivia, au Chili, un journal local publie une interview sous le titre « Deux intrépides motocyclistes Argentins de passage à Valdivia. » A Temuco, cela devient : « Deux experts argentins de la lèpre traversent l’Amérique latine à motocyclette. » A Valparaiso, Ernesto Guevara écrit dans son journal : « Nous allons a la recherche des quartiers les plus pauvres de la ville. Nous bavardons avec les nombreux mendiants. Notre nez respire attentivement la misère. »

Le Pentacle du Che,

  • Par Yazmin Menanteau Présidente de la Ligue des Droits de l’Homme de Dax.

Le pentacle est une étoile à cinq branches qui éclaire la terre et fait profiter l’humanité des ses bienfaits, en procurant à tous la vie et la lumière. Appelé aussi pentagramme, le pentacle est un signe symbolique qui exprime l’Harmonie qui relie l’Univers humain à celui de l’infiniment grand et de l’infiniment petit. Il est le fondement de l’Harmonie exprimant un des grands rythmes qui ordonnent le monde. Les bienfaiteurs de l’Humanité, connus ou anonymes, ont su utiliser cette harmonie pour aider à la construction de l’Humanité. Forgeurs, qui par leurs paroles et par leur exemple ont répandu les grandes idées, de justice, de solidarité et de respect de la vie. Ernesto Guevara suivait cette étoile. Son voyage initiatique il l’a fait sur les routes de l’Amérique du sud. Purifié par l’eau de la cordillère des Andes, chauffé par la flamme de la conviction, nourri par la terre cultivée des paysans indiens et transporté sous les ailes du Condor.

Le Condor, animal étoile du peuple sud-américain, symbole de l’esprit indien de la cordillère. Le Condor est le plus grand oiseau volant au monde : 3 mètres 30 d’envergure, 13 kg. Le condor vit jusqu’à 90 ans en haute altitude dans la Cordillère des Andes, principalement du Pérou jusqu’à la Patagonie. Son envergure lui permet de planer en cercles jusqu’à 6000 mètres d’altitude, en utilisant les courants ascendants et les thermiques. Sa silhouette est caractéristique des plumes noires et une collerette blanche qui le protège du froid. Mais le plus impressionnant c’est son vol… Le Condor semble immobile dans les airs, les ailes déployées, utilisant le moindre souffle d’air. En l’observant on comprend pourquoi le Condor est un oiseau mythique, emblème des peuples andins. Les Incas vénéraient cet oiseau comme un dieu.

La légende raconte que le Condor, à la fin de sa vie, monte très haut dans le ciel et plonge à grande vitesse vers le sol pour se fracasser contre les rochers. Au Machu Picchu le suicide d’un condor aurait marqué la fin de l’occupation de la cité inca… L’Amérique du Sud est la terre sacrée du Condor. La terre du Che. Le Condor est le symbole de la force de l’être indien. Une légende dit que chaque mois de Juillet, les hommes d’un village capturent un Condor vivant : « el Apu Condor » (le Dieu Condor), la divinidad Inca. Le Condor, est alors opposé dans un combat singulier à un taureau, représentatif de l’occupant espagnol. De ce combat séculaire dépend l’avenir du village. Aujourd’hui ce rituel ne fait plus de victime, le Condor en sort toujours vainqueur redonnant leur fierté aux paysans, en renversant l’histoire l’espace d’une journée.

Le vol du Condor guide le Che vers son idéal de justice sociale, et le conduit près des démunis. Il dédie sa vie et sa médecine aux hommes opprimés. Son combat il le mène en homme libre, sans attache ni dogmatisme. Il refuse les honneurs et les grades, il rejoint les humbles et reste à jamais avec eux. C’est avec les indiens Aymara de Bolivie que le Che continue sa route. Mais le 8 octobre 1967, des agents de la CIA l’arrêtent et le tuent, lâchement alors qu’il est blessé. Le Che fait son dernier voyage, cette fois-ci « sous les ailes » d’un hélicoptère de l’armée américaine, amarré à la rampe d’atterrissage extérieure, exposé comme une proie. « Je m’en souviens encore, je me souviens comme si c’était aujourd’hui. » Le Che était une icône pour le peuple indien, tout comme le Condor. Son engagement a toujours été un symbole majeur pour moi.

Aujourd’hui, il ne s’agit pas de donner sa vie pour un idéal, mais simplement d’être en accord avec nos principes, d’être réactifs à la souffrance des autres. L’engagement implique une conviction forte, c’est la conviction que l’Humain est une cause juste, parfaite et non négociable. Une cause qui mérite toute l’énergie du combat quotidien, indispensable pour l’Humanité. Aujourd’hui les principes fondamentaux de la République sont en danger. La laïcité est en danger, la justice sociale est en danger, l’intégrité des femmes, des enfants, des immigrants, des réfugiés et des sans-papiers est bafouée. Quelle différence y t-il aujourd’hui par rapport à l’époque du Che ? Ne sommes nous pas dans une situation encore plus grave ? Pouvons-nous rester simples spectateurs ? En avons-nous le droit ?

Voici ce que Salvador Allende disait en 1965 : « Une société qui ne réagit pas pour empêcher qu’on attente à la souveraineté ou au libre choix des peuples est une société sans vie. Une société qui ne dit rien quand on envahit, quand on massacre des peuples parce qu’une nation, par le pouvoir de ses armes, s’arroge le droit de déterminer quel est le système économique et politique qu’elle considère comme acceptable, est une société qui ne veille pas sur la Liberté, sur l’Egalité, sur la Fraternité... » Les paroles de Salvador Allende renforcent mon idéal humain… A l’instar d’un homme humble, qui avait comme seul guide, un pentacle sur son front. « El Che vive y Allende tambien »

  • Yazmin Menanteau

Vidéos ORTF 1967 : Che Guevara, un personnage mythique.

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