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Christine LeDoaré réfléchit elle ?

Publie le vendredi 19 mars 2010 par Open-Publishing
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Christine LeDoaré réfléchit elle ?

Une fois de plus le STRASS est attaqué par LeDoaré.
Nous devons donc une fois de plus faire cette mise au point.

1) Le STRASS n’est pas réglementariste. Nous nous sommes déjà clairement exprimées contre la réouverture des maisons closes, auxquelles nous préférerions des maisons ouvertes auto-gérées et surtout le libre choix de nos conditions de travail sans interférence de l‘Etat.
http://site.strass-syndicat.org/2009/11/reouverture-des-maisons-closes-mise-au-point-sur-la-position-du-strass

2) Le STRASS s’est régulièrement exprimé contre toute forme de salariat ou d’exploitation du travail sexuel, et donc de proxénétisme. Or, les lois sur le proxénétisme sont le plus souvent contre-productives et criminalisent autant si ce n’est plus les travailleurs du sexe plutôt que les proxénètes. Ces lois servent à nous exclure du droit commun en nous créant un statut à part, celui d’inadaptées sociales qui a été crée par les ordonnances de 1960 en même temps que le délit de proxénétisme.

Les lois sur le proxénétisme criminalisent et empêchent entre autres :
 le fait de passer des petites annonces dans la presse ou sur Internet
 le fait de travailler à plusieurs pour sa sécurité
 le fait de louer un studio pour y travailler
 le fait de travailler en établissement
 tout acte d’aide à la prostitution et donc toute forme de solidarité entre nous
 le fait de prêter sa camionnette à une collègue
 toute transaction économique en particulier dans l’organisation de son travail
 le fait que quelqu’un vive d’une partie de nos revenus, incluant nos maris, membres de notre famille et enfants majeurs.

Le paradoxe de ces lois font que nombreux sont les travailleurs du sexe qui font appel à des proxénètes pour ne pas être criminalisés eux/elles-mêmes. Elles ne nous offrent d’ailleurs aucune réelle protection puisque les plaintes des travailleurs du sexe sont rarement enregistrées par la police quand nous ne sommes pas directement arrêtées à la suite d’un dépôt de plainte.
Nous exigeons donc l’abolition de ces lois, et que les lois du droit commun et le code du travail contre les violences, l’extorsion de revenus et l’exploitation soient appliquées pour nous comme à tout autre citoyen et travailleur.

3) Le STRASS a une femme comme porte parole nationale, Tiphaine Besnard, mais qui n’est pas nouvelle puisqu’élue depuis la dernière AG de décembre 2009 avec le reste de l’ensemble du bureau et du CA. Elle succède à Isabelle Schweiger, une autre femme. Le STRASS a également 4 porte parole régionales, 2 femmes bios et 2 femmes trans‘. Aucun homme n‘a été élu porte parole. Notre secrétaire générale est aussi une femme.
http://site.strass-syndicat.org/2009/12/une-nouvelle-equipe-pour-le-strass

4) Le STRASS est accusé de négationnisme car nous nions, premièrement, que la majorité des travailleurs du sexe seraient des victimes de la traite ou des enfants gays jetés de chez leurs parents et, deuxièmement, que nous aurions pour la plupart subi des traumatismes sexuels dans l‘enfance. Même si tous les migrants sur le sol français étaient des victimes de la traite et de l’exploitation ce qui n’est bien sur pas le cas, il n’en reste pas moins que la majorité des travailleurs du sexe qui travaillent en France sont d’origine française. Ils ne sont donc pas des victimes de la traite.
S’agissant de la prostitution homosexuelle, nous invitons LeDoaré a consulté les sites d’escorts gays ou à se rendre sur les lieux de drague pour y compter par elle-même le nombre d’enfants jetés de chez leurs parents.

De plus, nous considérons que les affirmations sur les traumatismes sexuels dans l’enfance ne servent en rien à lutter contre ces violences ou à aider les travailleurs du sexe de quelque façon que ce soit. Ces déclarations servent uniquement à décrédibiliser les prises de positions publiques des travailleurs du sexe en expliquant que nos choix et actions ne seraient que le résultat de traumatismes sexuels.

5) LeDoaré ne fournit toujours aucune preuve à ses affirmations mais cite les pires abolitionnistes du monde en référence. Ceux-ci sont pourtant régulièrement critiqués et dénoncés pour fournir des chiffres ne reposant pas sur des bases scientifiques mais sur des interprétations et de l‘idéologie.
Le sociologue Lilian Mathieu a du parmi d’autres revenir sur la fabrication de ces chiffres cités également en exemple par ATTAC :
http://www.contretemps.eu/socio-flashs/ce-que-melange-entre-expertise-militantisme-peut-produire-pire

6) En outre de noms, LeDoaré cite deux textes en référence pour dénoncer les lois australiennes et de pays qui ont décriminalisé le travail du sexe. Nous avons déjà publié le texte de nos collègues australiennes qui répondent à ces accusations.
http://site.strass-syndicat.org/2010/03/les-lois-sur-le-travail-du-sexe-en-australie
Ces deux textes sont issus de personnes qui sont connues pour leur homophobie et transphobie
 Sheila Jeffreys : http://sisyphe.org/spip.php?article1050
 Julie Bindel : http://www.guardian.co.uk/world/2004/jan/31/gender.weekend7
C’est tout de même un peu maladroit de la part d’une présidente de centre LGBT.

7) LeDoaré nous cite ensuite comme autre grande référence… la télévision, et le dernier numéro d’Envoyé spécial consacré à la prostitution des enfants dans lequel on apprendrait qu’il y aurait 10 000 enfants prostitués, soit 1 prostitué sur 3.
http://www.leblogtvnews.com/article-prostitution-des-mineurs-en-france-enquete-dans-envoye-special-46432525.html
Le problème est que ce chiffre est comme les autres inventé, et ne repose sur aucune base scientifique. L’association abolitionniste ACPE qui lutte contre la prostitution des enfants et citée dans le reportage d’Envoyé Spécial a elle-même du mal à savoir d’où ce chiffre vient.
http://www.acpe-asso.org/2007/04/13/a-la-poursuite-du-chiffre-perdu/
http://www.acpe-asso.org/2007/12/03/enfants-perdus-chiffres-perdus-part-ii/

8) Le STRASS parle des clients comme de partenaires sexuels. Effectivement, nous avons des rapports sexuels avec eux. Ce sont donc nos partenaires sexuels. Nous sommes contre la criminalisation de ces hommes (et quelques femmes et trans‘) avec qui nous avons ces rapports sexuels et aussi parce que nous sommes contre de manière générale la criminalisation de tout rapport sexuel consensuel entre adultes.

9) Le STRASS défend les intérêts de tous les travailleurs du sexe qu’ils travaillent par choix, contraintes ou circonstances. Si notre but n’était que de défendre les intérêts d’”escortes et de fils de bonne famille“, nous ne revendiquerions pas par exemple la décriminalisation du racolage comme notre priorité alors que celle-ci touche avant tout les travailleurs du sexe les plus vulnérables. Pour lutter contre la traite et l’exploitation, il faudrait déjà qu’on arrête de criminaliser les travailleurs du sexe. Or, mis à part le STRASS et nos alliées, personne d’autre ne lutte contre la prohibition. LeDoaré demande au contraire de criminaliser nos clients, qui à présent sont encore les seuls à pouvoir constater directement les problèmes de traite et les reporter à la police sans crainte de poursuites légales contre eux.

10) Le STRASS s’interroge enfin sur la cohérence des attaques de LeDoaré, elle si encline à dénoncer les “industries capitalistes et mondialisées de l’industrie du sexe” en s’attaquant à un syndicat de travailleurs mais tout en nouant des partenariats en tant que présidente du Centre LGBT avec des patrons de l’industrie du sexe gay ou qui vivent en partie des revenus de cette industrie. Pour ne citer que le SNEG, Pink TV et Têtu parmi ses membres et financeurs…
http://www.centrelgbtparis.org/spip.php?page=rubrique&id_rubrique=15
http://www.centrelgbtparis.org/spip.php?rubrique38
http://www.centrelgbtparis.org/spip.php?article95

Nous nous demandons où sont ses intérêts à agir de la sorte, et si elle n’en a aucun, nous devons en conclure que c’est simplement par bêtise.

Messages

  • Ce qui est amusant, c’est qu’à un clic de cette page, il y a un article sur les trolls. Dans la définition du troll bête, méchant ou les deux, on y retrouve point par point tout l’éventail du trollisme de Le Doaré qu’elle nous a infligé ces derniers jours, ici et ailleurs (son blog, sa page FB et ses réseaux d’autres trolls)

    lien : http://bellaciao.org/fr/spip.php?article98725

    extrait :

    « 2. Le troll bête

    Persuadé d’avoir une opinion valable sur tout, d’être de bonne foi, et que sa diarhée verbale intéresse quelqu’un d’autre que lui, le troll bête prend l’apparence d’un message véritable. Assez redoutable en ceci qu’il refusera la qualification de troll. Exemple : « Amha, bon j’y connais rien, et je ne sais pas de quoi vous parlez, d’ailleurs j’ai pas lu vos messages, c’était trop long ! :-))) mais il me semble que vous avez peut être pas tout à fait tort ni raison ;o) ».

    Attention : le troll bête peut devenir méchant rapidement, puisqu’il est sûr de son bon droit. Comme le rappellent avec sagesse les vieilles légendes nordiques : « quand troll vexé, troll devenir encore plus chiant ».

    3. Le troll méchant

    C’est le troll le plus connu, et pour lequel on trouve la littérature la plus abondante. Son but est, consciemment, de tuer les forums (déclencher des flame wars). Par amusement, parce que le sujet du forum lui déplait, parce que les admins du forum l’ont vexé. Parce que dehors il pleut et qu’il s’emmerde au boulot.

    Ce qui, au final, nous donne le genre synthétique bien connu du « troll bête et méchant ». Il cumule tous les types détaillés plus haut. Un rapide profil psychologique de ce troll nous donne :
    mauvaise foi à toute épreuve,
    nullité conceptuelle,
    autodérision de façade,
    tics de langage et smileys,
    bassesse inimaginable.

    On retrouvera là les marques permettant de diagnostiquer que le sujet est atteint de « fufisme », décrit ainsi dans le Lexique des termes employés sur Usenet : « Maladie contagieuse d’origine virale (HFV : Human Fufismae Virus) dont les syndromes sont : mauvaise foi, perfidie dans les attaques "ad hominem", torpillage des processus de création de groupes, ergotage sans fin pour savoir s’il faut un "s" à maths, si un vote BLANC compte pour 1/4 de OUI ou 2/3 de NON, etc. »