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Contre la pseudo contestation en général
Publie le mardi 26 juillet 2005 par Open-Publishing5 commentaires
ADRESSE AUX ETUDIANTS
CONTRE LA PSEUDO CONTESTATION EN GENERAL
ET L’ALTERMONDIALISME EN PARTICULIER
dimanche 17 juillet 2005
Ce texte a été distribué à l’Université de Toulouse-le-Mirail à l’occasion d’une “journée” altermondialiste...
À propos du contexte social actuel, nous ne pouvons aujourd’hui que faire le constat suivant : la contestation sociale dans les secteurs publics et privés n’est qu’une pseudo-contestation, elle est complètement illusoire, dépourvue de réelles perspectives. Le travail mené par l’ensemble des syndicats ces derniers mois ne peut se solder que par le renforcement du pouvoir en place. Il en sera toujours ainsi, cela de manière accrue, tant qu’une prise de conscience radicale de la situation n’aura émergé chez tous ceux pour qui l’humiliation est quotidienne. Le rôle des syndicats ne consiste depuis longtemps qu’à faciliter la tâche du gouvernement et du patronat en jugulant la puissance de contestation dans des instances bureaucratiques et en ne visant jamais plus loin que la tenue de négociations sur la question des salaires ou du temps de travail. Il en va de même aujourd’hui dans notre université : l’expression du mécontentement social n’y est depuis bien longtemps que mascarade. Les grèves et prétendues Assemblées Générales de ces dernières années n’ont jamais été le moment et le lieu d’une authentique prise de conscience qui serait suscitée par l’émergence de nouvelles perspectives dans l’environnement social. Aujourd’hui ce constat s’aggrave : la parade des étudiants contestataires tourne en rond et n’avance même plus sur le chemin qu’il lui avait été pourtant si facile de tracer. Contre tout cela, la solution ne peut venir que de la grève sauvage, sans négociations !
Le salon de l’"alter-mondialisme", organisé le 12 Avril à l’UTM (Université de Toulouse le Mirail) avec la complicité du cinéma Utopia (dont les patrons, au passage, ont tout à gagner dans une telle opération publicitaire d’envergure) est, dans ce cadre, particulièrement révélateur. La gazette Utopia avait ainsi annoncé une journée de "sensibilisation des universitaires et autres sur les expériences locales qui allient utilité sociale, développement économique et respect de l’environnement". À l’heure où le mouvement étudiant se révèle comme étant toujours incapable de donner une impulsion contestataire qui chercherait à coller à l’actualité sociale avec une quelconque radicalité, la pseudo-contestation a débarqué une nouvelle fois à l’université et, ce faisant, plonge plus profondément encore l’étudiant dans l’illusion mystique selon laquelle il participerait en acteur conscient à l’édification d’un futur meilleur. Il s’agit bien ici d’une illusion : la perspective d’un tel futur n’est forgée que de manière passive par un étudiant qui gobe bouche bée, en consommateur de la contestation, un discours qui reste totalement coupé de la réalité historique, individuelle et sociale. Sur ce chemin, plutôt que de prendre en main véritablement la situation actuelle, dont il est la base en tant qu’individu, et les directions dans lesquelles elle s’engage, l’étudiant n’exerce qu’une contestation déguisée, fausse, qu’il décore de prestiges illusoires. Il ne produit, en fait de contestation, qu’idéologie conforme ; bien loin d’exercer une réelle prise sur le monde social qui l’entoure, par l’expression et la réalisation d’une prise de conscience radicale, l’étudiant n’est ainsi jamais réduit qu’au rôle provisoire qui, dans la passivité générale, le prépare au rôle définitif qu’il assumera, en élément positif et conservateur, dans le fonctionnement du système marchand.
L’étudiant se voile la face, et il se croit d’autant plus libre que toute les chaînes de l’autorité le lient. Comme sa nouvelle famille, l’Université, il se prend pour l’être social le plus "autonome" alors qu’il relève directement et conjointement des deux systèmes les plus puissants de l’autorité sociale : la famille et l’Etat. Il est leur enfant rangé et reconnaissant, aujourd’hui plus que jamais. Il participe à toutes les valeurs et mystifications du système, et les concentre en lui. Ce qui était illusions imposées aux employés devient idéologie intériorisée et véhiculée par la masse de ceux dont l’avenir de petits cadres n’est même plus assuré. Le mouvement étudiant doit aujourd’hui s’émanciper radicalement de l’idéologie dominante qu’on lui sert en quantité et qu’il consomme avidement ; nous devons en premier lieu ruiner définitivement le joug des syndicats réformistes et bureaucrates qui ne défendent pas d’autre cause que celle des patrons exploiteurs, et refuser en bloc de participer aux petites joies "bio" et "équitables" d’une pseudo-contestation "alter-mondialiste" qui, aujourd’hui comme toujours, ne défend pas d’autre cause que celle de la marchandise, celle d’un produit de consommation qui n’a lui-même de sens que dans le monde du règne économico-politique.
C’est bien ce règne et rien d’autre qu’il convient aujourd’hui de critiquer de manière radicale et unitaire ; cette tâche s’impose avec une nécessité toujours plus impérieuse. Telle est la condition sine qua non d’une authentique et radicale action politique et sociale.
Nous ne pourrons donc jamais raisonnablement penser que la condition d’une telle action (dont le but serait de ramener la sphère prétendument autonome des lois économico-politiques du marché sur ce qui seule en constitue la base - la société et l’action en elle des individus vivant réels) réside dans la consommation "révolutionnaire", garantie par label, de produits qui ne servent que l’intention du marché. Une telle forme de contestation n’a en effet pour résultat que l’assujettissement toujours croissant de l’individu à un système dont il est lui-même le produit pré-conforme. L’étudiant qui aujourd’hui cherche à faire réellement changer l’état de choses ne peut plus se contenter de consommer du regard le spectacle de la pseudo-contestation.
CNT-AIT
Messages
1. Quelle pseudo contestation ?, 26 juillet 2005, 22:44
Pseudo-contestation ? Je suis membre d’Attac, alter-mondialiste ; lorsque je distribuais des tracts pour le NON à la constitution européenne, je n’avais pas l’impression de faire de la pseudo-contestation, ni de "ne pas défendre d’autre cause que celle de la marchandise".
Les militants CGT ont eu aussi défendu le NON, faisaient-ils de la pseudo-contestation ? Lorsqu’il y a eu plus d’un million de personnes dans les rues en mars, c’était peut-être de la pseudo-contestation, mais curieusement cela coincide avec le moment ou le NON est devenu majoritaire dans les sondages...
En ce qui concerne ce salon plus précisément, je n’habite pas Toulouse et je n’y étais pas, donc je ne me prononcerais pas.
Par contre je serais curieux de savoir ce que vous avez de mieux à proposer... "Los solidarios", je ne connais pas, je ne vous ai pas vu dans la campagne référendaire par exemple.
1. > Mise au point !, 27 juillet 2005, 19:28
Los solidarios n’est en aucun cas matérialisable ni même " icôniquement " repérable, juste un cercle d’esprits libres et solidaires de toute démarche révolutionnaire - anti-capitaliste, anti-étatique - dans l’analyse, la réflexion et l’action directe.
Cependant, sur ce site, accueillant et libre d’expression ( du reste merci ) Los solidarios devient passeur d’idées et transmetteur de germes, là et ailleurs, ici et maintenant ...
( je reconnais que le texte proposé n’est pas des mieux mais il a le mérite, autour, de poser quelques questions ) Il n’est pas de nous et nous ne sommes pas cnt/ait.
Pas alter-mondialiste mais anti-mondialiste et internationaliste !
Quand au syndicalisme traditionnel, force est de constater que l’organisation ( véritable mimetisme
des structures du capital dit démocratique ) pyramidale et corporatiste entretien la division de l’humain et l’éloignement au réel.
Nous préférons souffler et entretenir les braises de l’anarcho-syndicalisme que les vents des révoltes à venir éparpilleront aux quatre coins de la sphère ( capital/état/religion) ;
Attac, c’est bien sympa tout ça......et a certainement son importance dans la prise de conscience
chez certains et certaines.... Cependant nous ne pouvons nous satisfaire de mesures d’accompagnement.
Qu’est-ce que la démocratie participative ? Répond t-elle véritablement aux éxigences profondes
et joyeuses de l’Humain ?
Sur le référendum.....J’ai moi même voté non....alors que le vote n’est pas mon outil.
Pour / par / et avec Los solidarios
éTOc
2. > Contre la pseudo contestation en général, 27 juillet 2005, 16:41
La critique est un peu facile et très abstraite.
CNT-AIT ? Normal, on vous a pas vus dans les luttes en général, et dans les luttes étudiantes en particulier.
Je suppose donc que votre acte de militantisme se limite à ce type de déclarations d’intention.
Une militante anticapitaliste du mouvement social .
1. > Contre la pseudo contestation en général, 27 juillet 2005, 22:05
je ne suis ni de la cnt, ni de "los solidarios", mais il faut vraimment arrêter de penser que militer pour le non a été une action directe pour notre bonheur (même si je l’ai fait, mais, bien sur, pas avec mes ’ennemis’ d’hier, les CGT et autres pourront donc dire ’on t’a pas vu’ sans mentir) ou que faire des FSE ou défendre une nouvelle taxe (comme le fait ’activement’ Attac) changera la face du monde.
non, cet article ne propose rien, ce n’est pas son but, il dénonce. il dénonce les grand messes ’altermondialistes’ qui en fait par leur existence confortent les actuelmondialistes. alors oui, ça peut éveiller certaines consciences, mais il ne faut pas se limiter à éveiller les consciences pour après retourner dire "amen patron" le jour suivant.
alors ce que j’ai à dire, chapeau pour votre marche de république à nation pour le réferendum, c’est sur il y a eu un avant et un après. chirac en tremble encore, et je vous parle pas de sarkonard, il mouille tous ses patalons, encore aujourd’hui.
vous allez dire que je ne propose rien, que je suis une grande gueule... mais les anars et divers punks proposent plein de trucs, mais c’est trop concrêt et direct pour rentrer chez Attac (et j’évoque même pas la CGT.. saucisse ou jambon ton sandwich ?)
3. > Contre la pseudo contestation en général, 29 juillet 2005, 17:26
L’article met en évidence l’impuissance de millions d’individus qui voudraient sincérement lutter contre le capitalisme, mais sont incapables de nommer ce concept...Ils font quelques "euh" avant, et préfèrent celui de "libéralisme". Quant à la lutte de classes, cela leur rappelle surtout leur période adolescente dans les collèges...