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Consensus du 10 décembre ou sabordage de toute la gauche antilibérale ?
Publie le dimanche 3 décembre 2006 par Open-Publishing10 commentaires
Le plébiscite des adhérent-e-s du Parti Socialiste pour Ségolène Royal, clarifie considérablement la donne politique à gauche.. Le terme de social libéral décliné dans nos textes prend ici toute sa portée. Pire alors que le pays a voté à 55% pour le non au référendum sur le TCE, les candidats socialistes du oui obtiennent 80% des voix. Ce score sans appel renforce notre refus de toute participation ou soutien à un gouvernement ou une majorité d’inspiration social-libérale.
Ce choix caricatural des adhérent-e-s socialistes doit avoir son corollaire politique : l’unité de toutes les forces antilibérales était légitime, elle est plus que jamais nécessaire.
Certes, la candidature de S. Royal libère sur le programme un espace politique à gauche du PS. Mais pour les élections présidentielle et législatives de 2007, tenter d’occuper cet espace avec des candidatures séparées serait totalement contre-productif voire irréaliste.. Non seulement cela ne ferait que renforcer la logique du vote utile dès le premier tour, mais cela crédibiliserait un des éléments de la victoire de Ségolène : son soit disant caractère novateur, moderne, au-delà des partis ... pour ne pas dire bonapartiste au féminin.
Sans unité, on peut parier que chaque candidat-e concurrent-e « à la gauche du PS » sera d’abord « ringardisé-e » puis sévèrement sanctionné-e.. De plus l’unité s’est déjà réalisée autour d’un programme, clairement antilibéral, à l’élaboration duquel ont participé des milliers de citoyen-ne-s par la rédaction de multiples amendements. Ce serait un paradoxe lourd de conséquences si nous ne parvenions pas à désigner un-e candidat-e pour porter ce programme dans un cadre collectif.
Désigner un-e candidat-e pour l’élection présidentielle signifie faire un choix parmi celles et ceux qui ont mené la campagne contre le TCE et qui se sont par la suite retrouvé-e-s dans les collectifs unitaires. C’est un exercice inédit, car habituellement, le choix des candidats se fait dans le cadre d’un parti politique avec des statuts, des traditions de fonctionnement et un corps électoral clairement identifié.
Notre configuration ressemble davantage à celle d’un front politique regroupant des appareils (nationaux ou locaux) et des militant-e-s non-encarté-e-s dans une dynamique de collectifs de bases portés par la victoire, la légitimité et la confiance militante issue de la campagne du Référendum. D’où la décision au consensus. D’une certaine façon en procédant ainsi, nous contribuons à la crise de la Vème République, particulièrement celle du candidat vedette et charismatique qui a « rendez-vous avec le peuple ».
Le choix que nous avons à faire est effectivement un exercice inédit, mais il n’est pas, somme toute, si compliqué.
Retenons pour premier critère du consensus possible celles/ceux qui sont le mieux à même de fédérer l’ensemble des organisations politiques et des militant-e-s des différents collectifs.
Nous savons déjà qu’aucun-e des porte-parole des partis présents dans la campagne contre le TCE mais préalablement constitués ne peut assurer cette tâche ... Ni Mélenchon, ni Besancenot, ni Buffet. Cela n’a rien à voir avec leurs capacités personnelles à porter un tel combat, ni à l’estime que nous leur portons, mais renvoie au caractère minorant dans l’électorat que prendrait inévitablement la campagne à partir d’une telle candidature. Les collectifs à grande échelle ont déjà émis cette idée. Le passage en force du PCF serait vécu par la plupart des collectifs comme la volonté d’un parti, aussi fort soit il, d’imposer un point de vue décidé ailleurs.
Mais, au fond, n’en va-t-il pas de même pour une personnalité comme José Bové que nous respectons et dont nous sommes totalement solidaires dans les combats qu’il mène sur les OGM et contre la mondialisation libérale ? Pour cette fonction de représentant de toutes les forces antilibérales, à cette élection présidentielle de Mai 2007 (car dans cette affaire tout est parfaitement circonstancié), il souffre, selon nous, des mêmes défauts qu’un porte-parole de parti politique. Certes, une notoriété incontestable et une parfaite visibilité. Mais justement, José peut apparaître aussi, qu’on le veuille ou non, comme le porte-parole d’un combat spécifique avant d’être celui des collectifs et des organisations politiques.
Soyons-en convaincu-e-s : la notoriété préalable n’est pas le critère principal que nous devons retenir pour la désignation de notre candidat-e. Car celle-ci, généralement acquise dans un autre contexte et sur d’autres tâches que celle qui nous occupe génère le plus souvent des avis contradictoires plus forts qu’on ne le pense qui altèrent la démarche unitaire.
La véritable notoriété de notre candidat-e, dès le lendemain de sa désignation, sera celles additionnées de Marie-George, Olivier, José, Jean-Luc, Yves, Clémentine et tou-te-s nos autres porte-parole ! Sur ce plan, nous avons, et de loin, le meilleur casting de toute la campagne présidentielle, testé « in vivo » lors de la campagne référendaire et confirmé dès les premiers meetings massifs de notre pré-campagne.
De plus notre tâche pour cette élection ne consiste pas à fabriquer un candidat dans la durée, notre Lula français, effectivement élu président après 2 campagnes présidentielles.
Dans notre choix, la crédibilité politique doit prendre le pas sur la notoriété.. Et, en l’occurrence, la crédibilité se mesure, à cette étape de notre aventure politique collective, d’abord, à la capacité de rassembler.
Le deuxième élément qui facilite notre choix est la prise de conscience des caractéristiques inévitables de la campagne électorale que nous allons mener. Elle sera bien différente du long débat national que fut celui du référendum. Car, la campagne sera brève ! Quelques semaines après les fêtes tout au plus, autour des axes essentiels de notre programme et sur les mesures d’urgence que nous réclamons. Pour peser sur le vote de l’électorat, il faudra quelques messages forts en direction de ceux et celles qui souffrent des politiques libérales imposées au pays depuis plus de vingt ans.
Le premier message, à utiliser - d’un bout à l’autre de la campagne - est la continuité et la cohérence qu’il y a entre le vote antilibéral du 29 mai et le vote pour le candidat unitaire que nous présentons et qui est issu de cette bataille. Dans ce cadre, une catégorie particulière d’électeur-trice-s à mobiliser sont les abstentionnistes, qui ne se reconnaissent plus dans la gauche social libérale, qui sont découragé-e-s par la faible crédibilité des alternatives à gauche mais auxquel-le-s la campagne référendaire et la lutte contre le CPE ont redonné espoir. Il-elle-s ont voté au Référendum majoritairement pour le NON. Il-elle-s répondront à nouveau présent-e-s à la présidentielle et aux législatives si nous savons incarner un véritable enjeu de changement politique.
Le deuxième message c’est précisément la manifestation - pour ne pas dire la mise en scène - de notre unité, enfin réalisée, et dont nous espérons qu’elle inaugure une nouvelle ère de la politique dans ce pays.. Cette unité que nous aurons su réaliser autour non pas d’un-e seul-e candidat-e mais d’une équipe de porte-parole. Car, nous ne présentons pas une personnalité unique mais une seule candidate, l’unité, un seul candidat, notre programme, porté collectivement par 5 ou 10 porte-parole qui travaillent, agissent, apparaissent ensembles. Et avec eux-elles, des dizaines de milliers de militant-e-s qui manifestent, convainquent, agissent et sont également des porte-parole.
C’est une position extrêmement forte qui rompt avec des candidatures de témoignage dispersées.
C’est notre réponse au cirque médiatique Ségo/Sarko et surtout c’est un affrontement direct avec le sinistre fasciste qui hante le paysage politique français depuis vingt ans et que nous avons laissé se proclamer « premier parti ouvrier de France ». Uni-e-s, nous serons les mieux placé-e-s pour nous adresser à l’électorat populaire par un travail dans les quartiers abandonnés par toute la gauche depuis longtemps.
Voilà résumé brièvement les critères qui doivent déterminer le choix de la candidature dont nous avons besoin pour la campagne présidentielle..
Nous sommes devant un choix décisif : occuper avec une candidature unitaire l’espace ouvert par le résultat du Référendum sur le TCE et les choix du PS ou rester dans la dispersion et prendre le risque d’un découragement massif pour de longues années car nous laisserions alors un paysage dévasté aux mains du tandem Sarko/Ségo avec un FN omniprésent, même si, comme nous l’avons déjà affirmé et le confirmons, nous ferons tout pour barrer la route à la droite.
Au point où nous en sommes, et après mûre réflexion, et rappelant que nous avons besoin de Marie-George Buffet, de José Bové, d’Olivier Besancenot, de Jean-Luc Mélenchon, de Clémentine Autain et de l’ensemble des porte-parole, la proposition qui se rapproche le plus de celle, nécessaire pour rassembler d’abord, et mener campagne ensuite nous semble être celle d’Yves Salesse, président, en congé, de la Fondation Copernic et initiateur de l’appel des 200 contre le TCE qui nous a rassemblé avant et après le 29 mai. D’ailleurs, n’a-t-il pas déjà le dernier tour de parole dans les meetings de pré-campagne où il sait à chaque fois trouver les mots justes qui rassemblent et mobilisent ?
Il ne s’agit pas d’une appréciation sur la valeur personnelle d’un individu par rapport aux autres candidat-e-s déclaré-e-s.. Si nous voulons vraiment avancer tous et toutes ensemble, et franchir ce cap difficile de la désignation de la personne qui devra, le temps d’une campagne, porter collectivement avec l’ensemble des porte-parole, le programme de notre rassemblement et dynamiser l’unité, la meilleure solution n’est-elle pas de choisir celui, en l’occurrence Yves Salesse, qui a constitué et constitue le trait d’union de toutes les forces de ce rassemblement, capable de fédérer toutes les énergies dans leur diversité. Il a su si bien le faire d’abord lors de la campagne référendaire, puis dans le cadre des collectifs du 29 mai, enfin, aujourd’hui, en étant l’un des initiateurs de l’appel du 10 mai et en assurant la coordination de l’élaboration du programme..
Gilles Da-Ré, Bernard Dedeban, Jacques Richaud, Patrick Tormo, Joel Trotard
Messages
1. > Consensus du 10 décembre ou sabordage de toute la gauche antilibérale ? , 3 décembre 2006, 17:11
C’est la méthode coué ce texte !
1- MG B est disqualifiée : on décide ! c’est dit ! c’est définif et tant pis si les militants votent pour elle.
2- Pas besoin d’être connu pour se présenter ! c’est dit ! c’est définitif !
Arrétons de confondre rassembler les courants et rassembler l’électorat populaire.
Ce n’est pas du tout le même combat.
MG B ne fait pas l’hunanimité parmi vous, parmi les réprésentant des courants, mais parmi les militants c’est une autre histoire.
De plus, MG B est bien plus apte à convaincre l’électorat populaire que Y Salesse. Et ce sans animosité aucune pour ce monsieur qui impose le respect.
Mathilde
1. > Consensus du 10 décembre ou sabordage de toute la gauche antilibérale ? , 3 décembre 2006, 17:26
Chère Mathilde, quoiqu ’il arrive , même si MGB n ’est pas désignée , je ne vois pas en quoi celà l ’empêcherait d ’aller sur le terrain se frotter aux couches populaires , si j’ ai bien compris la logique de ce mouvement ?Ou alors, si elle n’ est pas désignée, il se passe quoi ? Elle fait campagne pour le PC ?Faudrait mettre les choses au clair dans ce cas là...L ’unité ou rien , et les candidats qui ne seront pas choisis devraient quand même avoir un agenda bien rempli ...J ’espère ne pas faire preuve de trop de naiveté là...Mais je veux bien y croire quand même !
2. > Consensus du 10 décembre ou sabordage de toute la gauche antilibérale ? , 3 décembre 2006, 18:01
le PC est clair là dessus depuis le début pas de candidature en dehors de l’union. Raison de plus pour une pas exclure MGB du précessus de désignation.
Mathilde
3. > Consensus du 10 décembre ou sabordage de toute la gauche antilibérale ? , 3 décembre 2006, 20:08
Chère Mathilde, à mon humble avis, Olivier besancenot parle au moins aussi bien aux couches populaires que MGB, et ce serait une grossière erreur de laisser la LCR sur le bas côté en la désignant à la tête du mouvement .C ’est pourquoi ce ne serait pas une bonne idée de la désigner.Ce serait pas non plus une bonne idée de désigner pour représenter une force politique nouvelle, une alternative de Gauche très très complexe dans sa diversité, la dirigeante d ’un parti qui ( j’ en suis aussi désolé que toi , mais c ’est la réalité) est connoté dans l ’esprit de beaucoup, beaucoup de citoyens,(beaucoup moins au faite de la chose politique que toi et moi) au mieux comme obsolète, au pire comme Stalinien .Enfin, ne donnons pas trop de grains à moudre aux médias ’"alors, Marie Georges Buffet, vous êtes la candidate du PCF,du goulag, etc... ah non,on me dit dans l ’oreillette de l ’ alternative unitaire, pourquoi vous avez changé de nom ?On s ’en sortirait jamais ...Le mouvement a tout à y gagner si c’est quelqu ’un d ’autres , le PCF encore plus , vraiment.Après ,et c ’est là qu’il y a un point à régler se pose la question de savoir si c ’est bien" démocratique" ou pas de plus ou moins demander à MGB de se retirer .Besancenot avait compris depuis longtemps qu ’une candidature de "parti" risque de brouiller le message initial, à savoir inspirer une nouvelle donne politique à la fois écologique, communiste, etc...bref, alternative dans ce pays et rassembler le plus possible les voix des gens qui souffrent, parcequ ’on parle bien de ça, on est pas là pour filer de la thune au MEDEF pendant 5 ans de plus, ok ?Je le pense sincère, et je le pense sincère aussi dans sa volonté de faire chemin seul dans la campagne si cette donnée MINIMALE qui aurait dû être très claire depuis le début par souci d ’éfficacité, ( et pas par "antiquelquechose" primaire ) n ’est pas bien comprise par tous et toutes .D ’ou peut être une impression de "forcing" généralisé.Pour tout dire, il a pas forcément tort , et ca pourrait bien emmerder pendant encore de nombreuses, longues et douloureuses années quelques millions de gens ( rien qu ’en France !Pourtant, ce serait un séisme au niveau européen ET mondial si victoire aux élections, ne le perdons pas de vue ) si,au final, notre camarade Olivier ait eu raison de pas avoir tort...Alors les guerres pichrocolines ,elles attendront , merci...
Yannick, toulouse
4. > Consensus du 10 décembre ou sabordage de toute la gauche antilibérale ? , 3 décembre 2006, 20:33
OB n’a rien à voir dans le choix du candidat, il n’est pas candidat et la LCR fait cavalier seul ;
M
5. > Consensus du 10 décembre ou sabordage de toute la gauche antilibérale ? , 3 décembre 2006, 20:46
Certes
6. > Consensus du 10 décembre ou sabordage de toute la gauche antilibérale ? , 3 décembre 2006, 20:54
OB n’a rien à voir dans le choix du candidat, il n’est pas candidat et la LCR fait cavalier seul.
M
7. > Consensus du 10 décembre ou sabordage de toute la gauche antilibérale ? , 3 décembre 2006, 20:58
Certes encore
2. > Consensus du 10 décembre ou sabordage de toute la gauche antilibérale ? , 3 décembre 2006, 22:29
Je connais les signataires de ce texte, ce sont des gens honnêtes et sincères, pour certains extrèmement efficaces dans les mouvements sociaux, la défense de droits de l’homme et les luttes syndicales,... mais ils rêvent totalement à propos de cette élection et de la candidature "unique". Le réveil va être brutal.
Tante Honorine
1. > Consensus du 10 décembre ou sabordage de toute la gauche antilibérale ? , 4 décembre 2006, 07:59
La "gauche anti libérale" est morte, pas les "anti libéraux" et/ou l’anti libéralisme, mais la "gauche anti libérale" en tant que lieu stratégique n’existe pas ou plus. La problématique politique mise en place par elle est aberrante et ne peut conduire qu’à un échec. la preuve ? on va voir les résultats. Ne s’en tenir qu’à une position purement électorale n’a aucune issue malgré toutes les bonnes volontés qui s’expriment.
Raymond - Toulouse