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Communiqué du collectif indymedia lille avant le procés du 18 octobre

Publie le jeudi 18 octobre 2007 par Open-Publishing
4 commentaires

Le 18 octobre 2007, après deux reports, plusieurs militants comparaîtront devant le tribunal correctionnel de Boulogne sur mer. Parmi ell-eux un ancien membre de Indymedia Lille. Il répondra du chef d’inculpation de diffamation publique envers une administration ou un corps de fonctionnaires (en l’occurrence des fonctionnaires de police ayant participé le 23 juin 2004 à l’interpellation de réfugié-e-s dans la zone portuaire de Calais). Ces plaintes furent déposées par la "direction zonale nord CRS" et par le ministre de l’intérieur de l’époque, Dominique de Villepin (déroulement de l’enquête : http://lille.indymedia.org/spip.php...

Cette personne est inculpée au motif de la loi sur la liberté de la presse ( !) de 1881 : dans le cadre d’un délit de presse, la justice s’attaque à une personne qu’elle considère comme directeur de la publication du site internet d’Indymedia Lille. Les autres personnes poursuivies sont les auteur-euse-s des contributions incriminées.

Cette accusation est d’autant plus grotesque que le site internet du collectif Indymedia Lille fonctionne sur le principe de la publication ouverte. N’importe qui peut proposer des articles, relus par les membres du collectif. Le collectif décide alors de publier ou non ces articles en fonction de la charte qui définit les cadres de la politique éditoriale du site (à l’adresse suivante : http://lille.indymedia.org/spip.php...

En inculpant une personne, la justice refuse de reconnaître le fonctionnement horizontal du collectif et essaie de plaquer ses schémas hiérarchiques, ceci dans le but de réprimer un site internet d’information alternative qui refuse les logiques des médias de masse (sélection et formatage de l’information en fonction d’impératifs commerciaux et politiques), et qui fait partie d’un réseau comptant plus de 170 collectifs à travers le monde. Le réseau Indymedia est un véritable contre-pouvoir médiatique, et c’est à cela que la police et la justice essaient de s’attaquer.

Les articles incriminés par la justice ont été publiés sur le site d’Indymedia Lille fin juin 2004, suite à des rafles policières visant les réfugié-e-s de Calais. Il s’agissait pour les autorités, 6 mois après la fermeture très médiatique du "centre d’hébergement" de Sangatte, de faire croire que le problème des réfugié-e-s dans le Calaisis était réglé.

Or en juin 2004 comme aujourd’hui, le problème n’est pas réglé ! De très nombreuses personnes ayant quitté leur pays survivent dans des conditions ignobles dans le Calaisis en attendant de parvenir à traverser la Manche par n’importe quel moyen. En l’absence d’un accueil acceptable, tant du point de vue légal qu’humanitaire, ce sont des militant-e-s qui sont au quotidien sur le terrain pour aider les réfugié-e-s à survivre, et pour veiller à ce que les forces de police, qui ont pour tâche de rendre invisibles ces réfugié-e-s, n’abusent pas de leur pouvoir.

Evidemment, ce travail de vigilance gêne les "forces de l’ordre" dans leurs activités. En plus d’essayer, par des procédures judiciaires et diverses tentatives d’intimidation, de décourager le travail de terrain des militant-e-s du Calaisis, la police et la justice s’attaquent aujourd’hui au site du collectif Indymedia Lille, qui se fait le relais de leurs luttes et de la situation des réfugié-e-s dans le secteur. Ce procès vise donc à intimider et/ou faire taire un média alternatif traitant de ce sujet, et illustre également une volonté de faire silence sur ces hommes et femmes, et sur les violences des politiques "de gestion migratoire des pays du nord".

Le collectif Indymedia Lille soutient totalement la personne inculpée, ancienne membre du collectif, ainsi que les autres personnes qui comparaîtront ce 18 octobre. Il appelle également chacun-e à diffuser à l’occasion de ce procès et par la suite le maximum d’informations au sujet de la situation des réfugié-e-s du Calaisis et d’ailleurs !

Résistons et agissons pour une information libre et insoumise et pour la liberté de circulation et d’installation !

Le collectif Indymedia Lille.

 PDF joint à diffuser largement.

Messages

  • ben oui, cette affaire est aussi révoltante que celle de Bellaciao

    Le hasard du calendrier a fait que le procès était le même jour que la mobilisation syndicale.

    Patrice Bardet

  • que le site internet du collectif Indymedia Lille fonctionne sur le principe de la publication ouverte. N’importe qui peut proposer des articles, relus par les membres du collectif. Le collectif décide alors de publier ou non ces articles en fonction de la charte qui définit les cadres de la politique éditoriale du site

    publication ouverte...??????? relus par les membres du collectif décide alors de publier ou non ces articles ???????

  • La solidarité avec Indymédia est essentielle et importante pour la liberté d’expression et de témoignage sur le net.

    Bien des actes sont des injures bien plus importantes aux droits humains qu’une parole un peu vive .....

    Des gens votent des lois renvoyant à ce qu’auraient même pas pu imaginer ou rêver une claque vichyste d’antan, en trouvant plus indélébile qu’une étoile jaune, l’ADN.

    Des chasses à l’homme et aux enfants sont organisées, à côté desquels des propos emportés sont bien peu de choses et de bien piètres crimes. Les hommes et femmes ont droit aux paroles de colère quand se déroulent sous leurs yeux ce qui foule aux pieds les plus sacrés des droits de l’homme et leur universalité.

    La liberté d’expression doit être élargie et ne pas conduire à des restrictions de libertés sur le net.

    En attendant Indymédia Lille doit recevoir toute notre solidarité tout autant que Bellaciao l’a eu.

    Copas

    • Le premier lien signalé qui résume ce qui se passe ne marche pas, ça doit être plutôt cela :

      http://lille.indymedia.org/spip.php?article8026

      Je reviens sur le rôle important et indispensable des sites de gauche du net comme témoins et yeux relatant, relayant, la réalité des choses, la violence de l’état.

      Cette liberté de rapporter par des témoignages, des vidéos, de l’inhumanité de certains comportements de l’état ou tout simplement pour éclairer une situation est un combat nécessitant des engagements précis de tous ceux qui sont amoureux de la liberté.

      Dans cette affaire il n’a pas manqué de journalistes policiers(*) pour apporter aide à la répression et la remise en cause de la liberté d’expression, au mépris de certaines valeurs sacrées du journalisme.

      Le net, comme le net dans des pays soumis à dictature, est bien en danger dans cette affaire, un peu comme dans l’affaire de Bellaciao.

      La protection des sources, la liberté d’expression, doivent être réellement garanties sur le net. En France ce n’est pas le cas, de la même façon que la France ne reconnait pas réellement la liberté d’expression et la liberté de la presse qu’elle tient en laisse.

      Soutenons Indymédia !

      Copas

      (*)

      On l’a tuée à coups de chassepot,
      À coups de mitrailleuse
      Et roulée avec son drapeau
      Dans la terre argileuse.
      Et la tourbe des bourreaux gras
      Se croyait la plus forte.

      Tout ça n’empêche pas Nicolas
      Qu’ la Commune n’est pas morte.
      Tout ça n’empêche pas Nicolas
      Qu’ la Commune n’est pas morte !

      Comme faucheurs rasant un pré,
      Comme on abat des pommes,
      Les Versaillais ont massacré
      Pour le moins cent mille hommes.
      Et les cent mille assassinats,
      Voyez ce que ça rapporte.

      On a bien fusillé Varlin,
      Flourens, Duval, Millière,
      Ferré, Rigault, Tony Moilin,
      Gavé le cimetière.
      On croyait lui couper les bras
      Et lui vider l’aorte.

      Ils ont fait acte de bandits,
      Comptant sur le silence.
      Achevez les blessés dans leur lit,
      Dans leur lit d’ambulance
      Et le sang inondant les draps
      Ruisselait sous la porte.

      Les journalistes policiers,
      Marchands de calomnies,
      Ont répandu sur nos charniers
      Leurs flots d’ignominie.
      Les Maxim’ Ducamp, les Dumas
      Ont vomi leur eau-forte.

      .../...