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Chômage à 9,5% au sens du BIT ? "L’INSEE confirme le report de son "enquête emploi 2006"

Publie le jeudi 8 mars 2007 par Open-Publishing
5 commentaires

L’INSEE confirme le report de la publication de son enquête emploi 2006 à l’automne prochain, et ne fournira pas, d’ici là, "de taux de chômage 2006 au sens du BIT", a-t-on appris mercredi auprès de la direction de l’Institut national de la statistique et des études économiques.

"Comme cela a été annoncé, l’INSEE expliquera de manière détaillée lors de la réunion de la formation Emploi-revenus du Conseil national de l’information statistique (CNIS)", prévue jeudi, "les raisons qui conduisent l’Institut à reporter le calage des estimations mensuelles de chômage BIT sur l’enquête emploi", explique l’INSEE dans un communiqué diffusé mercredi.

L’Institut explique ce report par "l’incohérence des résultats de l’enquête emploi 2006 avec les autres sources disponibles sur l’emploi et le chômage", ou encore les "problèmes statistiques relatifs aux biais de rotation et aux fluctuations des taux de réponse".

Depuis janvier dernier, la polémique enfle sur ce report, suite à un article du "Canard enchaîné" citant un "expert de l’INSEE", et affirmant que, contrairement aux annonces gouvernementales, le taux de chômage n’est pas descendu à 8,7% fin 2006, son niveau record depuis 2002, "mais se stabiliserait à 9,2%".

Selon "Le Canard", le gouvernement aurait alors demandé le report de cette enquête -habituellement publiée chaque année au printemps- après l’élection présidentielle. L’INSEE met en avant des "problèmes statistiques".

Mardi, deux administrateurs anonymes de l’INSEE ont diffusé un document de 15 pages co-écrit avec un syndicaliste de l’ANPE, dans lequel ils affirment que le taux de chômage fin 2006 se stabilisait même à 9,5% de la population active et non à 8,7%.

La diffusion de ce document intervient alors que chaque fin de mois, depuis décembre dernier, quelques jours avant la publication mensuel des chiffres du chômage par le gouvernement, un collectif d’associations et de syndicats intitulé ACDC (Autres chiffres du chômages) en conteste le mode de calcul.

Un membres de la DARES (Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques du ministère de l’Emploi), et des syndicalistes de l’INSEE et de l’ANPE, notamment, en sont membres.

"Il n’a échappé à personne que ceux qui lancent cette polémique n’ont jamais rien dit lorsque les chiffres du chômage étaient à la hausse et lorsque eux-mêmes étaient en responsabilité", a déclaré, mercredi, le porte-parole du gouvernement Jean-François Copé en marge du compte-rendu du conseil des ministres. "Il ne m’a pas échappé que cette polémique éclatait comme par hasard alors que nous sommes dans une période électorale", a ajouté M. Copé.

La veille, le Parti socialiste avait jugé qu’il était "désormais manifeste que le report à l’automne de la publication des vrais chiffres du chômage n’est destiné qu’à masquer un taux de chômage qui s’élève à 9,5% de la population active, et non à 8,7% comme le prétend le gouvernement". Dans un communiqué, le PS dénonçait "une démarche scandaleuse", jugeant de telles pratiques "incompatibles avec notre conception de l’Etat républicain" et témoignant "que l’Etat UMP est aujourd’hui en marche, au service d’intérêts particuliers et de son candidat". AP

 http://www.boursorama.com/infos/act...

Messages

  • Ce gouvernement dont se réclame SARKOZY continue de nous mentir, en nous cachant les choses. Si on savait le dixième de tout ce qui est mauvais, SARKOZY s’effondrerait dans les sondages.

    Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais ils ont fait passer beaucoup de choses minables, espérant jouer sur les deux tableaux à la fois :

     soit Sarkozy passe, et le sale boulot est déjà fait. Il n’y aura plus qu’à fignoler !

     soit il ne passe pas, et la droite laisse une batterie de casseroles à l’arrière de SR ou autre.

    Ca serait bien que de temps en temps, on rappelle aux gens tous les dossiers sensibles, que l’état ne veut pas divulguer officiellement de peur de se prendre la raclée. Mais par des indiscrétions, divers indicateurs sont mauvais.

  • Les ficelles sont tellement grosses, que même la presse libérale, se souvenant de moins en moins qu’elle a pu passer pour le 4ème pouvoir, tique :

    Edito du Monde
    Insee, drôle de panne
    LE MONDE | 08.03.07 | 13h57

    Troublante panne : pour la première fois depuis vingt ans, l’Insee ne sera pas en mesure de publier, comme chaque année au 30 mars, son enquête annuelle sur l’emploi. C’est une vraie malchance pour le gouvernement, qui ne jure que par la transparence et qui tente de démontrer qu’il veut avant tout faire avancer le débat public. Cette enquête est un sondage à très grande échelle, sur un échantillon de 75 000 ménages. Mais voilà, dans un moment où l’opinion est noyée quotidiennement par une avalanche de sondages, l’Insee va expliquer sa décision de report "sur la base de considérations techniques et en toute indépendance".

    Il faudra à Jean-Michel Charpin, directeur général de l’Insee depuis 2003, un homme de gauche que Lionel Jospin avait nommé commissaire au Plan en 1998, bien du talent pour apparaître crédible, jeudi 8 mars, lorsqu’il exposera ses difficultés "techniques" devant le Conseil national de l’information statistique (CNIS), où siègent des syndicalistes, des patrons et des économistes. L’Insee n’est ni indépendant ni autonome. C’est une direction générale qui dépend directement du ministère de l’économie. Cela n’empêche pas ses agents de faire preuve d’une grande indépendance d’esprit dans leurs travaux. Durant la campagne de 2002, M. Jospin n’avait pas caché son irritation devant des études de l’Insee - sur la pauvreté, les allégements de charges sociales et les déficits publics - qui avaient alimenté la boîte à attaques de Jacques Chirac.

    En d’autres termes, l’Insee est un bon outil statistique et il sait faire son travail. Il est d’autant plus malencontreux que, à six semaines du premier tour de l’élection présidentielle, l’Insee se trouve dans l’incapacité "technique" de publier une enquête qui fournit, chaque année, d’utiles indications sur le taux d’activité, la population active occupée et le nombre de chômeurs.

    Alors que le gouvernement claironne, chaque mois, ses bons résultats en matière de chômage, l’ayant ramené, dit-il, à la fin de 2006, à 8,7 % de la population active, soit légèrement en dessous du niveau atteint fin mars 2002 (8,9 %), il aurait dû logiquement s’appuyer sur l’enquête de l’Insee. Si celle-ci corrige et atténue souvent les chiffres officiels du ministère du travail, elle ne l’invalide généralement pas.

    Cette panne "technique" entretient donc le soupçon. Un gouvernement si sûr de lui ne devrait pas craindre la transparence. Or, comme Le Monde l’a révélé, selon une note anonyme rédigée par trois experts, dont deux administrateurs de l’Insee, les modifications introduites dans la comptabilisation des chômeurs ont été telles que le taux de chômage, fin 2006, serait de 9,5 % (comme en janvier 2003). Pour lever les doutes, légitimes, la seule solution est de publier très vite l’enquête attendue.

    Article paru dans l’édition du 09.03.07
     http://www.lemonde.fr/web/imprimer_...

    Jean-Michel (PCF)

    • la presse libérale, se souvenant de moins en moins qu’elle a pu passer pour le 4ème pouvoir, tique

      Toute la presse libérale ne tique pas : exemple Claire Chazal lors d’une de ses dernières prises de bec avec Bayrou. Alors que celui-ci mettait en doute la réalité de la baisse du chomage, Chazal a répliqué qu’elle était incontestable au regard des statistiques. Sur France-Inter le perroquet Sylvestre rabache depuis des lustres que plus personne ne met en doute la baisse du chomage (Bernard Maris, alias l’Oncle Bernard de Charlie Hebdo, n’est pas loin d’opiner !).

      Le niveau de "crédulité" de ceux qui sont sensés nous informer reste au total trés inquiétant.

      Valère

  • Blaireau !, vous avez dit blaireau ?...

    Allo, allo..., mince sa coup :(

    Dom

  • Ce qui est clair c que dans l’élection qui vient Sarko et Bayrou proposent de faire la politique du marché, seule Ségo donne du contenu à la "sécurisation du parcours professionnel" et c bien un des points sur lesquels insister quand certains à gauche sont prêts à se fourvoyer au premier tour.

    Vulcain2007