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Contre la prime du recteur, le proviseur retraité renvoie ses Palmes Académiques.

Publie le vendredi 21 janvier 2011 par Open-Publishing
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Pour Michel Ascher, les primes au mérite attribuées aux recteurs « ne sont que des hochets qu’on agite sous leur nez pour qu’ils atteignent les objectifs : supprimer des postes ».

Le proviseur retraité a renvoyé sa distinction au gouvernement.

Il y avait déjà songé, à la rentrée 2010, quand il a vu « ses jeunes enseignants stagiaires en peine avec leur formation ».

Mais c’est l’annonce, dans un décret du 12 novembre 2010, de l’instauration d’une prime au mérite pour les recteurs qui l’a décidé : Michel Ascher, ancien proviseur dans l’académie de Lille, a renvoyé (avec accusé de réception) les Palmes académiques qu’il a reçues en 1996 et 2004 à Luc Chatel, ministre de l’Éducation.

Selon Michel Ascher, cette prime au mérite (de 15 000 à 22 000 euros), « qu’on agite sous le nez des recteurs comme un hochet, n’a ni plus ni moins été créée pour inciter les recteurs à atteindre les objectifs fixés par le gouvernement » : c’est-à-dire, selon lui, « les suppressions de postes » (865 à la rentrée 2011 dans le Nord - Pas-de-Calais, 16 000 au total en France).

Ce que Marie-Jeanne Philippe, recteur de l’académie de Lille, a démenti mercredi soir sur France 3 : « Mes objectifs, que je rendrai au ministère, sont de mieux faire réussir les élèves et de rattraper les moyennes nationales en terme de résultats. »

Une prime de 18 000 euros existait auparavant, « mais elle était automatique, comme pour tout haut fonctionnaire » , précise Michel Ascher.

Conseiller municipal lillois, carté au PCF, Michel Ascher a commencé à exercer comme professeur d’anglais, avant d’être admis au concours de personnel de direction, en 1989. Il exerce à Louvroil, près de Maubeuge, à Lille, Tourcoing, puis Seclin, et prend sa retraite en 2006.

Mais il garde contact « avec ses collègues, en activité ou non », suit toujours la vie de l’académie, et affirme qu’aujourd’hui, « il n’y a plus aucune marge de manoeuvre auprès du rectorat pour le corps enseignant et les chefs d’établissements. Avant, la discussion était possible. Plus maintenant. »

Le proviseur honoraire a reçu le soutien de Michelle Demessine, sénatrice du Nord, qui estime cette prime au mérite « contraire au réflexe éducatif ».

Michel Ascher a également été « contacté par du personnel des académies de Bordeaux et de Versailles ».

Ce qu’il espère ? « Toucher les chefs d’établissement qui souffrent de voir ce que devient l’Éducation nationale. »

Un ancien proviseur de Tourcoing a d’ores et déjà promis de renvoyer, lui aussi, sa distinction.

http://www.nordeclair.fr/Actualite/2011/01/21/contre-la-prime-du-recteur-le-proviseur.shtml

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