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Comores / France : LETTRE AUX AUTORITES DES COMORES

Publie le samedi 14 mars 2009 par Open-Publishing
2 commentaires

A Son excellence Monsieur le Président de l’Union des Comores Aux Honorables députés de l’Assemblée Nationale des Comores

Messieurs,
J’ai préféré m’adresser à vous par une voie de communication accessible à nombre de nos compatriotes afin de les prendre à témoin quant à la complicité du gouvernement et de l’assemblée nationale dans la politique du fait accompli de la France sur Mayotte.
En effet, il apparaît clairement que l’action fort louable des comoriens par le biais de leurs associations respectives, pour sensibiliser l’opinion française, seul rempart capable d’arrêter la politique annexionniste de la France, ne pourrait pas être efficace compte tenu du mutisme complice du gouvernement comorien.
Force est de constater que les gouvernements français et comorien, comme les médias français, pratiquent la même politique visant à cacher au peuple français l’annexion par la France d’une partie du territoire comorien au mépris du droit international.
La presse et les autorités politiques françaises et comoriennes ne se sont jamais intéressées aux manifestations des comoriens de France, sur l’annexion de Mayotte alors qu’il existe un conflit réel aux lourdes conséquences, opposant les 2 pays amis.
Néanmoins, afin de bien endormir les comoriens nos autorités n’ont jamais manqué l’occasion de dénoncer l’occupation illégale de Mayotte par la France, dans leurs meetings respectifs et dans les ondes des radios et des télévisions alors qu’ils savent bien que personne d’autres ne peut entendre leur revendication en dehors de notre territoire.

Nos autorités politiques se trompent d’interlocuteurs et ce à tous les niveaux mais, je ne peux pas imaginer qu’ils sont d’intelligence avec des forces occultes. Le peuple reste le seul juge et, on ne peut pas le tromper éternellement.
Aussi, nos autorités politiques se trompent de débats et de priorités politiques comme le rappelle le déchirement sur la révision de la constitution au moment où les élus Mahorais et autres nostalgiques d’un empire colonial révolu font la navette entre Paris et Mayotte pour plaider leur cause.
La désillusion des comoriens est grande. Ne sont que dérisions et diversions, les disputes sur la constitution au moment crucial où le gouvernement français avec la complicité de nos compatriotes mahorais, organise un référandum pour la départementalisation de Mayotte.
Nos députés n’ont jamais jugé utile de venir en France pour rencontrer leurs homologues afin de plaider leur cause tout en saisissant les médias pour dénoncer la politique néo-coloniale de leur gouvernement. Une action en France serait plus efficace que les palabres stériles dans les 4 murs de l’assemblée nationale.
Oui !le problème de Mayotte doit être traité en France entre comoriens et français et non pas ailleurs. Mayotte faisant partie intégrante du territoire comorien, il n’appartient pas aux Mahorais seuls de décider de l’avenir de Mayotte ou de l’éclatement des Comores. Toutefois les Mahorais comme leurs frères de Ngazidja, Mohéli et Anjouan sont libres de prendre individuellement la nationalité de leur choix.
Il faut rappeler que les français ne sont pas les ennemis des comoriens et la grande majorité des français ne peut pas tolérer l’annaxion de Mayotte par la France.
Enfin tout se passe comme si notre gouvernement a accepté la politique du fait accompli, mais l’histoire retiendra que certains aînés n’ont jamais lâché du lest.
Il est encore temps que le gouvernement comorien et nos élus se mobilisent pour venir en France afin de dénoncer auprès du peuple français la politique annexionniste de leur gouvernement.
Bonne réception.

Votre compatriote, ABDOU

Messages

  • Mais où est donc passé le ministre des affaires extérieures comorien, le MIREX ?
    Il se fait remarquer par son silence. C’est une erreur tactique de sa part. Il faut au contraire qu’il dise quelque chose pour montrer qu’il est bien là.
    Il ne fait pas du tout l’affaire.
    Lorsqu’il fera son bilan à tête reposée, Sambi se rendra compte que Djaffar est parmi ceux qui l’ont desservi. Qui vivra verra.
    Qu’est que l’on peut faire face à une grande puissance ?
    D’abord refuser d’accueillir les refoulés de Mayotte pour inciter les médias français à parler du différend franco-comorien. Si cela ne donne rien, on organisera un voyage pacifique vers Mayotte pour inciter l’opinion internationale à obliger la France de partir de Mayotte. Tout cela est en conformité avec le droit international.
    Prouvez-moi le contraire sinon

  • Il est important de préciser que les pseudo-revendications pour une intégration de Mayotte au sein de l’Union des Comores est surtout le fait de certains fanatiques Grand-Comoriens.

    En effet, les Anjouanais ont décidé de s’occuper de pleur propre sort avant de faire la leçon aux autres. Les Mohéliens ne semblent pas avoir d’avis sur la question. Toutefois, si on pouvait remonter le temps, c’est sûr que ces derniers auraient fait un autre choix que celui qu’ils ont fait en 1975. Ils se méfient des Grand-Comoriens qui passent leur temps à étouffer les 2 autres îles de l’Union des Comores.

    En réalité, il ne reste donc que certains ressortissants de Ngazidja qui se croient investis d’une mission divine pour mener le djihad contre la France. Les ressortissants de Ngazidja ne comprennent pas que la France s’intéresse à quelqu’un d’autre à part eux. Ces derniers sont très présents dans ce débat, demandent des rendez-vous dans les ministères en France, et mènent en quelque sorte en parallèle une autre politique extérieure, en plus de celle du gouvernement officiel des Comores. Très souvent, il s’agit de personnes vivant soit en France, soit à la Réunion depuis des années, avec la double nationalité, française et comorienne.

    La teneur de cet article, par exemple, est à la hauteur des prétentions de ce groupuscule. Le gouvernement de l’Union des Comores ainsi que les députés, taxés d’incompétents voire de débilité congénitale, se voient prodiguer une grande leçon et des injonctions sur la démarche à suivre.
    Mais, ce que ces gens là semblent ignorer, c’est qu’au pays, les gens ont d’autres préoccupations. Il y a un quotidien, parfois cruel, à gérer. La plupart des gens ne disposent pas du minimum vital pour assouvir les besoins primaires ( boire, manger etc...) .

    Alors les responsables politiques sont obligés de faire preuve d’un grand pragmatisme dans la conduite des affaires du Pays.
    Les élucubrations et les fantasmes de personnes qui ont fui le pays n’ont que très peu de place dans leur préoccupations !