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Chroniques du fascisme ordinaire à Saint-Marin
Publie le vendredi 23 juillet 2010 par Open-Publishing6 commentaires

De Bernard Gensane
Saint-Marin, San Marino, la République de nos premiers émois de philatélistes. Toute une époque…
Datant du IVe siècle, Saint-Marin est avec l’Islande, la plus ancienne république au monde. Fondée par Marinus, un chrétien persécuté par l’empereur Dioclétien, ce territoire de 61 km carrés peuplé de quelques dizaines de milliers d’habitants a connu une histoire millénaire de luttes contre ceux qui voulaient se l’approprier. Depuis le XIIIe siècle, elle est gouvernée, fort démocratiquement, par deux capitaines-régents élus pour six mois. Sous Mussolini, la RSM porta à sa tête deux dirigeants fascistes, mais elle ne fournit aucun soldat à l’armée italienne, ne s’engagea pas aux côtés de l’Italie et accueillit 100000 réfugiés ayant fui les combats au sud de la botte, après dissolution du Partito Fascista Sammarinese. De 1947 à 1957, Saint-Marin fut communiste. La République est aujourd’hui dirigée par une coalition du parti progressif-démocrate (anciennement communiste) et du parti démocrate-chrétien.
Un pays propre sur lui, me direz-vous ?
Malheureusement, non.
Lorsque l’on se promène dans la rue commerçante, on est attiré, au sens propre du terme – vu la crise, les marchands du Temple sont obligés de faire le tapin – par des hommes et des femmes d’allure très digne qui proposent à la vente des souvenirs à tomber à la renverse. Notons que l’on ne trouve pas ces produits dans l’Italie voisine.
Il s’agit de bouteilles d’alcool, de bière, de vin, de briquets, de flacons de parfums à l’effigie de Mussolini et de Hitler. Pour donner le change, les marchands du Temple proposent également des objets frappés des portraits de Bob Marley ou du Che. Un peu comme Le Pen, qui, pour sa maison de disques, enregistrait l’Internationale entre 50 chants nazis. De nombreux gadgets sont agrémentés de fortes pensées du Duce :
– On naît italien, on ne le devient pas ;
– Aucun phénomène au monde ne peut empêcher le soleil de se lever ;
– Qui s’arrête est perdu :
– Nous ne sommes pas les derniers d’hier mais les premiers de demain ;
– Qui ose, vainc.
Au lieu de m’enivrer avec la grappa dei nostalgici (« l’eau de vie des nostalgiques »), j’ai rassemblé mes quatre mots d’italien pour dire à ces marchands du Temple que leur commerce était une honte. Réponse des dames à la mise en plis impeccable : « Vous n’êtes pas obligé d’acheter ! ».
Dix-sept siècles de république pour en arriver là.
Messages
1. Chroniques du fascisme ordinaire à Saint-Marin, 23 juillet 2010, 23:56
Ce n’est pas exclusif à St-Marin...je crois bien que, lors de mon dernier séjour transalpin, j’avais pu apercevoir des bouteilles à l’effigie de Mussolini, ainsi que d’autre à l’effigie de Staline, dans une boutique de souvenirs...C’est un peu comme en Espagne, pays dans lequel il est facile de trouver des figurines à l’effigie de Franco ou de ses troupes : l’histoire est encore vive, et, malheureusement, pas dans ses meilleurs aspects.
1. Chroniques du fascisme ordinaire à Saint-Marin, 24 juillet 2010, 16:02
Pour trouver la panoplie NAZIE dans les boutiques, il faut aller aussi aux Baléares où on trouvera sans peine des SS retraités et réfugiés "politiques" ayant pignon sur rue et jamais inquiétés.
2. Chroniques du fascisme ordinaire à Saint-Marin, 24 juillet 2010, 16:42, par elfaso
Il y a même un musée à la gloire de mUssolini en Italie .... c pas d’aujourd’hui tout ça
3. Chroniques du fascisme ordinaire à Saint-Marin, 24 juillet 2010, 21:06, par Bernard Gensane
Où ? Dans sa ville natale ?
2. Chroniques du fascisme ordinaire à Saint-Marin, 26 juillet 2010, 17:07
et en plus ils n ont aucun humour dans ce patelin..
j ai demandé si ils avaient une tasse avec Hitler en train de sodomiser Mussolini , ou l’ inverse ( je ne suis pas bégueule ).et bien croyez le ..après une nuit au poste ,je suis interdit de séjour là-bas !
Gidéhem
3. Chroniques du fascisme ordinaire à Saint-Marin, 2 août 2010, 23:00, par stef
Juste une précision : les objets à l’effigie des plus "grands maîtres du mal", nos chers dictateurs et consorts, tels que bouteilles d’alcool en particulier, sont tout à fait accessibles à la vente en Italie. Me promenant dans la superbe région des Cinq Terres en pays Ligure, pendant l’été 2007, j’ai pu constater que Franco est très bien de profil sur une étiquette de bouteille de vin, que Hitler doit être un grand cru vu le nombre de bouteille de jaja qui portent sa bobine et que Mao n’a pas été oublié (ces bouteilles étant vendues dans des échoppes à touristes). On en trouve également dans d’autres villes côtières. J’ai même trouvé à Gènes un DVD à la gloire de Hitler vendu en kiosque.