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Cheminots et étudiants rejoints par les fonctionnaires
Publie le mardi 20 novembre 2007 par Open-Publishingde Marc Lomazzi
Alors que les cheminots et les agents de la RATP font grève pour le huitième jour et que les étudiants poursuivent leur mobilisation contre la loi Pécresse, les fonctionnaires manifestent aujourd’hui pour leur pouvoir d’achat. A la clé, de nombreuses...
« Tous ensemble ». Le désormais célèbre slogan des grandes grèves de 1995 contre le plan Juppé devrait résonner aujourd’hui dans les manifestations de fonctionnaires. A l’appel de tous leurs syndicats (CGT, CDFT, FO, FSU, CFTC, CFE-CGC, Unsa et Solidaires), la grève de 24 heures des enseignants, des infirmiers et des agents des impôts se conjugue en effet avec celle commencée il y a huit jours par les cheminots et agents de la RATP contre la réforme des régimes spéciaux de retraites.
Une conjonction qui n’empêche pas néanmoins l’Elysée et Matignon de positiver, à l’heure où la cote de confiance de Nicolas Sarkozy et de François Fillon s’effrite.
Très largement suivie, la grève des fonctionnaires sera à coup sûr synonyme de galère supplémentaire pour les Français. De très nombreux écoliers n’auront pas classe, particulièrement à Paris, où 80 % des écoles devraient rester portes closes. Dans l’Education nationale, un enseignant sur deux ne devrait pas faire cours. Pour compléter le tableau, les étudiants qui bloquent les universités comme à Rennes, à Aix-Marseille ou à Montpellier pour s’opposer à la loi Pécresse ont prévu de s’associer à la journée d’action.
« Une mobilisation fourre-tout »
Les syndicats de la fonction publique protestent contre les 22 900 suppressions de postes programmées en 2008 et réclament une hausse des salaires. Motif : les 5,2 millions de fonctionnaires auraient perdu 6 % de pouvoir d’achat depuis 2000. Un chiffre contesté à Bercy où l’on estime qu’ils ont gagné 3,5 % par an tous les ans depuis six ans, si l’on intègre tous les éléments de leur rémunération.
Cette journée d’action dépassera largement les frontières de la fonction publique. Elle a reçu le renfort des préavis déposés chez Air France, à la Poste ou à France Télécom, également sur la question des salaires. « Le mouvement prend de l’ampleur », affirme Jean-Marc Canon, de la CGT-Fonctionnaires. Alors que la CFDT s’est prononcée contre une mobilisation « fourre-tout », d’autres, comme FO, SUD ou la FSU, voient d’ailleurs d’un bon oeil cette fusion des mécontentements qualifiée de « scénario catastrophe » par le secrétaire d’Etat à la Fonction publique, André Santini. Les syndicats de fonctionnaires ont prévu de se réunir demain pour discuter des suites de leur mouvement.
Hier soir, la ministre de l’Economie et des Finances, Christine Lagarde, a évalué « le coût des perturbations entraînées par les mouvements actuels » à une fourchette allant de « 300 à 400 millions d’euros par jour ». Anne-Marie Idrac, la patronne de la SNCF, a lâché hier matin que la grève « a déjà coûté 100 millions d’euros » à sa société. Côté RATP, la grève coûte à la régie 4 millions d’euros par jour.
Le parcours de la manifestation
Départ à 14 heures de la place d’Italie jusqu’aux Invalides, via les Gobelins, Port-Royal et Montparnasse.