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Contribution du MJCF à l’Assemblée Générale extraordinaire du PCF

Publie le mardi 11 décembre 2007 par Open-Publishing
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Cette contribution est basée sur les travaux du congrès du Mouvement jeunes communistes de décembre 2006.

de MJCF

Les jeunes et la transformation sociale.

Dans un contexte de crise planétaire, la droite et le patronat veulent accélérer la fuite en avant capitaliste. Pour cela, ils utilisent les jeunes pour transformer toute la société. Exemples avec le projet de Contrat Première Embauche qui visait à réduire les droits des jeunes à un emploi stable pour à terme précariser l’ensemble du salariat, ou les tentatives de formatage idéologique de toute l’Éducation.

Les jeunes sont parmi les premières victimes du capitalisme. Sans capital propre, ils subissent de plein fouet la loi du marché : taux de chômage deux fois plus élevé que nos aînés, emplois précaires massifs, logements inaccessibles, culture élitiste, études de plus en plus coûteuses. Nos conditions de vie, de travail et d’études sont marquées par une régression sans précédent. Être jeune c’est aussi subir en permanence des discriminations liées à la couleur de peau, à son quartier d’origine ou sa sexualité.

Si rien ne change, nous serons la première génération à vivre plus mal que nos parents. Cette situation sociale alarmante a comme conséquence une absence de perspective d’avenir pour de nombreux jeunes. Ce qui mène parfois au fatalisme, à l’acceptation de la situation voir vouloir jouer le jeu de la réussite individuelle.

Pourtant partout des jeunes résistent. Des manifestations contre Le Pen en 2002 au CPE en 2006, ils ont été des acteurs majeurs de la contestation sociale. C’est souvent une aspiration à l’égalité qui pousse ces jeunes à s’engager. Cette génération qui était décrite comme apolitique a fait la démonstration de son engagement, de sa volonté de participer à la vie politique, pour peser sur les choix de société. La présence des organisations dans les mouvements est apparue comme un atout pour structurer les mobilisations, mais les révoltes de novembre 2005 montrent que beaucoup reste à faire pour changer de société en rassemblant tous les jeunes.

Pour nous, la jeunesse est l’âge de tous les possibles. Souvent, les jeunes inventent, interrogent le monde, le remettent en cause, et portent les conditions du dépassement et de la transformation. Nous voulons en faire les premiers acteurs de la transformation, leur donner les moyens de leur émancipation et de celle de toute la société. Car en luttant pour leur émancipation des contraintes du capitalisme, ils créent dans le même mouvement les conditions du dépassement de celui-ci. Le contradictions sont nombreuses et les jeunes cherchent des repères mais cette génération a prouvé par ses luttes qu’elle pouvait être le déclencheur d’une nouvelle dynamique de transformation de la société.

Les dernières années ont été marquées par un retour de la politique dans l’engagement des jeunes. Rien n’est réglé, mais l’inscription massive sur les listes électorales, l’engagement citoyen après novembre 2005, sont des points d’appuis importants pour les mobilisations futures. Il faut là encore ajouter que « l’échec » de cette mobilisation électorale et la victoire de Nicolas Sarkozy a de nouveau plonger une partie d’entre nous dans le fatalisme et poser la question de l’utilité des actes collectifs. Beaucoup de jeunes se sont investis et pour la première fois et intéressés à une campagne politique. Nombre d’entre eux n’ont pourtant trouvé aucun candidat qui corresponde à leurs aspirations. Cela s’est traduit au final par un vote essentiellement utile (Royal), et aussi pour une part non négligeable radical (Besancenot). Il nous faut enfin prendre en compte cette proportion importante de jeunes actifs qui ne se reconnaît plus dans le discours de gauche et où la méritocratie Sarkozienne a marqué des points puisqu’ils ont majoritairement voté pour l’actuel président.

La question qui est posée aux communistes est donc d’aider cette génération à être enfin un acteur de son propre avenir. Répondre au besoin d’organiser les jeunes est sans une doute une condition sine qua non du succès. Le rôle des organisations ces dernières années a été décisif pour déclencher et aider les mouvements de jeunes. Quand, au contraire, elles ont peiné à se faire entendre, les impasses se sont multipliées. C’est là un des éléments qui caractérisent la mobilisation actuelle contre la loi Pécresse.

Il ne s’agit pourtant pas de plaquer de modes d’organisation, de pratiques politiques anciennes sur une nouvelle génération mais d’être en position d’inventer des façons de faire de la politique qui s’ancrent dans la réalité de ce que sont les jeunes, de mieux articuler envies et motivations individuelles avec les actions collectives. Les rassemblements, manifs, grèves, blocages, cours alternatifs, projections de films, pièces de théâtre, débats, sit-in, tournois de foot, soirées festives, Internet, etc. sont autant de moyens de faire avancer nos idées et de rassembler les jeunes.

Pour permettre à un maximum de jeunes de faire de la politique, pour être un outil permettant d’impulser des mouvements victorieux, pour permettre de s’organiser, nous devons d’urgence réinvestir les entreprises, tant en milieu rural qu’urbain, et les quartiers populaires. Ce sont deux lieux dans lesquels les jeunes souffrent le plus. C’est au niveau local (quartier, village…) que se ressentent le plus les conséquences de la mondialisation capitaliste. C’est à cette échelle de proximité que nous voulons rassembler pour mener à la prise de conscience des dominations, des possibilités de transformations, et donc à la lutte. C’est aussi le plus court chemin vers de victoires immédiates qui en appellent d’autres plus globales. L’addition et l’articulation de toutes les luttes et réflexions locales fait la force et l’efficacité d’un Mouvement national.

Nous devons également adapter nos pratiques démocratiques à tous les jeunes qui nous rejoignent et faire grandir notre mouvement pour qu’il soit plus représentatif des jeunes. La démocratie, l’efficacité, c’est créer du commun, c’est faire en sorte que chacun ait sa place dans notre Mouvement, que personne ne reste à l’écart. De tels outils et pratiques doivent nous permettre de mener la bataille idéologique dans la jeunesse. Le matraquage médiatique et politique sur les bienfaits du capitalisme, sur le mérite individuel, la concurrence, doit faire l’objet d’une réponse massive, pied à pied. Il faut briser les chaînes qui enferment des jeunes dans les carcans du fatalisme et de l’individualisme grandissants. De ce point de vue, une nouvelle articulation entre émancipation collective et individuelle semble indispensable.

Le communisme est toujours une idée neuve, mais force est de constater que nous avons du mal à incarner l’avenir. Le PCF et le MJCF doivent donc tourner leurs efforts vers une génération qui demande la parole et cherche des perspectives. La place des jeunes dans nos organisations est décisive. La force du MJCF est de regrouper les jeunes qui s’organisent eux mêmes selon leurs propres modes. Et la force du PCF est de pouvoir mêler les générations, de les faire agir ensemble et de faire converger leurs intérêts. C’est donc bien d’un travail complémentaire dont nous avons besoin. Un travail complémentaire qui doit faire vivre un projet s’ancrant dans le quotidien des jeunes tout en donnant à voir un projet alternatif global.

C’est le sens des 4 chantiers lancés par les jeunes communistes pour changer nos vies et la société. Éradiquer les précarités, construire le vivre ensemble, faire du savoir un outil de révolution et changer l’Europe et le monde, sont 4 piliers de ce que peut être une autre société. Ce sont aussi les 4 axes de la résistance à la droite. C’est pourquoi le MJCF lance partout en France des débats et initiatives pour mobiliser, informer, rassembler face aux régressions de la droite. Il s’agit pour nous de tout mettre en œuvre pour que les jeunes se rassemblent et luttent pour un autre avenir. Les contradictions sont nombreuses entre régressions et potentialités, il nous appartient de nous saisir de ces dernières et de créer une nouvelle dynamique de transformation de la société.

Messages

  • J’ai 20ans , je suis étudiant , je me sens bien plus proche de la LCR que du PCF , un PCF qui decide de s’alllier avec le PS (qui ne nous soutient meme pas contre la LRU) .
    Un PS qui me fait penser au parti de Bayrou .
    Un PS qui decide de suivre la vague puissante du capitalisme .
    Donc le PCF veut s’allier a ça !
    Olivier Besancenot nous donne un espoir que le changement est possible mais si le PCF se decide a se joindre au nouveau parti anti capitaliste avec les verts et les alter mondialistes , nous aurions une force significative pour lutter contre sarkozy et le capitalisme .
    Le PS est a jetter .
    Les seules qui nous defendent pour le moment , c’est belle et bien la LCR .
    Le jour ou le PCF se decidera à accepter la main tendu de la LCR pour former un parti anti capitaliste , peut etre je verrais le PCF comme une autre force qui va contre la vague du capitalisme car autant le dire , faire les sectaires ne mènent qu’à la division des forces anti capitalistes .