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Communistes et Populaires

Publie le jeudi 6 mars 2008 par Open-Publishing

Habib Abba-Sidick, directeur de campagne de Jean-Paul Legrand, chef de file communiste de la liste "La Gauche !" aux élections municipales à Creil dans l’Oise, revient ici sur l’analyse qui a conduit les membres du PCF à présenter une liste communiste dès le premier tour dans un contexte où le parti socialiste divisé se présente pour la première fois sur deux listes différentes dans une ville qu’il dirige depuis toujours. Avec 7 listes, 3 à droite (UMP, diss-UMP, Modem) et 4 à gauche (PS, diss-PS, PCF, LO), une situation particulière est créée à Creil qui n échappera pas à tous les observateurs.

Communistes et populaires

Les élections municipales creilloises reflètent avec pertinence la situation prévalante sur l’ensemble du territoire national. Un parti socialiste prédominant à gauche, une droite encore triomphante il y a quelques mois, dont les laudateurs ne cessaient de saluer sa décomplexion sous l’autorité de l’hôte du palais de l’Elysée. Le social libéralisme que dissimule le PS, se réclamant de l’idéal éponyme, se targue d’être l’épigone de la tradition de progrès et d’humanité de ses glorieux ancêtres.

La droite, dans son ensemble et en particulier à Creil a voué aux gémonies son président tycoon. Lequel confond la République avec une multinationale, soutenu par un PS, débarrassé de ses ultimes horipeaux socialisants.

Lorsque l’on prétend que le PS social libéral, est demeuré inerte dans cette ville notre appréciation s’égare. La propension socialiste est dédiée à l’effacement industriel, au profit des services. Si cette alternative a certes un bien fondé économique, elle est par dessus tout, délibérément politique et foncièrement réactionnaire dans sa détermination à éliminer des catégories sociales récalcitrantes ou impropres à s’inclure dans son schéma d’ensemble, au profit d’éléments pécuniairement mieux dotés.

Objectivement la droite creilloise, est prête à adouber cette métamorphose social-libérale de la principale formation d’opposition nationale, avec le modem excroissance de l’UMP, prétendant incarner le trait d’union entre une gauche moderne et une droite issue de la mercatique, plus proche du business plan que de la planification progressiste.

Les supposés belligérants du PS creillois, nous invitent à une partie de bonimenteurs, dont nous serions les dupes. L’interrogation que cela suppose, engendre de la suspicion à l’endroit des manifestations de transformations, que nous cataloguent les duettistes sociaux-libéraux. Mais il serait méritoire de discerner, à propos de leurs propositions, l’inanité intégrale, laissant augurer une déliquescence plus affirmée de la situation socio-économique de Creil.

Cette soudaine trépidation intellectuelle, que ne serait elle pas advenue lors de cette mandature, presque achevée !!!. Prétendre réaliser au futur ce qu’au présent on a sciemment délaissé, parait être au mieux une omission et au pire un vil mensonge. D’autant que les moyens budgétaires de la ville de Creil sont assujettis aux dotations publiques, lesquelles seront minorées par rapport à l’exercice précédent. Dans ces conditions il parait bien improbable "avec ces audacieuses promesses" que les creillois s’en remettent. « Ah ! certes, on n’est pas avare de promesses, chacun les prodigue » (Zola).

Dans ce contexte la droite creilloise, a entériné l’absence de perspectives de la municipalité sortante et s’autorise a préempter l’hôtel de ville, en celant sa rapacité inextinguible, par l’usage d’un discours incolore mais dont la malveillance surgit au détour de quelques propositions, dont le caractère manifestement libéral transparaît.

L’unique événement de cette campagne est l’intrusion d’une liste présentée par le parti communiste. Cette décision, s’imposait naturellement car l’objectivité, en la matière ne tutoyait nulle autre attitude. Le parti communiste en cette occurrence, s’affirme comme le véritable représentant des forces de progrès, pas seulement dans une affirmation identitaire ou une sorte de réaction d’orgueil car l’ensemble de ses contemporains a acté sa disparition, mais parce que la situation politique et économique de Creil l’exigeait.

Jusqu’alors les tenants du pouvoir municipal, par des politiques hasardeuses ont prodigué la décrépitude du bassin creillois en s’en tenant à des palliatifs dont l’objectif inavoué est d’assimiler cette ville, à une réserve de potentiel humain dont la caractéristique est de participer au gré des besoins, à l’activité de la région parisienne.

En aucune manière les élus sortants, ont orienté leurs décisions vers un développement économique in situ, permettant la création d’emplois pérennes, l’installation de pôles industriels autorisant la création de synergie économique, de développement des infrastructures fluviales ainsi que de l’accroissement de l’exercice démocratique, dont l’importance est déterminante, car l’obtention d’amélioration ne se présentera que par les luttes que nous mènerons avec les creillois.
Les engagements du parti communiste seront mis en oeuvre de manière à permettre : « ensemble d’inventer un autre avenir !"