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Comme la fin d’un état de grâce
BERNARD DELATTRE (libre belgique)
Mis en ligne le 14/09/2007
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Cacophonies ministérielles, croissance en berne, XV de France en capilotade, sondages divergents : l’Elysée redescend sur terre. Mais a encore de la marge.
Une engueulade pour (mal) terminer la (mauvaise) semaine. Vendredi, à la réunion des ministres des Finances de la zone euro, la France a été une énième fois rappelée à l’ordre. Le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker a sèchement insisté auprès de la ministre de l’Economie Christine Lagarde pour que l’Hexagone "intensifie ses efforts pour réduire la dépense publique". Cette admonestation européenne a clos une semaine déjà marquée par d’intenses spéculations sur l’état de santé du couple franco-allemand et les mésententes supposées entre Angela Merkel et Nicolas Sarkozy.
Ce dernier, au demeurant, si l’on en croit la plupart des observateurs politiques à Paris, vit en ce moment la fin de sa période d’état de grâce. Car il n’y a pas que la situation économique du pays qui le gêne en rendant ses perspectives de croissance et d’assainissement de plus en plus illusoires. Le fonctionnement de son équipe, depuis début septembre, est un brin chaotique.
Hésitations, contradictions
Ainsi, la ministre de l’Economie a été corrigée sur l’imminence d’un plan de rigueur. La secrétaire d’Etat aux Droits de l’homme Rama Yade a commis "une gaffe" (dixit François Fillon) sur un dossier de sans-papiers. Le porte-parole du gouvernement Laurent Wauquiez, qui avait prétendu qu’aucun projet de réforme des régimes spéciaux de retraite n’était "prêt", a été corrigé par le chef du gouvernement lui-même. François Fillon en personne a donné l’impression d’avoir été désavoué quand le chef de l’Etat a réclamé de la "méthode" pour les réformes. Jusqu’au porte-parole de l’Elysée qui, ces derniers jours, s’est emmêlé les pinceaux sur la prochaine entrée ou non au gouvernement de l’entraîneur du XV de France Bernard Laporte. Dont l’infortune au Mondial, si elle se confirme, va contrecarrer les plans de com’ du chef de l’Etat.
Se greffent sur ces cacophonies quelques gros malaises ministériels - voir Rachida Dati à la Justice, qui en quelques mois s’est mis à dos une bonne partie de la corporation, ou le super-ministre de l’Ecologie Jean-Louis Borloo, qui peine à faire oublier Alain Juppé. Un état de l’opinion qui n’est pas bon (tous les sondages sur le moral des Français l’indiquent). Des hésitations très voyantes sur des dossiers de fond (la TVA sociale, par exemple). Et de grands chantiers élyséens un peu poussifs (le Grenelle de l’environnement ou l’Union méditerranéenne). Sans oublier des sondages de popularité qui commencent à diverger.
Nicolas Sarkozy s’en alarmera d’autant moins exagérément qu’il part de très haut et a donc de la marge. Son état de grâce, en effet, était historique par sa durée (depuis le mois de mai), son ampleur (renvoyant au général de Gaulle) et son amplitude (englobant même une part de l’électorat de gauche). Surtout, sur ce dernier point, l’état de disgrâce de l’opposition est tel qu’il peut encore être relativement tranquille.
(t’inquière !!!! on avance !!! ndlr)
Messages
1. Comme la fin d’un état de grâce, 17 septembre 2007, 11:38
L’arrogance de cette REPUBLI-MONARCHIE qui pour l’instant finit de jouir de cet état de grace exeptionnel, va certainement et de la mème manière subire un état de DISGRACE qui lui aussi sera EXEPTIONNEL.
A nous de faire légion de cette anticipation !
En Avant les Scabrandoles et Scriptes Phraseurs. Skapad