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Comment faire baisser les chiffres du chômage ? Un exemple parmi tant d’autres.

Publie le lundi 9 juin 2008 par Open-Publishing
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Sarkozy et son gouvernement sont très forts à ce jeu du " Storytelling ". Par exemple, ils nous racontent plusieurs belles histoires sur untel ou untel qui ont retrouvé du travail grâce à leur politique. La preuve : les chiffres du chômage baissent.

Dans la réalité, comment font-ils pour faire baisser les chiffres du chômage ?

Valérie vient de se faire radier des chiffres du chômage. Elle raconte pourquoi sur le site Libération.fr . Son témoignage explique beaucoup de choses :

« Je voudrais apporter un éclairage sur ces chiffres dont se gargarise le gouvernement sans scrupule. Car j’ai en effet reçu récemment une lettre de l’ANPE avec la mention “Cessation de votre inscription” qui m’a vraiment choquée.

Depuis près de 3 ans, je collectionne les contrats précaires (vacations pour le service public, pour les associations…). Pas moyen de décrocher un CDI ou de pérenniser les postes dans ces secteurs exsangues de la culture, y compris au plus haut niveau des administrations et malgré une qualification de niveau Bac + 5 et une expérience dans ce domaine depuis plusieurs années.

Je suis donc inscrite à l’ANPE car j’enchaîne des contrats de 2 mois, 4 mois ou 6 mois tout au plus, jamais chez le même employeur et je suis donc constamment en recherche d’emploi.

Il va sans dire que lorsqu’on est flexible, que l’on bouge ainsi dans toute la France, on ne bénéficie d’aucune aide à la mobilité : les aides aux déménagements des Assedic et de l’ANPE ne sont pas allouées pour les contrats trop courts. Je n’ai jamais réussi non plus à bénéficier de défraiements de l’ANPE pour me rendre à un entretien d’embauche. Je ne peux pas avoir de logement fixe car j’en change tous les 3 ou 6 mois sans pouvoir déduire aucun de ces frais au niveau des impôts. De plus, les salaires sont si bas dans ce secteur qu’il n’est pas envisageable d’avoir un logement fixe en plus des locations que m’imposent cette mobilité. Vous vous doutez bien aussi qu’en changeant ainsi d’employeur et de convention deux fois par an, on ne bénéficie d’aucune ancienneté.

Cette posture de flexibilité prônée par tous les énarques n’est soutenue par aucune mesure économique ou facilité administrative. L’irresponsabilité des services publics à l’égard de cette évolution de la précarisation de l’emploi se double aujourd’hui d’une mauvaise foi. Jusqu’à ce jour, je pouvais continuer à être inscrite à l’ANPE durant ces courts contrats en actualisant ma situation régulièrement. Ce qui me permettait de ne pas être soumise à des délais de carence entre chaque contrat et retards de versement d’allocations ; et cette situation administrative était à l’image de ma situation : précarité, incertitude, et recherche permanente d’une issue plus stable.

Mais voici que dernièrement après avoir signé un nouveau contrat de 4 mois, j’ai reçu la lettre suivante de l’ANPE : “vous êtes en CDD pour 4 mois, vous n’êtes alors plus en recherche active d’emploi, et vous n’êtes plus disponible immédiatement, nous procédons donc à la cessation de votre inscription”.

 http://contrejournal.blogs.liberati...

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