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Clémentine Autain antidote de la gauche antilibérale à Ségolène Royal ?

Publie le mardi 26 septembre 2006 par Open-Publishing
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L’adjointe à la jeunesse (apparentée communiste) de la Ville de Paris sera ce week-end à la Fête de l’Humanité. Et elle y fera presque figure de star noniste, puisque, contrairement à l’an passé, Laurent Fabius, José Bové et Olivier Besancenot n’y seront pas. La nature ayant horreur du vide, voilà Clémentine Autain avec des ailes d’un désir de candidature à la candidature sur le dos. Au nom du non et de l’unité antilibérale.

Après avoir arpenté les collectifs locaux depuis l’appel unitaire en mai, « Clémentine », féministe « militante d’une gauche bien à gauche », s’est fait applaudir dimanche dernier à Saint-Denis par les militants des collectifs. Notamment lorsqu’elle a proposé ses services pour la présidentielle. Futée et rouée, « la question de ma candidature, on me la pose, je me la pose. Je mesure mes handicaps : je suis jeune, je suis une femme et je suis blonde », a-t-elle lancé. Et d’ajouter (plus sérieusement) : « Un profil comme le mien peut nous sortir de l’impasse. »

Avec le PCF et la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), rétifs à l’idée de ne pas présenter leurs candidat(e)s ­ Marie-George Buffet et Olivier Besancenot ­, seul José Bové concurrence Autain. Moins connue et plus urbaine que le faucheur d’OGM, elle peut en revanche incarner un saut générationnel. « Bové candidat, c’est comment mettre la plus grande baffe. Mais la seule candidature juste, c’est Clémentine », lâchait dimanche un militant de la minorité « unitaire » de la LCR. Clémentine Autain assure se placer dans la construction politique, pas dans la protestation gauchiste. A 33 ans, après une enfance de saltimbanque sans-le-sou ­ elle est la fille du chanteur Yvan Dautin, de l’actrice Dominique Laffin, morte à 33 ans d’une crise cardiaque, et la belle-fille d’une belle-mère communiste ­, elle évolue depuis longtemps dans le bain de groupuscules (Alternatives citoyennes, Fondation Copernic) qui oeuvrent pour un rassemblement antilibéral.

Elle en maîtrise parfaitement la rhétorique. « On sera fort ensemble pour porter un projet de transformation sociale qui articule un autre modèle économique avec les enjeux démocratiques, le féminisme, l’écologie et l’antiracisme. » Elle parle comme les livres qu’elle écrit. « La globalisation n’est pas un phénomène météo. Des marges de manoeuvre existent. Il faut un meilleur partage des richesses entre les individus et les territoires. » Cela veut dire concrètement le Smic à 1 500 euros tout de suite, une assemblée constituante pour une VIe République, un pôle public de l’énergie.

De l’énergie, Clémentine Autain en a à revendre. Trop « légère », trop « gentille », selon ses détracteurs, elle rétorque s’être « déjà frottée à Ségolène Royal dans un débat chez Ockrent. Dès qu’on la fait dérailler de son tunnel, elle est vite déroutée », balance-t-elle. Alain Krivine, découvreur de jeunes talents, lui a d’ailleurs envoyé une lettre de félicitations. Reste à convaincre Olivier, Marie-George et José de lui confier le volant. Nécessaire, mais pas forcément suffisant.

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