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Comores : comment le Président Sambi se sucre sur le riz populaire.

Publie le dimanche 1er novembre 2009 par Open-Publishing

Bonjour,

Nous souhaitons aujourd’hui porter à votre connaissance un dossier sur lequel nous avons fait notre enquête. En effet, on pouvait lire encore aujourd’hui dans la presse nationale que le monopole de l’ONICOR sur l’importation du riz ordinaire était régulièrement bafoué par des négociants privés qui obtiennent des autorisations spéciales directement auprès du ministère. Il ne faut pas être un grand magicien pour comprendre comment ces autorisations sont obtenues et à qui ce trafic profite.

Il faut dire que le business est juteux et les profits énormes. Pourtant, parlant du riz ordinaire (non basmati), ce sont au final les comoriens les plus modestes qui paient la facture de ces manœuvres frauduleuses et sont les premières victimes de ces arnaques.

Il faut dire aussi que le Chef de l’Etat montre l’exemple. Ainsi, dans l’exemple que nous allons détailler, ce ne sont pas moins de 3 625 000 dollars, soient presque 2 millions et demi d’euros (au cours du jour) ou encore 1 milliard et 200 millions de francs comoriens que le Président Sambi s’est mis dans la poche sur une seule cargaison de riz.

Alors qu’en solidarité avec les fonctionnaires non payés depuis presque un an, le Président des Comores ne fait plus qu’un seul repas par jour, on constate que malgré tout, l’assiette est bien remplie et que l’homme a de l’appétit !

L’affaire remonte au début de l’année 2008. A cette époque, les cours du riz sur le marché mondial s’envole. Pour ne pas risquer d’affamer sa population, l’Inde décide de mettre en place un embargo sur les exportations de riz. Cela signifie que pour vendre du riz ordinaire à l’étranger, les exportateurs doivent obtenir une autorisation de l’Etat Indien.

En janvier 2008, au titre des bonnes relations entre les 2 pays, l’Union des Comores obtient une autorisation pour acheter 25 000 tonnes de riz à l’office national indien (MMTC), organisme d’état. De son côté, l’Ile Maurice obtient dans les mêmes termes un accord pour 9 000 tonnes.

Maurice obtient un prix fixé à 455$ par tonne, accepte l’offre et la cargaison est livrée dans les meilleurs délais à Port Louis.

Pour les Comores, le prix est fixé par l’office national indien à 495$ par tonne, offre valable jusqu’au 10 mars 2008.

Le 15 avril, le Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération des Comores envoie un fax à l’Ambassade Indienne de Madagascar (cf. la copie du document, joint en fin d’article) expliquant que les Comores n’ont pas pu donner suite dans les temps impartis, faute d’argent disponible dans les caisses de l’Etat. Par ailleurs, le prix de 495$ par tonne est jugé excessif et les Comores demandent à l’Inde un meilleur prix.

L’histoire aurait pu en rester là. Pourtant, un mois plus tard, l’office national indien reçoit des instructions de la part de ses autorités de tutelle pour transférer son stock de 25 000 tonnes de riz à 3 compagnies privées qui vont se charger de vendre et acheminer la cargaison aux Comores. Encore plus surprenant, le prix de vente de 495$ par tonne, pourtant jugé trop élevé, a été augmenté miraculeusement à 640$ !!!

Ne comprenant rien à un deal aussi étrange, l’office national indien bloque la transaction et demande confirmation.

C’est alors qu’intervient le Consul Général des Comores en Inde, Monsieur K.L. Ganju, pour réclamer le déblocage du marché. Qui lui a donc demandé d’intervenir ???

Simultanément, les autorités indiennes interviennent également en signalant que ce dossier a fait l’objet d’un accord direct avec le Président des Comores, AA. Sambi, et que tout doit être soldé dans les meilleurs délais. De plus, l’accord ayant été conclu directement entre le gouvernement comorien et les 3 exportateurs privés, l’office national indien se voit rappeler à l’ordre et ne doit plus faire aucun commentaire... Devant autant d’insistance, l’office national indien s’exécute et transfert le stock.

Au bilan, l’ONICOR achète donc 25 000 tonnes de riz populaire à 640$ par tonne au lieu de 495$. Soit une perte pour le consommateur comorien de 145$ par tonne, ou encore 50 Fc par Kg de riz. Et dans l’autre sens, un gain pour le Grand Epicier National des Comores de 1,2 milliard de francs comoriens qui atterrissent sur un compte secret au Luxembourg.

Une nouvelle fois, on comprend mieux pourquoi certains postes de consul des Comores ne doivent en aucun cas être occupés par un diplomate comorien. On ne sait jamais, les magouilles présidentielles risqueraient un jour d’être portées sur la place publique.

On comprend mieux aussi pourquoi les requins de l’establishment comorien sont tentés de suivre l’exemple présidentiel.

Enfin, n’oubliez pas en faisant vos prochaines courses que lorsque vous achetez un kilo de riz aux Comores, environ 50 Fc tombent directement dans la poche du Chef de l’Etat.

Cordialement,
Le 4C Club.

Source : http://roinaka.skyrock.com/