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Comment fonctionne le lobby sioniste aux USA
Publie le samedi 9 septembre 2006 par Open-Publishing19 commentaires

Israël/Etats-Unis : Qui est le maître ?
de Comaguer
Le récent déchaînement militaire d’Israël contre la Liban et Gaza et le soutien total du gouvernement et du Congrès des Etats-Unis à ces actions ont donné un surcroît d’actualité à un débat déjà ancien sur les rapports entre les deux pays.
Ce débat met face à face deux thèses.
La première qu’on peut qualifier de thèse "impérialiste classique" consiste à dire que l’impérialisme dominant (les USA) disposent avec Israël d’un bras armé régional pour l’exécution de leur politique de domination et de transformation du Proche et du Moyen- Orient à leur profit.
La seconde renverse la perspective et considère que le sionisme est politiquement déterminant et que, au moins au Proche et au Moyen-Orient voire dans l’ensemble du monde musulman, les Etats-Unis sont, malgré quelques hésitations tactiques ou divergences momentanées des exécutants de la politique expansionniste de l’Etat sioniste.
L’opposition entre les tenants de ces deux thèses parait irréductible mis il est de toute première importance de les confronter car, quel que soit le chef d’orchestre, la musique jouée par l’orchestre étasuno-sioniste est une marche funèbre déversée depuis un demi-siècle dans les oreilles des peuples du Moyen-Orient. Mettre un terme à cette sombre période historique exige une claire compréhension du complexe étasuno-sioniste.
A ce titre les travaux récents de plusieurs intellectuels étasuniens méritent d’être présentés car ils sont le signe que la crainte d’être accusé d’antisémitisme qui a longtemps servi d’interdiction de réfléchir et a condamné à être mis immédiatement à l’index s’estompe et qu’un travail raisonné, évitant imprécations et invectives, sur ce phénomène politique de grande ampleur et de grands effets devient progressivement possible.
Nous nous sommes appuyés en particulier sur les récents articles du journaliste étasunien JEFFREY BLANKFORT (JB) qui ont l’avantage de faire une synthèse de nombreuses données existantes mais les écrits de JAMES PETRAS et de MANUEL FREYTAS sur ce sujet méritent aussi l’attention (textes en anglais ou en espagnol disponibles à la demande chez comaguer@nomade.fr )
Le point de départ de sa réflexion est l’énorme disproportion entre les deux sujets politiques que sont les deux Etats :
– rapport démographique (population) : 50 contre 1
– rapport territorial (superficie) : dans les frontières de 1967 Israël représente 0,02 % de la superficie des Etats-Unis
– rapport économique (PIB) : 80 contre 1
Le seul domaine où Israël dépasse les Etats-Unis est la part des dépenses militaires dans le PIB : environ 8% contre 4% aux Etats-Unis, mais une part de cet argent vient directement des Etats-Unis.
Cette disproportion s’accompagne d’un rapport tutélaire entre l’Etat le plus puissant du monde et son rejeton * né en 1948 dont il favorise l’extension tumultueuse et prédatrice.
*le terme rejeton ne doit pas faire oublier que sa création résulte d’une conjonction USA/URSS rare au Conseil de Sécurité de l’ONU, la position de l’URSS méritant elle-même un long développement dépassant le cadre de ce bulletin.
Ces faveurs ont multiples et bien connues
– aide financière directe (via le budget de l’Etat) et indirecte colossale dépassant toute autre aide à tout autre pays (voir sur le sujet notre bulletin n° 95 sur http://comaguermarseille.free.fr)
– protection diplomatique systématique garantissant l’impunité pour tous les viols de toutes les normes du droit public international et empêchant toute sanction d’Israël par le Conseil de Sécurité de l’ONU.
– accord de libre-échange économique assurant aux produits israéliens un accès sans contrainte au vaste marché étasunien
Pourtant cette dépendance matérielle flagrante ne produit pas de dépendance politique c’est-à-dire que contrairement à toute logique capitaliste apparente, le flux massif et ininterrompu de dollars des Etats-Unis vers Israël n’est jamais assorti de conditions politiques. En langage managérial : la filiale Israël, constamment déficitaire, serait donc tenue à bout de bras par la maison mère qui s’interdirait en même temps de mettre le nez dans ses comptes. Etrange ! En changeant de langage : Israël serait-il la « danseuse » des Etats-Unis entretenue à grands frais par un amant éperdu qui lui passe tous ses caprices ?
Cette relation entre Etats est unique. Pour mieux la comprendre il est indispensable d’analyser comment elle s’est progressivement constituée comme un invariant de la politique des Etats-Unis. Ce à quoi s’est employé JB. Le pilier de cette relation spéciale est le « LOBBY SIONISTE » aux Etats-Unis.
Le mot « LOBBY » souvent traduit par « groupe de pression » est désormais d’un usage assez répandu en France mais son usage sans précaution ne contribue pas à la compréhension de la réalité de l’institution.
Car un LOBBY est bien aux Etats-Unis une institution et pas un groupement de fait tirant des ficelles dans les coulisses et exerçant une influence clandestine ou discrète. Ne confondre LOBBY ni avec MAFIA ni avec SOCIETE SECRETE.
La Mafia est un objet différent qui s’est développé historiquement aux Etats-Unis à partir des années 30 avec un Mafia italienne dont AL CAPONE est la figure emblématique mais dont le patron incontesté était LUCKY LUCIANO et une mafia juive très puissante qui firent alliance sous la conduite de MEYER SLANSKY, patron incontesté de la seconde, pour constituer ce qui a reçu le nom de SYNDICAT DU CRIME. Nulle prédestination, nul atavisme là dedans, pas plus juif qu’italien : les couches d’immigrants les plus récentes jouaient des coudes pour faire leur place dans la société étasunienne et tous les moyens étaient bons. La conquête de l’Ouest ne s’est pas faite non plus dans la légalité.
Quant aux sociétés secrètes il n’est que d’évoquer le Ku Klux Klan pour rappeler que cette forme sociale a toute sa place aux Etats-Unis.
Un LOBBY est donc un groupement reconnu officiellement avec des locaux, un organe de direction, un budget, des salariés et qui a, à égalité avec l’individu citoyen électeur, un droit à la liberté d’expression sur tout sujet et en particulier sur toute action du gouvernement et de l’administration, droit d’expression garanti par le premier amendement de la Constitution et reconnu régulièrement par des décisions de la Cour Suprême. Ainsi tout LOBBY peut intervenir ouvertement dans le champ politique et ses capacités d’intervention sont d’autant plus grandes qu’il est plus riche. Il y a eu le LOBBY du chemin de fer puissant au moment de la Conquête de l’Ouest comme il y le LOBBY des détenteurs d’armes à feu.
Dans la construction institutionnelle des Etats-Unis tout a été fait pour que l’Etat soit faible, pour que la vie du personnel politique soit précaire, pour que le pouvoir judiciaire soit fragile à force de renouvellement des juges par la voie électorale et pour que le gouvernement et sa politique soit l’expression des intérêts des LOBBIES qui disposent eux de la stabilité et de la richesse. Ainsi une campagne électorale aux Etats-Unis est avant tout une collecte d’argent auprès des particuliers riches et auprès des LOBBIES en échange d’engagements à défendre leurs intérêts au sein des instances de la République. La démocratie étasunienne est en réalité une PLOUTOCRATIE , gouvernement des riches et non un gouvernement du peuple et un système où la corruption est normale et légale car comment appeler autrement le fait qu’un LOBBY achète et entretienne très officiellement un sénateur, un représentant ou un gouverneur.
C’est dans ce contexte qu’il faut analyser le fonctionnement et la puissance du LOBBY SIONISTE aux Etats-Unis. Il est même souvent appelé « THE LOBBY » sans précision, c’est-à-dire qu’il est l’archétype du LOBBY, le plus actif, le mieux structuré. (D’après les observateurs locaux il ne serait dépassé en puissance que par le LOBBY des retraités mais celui-ci a évidemment moins d’influence sur la politique étrangère des Etats-Unis.)
LOBBY JUIF est une qualification inexacte puisque sur les 6 millions de juifs citoyens des Etats-Unis (autant qu’en Israël), 2 millions seulement sont impliqués dans son fonctionnement et qu’il existe même sur le terrain des petits groupes de juifs antisionistes. Une question vient immédiatement à l’esprit : est-il possible qu’un si petit LOBBY puisse exercer une influence déterminante sur la politique d’un pays de 300 millions d’habitants, première puissance économique de la planète ?
JB répond à cette question. Cette petite minorité est politiquement hyperactive dans un pays où le trait dominant est une passivité politique de masse, passivité encouragée par la classe dirigeante - qui est capable d’une extrême férocité et tue sans scrupules quand une révolte apparaît - et favorisée par un système médiatique particulièrement abêtissant. Cette hyperactivité a un résultat très tangible. Au Congrès des Etats-Unis (Sénat et Chambre des Représentants) tout texte accordant des faveurs militaires, financières à l’Etat d’Israël recueille, cela se vérifie en longue période, l’assentiment de 99 sénateurs (sur 100) et au minimum de 400 représentants (sur 435). JB n’hésite pas à dire que LE LOBBY a dressé les élus de la Nation comme des « animaux de cirque ».Ce contrôle est tel que la Présidence ne peut même pas proposer une mesure que LE LOBBY considérerait comme néfaste pour Israël mais au contraire que ses propositions favorables à Israël sont souvent améliorées par le Congrès.
Sur le montant du soutien financier et pour donner simplement un ordre de grandeur simple notons que depuis 1985 ce ne sont pas moins de 100 milliards de dollars d’aides publiques qui sont passés des caisses des Etats-Unis vers celles d’Israël. Cette aide ne s’interrompt jamais, ne diminue jamais même lorsque le budget des Etats-Unis est gravement déficitaire, ce qui est le cas aujourd’hui. LE LOBBY est en fait un véritable système.
A - STRUCTURE DU LOBBY
1- AIPAC
Au centre du système l’AIPAC : AMERICAN ISREAL PUBLIC AFFAIRS COMMITTEE, qui intervient directement dans le Congrès à Washington et auprès des membres du Congrès. l’AIPAC a son siège à Washington et des bureaux dans de nombreux autres Etats de l’Union. Elle occupe 165 personnes. Etant enregistrée comme « LOBBY NATIONAL » elle n’est pas considérée comme un organisme de soutien à un pays étranger. Si elle l’était, et les LOBBIES non nationaux ont le droit d’exister, elle serait tenue beaucoup plus à l’écart du Congrès. En tant que LOBBY NATIONAL elle a le droit de participer aux travaux des commissions parlementaires, d’élaborer des propositions de résolutions ou de lois à soumettre ensuite au vote du Congrès, de nommer des membres dans les cabinets des élus. Ainsi tel sénateur ou tel représentant peut avoir très officiellement un salarié de l’AIPAC au nombre de ses collaborateurs directs les plus proches. Celui-ci lui distillera régulièrement le rapport bihebdomadaire sur le Proche-Orient établi par l’AIPAC à destination des parlementaires. Ce salarié s’occupera également en période électorale de réunir les soutiens nécessaires à ola réélection de son « élu », soutien évidemment conditionné par la stricte orthodoxie prosioniste de l’élu en question.
L’omniprésence de l’AIPAC à l’intérieur du Congrès permet à tout moment de mobiliser sénateurs et représentants et l’AIPAC est capable d’obtenir la signature quasi instantanée de 70 sénateurs sur 100 pour faire pression sur le Président au cas où celui-ci aurait l’intention de prendre une position ou de proposer des mesures qui ne serviraient pas strictement les intérêts d’Israël. La Maison Blanche le sait et le cas se présente rarement. Le plus connu, relaté par JB remonte à la Présidence de Gérald FORD. En 1976, le Président (Républicain) s’apprêtait à appeler publiquement au respect par Israël des frontières de 1967. Une lettre des sénateurs l’en dissuada et son discours ne fut jamais prononcé !
Le LOBBY n’a pas manqué d’intervenir au moment de la récente guerre du Liban.
Dés le début de l’attaque israélienne, La Chambre des représentants a voté par 410 voix contre 8 une résolution qui « condamne les ennemis de l’Etat juif »
Aussitôt - le 20 Juillet - l’AIPAC, qui a organisé l’opération et probablement rédigé le projet de résolution, clame « l’écrasant soutien du peuple américain à la guerre d’Israël contre le terrorisme et la compréhension du fait que nous devons nous tenir aux côtés de notre allié le plus proche en ce temps de crise. »
Le « peuple » n’a pas eu le temps de dire grand-chose mais l’AIPAC n’hésite pas à le faire parler !
L’AIPAC s’appuie sur la CONFERENCE DES PRESIDENTS DES PRINCIPALES ORGANISATIONS JUIVES AMERICAINES qui fédère 52 organisations ou groupements partageant toutes deux objectifs principaux (répertoire www.myjewishlearning.com) :
1- promouvoir l’Etat d’ISRAEL
2- stigmatiser les opposants à ISRAEL et à sa politique et les intimider
Les deux membres les plus importants de cette CONFERENCE sont l’ANTI DEFAMATION LIGUE (ligue anti-diffamation) ADL (www.adl.org), et l’AMERICAN JEWISH CONGRESS (Comité juif américain) AJC (www.ajcongress.org)
2 - ADL :
Créée en 1949 celle ligue est à l’origine une association de lutte contre l’antisémitisme, émanation de la B’NAI B’RITH (www.bnaibrith.org) qui existe toujours. Aujourd’hui elle s’est transformée en défenseur vigilant du sionisme, surveille ceux qui critiquent Israël et lance des campagnes médiatiques pour les « démolir » dans l’opinion publique.
JB relate un cas de surveillance de l’opinion publique par l’ADL. En 1992 la police de San Francisco fait une perquisition dans les locaux du bureau local de l’ADL. Elle y trouve un fichier de 600 groupes et 12000 personnes opposés à des degrés divers à la politique d’Israël. L’ADL s’intéresse particulièrement aux associations et militants contre l’apartheid sud-africain à une époque où Israël et l’Afrique du Sud avaient des liens très étroits et où l’apartheid sud-africain constituait un modèle qui a inspiré largement l’apartheid anti-palestinien. Cette activité illégale de fichage de la population fit l’objet d’une plainte mais ne fut pas sanctionnée par la justice. Une promesse de l’ADL de « ne pas recommencer » suffit à arrêter les poursuites et la justice ne se donna pas les moyens de vérifier si elle avait été tenue. Pour effacer la mauvaise impression qu’aurait pu produire son activité illégale sur la police locale, l’ADL offrit aux policiers des séjours en Israël. Ils y firent connaissance avec les méthodes de lutte antiterroriste en vigueur dans ce pays qui leur furent ainsi données en modèle.
3 - AJC
Organisation créée en 1906 par des juifs venus d’Allemagne qui voulaient défendre les droits de leur communauté en expansion aux Etats-Unis. Antisioniste à l’origine elle se convertit au sionisme après 1945. Evolution sans surprise : à l’origine il s’agissait de soutenir les immigrés juifs s’installant aux Etats-Unis, une fois l’Etat d’Israël créé et les juifs bien installés aux Etats-Unis la priorité devint la défense du nouvel Etat. L’AJC s’occupe particulièrement des « affaires étrangères » du LOBBY et a dans ce cadre ouvert un bureau à Bruxelles en 2004 histoire de faire pression sur l’Union européenne, trop sensible, selon cette organisation, aux problèmes des Palestiniens. L’AJC rencontre chaque semaine un commissaire ou un chef d’Etat de l’UE , en particulier celui occupant la Présidence tournante.
4 - Comités locaux et laboratoires de pensée
A ces grosses structures nationales s’ajoutent 117 comités locaux qui poursuivent sur le terrain les mêmes objectifs généraux que ceux des structures nationales. Le militantisme prosioniste de terrain est nourri par le travail idéologique réalisé par une certain nombre de laboratoires de pensée (« think tanks ») parmi lesquels se détachent :
– WASHINGTON INSTITUTE FOR NEAR EAST POLICY (Institut de Washington pour la politique proche-orientale)
– AMERICAN ENTERPRISE INSTITUTE
– FONDATION POUR LA DEFENSE DE LA DEMOCRATIE (créée par Bush après le 11 Septembre)
5 - Le soutien chrétien
Toutes ces organisation sont actives là où vivent les 2 millions de juifs que en sont membres, c’est çà dire dans les grandes villes et surtout sur les côtes Est et Ouest. Pour autant le « pays profond » où les juifs sont très peu nombreux n’est pas insensible à leur influence et à leur discours car les positions du LOBBY sont de plus en plus relayées par la droite chrétienne protestante, évangélistes en tête, qui s’est organisée dans le CUFI : CHRISTIANS UNITED FOR ISREAL (www.cufi.org)
Cette convergence entre sionistes et chrétiens fondamentalistes ne doit pas surprendre. Ces chrétiens sont pénétrés de l’idée que l’arrivée et l’installation de leurs ancêtres sur la terre d’Amérique a été un don de Dieu au nom duquel le pays s’est agrandi et construit et que la vocation à la grandeur des Etats-Unis : la fameuse « destinée manifeste » est une vocation divine. Ils ne peuvent que soutenir les sionistes en train d’établir au nom de Yahvé et des annonces de l’Ancien Testament un nouvel Etat. Cette fraternité de destin les conduit à considérer les palestiniens d’aujourd’hui comme leurs ancêtres ont considéré les Apaches et les Cheyennes : des obstacles à l’expansion territoriale et à la volonté divine
Le CUFI tient un grand meeting annuel à San Antonio et favorise les rencontres des chrétiens avec des représentants de l’Etat d’Israël qui viennent explique l’état d’avancement de la prédiction biblique
Ce pathos idéologique peut faire sourire mais il a une conséquence pratique très concrète : grâce à ce relais chrétien, l’influence sioniste s’exerce sur la totalité du territoire des Etats-Unis.
6 - Les « Political Action Committee » (PAC)
Les PAC sont des organismes locaux qui font sur le terrain le même travail que les LOBBIES à Washington : campagnes d’opinion, pressions sur les élus, soutien électoral .... Les PAC pro israéliens sont au nombre d’une quarantaine mais se cachent sous des identités diverses et anodines, évitant ainsi d’apparaître comme des organes de soutien à un pays étranger. Exemple : le « Comité des californiens du Nord pour le bon gouvernement » est en fait un comité de soutien à Israël.
Les PAC pro-israéliens jouent un rôle clé au moment des élections. Très actifs, bien coordonnés au niveau national, ils sont capables au moment des inscriptions pour les primaires d’organiser le déplacement des votes entre républicains et démocrates pour barrer la route à tout candidat qui ne leur conviendrait pas et d’apporter en plus un soutien financier important à son adversaire.
La dernière victime du LOBBY est la représentante démocrate sortante de l’Etat de Virginie CYNTHIA MAC KINNEY qui, battue aux primaires de son parti par un inconnu soutenu par l’AIPAC, ne pourra pas retrouver son siège à l’assemblée en Novembre 2006. CYNTHIA MAC KINNEY est connue pour ses critiques de la politique israélienne et d’une façon plus large de la politique intérieure et extérieure de l’équipe BUSH.
Ce cas exemplaire et tout récent est venu à point pour rappeler la puissance du LOBBY et la quasi impossibilité d’être réélu si le candidat ne prend qu’une position « équilibrée » c’est-à-dire non entièrement prosioniste dans le conflit palestinien. La campagne de l’AIPAC contre l’élection de CYNTHIA MAC KINNEY a fait l’objet d’un documentaire « American Blackout » campagne qui lui avait déjà coûté son siège en 2002, siège qu’elle avait réussi à récupérer en 2004.
B - Finances du LOBBY
La fonctionnement du LOBBY et de toutes ses composantes est favorisé par un système de financement très puissant qui est partie intégrante de la législation fiscale des Etats-Unis *, mais qui s’explique aussi par la position sociale élevée de ses 2 millions de membres actifs et par leur concentration dans les milieux financiers et médiatiques.
Une enquête réalisée en 2000 par le magazine MOTHER JONES sur les principaux donateurs individuels pour la campagne électorale (présidentielle et législatives) fait apparaître que sur les 10 plus gros donateurs, 7 sont juifs, sur les 20 plus gros 12 le sont et sur les 250 plus gros, 125 le sont.
Mais l’argent ne vient pas que des citoyens riches ou très riches. Les syndicats US ont des économies et ont investi 5 milliards $ dans les bons du trésor israélien.
*Les contributions déductibles peuvent atteindre 50% du revenu individuel et 10% du revenu imposable des entreprises. Pas étonnant que plus de 2 millions d’associations à but non lucratif soient en permanence en chasse de cette manne d’autant plus que les finances publiques à tous les niveaux sont de plus en plus avares - application rigoureuse et systématique des politiques néolibérales depuis 25 ans - en subventions pour la culture, le sport, la science, la littérature ...
C- L’action directe de formatage de l’opinion publique
Le contrôle des élus est d’autant plus facile et incontesté que parallèlement LE LOBBY poursuit une action de formatage de l’opinion publique à travers les grands journaux nationaux : NEW YORK TIMES, WASHINGTON POST en particulier. Leur influence est considérable alors que le nombre de leurs lecteurs est faible mais l’organisation du système médiatique est telle qu’un éditorial de l’un de ces deux quotidiens va être cité abondamment dans les grands réseaux de télévision et de radio, aux Etats-Unis comme ailleurs, et que le mécanisme de la « SYNDICATION » assure la reproduction massive de cet éditorial sur tout le territoire et dans le monde entier. La « SYNDICATION » est un système de mise en commun de la matière éditoriale qui permet à un obscur quotidien du Missouri ou de l’Arkansas de consacrer son travail de journalisme à l’actualité locale et de simplement reproduire sur les questions de politique générale ou internationale les éditoriaux qu’il achète aux « grands » journaux. Cet achat de matériau déjà tout prêt est souvent complété par l’achat de dossiers supposés permettre à tout journaliste jeté le matin sur un sujet un peu complexe de pouvoir avoir l’air savant deux heures plus tard et asséner avec tranquillité des certitudes pré-mâchées qui ne seront pas de son cru.
La « SYNDICATION » est un système mondial et les grands quotidiens français y adhèrent.
De plus, pour empêcher toute déviation, existent deux groupes de surveillance des médias CAMERA WATCH et HONEST REPORTING qui sont chargés de susciter des réactions nombreuses et indignées de téléspectateurs à tel ou tel programme ou émission n’ayant pas strictement repris le point de vue sioniste.
Récemment s’est développée une action plus ciblée en direction des universités soupçonnée d’abriter de trop nombreux propalestiniens tant chez les étudiants que chez les professeurs. Il a donc été créé un ISRAEL CAMPUS WATCH (ICW), organe de surveillance des universités. Cet organisme établit la liste des professeurs et des activistes pro-palestiniens, la tient constamment à jour et la distribue aux médias pour qu’ils ne les ’invitent pas. Ce travail est effectué sur place par des étudiants membres de l’ICW qui assure leur formation au moyen des productions des « think tanks » cités plus haut.
Dans le droit fil de cette activité a été déposé récemment au Sénat un projet de loi visant au contrôle des départements d’études moyen- orientales, de leurs étudiants, enseignants et chercheurs, soupçonnés a priori « d’intelligence avec l’ennemi »
Les enseignements primaire et secondaires ne sont pas oubliés non plus. Le JOURNAL d’ANNE FRANK et les livres d’ELIE WIESEL sont étudiés presque partout. De la même façon l’Holocauste des juifs occupe beaucoup plus de place dans les programmes d’histoire que l’élimination des Indiens d’Amérique du Nord comme du Sud.
D - Le LOBBY commence à être critiqué
Ce fonctionnement du LOBBY tel qu’il vient d’être décrit est connu des militants mais il a fallu attendre l’année 2005 pour que deux universitaires étasuniens publient un rapport dans lequel ils soulignent sa puissance et qu’il concluent par un appel à ne pas définir la politique des Etats-Unis en fonction des seuls intérêts d’Israël. Les Etats-Unis devraient selon eux défendre d’abord leurs propres intérêts et pas ceux d’un autre Etat et ils estiment que la soutien permanent et total à Israël commence à avoir des conséquences négatives pour les Etats-Unis eux-mêmes qui , pour cette raison,sont de plus en plus haïs dans le monde. Rien donc de révolutionnaire donc mais un appel aux dirigeants des Etats-Unis pour qu’ils ne soient plus à la remorque de la politique d’un autre Etat.
L’un de ces deux universitaires, JOHN J. MEARSHEIMER est enseignant à Chicago, l’autre STEPHEN M. WALT à Harvard. Leur rapport, une cinquantaine de pages, annexes comprises - dont COMAGUER peut adresser à la demande la version française - a été boycotté par les éditeurs, passé sous silence même par un intellectuel critique comme CHOMSKY et n’a pas été publié aux Etats-Unis mais dans une respectable revue britannique la LONDON REVEW OF BOOKS au printemps 2005.
Ce problème de bon sens a bien été évoqué dans le passé dans certains cercles du pouvoir US mais sans suite concrète.
JB cite ROGER HILSMAN, chargé du renseignement dans l’administration KENNEDY qui a pu écrire :
« Il est évident même pour l’observateur le moins attentif que la politique étrangère des Etats-Unis au Moyen Orient a été plus la réponse aux pressions de la communauté juive US et à son désir naturel de soutien à ISRAEL qu’aux intérêts pétroliers US ; »
Il est bien connu que KENNEDY ne voyait pas non plus d’un bon œil la bombe atomique israélienne, en préparation à l’époque grâce aux contributions françaises d’abord puis britannique, mais il n’eut ni le pouvoir ni le temps d’empêcher sa fabrication. Ainsi STEPHEN GREEN auteur du livre « Les relations secrètes des USA avec l’ISRAEL militant » a-t-il pu écrire :
« Depuis 1953, ISRAEL et les amis d’ISRAEL aux USA ont fixé les grandes lignes de la politique US dans la région. Aux présidents de la mettre en œuvre avec des degrés divers d’enthousiasme et de gérer les problèmes tactiques. »
observation qui fut confirmée par le grand intellectuel palestinien EDWARD SAID. Il écrit dans « Le dernier tabou américain » (2001) :
« Qu’est-ce qui explique le présent état des choses ? La réponse tient dans le pouvoir des organisations sionistes sur la politique américaine, dont le rôle dans le processus de paix n’a jamais été suffisamment pris en compte , négligence absolument étonnante vu que la politique de l’OLP a été de remettre le destin de notre peuple entre les mains des USA, sans avoir aucune conscience stratégique du fait que la politique US est dominée par une petite minorité dont les positions sur le Moyen-Orient sont d’une certaine façon plus extrêmes que celles du Likoud lui-même. »
Mais EDWARD SAID, bien qu’installé aux Etats-Unis, ne pouvait pas troubler l’establishment étasunien comme l’ont fait MEARSHEIMER et WALT, purs produits de l’élite nationale.
Ceux-ci se plaignent encore maintenant que, sous la pression du LOBBY, le débat sur leur rapport n’ait pas pu avoir lieu sereinement mais qu’ils aient surtout été la cible d’attaques personnelles et de la classique accusation d’antisémitisme. La récente agression du Liban par Israël les a conduits à confirmer leur analyse : pour eux, le soutien inconditionnel à Israël est néfaste aux intérêts des Etats-Unis au Moyen-Orient et une attaque de la Syrie et/ou de l’Iran ne ferait que dégrader encore la position internationale des Etats-Unis.
Pour conclure, provisoirement
Cette présentation faite, la question initiale de savoir qui, dans ce couple très lié, influence l’autre, prend une autre profondeur.
L’influence du LOBBY est considérable mais elle l’est car il a su et n’a rien fait d’autre qu’utiliser à son avantage et avec une remarquable efficacité tous les mécanismes officiels du système politique étasunien et du rôle déterminant qu’y joue l’argent.
Le LOBBY sioniste aux Etats-Unis n’est pas un acteur de l’ombre, un comploteur, un manipulateur, il est un cas d’hyperintégration et d’hyperadaptation au dispositif capitaliste impérial dont le centre est à Washington. Nulle illusion à entretenir : l’imbrication d’ISRAEL et des ETAT-UNIS a atteint un tel degré que seul un blocage mondial de leur politique impériale commune peut rendre possible un arrêt du programme conquérant et dévastateur qu’ils portent en commun, tous partis politiques dominants confondus* : démocrates et républicains d’un côté, travaillistes, Likoud et Kadima de l’autre.
(*Ce qui conduità penserque l’émergence du débat public sur le LOBBY aux Etats-Unis, bien que lente et difficile, n’est rien de plus que la préparation de la campagne présidentielle démocrate de 2008, destinée à faire croire à un rééquilibrage de la politique internationale des Etats-Unis mais qui se conclura comme en 2004 par un affrontement entre deux candidats qui seront dépendants l’un et l’autre, même si c’est par des par des canaux divers, de l’influence du LOBBY. Ne pas oublier que parmi les candidats à la candidature démocrate pour 2004, les deux seuls : HOWARD DEAN et DENIS KUCINIH qui avaient manifesté quelque sympathie pour la cause palestinienne ont été recalés. )
Ce blocage mondial suppose : un regain d’activisme politique aux Etats-Unis d’abord et dans tous les pays impérialistes - même secondaires comme la France, une meilleure coordination de « l’autre monde » celui qui, à travers le Venezuela, Cuba, la Chine, l’Iran, la Russie - que Richard LUGAR , Président de la commission des affaires étrangères du Sénat US vient de demander de classer dans l’axe du mal - et quelques autres tente de s’émanciper de la dictature capitaliste et militaire des Etats-Unis dont Israël constitue un concentré.
Le sionisme, fabrication et élément constitutif de l’impérialisme, en est indissociable. On ne combat pas l’un sans combattre l’autre.
CONTRE LA GUERRE, COMPRENDRE ET AGIR
Bulletin n°151 - semaine 36 - 2006
Messages
1. > Comment fonctionne le lobby sioniste aux USA, 9 septembre 2006, 23:48
Excellent article.
Il va falloir faire en sorte que cela ne se passe pas pareil en France.
Orangerouge
1. > Comment fonctionne le lobby sioniste aux USA, 10 septembre 2006, 09:45
Quelqu’un aurait connaissance d’une même étude concernant la France ?
Merci d’avance.
2. > Comment fonctionne le lobby sioniste aux USA, 10 septembre 2006, 09:50
Il serait temps de s’y mettre pour la France
3. > Comment fonctionne le lobby sioniste aux USA, 10 septembre 2006, 14:07
Le lobbying fait partie de la culture US. Il est considéré la-bas comme tout à fait normal. Le dénoncer n’a aucun effet sur l’opinion américaine qui considère depuis toujours que le plus fort (riche) a toujours raison.
Il n’en va pas de même ici. Notre héritage historique nous rappelle que nous avons coupé la tête d’un roi et que même si nous subissons aujourd’hui les diktats de la finance, notre culture , notre inconscient collectif refusent cette soumission aux prédateurs de tous poils.
Par conséquent la même étude sérieuse et qui saurait éviter le procès d’antisémitisme aurait un tout autre retentissement de ce côté-ci de l’Atlantique.
A suivre
Flash
4. > Comment fonctionne le lobby sioniste aux USA, 10 septembre 2006, 18:18
Le lobbying de l’AIPAC
Par Dennis Bernstein et Jeffrey Blankfort
FlashPoints : Transcription d’une émission de radio du 6 janvier 2005
Nous allons maintenant nous intéresser à l’AIPAC.
C’est le principal lobby d’Israël aux Etats-Unis.
Nous allons parler de l’AIPAC et pour nous y aider Jeffrey Blankfort nous a rejoints.
Il s’est intéressé à cette association et a été pris pour cible par des groupes liés à l’AIPAC ou travaillant avec l’AIPAC - en fait il a poursuivi l’Anti-defamation League pour une collaboration, dont je suis sur qu’elle incluait l’AIPAC…
Introduction :
Nous allons maintenant nous intéresser à l’AIPAC (Ndt : "The American Israël Public Affairs Committee" - Comité américain pour les affaires publiques d’Israël).
C’est le principal lobby d’Israël aux Etats-Unis.
Je voudrais vous lire l’extrait d’un article paru le 31 décembre 2004 dans "Forward", le journal (Juif) le plus ancien et le plus important des Etats-Unis sinon du monde.
Et nous sommes en train de parler de l’AIPAC…
"Au moment où le ministère de la Justice intensifie son enquête sur l’American Israel Public Affairs Committee (AIPAC), les leaders communautaires juifs craignent que l’enquête n’ait pour but d’obliger les puissantes organisations de lobbying à s’enregistrer comme "agent étranger" représentant d’un gouvernement d’un pays étranger.
Largement considérée comme l’organisation ayant le plus d’influence sur le Congrès Américain, l’AIPAC est enregistrée auprès du Congrès comme un groupe de lobbying.
Conformément à la loi américaine, si l’AIPAC était enregistrée comme "agent étranger", cela l’obligerait à fournir au gouvernement significativement plus d’informations détaillées sur ses but et activités - privant ainsi cette organisation d’une arme clef : la capacité d’agir dans les coulisses."
– Ori Nir : "Les leaders ont peur que l’enquête ne force le lobby pro-israélien à s’enregistrer comme "Agent Etranger" rallumant la controverse sur la double loyauté." - "Forward" 31 décembre 04
Un très intéressant début pour un article récent de "The Forward".
Nous allons parler de l’AIPAC et pour nous y aider Jeffrey Blankfort nous a rejoints.
Il s’est intéressé à cette association et a été pris pour cible par des groupes liés à l’AIPAC ou travaillant avec l’AIPAC - en fait il a poursuivi l’Anti-defamation League pour une collaboration, dont je suis sur qu’elle incluait l’AIPAC…
Nous n’en connaissons pas grand chose, mais nous savons qu’ils étaient impliqués.
Dennis Bernstein : Jeffrey, dites-nous, en premier lieux - ce qu’est l’AIPAC, pourquoi l’AIPAC a été créée – un bref historique.
Jeffrey Blankfort : Très rapidement, l’AIPAC était la grande idée de "Si" Kenan, dans le temps, au début des années 1950 et il l’a d’abord fait fonctionner tout seul avant que ça ne devienne finalement l’AIPAC.
C’est un lobby qui a existé dans la communauté juive, mais de manière plus informel.
Les organisations juives faisaient constamment du lobbying auprès des hommes et des présidents du Congrès mais lui a décidé qu’il y avait besoin d’une organisation spécifique, et il a été décidé très tôt qu’elle ne serait pas enregistrée comme un "lobby étranger".
Parti d’un homme seul, l’AIPAC compte maintenant autour de 100000 membres et a un budget de 34 millions de dollars – rivalisant avec "l’Anti-Defamation League" qui a probablement un budget de 40 millions de dollars
D.B. : Cette décision de ne pas devenir un lobby étranger, est-ce une étape essentielle à franchir pour "Forward" ?
JB : C’est très important, parce que ça autorise l’AIPAC à faire beaucoup de choses que d’autres lobbies ne font absolument pas.
D.D. : Par exemple ?
J.B. : Fournir des stagiaires aux membres du Congrès. Pas un membre du Congrès ne met à la porte un bénévole – un bénévole spécialisé, compétent, éduqué.
Une personne qui, en un sens, devient les yeux de l’AIPAC dans les bureaux des membres du Congrès, un espion.
Ils siègent dans des instances du Comité dont le public n’entend pas parler autrement ; ils rédigent des discours pour les membres du Congrès, ils rédigent des discours pour le vice-président
D.B. : Et ils ne pourraient pas faire ça… ?
J.B. : S’ils avaient fait ça, il deviendrait alors beaucoup plus difficile d’agir en tant qu’agents étrangers, parce qu’ils seraient immédiatement identifiés comme Américains travaillant au bénéfice d’Israël – pas particulièrement pour le gouvernement israélien.
En fait, il y a des groupes ou des gens à l’intérieur de l’AIPAC qui promotionnent à l’occasion le bien-fondé d’une position du gouvernement israélien.
Pourtant, fondamentalement leur rôle au Congrès, c’est de représenter la position du gouvernement israélien dans le moment.
D.B. Mettez-nous au courant. Vous avez un peu parlé des origines, dites en plus sur son budget, et ses buts.
J.B. :Comme je l’ai dit, le budget actuel est de 34 millions de dollars, il a progressivement augmenté au fil des années, doublant et doublant. Ses membres ont doublé et doublé.
Tous les ans, l’AIPAC tient une importante conférence à Washington, à Alexandria, Virginie, à laquelle assiste au moins la moitié des membres du Congrès et leur présence est remarquée - parce qu’il y a beaucoup à gagner à faire partie de l’assistance du lobby.
Y prennent souvent la parole, ou à l’occasion, le Président, le Vice Président, le Secrétaire d’Etat, et d’importants personnages qui ne parlent à aucun autre lobby sont aussi là systématiquement.
Puis ils font des meetings régionaux à travers tout le pays, et nous en avons eu un récemment à Berkeley là où ils font venir des Sénateurs de tout le pays favorables à Israël, qui ne s’annoncent même pas dans les principaux media – ils vont déjeuner et dîner – c’est très important.
Sont invités à ces déjeuners et à ces dîners d’importants personnages publiques et même des personnages moins publiques (des directeurs, des conseillers, des maires, des chefs de la police, des sherifs) des rangs desquels sortiront les prochains membres duCongrès.
Quand ils s’en vont, les groupes juifs locaux comme les conseils en relation de la communauté, les fédérations juives de tout le pays, enverront ces employés, comme ils viennent d’envoyer Tamal Harris, le représentant du ministère public de San Francisco, dans un voyage tous frais payés en Israël, au cours duquel ils rencontrent le premier ministre, ils rencontrent les responsables importants, ils rencontrent les généraux israéliens.
A leur retour, ils sont surtout dans la poche du lobby. En tant que candidats politiques, ils savent où se trouve le pouvoir. Il n’y a rien qui s’oppose à ça, il n’y a pas de prix à payer s’ils acceptent. Il y a un prix à payer s’ils n’acceptent pas ;
D.B. : C’est exactement là où je voulais en venir avec vous, Jeffrey Blankfort. Parlons de la manière dont ce type de travail prouve son efficacité, ce type d’infiltration, ce type d’organisation.
Donnez-nous des exemples significatifs de ce qu’ils considérent comme un vrai succès.
J.B. : L’un des succès les plus importants, généralement ignoré des militants, c’est en 1975 quand Henry Kissinger, Secrétaire d’Etat, qui n’est pas sioniste mais machiavélique, et qui a été le Secrétaire d’Etat de Gerald Ford.
Israël allait ralentir le retrait du Sinaï après la guerre de 1973, aussi Kissinger conseilla Gerald Ford en lui disant qu’il était important de réexaminer la politique des Etats-Unis à l’égard d’Israël.
Ford fit savoir qu’il allait faire un discours important pour appeler le retour d’Israël sur ses frontières de 1967, à appliquer la Résolution 242 (des Nations Unies) et que, juste pour faire preuve de son sérieux – une commande d’armes comme les F15 par exemple, ne serait pas envoyée à Israël et que les nouveaux termes des mesures d’aide à Israël seraient aussi bloqués.
D.B. : Donc ce devait être dans le discours de Ford ?
J.B. : Ils avaient déjà interrompu leur aide, les avions n’étaient pas partis, et les négociations pour de nouvelles aides étaient stoppées. En trois semaines, l’AIPAC obtint que 76 sénateurs, de Teddy Kennedy à Barry Godwater, Orin Hatch, Paul Laxalt, George Mac Govern – dont certains ont admis qu’ils ont subi des pressions pour signer : 76 sénateurs ont signé une lettre à Gérald Ford pour réaffirmer le rôle historique d’Israël au service des Etats Unis, et affirmer que ce rôle ne changerait pas
Ca a été une menace très grossière pour Gerald Ford, a-t-il affirmé, et ce fut une grande victoire pour l’AIPAC
Ils n’ont pas gagné toutes (les batailles). Mais ils sont les derniers à le reconnaître. Les trois présidents qui les ont affrontés, Ford, Jimmy Carter (qui a constamment été dans le pétrin à cause d’eux) et George Bush n’ont pas gagné leur ré-election.
D.B. : George Bush, le Premier (le père)
J.B. : George Bush le Premier n’aimait pas Israël et quand Israël a envahi le Liban, il a réclamé des sanctions ; il était Vice Président et sa demande a été rejetée.
Et quand Israël a bombardé le réacteur irakien, il a réclamé des sanctions ; il a été repoussé par Reagan..
Et quand Israël est venu lui demander un prêt garanti de 10 milliards de dollars, il a dit non. Il a essayé d’organiser une conférence pour des négociations de paix à Madrid ; il a dit attendons 120 jours, arrêtez de construire des colonies, n’installez pas de Russes dans les Territoires Occupés, il est allé à la télévision et a annoncé aux américains que des milliers de lobbyistes étaient au Congrès pour soutenir un prêt garanti contre (…) moi, a-t-il dit.
Ensuite il a parlé aux américains du montant que chaque israélien touchait grâce à l’aide des Etats-Unis.
Actuellement, on ne trouve cette référence- que dans "Confidence brisée", le livre de Moshe Aren, Ministre des Affaires Etrangères, une attaque contre l’administration Bush, considérée comme l’administration la plus anti-israélienne de toute l’histoire américaine.
D.B. : Et il n’a pas été réélu.
J.B. : Et il n’a pas été réélu. Il est passé de 38% de votes juifs à approximativement 10%.
D.B. : Bon, deux autres exemples, plus contemporains, du pouvoir de l’AIPAC sur le contrôle de la politique depuis les coulisses et sur la scène.
J.B. : Essentiellement ce que Clinton a compris, tout comme Bush le jeune – l’actuel George Bush – c’est que si vous ne pouvez pas vous battre contre eux, alors il faut les rejoindre.
C’est ainsi que le Département d’Etat qui a historiquement été considéré comme un ennemi par l’AIPAC, plus enclins à soutenir les états arabes et les intérêts pétroliers de l’Amérique – c’est assez intéressant – a été littéralement disculpé et un certain nombre de lobbyistes juifs libéraux, comme Dennis Ross, ont été introduits dans l’administration Clinton.
Il y a eu un article dans le quotidien juif israélien "Ha’aretz" qui décrivait la judaïsation du Département d’Etat.
Ce que vous avez vu dans l’administration Clinton a été une bataille des sionistes libéraux pour soutenir Israël, à l’intérieur de l’administration contre les supporters extrême droite du Likoud à l’extérieur de l’administration. Ainsi, vous aviez tout un débat autour de ce qu’allait être la politique américaine, partagée être entre ces deux groupes.
Chose curieuse, l’AIPAC,c’est comme Monsanto.
Les membres de l’AIPAC vont et viennent dans l’administration comme Monsanto va et vient dans les autorités de régulation du gouvernement.
Dennis Ross est maintenant avec l’AIPAC.
Martin Indyk, qui a créé "l’Institut de Washington pour la Politique au Proche-Orient", vitrine de choix de l’AIPAC, est entré dans l’administration grâce à Clinton et s’est vu dans la foulée accorder la citoyenneté : il est Australien d’origine. Ainsi, vous voyez leurs allées et venues.
D.B. : Maintenant l’AIPAC – ce serait impropre à ce stade de l’histoire, que de dire que l’AIPAC est une organisation juive
J.B. : Oui, c’est largement une organisation juive mais ce n’est pas la seule du lobby d’Israël
D.B. : Et l’AIPAC a franchi les frontières religieuses et les frontières politiques pour créer un partenariat, si vous préférez, un étrange tandem, mais tout au bénéfice de leur travail.
J.B. : L’AIPAC ne serait pas aussi puissant s’il n’était qu’un lobby de Washington composé de Juifs.
D’un côté, l’AIPAC a été renforcé par les fédérations juives et les organisations juives de tout le pays, mais au début de 1978, avec l’invitation faite par Menachem Begin à Jerry Falwell de visiter Israël, une alliance s’est développée entre l’AIPAC et les Chrétiens Evangélistes.
D.B. : Je crois qu’ils représentent actuellement en Israël le groupe de touristes le plus important.
Ils ne financent pas les politiciens comme le fait l’AIPAC, mais ils apportent des votes et des soutiens aux états clefs où il y a des populations relativement restreintes de juifs.
Cela représente une puissante alliance.
J.B. : Pendant longtemps, la plupart des organisations sionistes libérales, y compris ADL, (N.T : Anti Defamation League) avaient gardé leur distance avec les évangélistes qui fondamentalement avaient une position -leur soutien à Israël, c’est à noter, repose sur le retour du Messie.
Les Juifs devront retourner en Israël pour qu’advienne un nouvel Armaggedon , le Messie arrivera, et les Juifs qui n’accepteront pas le Christ seront brûlés.
D.B. : Et nous avons une collaboration vraiment étrange.
Sur ces ondes, nous avons interviewé des prêcheurs noirs qui font alliance avec ces mêmes évangélistes qui sont ceux, eux ou leurs pères, qui étaient pour les lynchages.
Nous avons parlé de ça, et il s’agit de cette même alliance contre nature que nous pourrions imaginer choquer les Juifs qui en font partie
J.B. : Ils l’ont été longtemps, mais la distance a maintenant disparu.
Après qu’Israël ait commencé à attaquer la Cisjordanie il y a quelques années, à Jénine et à Naplouse, Israël s’est cherché des alliés et voilà, nous avons eu l’ambassade israélienne qui a imaginé un breakfast de prière qui a accueilli Jerry Reed, Pat Robertson et Ralph Reed – les anciens directeurs de la Coalition Chrétienne.
Et ensuite l’ADL qui est l’une des récentes organisations qui soutient les évangélistes, a passé une annonce d’une demi page dans le "New York Times" pour citer un discours de Ralph Reed à la louange d’Israël.
Vous voyez donc qu’il s‘agit d’un mariage de convenance.
Le côté juif du lobby sait que cette histoire d’Armageddon est un non sens, mais ils saisiront – croient-ils - cet important soutien. Et beaucoup de sénateurs importants comme Tom Delay, Trent Lott, tous sont impliqués là-dedans et ils sont parmi les plus vigoureux soutiens d’Israël au sénat.
D.B. : Pouvez-vous nous donner des exemples brefs de la manière dont l’AIPAC est entré dans la politique structurelle au niveau du Sénat ou du Congrès ? Comment jouent-ils ce jeu ?
J.B. : S’ils rencontrent un membre du Congrès ou un sénateur qui ne soutient pas Israël, vote contre Israël, si ce membre du Congrès ou ce sénateur est un peu faible dans son secteur, ils lui chercheront un autre candidat.
Dans le cas de Cinthya McKinney et Earl Hilliard, en Georgie et en Alabama, ils ont récupéré deux opposants noirs, ARtur Davis et Denise Majette, et ils ont fait une campagne calomnieuse contre Hilliard et McKinney à la fois et ils ont réussi.
Ils ont récolté de l’argent de tous les coins du pays.
Dans le cas de McKinney, il n’y avait personne dans la primaire républicaine, aussi 400000 républicains se sont opposés à la primaire, se sont retournés contre elle, et ont voté contre elle. Voilà comment elle a perdu.
Lors de cette dernière (élection), il y avait une autre candidate et ils n’ont pas réussir à le faire ça ; elle est de retour dans son bureau.
Mais c’est intéressant de savoir que le "Black Caucus" a toujours compté parmi ses membres au Congrès un certain nombre de critiques d’Israël, et que l’un après l’autre, ils ont été écartés.
Cynthia McKinney est la dernière voix authentique qui ait critiqué Israël : elle est revenue dans son bureau et nous verrons ce qu’elle fait.
D.B. : Finalement, nous voyons peut-être une des périodes les plus brutales du nettoyage ethnique de Palestine et l’incroyable répression qui est évidemment une tentative pour voler ce qui reste des territoires au profit d’Israël. Sharon est libre de régner maintenant.
Nous voyons par exemple, nous parlions de Dennis Ross, bon, regardons maintenant, passons rapidement, et nous voyons maintenant Elliot Abrahams – quelqu’un qui est un criminel absous, un menteur, quelqu’un qui a menti au Congrès et menti à tous les Américains, couvrant un crime de masse et les massacres d’Amérique Centrale.
Il est maintenant l’homme pivot, un « néocon » (néoconservateur) d’extrême droite, et en tant qu’homme pivot, il est le lien entre l’administration Bush et Sharon.
Que pouvons-nous dire du rôle que joue l’AIPAC dans cette nouvelle relation ?
J.B. : Le rôle de l’AIPAC dans cette relation, c’est d’assurer que tout accord auquel Israël est soumis, tout marché qui sera proposé à Israël, ils l’auront approuvé.
Chaque discours que le président fait sera complètement approuvé.
L’AIPAC ne sera surpris par aucune déclaration de George Bush, sauf s’il commettait une impropriété folle de langage.
Le rôle d’Abrahams est de circuler ça et là et d’informer Israël de tout ce que l’Amérique a l’intention de faire – il fera certaines déclarations utiles à Israël dans les medias.
Mais surtout, comme Robert Fisk l’a écrit ou comme d’autres journalistes israéliens l’ont écrit, Sharon écrit pratiquement les discours de Bush.
Sans avoir même besoin d’aller à l’AIPAC - dans un sens.
D.B. : Comment voyez-vous le lien entre la politique de l’Irak et Israël, brièvement ?
J.B. : Très rapidement, je pense qu’Israël a bénéficié de la guerre en Irak, parce que maintenant avec les troupes américaines qui font en Irak la même chose que les troupes israéliennes ont fait en Palestine, et qui viennent en Israël pour se former à la technique de lutte contre la résistance intérieure (ils ont entraîné les troupes en Louisiane et aussi en Israël) – c’est un lien entre les Etats-Unis et Israël, plus fort que jamais.
Les Etats-Unis n’ont rien critiqué de ce qu’Israël a fait antérieurement, même dans les termes bidon qu’ils ont l’habitude d’utiliser, parce que ce que font les Etats-Unis en Irak c’est essentiellement, à une échelle différente, ce qu’Israël fait aux Palestiniens depuis 37 ans.
Source : http://student.cs.ucc.ie/
Traduction : CS pour ISM
http://www.ism-france.org/news/arti...
5. > Comment fonctionne le lobby sioniste aux USA, 10 septembre 2006, 18:41
Le Procès de l’AIPAC
Par James Petras
CounterPunch, 7/8 janvier 2006
Août 2004 : le FBI et le bureau de contre-espionnage du Ministère de la Justice des Etats-Unis annoncent qu’ils enquêtent sur un analyste de haut rang du Pentagone, Larry Franklin. Celui-ci est suspecté d’espionnage au profit d’Israël et d’avoir remis à l’AIPAC des documents hautement confidentiels sur la politique américaine vis-à-vis de l’Iran. L’AIPAC les aurait remis à son tour à l’Ambassade d’Israël.
Le FBI a mené pendant plusieurs années, avant de les inculper pour espionnage, des investigations secrètes sur le chef-analyste du Pentagone, Larry Franklin, et sur les dirigeants de l’AIPAC, Steven Rosen et Keith Weissman.
29 août 2005 : Comme l’on s’y attendait, l’Ambassade d’Israël rejette formellement les accusations d’espionnage. Le même jour, Larry Franklin est accusé publiquement d’espionnage. Il faut savoir que Franklin travaillait en étroite collaboration avec Michael Ledeen[1] et Douglas Feith. Ce dernier étant alors sous-Secrétaire à la Défense au Pentagone et en train de monter de toutes pièces le dossier qui conduisit à la guerre d’Irak. Franklin, lui, était chef-analyste sur les questions iraniennes — l’Iran figurant sur la liste de l’AIPAC en tête des cibles de guerre.
Au moment où l’enquête procéda à des inculpations officielles pour espionnage, le lobby pro-israélien (l’AIPAC) se joignit aux idéologues néoconservateurs pour donner une réponse à deux niveaux. En premier, ils émettaient un doute sur le fait que "transmettre des documents" constituait un crime, prétendant que cela impliquait des "échanges routiniers d’idées" et qu’il s’agissait de lobbying ; ensuite, les officiels et les médias israéliens rejetaient tout lien entre Israël et Franklin, minimisant l’importance de ce dernier dans les cercles de décision, tandis que d’autres se portaient garants de son intégrité.
À Washington, l’enquête du FBI sur ce réseau d’espionnage s’est renforcée et a conduit à l’interrogatoire de deux membres de haut rang du Bureau des Plans Spéciaux (Office of Special Plans — OSP), dirigé par Douglas Feith : William Luti et Harold Rhode. L’OSP avait pour tâche de fournir les renseignements bidons qui conduisirent les Etats-Unis à attaquer l’Irak. Le chef-enquêteur du FBI, Dave Szady, fit remarquer que l’investigation du FBI impliquait des écoutes, une surveillance secrète et une photo prouvant le transfert d’informations classifiées de Franklin vers les hommes de l’AIPAC, puis vers les Israéliens.
L’investigation "Franklin-AIPAC-Israéliens" était bien plus qu’une simple affaire d’espionnage. Elle mettait en jeu l’avenir des relations entre les Etats-Unis et le Moyen-Orient. Et tout particulièrement, elle remettait en cause la capacité des "néocons" à pousser les Etats-Unis vers une confrontation militaire avec l’Iran. En tant qu’analyste supérieur du Pentagone, spécialisé sur l’Iran, Franklin avait accès à toutes les délibérations de la branche exécutive sur tout ce qui touchait l’Iran. Le lobbying de l’AIPAC et sa collecte d’information avaient pour but de promouvoir de façon agressive l’agenda israélien en vue d’une confrontation USA-Iran, et cela malgré l’opposition forte du Département d’Etat, de la CIA, du renseignement militaire et des commandants sur le terrain.
4 mai 2005 : Arrestation de Franklin.
4 août 2005 : Arrestation du directeur de la recherche en politique étrangère de l’AIPAC, Steve Rosen, et du spécialiste de l’Iran et directeur-adjoint de l’AIPAC en charge de la politique étrangère, Keith Weissman.
Ces arrestations furent un coup direct terrible porté sur l’agenda guerrier Israël-AIPAC pour les Etats-Unis. L’enquête du FBI se déroula prudemment avec l’accumulation, pendant plusieurs années, de renseignements détaillés. La prudence était dictée par l’influence politique énorme que l’AIPAC et ses alliés de la Conférence des Présidents des Principales Organisations Juives exerçaient sur le Congrès, les médias et au sein des Chrétiens Fondamentalistes. En effet, ces derniers auraient pu exercer leur influence lorsque ceux qui étaient accusés d’espionnage seraient conduits au tribunal.
29 août 2004 : Le premier coup contre l’enquête est porté lorsque CBS rendit publique l’investigation du FBI, juste au moment où Franklin confessait avoir transmis des documents hautement confidentiels à un membre du gouvernement israélien et qu’il commençait à coopérer avec les agents fédéraux. Franklin était prêt à conduire les autorités jusqu’à ses contacts au sein du gouvernement israélien. Après cela, Franklin cessa de coopérer. Abe Foxman, de la ligue contre la diffamation [Anti-Defamation League] (un groupe de pression juif pro-israélien de premier plan), réclama la nomination d’un procureur spécial pour enquêter sur les "fuites" relatives à l’enquête du FBI, au prétexte qu’elles "ternissaient" l’image d’Israël.
Ensuite, le ministre de la justice, John Ashcroft, intervint pour tenter de freiner l’enquête qui se répandait à l’intérieur du nid de néocons du Pentagone ; Douglas Feith, Paul Wolfowitz, Richard Perle et Michael Rubin furent "interviewés" par le FBI. Le néocon Michael Rubin, ancien spécialiste du Pentagone sur l’Iran et "spécialiste" permanent à l’American Enterprise Institute, a descendu Bush en flammes pour son "inaction dans cette affaire d’espionnage". Il a déclaré que cette enquête était "une chasse aux sorcières antisémite" (Forward, 10 septembre 2004). L’AIPAC a lancé une campagne contre cette enquête et pour soutenir ses activités et ses dirigeants. Résultat : quantité de membres importants du Congrès des deux partis se sont portés garants de l’intégrité de l’AIPAC et ont témoigné leur confiance et leur soutien à l’AIPAC.
Jamais, dans toute l’histoire des Etats-Unis, il n’y a eu autant de membres importants des deux partis au sein du Congrès qui ont témoigné leur soutien à une organisation soupçonnée d’espionnage, en se basant sur la seule information fournie par le suspect et en ignorant totalement le dossier du procureur fédéral. Contrairement au soutien bipartisan du Congrès à l’AIPAC, un sondage effectué auprès d’un panel d’électeur a montré que 61% d’entre eux pensaient que l’on devrait demander à l’AIPAC de s’inscrire en tant qu’agent d’une puissance étrangère et qu’il perde son statut l’exemptant de taxes. Seuls, 12% étaient en désaccord. Parmi les Américains juifs, 59% ne savaient pas, tandis que 15% étaient fermement d’accord et 15% fermement en désaccord (Zogby International, 25 septembre 2004). Il est clair que de nombreux Américains, contrairement à leurs représentants élus, émettent de sérieux doutes quant à la loyauté de l’AIPAC et à la nature de ses activités. Sachant qu’elle était soutenue par la grande majorité des citoyens américains, l’enquête fédérale pour espionnage s’est poursuivie malgré l’opposition de l’Exécutif et du Congrès.
Décembre 2004 : le FBI assigne à comparaître devant un grand jury quatre cadres supérieurs de l’AIPAC et fouille le bureau à Washington du lobby pro-israélien pour rechercher des documents additionnels sur Rosen et Weissman.
L’AIPAC continue de nier tout méfait et déclare : "Ni l’AIPAC, ni aucun membre de notre personnel, n’ont enfreint la loi. Nous pensons que tout tribunal ou grand jury conclura que les employés de l’AIPAC ont toujours agi légalement, correctement et de façon appropriée" (AIPAC, le 1er décembre 2004). Pourtant, après quelques mois d’enquête et l’arrestation des deux principaux dirigeants, l’AIPAC a mis fin à leur emploi et quelques mois plus tard, il a cessé de payer leurs frais de défense. De la même manière, les démentis catégoriques d’Israël pour espionnage se sont évaporés lorsque les vidéos et les transcriptions sur leurs agents de renseignements qui avaient reçu des documents classifiés ont fait surface.
Janvier 2005 : Un grand jury est convoqué. Tandis que l’enquête d’espionnage du FBI s’étend aux recoins intimes entre l’AIPAC et le Pentagone, les supérieurs de Franklin — l’espion qui s’était confessé —, Paul Wolfowitz et Douglas Feith, annoncent leur soudaine démission des postes de numéros 2 et 3 du Pentagone.
Février 2005 : Bush annonce que l’ancien criminel reconnu coupable, défenseur des escadrons de la mort en Amérique Centrale et fanatique sioniste de longue date, Elliott Abrams, va être en charge de la politique au Moyen-Orient au Conseil de Sécurité Nationale. Abrams servira de canal pour adresser les politiques israéliennes à la Maison-Blanche et de source quotidienne pour les décisions et les discussions politiques les plus importantes. Apparemment, Abrams était assez malin pour garder ses distances avec les opérations Franklin/Feith et AIPAC/Ambassade d’Israël et négociait directement avec Ariel Sharon et son chef d’état-major, Dov Weinglass.
Avril 2005 : l’AIPAC licencie Rosen et Weissman, sous prétexte que leurs activités n’étaient pas conformes aux normes de l’organisation.
4 mai 2005 : Franklin est arrêté sur l’accusation d’avoir révélé illégalement une information hautement classifiée à deux employés d’un lobby pro-israélien.
22-24 mai 2005 : Bien que l’AIPAC soit citée dans une inculpation majeure pour espionnage impliquant Steve Rosen — le chef de son département de politique étrangère — et Keith Weissman — le chef du bureau à l’Iran — la Secrétaire d’Etat, Condoleeza Rice, prononce le discours principal lors de la Convention de l’AIPAC. Des chefs de file du Congrès ainsi que des dirigeants des partis Républicain et Démocrate y ont aussi fait des discours, déclarant leur soutien inconditionnel à l’AIPAC, à Israël et à Ariel Sharon. La liste comprenait la Sénatrice Hillary Clinton, le chef de la majorité au Sénat Bill Frist (Républicain) et le chef des Démocrates au Sénat Harry Reid. Si l’on se base sur la participation de l’année précédente, plus de la moitié du Sénat américain et un tiers des membres du Congrès y aurait participé.
13 juin 2005 : une inculpation étendue cite nommément l’AIPAC et un "pays étranger" (Israël), ainsi que son agent du Mossad, Naor Gilon, qui s’est entre temps enfui vers Israël.
Il est clair que l’AIPAC, avec 60.000 membres aisés et 60 millions de dollars de budget annuel, avait plus d’influence sur l’attitude politique de l’Exécutif américain, des partis politiques et des représentants élus qu’une inculpation fédérale impliquant ses dirigeants, pour espionnage au profit d’Israël. Y aurait-il des fondements pour accuser nos dirigeants politiques de "complicité d’espionnage" si les dirigeants de l’AIPAC étaient reconnus coupables ?
4 août 2005 : Paul McNulty du Département de la Justice reconnaît formellement les dirigeants de l’AIPAC, Steven Rosen et Keith Weissman coupables d’avoir reçu et transféré des documents hautement confidentiels à l’Etat d’Israël par l’intermédiaire de son ambassade à Washington. Leur procès est prévu pour le 25 avril 2006. Le procès de Franklin devait se dérouler le 2 janvier 2006 mais il a été repoussé. Franklin a coopéré avec le FBI et le Département de la Justice dans leurs investigations sur l’AIPAC et les ’Israël Firsters’ du Pentagone qui ont préparé l’invasion de l’Irak et les plans additionnels d’attaquer l’Iran. Ces inculpations sont basées sur une enquête prolongée. L’AIPAC était visé par l’enquête dès 2001, tandis que l’inculpation de Rosen et de Weissman cite des activités illégales depuis avril 1999.
Après que Rosen et Weissman furent placés sous enquête fédérale intensive en tant que co-conspirateurs dans l’affaire d’espionnage Franklin, l’AIPAC décida d’enrayer ses pertes et de couvrir ses arrières en les jetant par-dessus bord : l’AIPAC les vira en mars 2005, prétendant que leur "conduite ne faisait pas partie de leurs attributions, et qu’elle était en dessous des standards demandés aux employés de l’AIPAC" (Forward, 23 décembre 2005). En effet, l’AIPAC s’est servi de Rosen et de Weissman comme "lampistes" afin de se débarrasser d’une enquête fédérale plus approfondie sur ses activités. De plus, l’AIPAC a cessé de payer les avocats de Rosen et de Weissman, les laissant avec près d’un demi-million de dollars de frais juridiques. L’AIPAC n’a pas l’intention de payer les frais tant que le procès n’est pas terminé, pas par manque de moyens (ils ont levé plus de 60 millions de dollars en 2005 et sont exemptés de taxes) mais pour des raisons politiques. L’AIPAC veut voir comment le procès se déroule : s’ils sont acquittés, il sera alors sans danger de payer leurs avocats. Mais s’ils sont déclarés coupables, alors l’AIPAC refusera de payer (avançant les technicités du règlement intérieur de l’organisation) afin d’éviter d’être impliqué avec des espions reconnus coupables. Les dirigeants de l’AIPAC placent les intérêts de leur organisation et leur capacité à faire la promotion des intérêts d’Israël auprès du Congrès et des médias au-dessus de la loyauté à leurs anciens officiels.
Risquant jusqu’à 10 ans d’emprisonnement fédéral, confrontés à des accusations détaillées, bien documentées, basées sur des écoutes téléphoniques, des vidéos et le témoignage d’un espion auto-confessé, Franklin, leur contact au Pentagone, Rosen et Weissman ripostent avec une véhémence inattendue.
On s’attend à ce que les avocats de la défense plaident que recevoir une information de la part d’officiels de l’administration était quelque chose pour laquelle ils étaient tous deux payés et encouragés à faire et quelque chose que l’AIPAC fait régulièrement (Forward, le 23 décembre 2005). En d’autres termes, Rosen et Weissman diront que soutirer des mémos confidentiels à de très hauts fonctionnaires du gouvernement et de les repasser à des fonctionnaires israéliens était une pratique habituelle parmi les agents de l’AIPAC. Pour renforcer leur dossier consistant à dire qu’ils "suivaient juste les ordres de l’AIPAC", les avocats de Rosen et de Weissman assigneront à comparaître les dirigeants de l’AIPAC pour témoigner devant la cour à propos de l’accès qu’ils ont eu dans le passé à des documents confidentiels, de leurs contacts avec des fonctionnaires haut-placés et de leur collaboration avec des fonctionnaires de l’Ambassade d’Israël. De tels témoignages auraient toutes les chances de donner une exposition tant nationale qu’internationale au rôle que l’AIPAC a joué en tant que courroie de transmission à deux sens, de et vers Israël.
Si Rosen et Weissman réussissent à lier l’AIPAC à leurs activités et s’ils sont reconnus coupables, cela ouvrira une enquête fédérale bien plus vaste sur le rôle de l’AIPAC dans l’assistance et la complicité de comportements criminels pour le compte de l’Etat d’Israël. Durant les deux années ou presque où Rosen et Weissman ont été publiquement suspectés d’espionnage, l’AIPAC a réussi à repousser toute publicité hostile en mobilisant des dirigeants politiques, des chefs de parti et des membres haut-placés de l’administration Bush pour témoigner en public en leur faveur. L’AIPAC a laissé tomber Rosen et Weissman et a persévéré à aligner le Congrès américain avec l’agenda de guerre d’Israël contre l’Iran. Et ensuite, à brûle-pourpoint, Rosen et Weissman menacent de faire tomber leur couverture "nous ne sommes qu’un simple lobby" travaillant à la promotion des intérêts mutuels américains et israéliens en matière de sécurité.
La défense de Rosen et de Weissman fera certainement ressortir le fait que l’AIPAC n’a, à aucun moment, informé leurs employés sur ce que la Loi dit en matière d’obtention et de transfert d’information hautement confidentielle à une puissance étrangère. Weissman et Rosen plaideront qu’ils ne savaient pas que le fait de recevoir une information confidentielle de la part de fonctionnaires de l’administration et de les remettre à Israël était illégal puisque tout le monde le faisait. Ils argumenteront aussi que leur prétendue activité d’espionnage n’était pas une ’opération véreuse’ qu’ils avaient menée indépendamment de l’organisation, mais qu’elle était connue et approuvée par leurs supérieurs. Ils se référeront aux procédures de reporting de l’AIPAC.
Selon un ancien employé de l’AIPAC ayant des liens avec l’actuelle direction de l’organisation, Rosen et Weissman sont perçus comme ayant agi "comme Samson essayant de faire s’écrouler la maison sur tout le monde" (Forward, le 23 décembre 2005).
"Tout le monde" qui est impliqué dans l’exploitation de la richesse, de la puissance et des forces militaires des Etats-Unis pour servir les intérêts expansionnistes d’Israël. Ce qui a commencé comme un procès d’espionnage à petite échelle, pas différent d’autres procès récents, est en train de croître en une cause célèbre [en français dans le texte] majeure, impliquant le lobby le plus puissant parmi ceux qui influencent toute la direction de la politique au Moyen-Orient. Si Rosen et Weissman sont reconnus coupables et s’ils plaident réellement qu’ils suivaient les ordres et qu’ils informaient l’AIPAC de leurs activités criminelles, il est possible que cela écarte de nombreux et riches donateurs et activistes juifs. Peut-être que cela jettera un peu de honte sur les politiciens qui font des courbettes et s’abreuvent dans l’auge de l’AIPAC. Avec un AIPAC affaibli et des alliés au gouvernement peu enclins de continuer à "faire la liaison" avec les renseignements israéliens sur la politique au Moyen-Orient, il est possible qu’un débat libre et ouvert, basé sur les intérêts des Etats-Unis, prenne place. Avec un débat public relativement libre des contraintes imposées par les lobbies et les idéologues d’ "Israël d’abord", peut-être l’opposition du public américain aux guerres et aux occupations du Moyen-Orient pourra-t-elle devenir le discours dominant au Congrès, voire même à l’Exécutif. Peut-être que les 3 milliards de dollars et plus d’aide étrangère annuelle au bénéfice d’Israël — plus de 5 milliards en tout — peuvent être réalloués vers la reconstruction de toutes les villes industrielles ravagées du Michigan, de la partie Nord de l’Etat de New York et d’ailleurs.
* * *
Ancien professeur de sociologie à l’Université de Binghamton, dans l’état de New York, James Petras reconnaît ses 50 années d’adhésion à la lutte des classes. Conseiller des sans-terre et des sans-emploi au Brésil et en Argentine, il est co-auteur de "Globalization Unmasked" [LA Globalisation Démasquée].
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Jean-François Goulon
[1] Voir Qui est Michael Ledeen ?
http://questionscritiques.free.fr/e...
6. > Comment fonctionne le lobby sioniste aux USA, 10 septembre 2006, 18:42
AIPAC, droite religieuse et politique étrangère usaméricaine
Rodrigue Tremblay
Traduit par Pétrus Lombard
« La plupart des citoyens sont ignorants du fait effrayant que pendant des années notre politique US au Moyen-Orient n’a pas été façonnée par des experts chevronnés dévoués aux intérêts nationaux fondamentaux de l’Amérique. »
Paul Findley, membre Républicain du Congrès US, (1961-83)
« Grâce à Dieu nous avons l’AIPAC, le plus grand supporter et ami que nous ayons au monde »
Ehud Olmert, le Premier Ministre de l’Israël
« Ou bien je définis la politique sur le Moyen-Orient ou bien c’est l’AIPAC qui le fait. »
Zbigniew Brzezinski, conseiller à la National Security de l’administration Carter
Personne ne peut comprendre ce qui se passe politiquement aux USA sans être conscient qu’une coalition politique, des principaux groupes pro-Likoud, des intellectuels néo-conservateurs proisraëliens et des sionistes chrétiens, exerce une influence terriblement forte sur le gouvernement US et ses politiques. Avec le temps, ce vaste lobby proisraëlien, dont le fer de lance est l’American Israel Public Affairs Committee (AIPAC), a étendu l’ensemble de son emprise sur de grandes parties du gouvernement US, y compris le bureau du vice-Président, le Pentagone et le Département d’État, en plus du contrôle de l’appareil législatif du Congrès. Il est assisté dans sa tâche par de puissants alliés au sein des deux principaux partis politiques, des grands médias et quelques boîtes à idées ("think-tanks") richement financés, comme l’American Enterprise Institute, la Heritage Foundation, ou le Washington Institute for Near East Policy.
L’AIPAC est la pièce maîtresse de ce système coordonné. Par exemple, il garde les statistiques des votes sur chaque représentant de la Chambre et du Sénat, qui sont ensuite communiquées aux donateurs politiques pour qu’ils agissent en conséquence. L’AIPAC organise aussi régulièrement des voyages tous frais payés en Israël et des rencontres avec des ministres israéliens et des personnalités pour les membres du Congrès et leur personnel, et pour d’autre politiciens actifs au niveau des États ou localement. Ne pas recevoir cet imprimatur est un handicap majeur pour tout politicien usaméricain ambitieux, même s’il peut compter sur une fortune personnelle. À Washington, afin d’avoir un meilleur accès aux décideurs, le Lobby a même développé la coutume de recruter le personnel pour les bureaux des sénateurs et des membres de la Chambre. Et, quand les élections arrivent, le Lobby s’assure que les politiciens tièdes, enclins à l’indépendance, ou dissidents, soient punis et battus. C’est une source d’un tel pouvoir politique, par le financement des campagnes et la propagande dans les médias, qu’aucun politicien US ne peut oser ignorer ses demandes sans craindre d’être détruit. Comme le chroniqueur vétéran Robert Novak l’a récemment signalé, grâce à l’influence de l’AIPAC et du Lobby, « Washington demeure en grande partie une zone bipartite et sans critique pour l’Israël. »
C’est compréhensible. — Les techniques de l’AIPAC sont si efficaces qu’on peut facilement avoir l’impression que c’est « un gouvernement parallèle » à Washington DC. Selon les mots de son président, Howard Friedman, consignés dans un bulletin prétentieux au-delà de toute mesure destiné aux sympathisants, il se fonde en particulier sur deux techniques :
1 - « L’AIPAC rencontre chaque candidat en course pour le Congrès. Ces candidats reçoivent des briefings détaillés pour les aider à comprendre complètement la complexité de la fâcheuse situation d’Israël et de l’ensemble du Moyen-Orient. Nous demandons même à chaque candidat d’écrire un ’papier de position’ sur leurs vues des rapport été, leur position à ce sujet est ainsi claire. »
2 - « Les membres du Congrès, le personnel et les fonctionnaires de l’administration, sont amenés à dépendre des mémos de l’AIPAC. Ce sont des gens très occupés et ils savent qu’ils peuvent compter sur l’AIPAC pour des analyses clairvoyantes. Nous présentons ces informations sous forme concise aux fonctionnaires élus. Les informations et les analyses sont irréprochables, - après tout, notre réputation est en jeu. Cela a pour conséquence une politique et une législation qui assurent la survie d’Israël. »
Je doute de qu’il y ait un quelconque pays démocratique au monde où les candidats doivent passer une mise à l’épreuve idéologique décisive pour avoir une chance d’être choisis comme candidats et d’être élus. Ainsi, qui pourrait blâmer l’AIPAC d’être convaincu qu’il tient en laisse le Congrès US ? Si l’AIPAC étaient une entreprise, il pourrait être l’objet d’une Federal Trade Commission (FTC = Commission fédérale du commerce), une enquête fédérale anti-trust et anti-cartel pour accaparement du marché.
Par conséquent, il ne devrait pas être surprenant que, à Capitol Hill, « le Lobby » semble mener la barque, à un point tel que son contrôle presque complet de la politique étrangère US et d’autres politiques, comme celle de la Défense, sont devenues l’équivalent d’une plaisanterie. Nous ne sommes pas témoin ici du consensus, mais plutôt d’une situation équivalente à l’unanimité dans le désir d’aligner les politiques US sur les politiques israéliennes, chaque fois que les intérêts d’Israël au Moyen-Orient sont en jeu. Un pays totalitaire ne fonctionnerait pas autrement. L’AIPAC a une telle emprise sur Washington que quelquefois on peut être pardonné de confondre Tel-Aviv et Washington DC. Un exemple récent : l’AIPAC a rédigé une résolution de soutien à Israël dans ses bombardements sauvages et illégaux sur le Liban. Le 20 juillet 2006, la résolution fut votée à l’unanimité par les 100 membres du Sénat, et le vote de la Chambre fut de 410 à 8. L’affaire est entendue.
Pendant de nombreuses années, l’influence du Lobby resta indécelable, ignorée ou dissimulée par les médias qu’il contrôlait et par la plupart des commentateurs. Pourtant, le 10 mars 2006, deux respectés spécialistes usaméricains, les professeurs Stephen Walt de l’Université de Harvard et John Mearsheimer de l’Université de Chicago publièrent une étude dans The London Review, intitulée The Israel Lobby and U.S. Foreign Policy (à lire en français sur http://www.ism-france.org/news/article.php?id=4470&type=analyse&lesujet=Sionisme), au sujet de l’influence disproportionnée que ce lobby d’intérêts particuliers a sur la politique étrangère US. Elle dit que l’AIPAC est « l’organisation la plus puissante et la plus connue » d’un lobby proisraëlien qui fausse systématiquement la politique étrangère US. L’étude concluait qu’Israël avait joué un rôle majeur pour pousser l’administration Bush dans la guerre contre l’Irak, et elle arguait du fait que l’influence du lobby proisraëlien sur la politique étrangère US était mauvaise tant pour l’Israël que pour les USA. Après cela, personne ne pourra feindre d’ignorer l’influence corrosive de ce puissant lobby sur la politique étrangère US.
Un autre exemple du type de pouvoir que le Lobby détient de nos jours à Washington DC est son succès dans l’établissement au sein du Département d’État, avec l’argent des contribuables, d’une agence d’intérêts particuliers, appelée l’Office of global anti-Semitism. Dans un mouvement qui fait penser à ce qui s’est produit pendant les siècles passés sous des régimes totalitaires, cette nouvelle « agence » est totalement consacrée à la surveillance autour du monde des cas, entre autres choses, de critique d’Israël ou des politiques US proisraéliennes. La création de ce nouveau département d’Inquisition a été autorisée par une loi, [H.R. 4230], que le Président George W. Bush a signé le 16 octobre 2004. Qui dit que la réalité n’est pas plus étrange que la fiction !
Les fameux Sionistes Chrétiens ont aussi une importante influence sur la politique étrangère US, spécialement pour ce qui touche au Moyen-Orient. Leur propagande a si bien réussi qu’aujourd’hui, quarante pour cent des Usaméricains croient qu’Israël a directement été donné au peuple juif par « Dieu ». Un tiers des Usaméricains croient même que la création de l’État d’Israël, en 1948, après une campagne terroriste contre la Grande-Bretagne, fut une étape vers le « Second Avènement de Jésus Christ » et la « Fin des Temps ». Pour les plus fanatiques d’entre eux, la « guerre contre le terrorisme » signifie, quelle qu’elle soit, une guerre de religions entre la chrétienté et l’Islam. Avec des idées pareilles, le monde est rejeté quatre siècles en arrière, puisque la dernière guerre de religions, la Guerre de trente ans entre Protestants et Catholiques européens, sévit de 1618 à 1648.
De nos jours, la droite religieuse US a son propre bureau d’intérêts particuliers au Département d’État. Il est appelé Office of International Religious Freedom (Bureau pour la liberté religieuse internationale), et sa mission principale est de se mêler des affaires internes d’autres pays. Une telle agence d’État semblera aller à l’encontre du « mur de séparation » entre l’Église et l’État que le Président Thomas Jefferson pensa avoir érigé avec le Premier Amendement à la Constitution US. De telles incursions gouvernementales dans les sujets religieux sont financées par l’État, en plus de l’Office of Faith-Based and Community Initiatives (Bureau pour les initiatives confessionnelles et communautaires) que l’administration Bush créa peu après sa prise de fonction. — Depuis que l’occupant actuel de la Maison Blanche est un Chrétien né à nouveau qui héberge des idées qui sont proches de celles avancées par la droite chrétienne US, cela ne devrait pas trop étonner si la politique de l’administration Bush au Moyen-Orient a de très fortes colorations religieuses.
Dans tout gouvernement, on doit regarder derrière les rideaux pour voir qui tire vraiment les ficelles et qui oriente les politiques. Dans le cas de l’administration Bush-Cheney, on se doit d’être au courant au sujet du Lobby et de la « Droite religieuse ». Sans cette connaissance, on ne pourra pas comprendre la direction prise par certaines politiques.
Original : http://www.thenewamericanempire.com/tremblay=1033.htm
Traduit de l’anglais par Pétrus Lombard, membre associé, et révisé par Fausto Giudice, membre de Tlaxcala
Baldinger, USA Source : www.irancartoon.com
http://www.tlaxcala.es/pp.asp?refer...
7. > Comment fonctionne le lobby sioniste aux USA, 10 septembre 2006, 20:15
Un nouveau lobby pro-israélien chrétien ambitionne de coiffer l’Aipac au poteau
Par Shlomo Shamir
Le télévangéliste John Hagee a déclaré à des dirigeants de la communauté juive, ce week-end, que quarante millions de chrétiens évangéliques des Etats-Unis soutiennent Israël, et qu’il a des projets consistant à utiliser cette puissance afin d’aider Israël à mettre sur pied un lobby pro-israélien chrétien.
Il est prévu de lancer ce lobby en juillet prochain, au cours d’une réunion tenue à Washington à laquelle des centaines d’évangéliques américains devraient participer, a déclaré Hagee lors d’une réunion de la Conférence des Présidents des Grandes Organisations juives américaines, qui représente 52 associations juives de l’ensemble des Etats-Unis. Il a également évoqué cette question du [nouveau] lobby avec le consul général d’Israël à New York, Aryeh Mekel.
Hagee a indiqué que son groupe serait une version chrétienne – et plus puissante – de l’Aipac [American Israel Public Affairs Committee], un grand lobby pro-israélien, et qu’il aurait pour cible les Sénateurs et membres du Congrès, sur la colline du Capitole [à Washington].
Un quart des membres du Congrès sont des évangéliques, et beaucoup de législateurs américains représentent des régions qui comportent une importante population évangélique, a-t-il rappelé.
Hagee – fondateur et doyen des pasteurs de l’Eglise évangélique Cornerstone ("le Pinacle’, ndt] à San Antonio, au Texas, qui revendique un effectif d’ouailles pratiquantes de plus de 18 000 personnes – a prévenu que les activités du lobby équivaudraient à un "véritable séisme politique".
Au cours de sa rencontre avec Mekel, Hagee a indiqué avoir prévu de créer un réseau efficient d’activistes clé d’un bout à l’autre des Etats-Unis, susceptible d’être contacté dans les vingt-quatre heures, si besoin, pour des actions de lobbying dans l’urgence.
Il a indiqué avoir d’ores et déjà nommé douze directeurs régionaux qui seront responsables des activités de lobbying dans leur région, et qu’il projetait de nommer des représentants dans chaque Etat et dans chaque grande métropole.
Hagee a indiqué également qu’il serait à la tête d’une délégation composée de quelque cinq cents Evangéliques, et qui devrait se rendre en Israël cet été.
"Le soutien de la population évangélique à Israël est très important", a déclaré Mekel hier.
L’ambassadeur d’Israël aux Etats-Unis, Dany Ayalon, a répondu de manière similaire lors de la discussion au sujet du nouveau lobby, en février dernier.
"Nous constatons que les chrétiens, aux Etats-Unis, sont de véritables amis et des supporters sur la base de valeurs partagées, et nous saluons leurs efforts en vue du renforcement des liens entre Israël et les Etats-Unis", avait-il dit, à l’époque.
Le directeur de l’Anti-Defamation League, Abe Foxman, a fait preuve d’un peu plus de prudence.
Il a dit que le projet de Hagee devait être accueilli comme il se doit, mais en ajoutant que les juifs et les Israéliens devraient être à la fois respectueux et soucieux. Foxman a relevé que Hagee avait dit à la Conférence des Présidents que les Evangéliques soutiennent Israël dans une perspective biblique, mais il n’a pas explicité exactement ce qu’il entendait dire par là.
Le rabbin James Rudin, auteur de "Le Baptême de l’Amérique : les projets de la droite religieuse pour tous les autres" [The Baptizing of America :
The Religious Right’s Plans for the Rest of Us], a dit, dimanche dernier, que Hagee – un des vingt dirigeants évangéliques à avoir rencontré Sharon durant la dernière visite effectuée par celui-ci à Washington, est connu, depuis des années, en tant qu’avocat enthousiaste d’Israël, et il est un supporter chrétien typique, de droite, de ce pays.
Ce sont quelque 400 dirigeants de communautés chrétiennes qui se sont réunis à San Antonio, en février dernier, pour créer ce [nouveau] lobby.
Mis à part Hagee, on compte parmi ses dirigeants des gens comme George Morrison, le prédicateur baptiste fondamentaliste Jerry Falwell et Gary Bauer, président de l’organisation des Valeurs américaines, dont la finalité est de protéger le mariage, la famille et la foi.
Tous sont des partisans bien connus d’Israël, et ils sont considérés « faucons » [En un seul mot ! Même si c’en sont des vrais… ndt]
Source : http://www.haaretz.com
Traduction : Marcel Charbonnier
http://www.ism-france.org/news/arti...
8. > Comment fonctionne le lobby sioniste aux USA, 10 septembre 2006, 20:54
je serais convaincue le jour où James Petras et d’autres étudieront de la même manière :
– Le lobby des évangelistes qui est autrement puissant
– le lobby militaro-industriel
Il est clair qu’aujourd’hui Petras complétement infesté par le lobby autour d’Israël Shamir et "sa" tradutrice Marie Poumier est en train de parler du LOBBY juif comme si c’était le seul...
Est-ce que Condoleezza Rice appartient au lobby afro-américain. Non puisqu’on sait bien que la communauté noire est progressite et que son LOBBY se bat au contraire pour la levée par exemple du blocus de Cuba... Oui mais le seul ennui est que tous les sondages le prouvent les juifs nord-américains votent massivement pour les democrates...
Que les fascistes racistes, l’extrême-droite nord américain comme le senateur Helms ou dick Cheney ou le révérend pat Robertson ne sont pas juifs...
Tout ça c’est du fatras... et une manière de contribuer d’une manière faussement scientifique au blanchiment du capitalisme nord américain au profit d’une analyse des boucs émissaires.
Et ça cela me dégoute plus que toutes les interrogations d’un peuple menacé d’invasion qui s’interroge sur les prétextes idéologiques de cette invasion...
danielle bleitrach
9. > Comment fonctionne le lobby sioniste aux USA, 10 septembre 2006, 21:20
Honte d’être Américain
Par Paul Craig Roberts
paulcraigroberts@yahoo.com
Paul Craig Roberts était Secrétaire-adjoint au Trésor dans l’administration Reagan. Il est co-auteur de The Tyranny of Good Intentions "La Tyrannie des Bonnes intentions". Il peut être joint à l’adresse suivante :
paulcraigroberts@yahoo.com
Savez-vous qu’Israel est engagé dans un nettoyage ethnique au Sud Liban ?
Israel a ordonné à tous les villageois de partir. Israel a ensuite détruit leurs maisons et a assassiné les villageois en fuite.
De cette façon, personne ne va revenir et il n’y aura plus d’endroit où revenir.
Cela rendra la saisie du territoire plus facile pour Israel, tout comme Israel a volé la Palestine aux Palestiniens.
Savez-vous qu’un tiers des civils libanais assassinés dans les attaques israéliennes sur des zones résidentielles civiles sont des enfants ?
C’est le rapport de Jan Egeland, le coordinateur de l’Aide d’Urgence pour l’ONU.
Il dit qu’il est impossible pour l’aide d’atteindre les blessés et ceux qui sont enterrés sous les gravats, parce que les attaques aériennes israéliennes ont fait sauter tous les ponts et toutes les routes.
En voyant le nombre de fois (presque toujours) où Israel manque les cibles du Hizbollah et frappe des civils, on aurait pû penser que les tirs israéliens auraient été guidés par des satellites américains et des GPS militaires américains. Ne soyez pas surpris de la complicité des Etats-Unis.
Pourquoi la marionnette serait-elle moins maléfique que le maître de la marionnette ?
Naturellement, vous ne savez pas ces choses, parce que la presse et les télévisions américaines n’en font pas état.
Parce que Bush est tellement fier de lui. Vous devez savoir qu’il a bloqué tous les efforts pour arrêter le massacre israélien des civils libanais.
Bush a dit à l’ONU : "NON".
Bush a dit à la Communauté Européenne : "NON".
Bush a dit au Premier Ministre libanais pro-Américain : "NON". Deux fois.
Bush est très fier de sa fermeté. Il apprécie le déchainement d’Israel et souhaiterait faire la même chose en Irak.
Etes-vous fiers d’être Américains quand "votre" président donne un feu vert à Israel pour qu’il laisse tomber des bombes sur des convois de villageois fuyant les bombardements israéliens, sur les quartiers résidentiels de la capitale Beyrouth et sur l’ensemble du Liban, sur des hôpitaux, sur des centrales électriques, sur des usines et des stocks de nourriture, sur des ports, sur des aéroports civils, sur des ponts, sur des routes, sur chaque élément d’infrastructure dont dépend la vie civilisée ?
Êtes-vous fier d’être Américain ? Ou êtes-vous une marionnette israélienne ?
Le 20 juillet, "votre" Chambre des Représentants a voté à 410 contre 8 en faveur des crimes de guerre massifs d’Israel au Liban. Non contente de rendre chaque Américain complice des crimes de guerre, "votre" Chambre des Représentants, selon Associated Press, a également "condamné les ennemis de l’Etat Juif".
Qui sont les "ennemis de l’Etat Juif" ?
Ce sont les Palestiniens dont la terre a été volée par l’Etat Juif, dont les maisons et les oliveraies ont été détruites par l’Etat Juif, dont les enfants ont été tués dans les rues par l’Etat Juif, dont les femmes ont été maltraitées par l’Etat Juif.
Ce sont mes Palestiniens qui ont été emmurés dans des ghettos, qui ne peuvent pas accéder à leurs champs ou aux soins médicaux ou aux écoles, qui ne peuvent pas circuler sur les routes de Palestine qui sont construites seulement pour les Israéliens.
Ce sont les Palestiniens dont les anciennes villes ont été envahies par les "colons" Sionistes militants sous la protection de l’armée israélienne qui frappent et persécutent les Palestiniens et les poussent à quitter leurs villes.
Ce sont les Palestiniens qui ne peuvent pas autoriser leurs enfants à sortir de leurs maisons parce qu’ils seraient assassinés par des "colons israéliens".
Les Palestiniens qui se confrontent au mal israélien sont appelés des "terroristes".
Quand Bush a obligé des élections libres en Palestine, le peuple a voté pour le Hamas. Le Hamas est l’organisation qui a fait face à l’Etat Juif. Cela signifie, naturellement, que le Hamas est malfaisant, antisémite, anti-Américain et terroriste.
Les Etats-Unis et Israel ont répondu en coupant tous les financements au nouveau gouvernement. La démocratie est autorisée seulement si elle produit les résultats que veulent Bush et Israel.
Les Israéliens ne pratiquent jamais la terreur. Seuls ceux qui se mettent en travers du chemin d’Israel sont des terroristes.
Un autre ennemi de l’Etat Juif est le Hizbollah.
Le Hizbollah est une milice de Musulmans Shiites créée en 1982 quand Israel a envahi le Liban pour la première fois.
Pendant cette invasion, l’Etat Juif, possédant une grande morale, a organisé le meurtre des réfugiés dans des camps de réfugiés. Le résultat des atrocités israéliennes fût le Hizbollah, qui a combattu l’armée israélienne, l’a battu, et l’a fait partir du Liban, la queue entre les jambes.
Aujourd’hui le Hizbollah défend non seulement le Sud Liban mais fournit également des services sociaux tels que des orphelinats et des soins médicaux.
Pour couper court, les ennemis de l’Etat Juif sont tous les pays Musulmans non dirigés par une marionnette américaine, amie d’Israel.
L’Egypte, la Jordanie, l’Arabie Saoudite, et les Emirats du pétrole se sont positionnés aux côtés d’Israel contre leurs propres frères, parce qu’ils dépendent de l’argent américain ou de la protection américaine contre leur propre peuple.
Tôt ou tard, ces gouvernements totalement corrompus qui ne représentent pas le peuple qu’ils gouvernent seront renversés. C’est seulement une question de temps.
En effet, Bush et Israel peuvent accélérer le processus dans leur effort effréné pour renverser les gouvernements de la Syrie et de l’Iran.
Les deux gouvernements ont un soutien bien plus populaire que Bush, mais le débile de la Maison Blanche ne le sait pas.
Le débile pense que la Syrie et l’Iran seront des "promenadesde santé" comme l’Irak, où dix fières divisions de l’armée américaine sont gênées par quelques insurgés à armement léger.
Si vous êtes toujours fier d’être Américain, considérez que votre fierté n’a rien de bon pour Israel ou pour l’Amérique.
Le 20 juillet quand "votre" Chambre des Représentants, suivie de "votre" Sénat américain, a voté la résolution soutenant les crimes de guerre israéliens, le Lobby le plus puissant à Washington, le American Israeli Public Affairs Committee (AIPAC), a rapidement publié un communiqué de presse proclamant : "Une écrasante majorité des Américains soutient la guerre contre le terrorisme d’Israel et comprend que nous devons nous tenir aux côtés de notre allié le plus proche pendant cette période de crise".
La vérité est qu’Israel a créé la crise en envahissant un pays avec un gouvernement pro-américain.
La vérité est que les Américains ne soutiennent pas les crimes de guerre d’Israel, comme l’ont indiqué clairement les résultats d’un sondage d’opinion de CNN et comme l’ont indiqué clairement ceux qui ont téléphoné à C-Span.
En dépit de la déformation israélienne aux informations fournies par les "reportages" américains, une majorité d’Américains n’approuvent pas les atrocités israéliennes contre les civils libanais.
Le Hizbollah est localisé au Sud Liban.
Si Israel vise le Hizbollah, pourquoi les bombes israéliennes tombent-elles sur le Nord du Liban ?
Pourquoi tombent-elles sur Beyrouth ?
Pourquoi tombent-elles sur des aéroports civils ? Sur des écoles et des hôpitaux ?
Maintenant nous arrivons au principal problème.
Quand le Sénat et la Chambre des Représentants votent des résolutions soutenant les crimes de guerre israéliens et condamnant ceux qui résistent à l’agression israélienne, le Sénat et le Congrès confirment la propagande d’Oussama Ben Laden que l’Amérique est aux côtés d’Israel contre le monde Arabe et Musulman.
En effet, Israel, qui possède l’un des plus forts revenus par habitant au monde, est le plus grand destinataire de l’aide étrangère américaine. Beaucoup croient qu’une grande partie de cette "aide" revient à l’AIPAC, qui l’utilise pour élire "nos" représentants au Congrès.
Cette perception n’est pas une faveur à Israel, dont la population diminue, parce que ceux qui sont intelligents ont vu les écrits sur le mur et sont partis. Israel est entouré par des centaines de millions de Musulmans qui sont transformés en ennemis d’Israel par les actions et les politiques inhumaines d’Israel.
Dans le monde Musulman, l’espoir a toujours été que les Etats-Unis interviendraient au nom du compromis et feraient comprendre à Israel qu’il ne peut pas voler la Palestine et transformer chaque Palestinien en réfugié.
C’était l’espoir du monde Arabe. C’est la raison pour laquelle nos marionnettes n’ont pas été renversées. Cet espoir est la raison pour laquelle l’Amérique a toujours eu du prestige dans le monde Arabe.
La résolution de la Chambre des Représentants, achetée et payée par l’argent de l’AIPAC, est le dernier clou dans le cercueil du prestige américain au Moyen-Orient.
Elle prouve que l’Amérique est, en effet, la marionnette d’Israel, tout comme le dit Oussama Ben Laden, et tout comme le pense une majorité de Musulmans.
L’espoir et la diplomatie étant morts, dorénavant l’Amérique et Israel n’ont plus que leurs dents et leurs griffes.
La fameuse armée israélienne n’est même pas capable de battre une milice au Sud Liban.
La fameuse armée américaine n’est même pas capable de battre une insurrection, équipée d’armes légères, tirée d’une minorité de la population en Irak, des insurgés, d’ailleurs, qui sont principalement engagés dans la guerre civile contre la majorité Shiite.
Que vont faire les Etats-Unis et sa principale marionnette ?
Tous les deux sont trop paranoïaques pour admettre leurs erreurs terribles. Israel et les Etats-Unis veulent soit détruire depuis le ciel l’infrastructure civile du Liban, de la Palestine, de la Syrie, et de l’Iran de sorte que la vie civilisée devienne impossible pour les Musulmans, soit les Etats-Unis et Israel utiliseront des armes nucléaires pour intimider les Musulmans jusqu’à ce qu’ils consentent aux désirs d’Israel.
Le génocide des Musulmans sous une forme ou sous une autre est l’objectif professé par les néo-conservateurs qui ont le contrôle total de l’Administration Bush.
Le parrain néocon Norman Podhoretz a réclamé une 4ème guerre mondiale (selon l’opinion des néocons, la 3ème guerre mondiale était la guerre froide) pour renverser l’Islam au Moyen-Orient, déraciner la religion Islamique et pour la transformer en rituel formalisé et laique.
Le néocon du Pentagone, Rumsfeld, a rédigé une nouvelle doctrine de guerre américaine qui permet l’attaque nucléaire préventive contre des Etats non-nucléaires.
Le néocon David Horowitz dit qu’en tuant des civils palestiniens et libanais, "Israel effectue le travail du reste du monde civilisé", assimilant ainsi les criminels de guerre à des hommes civilisés.
Le néocon Larry Kudlow dit que "Israel effectue le travail de Dieu" par le meurtre des Libanais, une affirmation qui devrait faire hésiter les partisans des Chrétiens Evangéliques d’Israel.
Quand est-ce que le Seigneur Jésus a dit : "Va et assassine tes voisins afin de leur voler leurs terres" ?
La complicité du public américain dans ces crimes honteux damnera l’Amérique pour toujours.
Source : http://www.counterpunch.org/
Traduction : MG pour ISM
http://www.ism-suisse.org/news/arti...
10. > Comment fonctionne le lobby sioniste aux USA, 10 septembre 2006, 22:16
Pas de lobbying chez nous ?!?!?!
Et la loi davdsi -appelée loi vivendi universal- ? et la dernière votée en catimini pour interdire les publications sur les moyens de traiter son jardin sans dépenser de fric, purin d’ortie et cie ...
et je ne prends que les 2 dernières, on pourrait remonter encore et encore.
Evidemment qu’en France on subit la loi des groupes de pression !
JP
11. > Comment fonctionne le lobby sioniste aux USA, 10 septembre 2006, 23:06
A Danielle,
je lis presque tout ce que vous ecrivez et je pense que votre demarche est très proche de celle de Chomsky, dommage danielle vous devez reflechir
12. > Comment fonctionne le lobby sioniste aux USA, 10 septembre 2006, 23:08
A chaque fois qu’on veut salir un type, on lui associe un ou deux personnes "douteuses" et on lui colle l’etiquette d’antisémitisme, malheureusement ça ne marche plus.
qu’on arrete de salir les gens , y en a marre !!!!
13. > Comment fonctionne le lobby sioniste aux USA, 11 septembre 2006, 11:04
Chère Danielle, je vous invite à lire l’article ci-dessous, à moins si vous considerez Sylvia et reseau voltaire aussi comme antisémites :
La polémique Chomsky / Blankfort.
« LES MOUVEMENTS ANTI-GUERRE ONT TOTALEMENT ÉCHOUÉ »
20 février 2006
par Sylvia
pour lire l’article :
http://www.voltairenet.org/article135702.html
14. > Comment fonctionne le lobby sioniste aux USA, 11 septembre 2006, 16:24
Madame Bleitrach,
Je partage votre indignation ici. Cependant, je pense que votre étalage de complaisance à l’égard d’un régime inranien qui n’a rien de naïf, un peu plus tôt dans le mois, a contribué à banaliser le "fatras" que vous fustigez ici.
Qui va monter au créneau pour dénoncer ici la diversion, quand il est devenu politiquement correct de considérer qu’Ahmadinedjad n’est pas blâmable dans ses déclarations antisémites ? Peu de gens, vous pouvez le constater. L’amalgame commence à fonctionner. Et vos acrobaties intellectuelles n’y sont pas pour rien, qui tentent de démontrer que le pouvoir en place en Iran (qui n’est pas le "peuple", je ne vous fais pas l’insulte de vous expliquer la différence) est respectable comme interlocuteur parce qu’il combat l’impérialisme américain.
Stéphane
15. > Comment fonctionne le lobby sioniste aux USA, 12 septembre 2006, 20:55
Bonsoir,
Je ne suis pas un spécialiste de ces questions, mais comme beaucoup de "militants de base associatifs" je lis ce qui s’écrit.
Je suis assez surpris (pour avoir à diverses reprises lu des articles assez bien écrits et je suppose documentés - de Mme Bleitrach) du ton de la réponse faite par la personne écrivant sous le nom de Danielle Bleitrach.
* Peut-être est-ce Mme Bleitrach, peut-être quelqu’un d’autre ... allez savoir !!
* Mais peu importe, ce qui compte c’est l’argumentation et un minimum d’honnêteté intellectuelle. Là j’avoue que non seulement je n’ai pas compris grand-chose à la réponse (peut-être que des comptes se réglaient entre initiés,...mais c’est classique et ne date pas d’aujourd’hui...), mais surtout la moindre des choses aurait été de répondre point par point aux éléments de l’article de départ...
* Dans la critique ou contestation éventuelle de l’article en question, il y a au moins deux chose à faire (désolé d’enfoncer des portes ouvertes...) :
> contester les faits,
> donner son interprétation.
Or il y a dans l’article au moins un certain nombre de déclarations ou de faits réels que tout un chacun peut vérifier. C’est donc trop facile d’évacuer l’analyse qui s’en suit d’un revers méprisant sinon pontifiant (mais cela est aussi extrêmement fréquent...)
Quand à l’analyse et à la cohérence du raisonnement, rien n’empêche "Danielle Bleitrach" d’avancer aussi ses interprétations.
* Pour remarque aussi : nous avons lu le même article : je n’y ai pas vu pour ma part une négation des autres aspects qu’elle cite, comme le lobby militaro-industriel (celui-ci recoupe en (très gande) partie celui qui fait l’objet de l’article...mais ce n’est pas cet aspect qui est développé par Comaguer) ou le lobby évangéliste qui est mentionné :
"- Le soutien chrétien
Toutes ces organisation sont actives là où vivent les 2 millions de juifs que en sont membres, c’est çà dire dans les grandes villes et surtout sur les côtes Est et Ouest. Pour autant le « pays profond » où les juifs sont très peu nombreux n’est pas insensible à leur influence et à leur discours car les positions du LOBBY sont de plus en plus relayées par la droite chrétienne protestante, évangélistes en tête, qui s’est organisée dans le CUFI : CHRISTIANS UNITED FOR ISREAL (www.cufi.org)"
Quant à cet autre extrait : "... quelques autres tente de s’émanciper de la dictature capitaliste et militaire des Etats-Unis dont Israël constitue un concentré.", il ne me semble pas constituer un " blanchiment du capitalisme nord américain"....
En conclusion, s’il s’agit bien d’une réponse de Mme Bleitrach, on peut en conclure (?) que l’on peut être universitaire .... et pas pour autant scientifique ni vraiment honnête...
Salutations,
Sylvain
2. > Comment fonctionne le lobby sioniste aux USA, 9 septembre 2006, 23:57
American Israel Public Affairs Committee
Un article de Wikipédia, l’encyclopédie libre.
Né en 1951 aux États-Unis, l’ AIPAC ou « American Israel Public Affairs Committee » est un groupe de pression visant à soutenir Israël, en particulier dans son conflit avec les États arabes de la région.
N’employant jusque dans les années 1970 qu’une petite poignée de collaborateurs, l’AIPAC compte aujourd’hui (selon ses propres indications) 85 000 membres et 165 employés et dispose d’un budget annuel de 33,4 millions de dollars. Elle dispose également de nombreux bureaux dans la plupart des États américains mais également d’un siège social à Washington proche du Congrès.
L’AIPAC s’appuie sur un réseau de plus de 70 organisations qui lui sont affiliées, dont les représentants siègent à son conseil directeur.
L’AIPAC est recensé comme « groupe de pression » ou « lobby ». En France, ce terme n’a pas la même signification que son homonyme d’Outre-Atlantique, où les lobbies sont institutionnalisés, et sont un moyen très utilisé par les Américains pour faire entendre leurs opinions.
L’AIPAC est une organisation possédant une grande influence sur les décisions gouvernementales, et possède un champ d’action excessivement large.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Americ...
3. > Comment fonctionne le lobby sioniste aux USA, 10 septembre 2006, 00:57
Création du premier Lobby pro-israélien auprès de l’Union Européenne
Par Yedioth Ahronoth
Une nouvelle organisation appelée "Les amis européens d’Israel" doit être inaugurée la semaine prochaine à Bruxelles dans le but de devenir un Lobby pro-israélien du type AIPAC en Europe.
Plusieurs parlementaires pro-israéliens de l’Union Européenne qui ont été récemment rejoints par un certain nombre d’hommes d’affaires juifs sponsorisant leur activité ont décidé d’institutionaliser leur effort afin d’amplifier la coopération entre les parlementaires pro-israéliens sur l’ensemble du continent et aider à améliorer l’image d’Israel.
Le premier ministre Ehud Olmert a été invité à la cérémonie d’inauguration à Bruxelles, mais apparemment, il ne sera pas présent ; La ministre des Affaires Etrangères, Tzipi Livni, a annulé sa participation, mais un certain nombre de membres de la Knesset devraient venir pour l’événement.
"Nous soutenons l’initiative et nous y attachons une grande importance" a déclaré un responsable du Ministère des Affaires Etrangères israélien.
Cependant, selon eux, il y a encore un long chemin entre la jeune organisation européenne et l’AIPAC qui est actif aux Etats-Unis depuis de nombreuses années.
"Nous nous sommes fixés l’objectif de transformer l’Europe en allié d’Israel" a déclaré mardi le président du Lobby, Michel Gur Ari.
Le représentant de l’organisation en Israel, Yehoshua Ben-Yosef a déclaré mardi qu’à ce jour ; 150 membres du Parlement européen avaient rejoint le Lobby.
Source : Yedioth Ahronoth
Traduction : MG pour ISM
http://www.ism-france.org/news/arti...
4. > Comment fonctionne le lobby sioniste aux USA, 10 septembre 2006, 19:28
Contre l’Iran, lobbying intensif pour le compte d’Israël
Le Congres Juif Mondial qui s’est réuni à Jerusalem début février a lancé un appel aux communautés juives de par le monde pour faire pression sur leurs gouvernements pour qu’ils agissent contre le programme nucléaire iranien et qu’ils demandent que des sanctions économiques et politiques soient prises à l’encontre de l’Iran.
Le Congres Juif Mondial se définit comme "la branche diplomatique" du peuple juif, ceci sans l’aval de nombreux citoyens de confession et ou de culture israélite de par le monde qui ne l’ont jamais mandaté pour parler et agir en leur nom. Au diapason de la politique sioniste israélienne concernant le programme nucléaire iranien, Le CJM confond intérêt sioniste et judaisme, tout en s’en défendant, une position dangereuse qui pourrait être source d’antisémitisme, et dont il porterait l’entière responsabilité.
Le Congres Juif Européen, quant à lui, a décidé de faire du lobbying auprés du Parlement Européen de Strasbourg pour faire passer une résolution déclarant le président iranien Ahmadinejad personna non grata dans les 25 états de l’Union Européenne l’accusant d’antisémitisme.
Il a aussi l’intention de faire signer une pétition auprès de responsables politiques, d’hommes d’affaires et d’intellectuels demandant aux gouvernements des pays membres de l’UE d’empêcher Ahmadinejad de se rendre dans leur pays.
Cette pétition sera publiée dans différents journaux européens.
Le CJE a également l’intention de déposer une plainte auprés de la Cour Criminelle Internationale de la Haye contre le président iranien pour incitation au génocide. C’est l’avocat français Francis Piner qui a été chargé de l’affaire. Il y a cependant peu de chance pour que cette plainte aboutisse.
Le CJE affirme que sa démarche est totalement indépendante, bien que la ministre israélienne des affaires étrangères Tzipi Livni en ait été informée.
Cette démarche semble plutôt rentrer dans le cadre d’une stratégie d’attaque contre l’Iran, alors que celui-ci est aux prises avec l’Agence Internationale à l’Energie Atomique sur son programme nucléaire, et que la position de l’Union Européenne, reste moins radicale que celle des Etats-Unis, même si elle s’en est, ces derniers mois, considérablement rapprochée. Manipulant l’accusation d’antisémitisme contre Ahmadinejad, le Congres Juif Européen vise plutôt à faire pression sur les responsables politiques européens pour qu’ils durcissent leur position vis-à-vis de l’Iran.
Cette initiative du CJE est à l’image des nombreuses initiatives menées aux Etats-Unis par le puissant lobby pro israélien (c’est ainsi qu’il se définit) AIPAC (American Israel Public Affairs Committee) qui a ses entrées à la Maison Blanche et au Congrés américain où il présente régulièrement des résolutions pour influencer la politique américaine, avec succés d’ailleurs. Ce puissant lobby pro israélien finance aussi, ce n’est un secret pour personne Outre Altlantique, les campagnes de certains candidats américains des deux bords (démocrates et républicains) achetant ainsi leur soumission à son dicktat pro israélien.
Deux hauts responsables de cette officine ont été accusés l’année dernière d’espionnage pour le compte de l’état israélien et doivent être jugés en avril 2006 (ils ont été "démissionnés" de leur poste au sein de l’AIPAC). Ils auraient fait passer à de hauts responsables israéliens en poste à l’ambassade israélienne à Washington des informations américaines classées top secret concernant l’Iran. Un analyste américain travaillant au Pentagon, Larry Franklin, néo conservateur et pro israélien, a servi de liaison. Il a déjà été condamné à plusieurs années de prison l’année dernière.
Pour dissimuler son implication dans cette affaire qui risque de remettre en question ses activités de lobbying, voire de jeter le discrédit dessus, et aussi pour faire pression, AIPAC organise le 5- 7 mars une conférence à Washington DC intitulée "Le moment est venu de stopper l’Iran". La date choisie pour cette conférence n’est pas anodine puisque début mars le directeur de l’AIEA doit faire son rapport au Conseil de Sécurité concernant le programme nucléaire iranien. AIPAC vise ainsi publiquement et en utilisant tous les moyens de propagande à sa disposition à faire pression principalement sur le gouvernement américain pour qu’il adopte une position intransigeante sur le nucléaire iranien.
En ce qui concerne le programme nucléaire iranien, que Tel Aviv veut absolument voir démantelé, y compris par une intervention militaire à laquelle l’armée israélienne pourrait participer, l’administration israélienne a choisi, apres avoir proféré moultes menaces , de maintenir un "profil bas" sur la scène médiatique internationale, et d’agir par proxis interposés, comme on peut le constater. Elle a "activé" ses "cellules d’influence".
Source : presse israélienne et américaine
http://www.planetenonviolence.org/C...