Accueil > Corbeil-Essonnes, une sacrée leçon !

Corbeil-Essonnes, une sacrée leçon !

Publie le mardi 28 décembre 2010 par Open-Publishing
4 commentaires

Leçon d’une élection partielle

Corbeil-Essonnes, une sacrée leçon !

Comment dans une ville sans doute l’une des plus gangrénées par les systèmes maffieux du clientélisme à la "Dassault", comment dans une période où le capitalisme en crise est rejeté par plus de 70% de nos concitoyens, comment se fait-il que la gauche se ramasse une claque monumentale aux élections municipales partielles à Corbeil-Essonnes qui de surcroît avait lieu pour cause d’annulation suite aux tricheries reconnues de la droite ? Avec 53,71 % des voix le candidat de Serge Dassault bat l’élu PCF, Bruno Piriou, vice président du Conseil Général qui condusait une liste unitaire de toute la gauche rassemblant y compris Europe-Ecologie les verts et le PS.

La mobilisation à gauche n’a pas eu lieu, on peut dire même qu’il y a eu désertion d’une partie importante de l’électorat populaire qui n’est pas allé voter. Si la déception est grande chez de nombreux militants de gauche, je ne suis aucunement surpris par ce résultat. Le PCF avec sa stratégie du Front de gauche n’offre aucune visibilité pour l’avenir puisqu’il s’inscrit encore dans des actions qui privilégient des alliances politiciennes y compris dans ses relations avec le parti socialiste. Il reste totalement enfermé dans une vision du passé en s’inscrivant dans le cadre institutionnel actuel alors que tout appelle à le dépasser. Cette élection montre aussi que beaucoup de citoyens sont las de toutes ces combinaisons et qu’ils n’ont pas l’intention d’aller voter pour des partis ou des équipes qui n’offrent comme perspective que d’attendre une élection présidentielle qui elle-même est présentée par la gauche institutionnelle comme le moment qui permettra de chasser Sarkozy mais sans aucunement définir le but et les moyens de transformer de fond en comble cette société inhumaine.

Ces dirigeants politiques sont totalement sourds à ce qui se meut en profondeur dans la société : il y a une énorme exigence d’humanité, de solidarité, de fraternité, de justice qui à force de n’être pas entendue va bientôt exploser. Il y a une très grande volonté de refuser les destructions capitalistes qui à force de ne pas trouver de riposte politique conséquente va se radicaliser. C’est là le champ immense que cette gauche politique est incapable d’investir, tout simplement parce qu’elle ne le veut pas. Elle vit encore sur l’illusion qu’elle peut encore composer avec le système. La participation déclarée aux élections présidentielles de tous ces partis en apporte encore la preuve puisqu’il s’agit de l’élection la plus anti-démocratique qui soit, donnant un pouvoir quasi-monarchique à une seule personne, qui elle-même pour se porter candidate et mener campagne doit déjà disposer de moyens financiers considérables et du soutien des milieux d’affaires. Bien entendu l’extrême-droite est aux aguets prête à utiliser le désarroi, la misère et à détourner la colère des véritables responsables et il ne faut pas la sous-estimer ; la droite et l’extrême droite pourraient continuer de gagner des points si le peuple ne s’armait pas de l’indispensable théorie et organisation de transformation que la situation exige.

Je reste persuadé que de nombreux militants communistes ont compris dans quelle impasse les dirigeants du PCF se sont engouffrés. Qu’ils s’ y engouffrent seuls ! Il faut que les citoyens qui aspirent à une véritable transformation gagnent en autonomie vis à vis de ces directions et des organisations qui ne les considèrent que comme des masses de manoeuvres.

Nous sommes des centaines de milliers de citoyens qui ont été ou sont communistes, ceux que l’on dénomme le plus grand parti communiste de France : celui des "ex du PCF". Il s’agit de se rassembler, mais pas seulement, il s’agit d’agir avec tous ceux qui ont de plus en plus conscience que le capitalisme est en train de détruire leur vie et la civilisation, d’agir avec toux ceux qui, désillusionnés de la "classe politique", aspirent ,non pas à un changement de gouvernement, mais à un changement de société.

Il s’agit d’organiser la lutte pour renverser le système et pour commencer à s’apprêter à saisir toutes les occasions de l’affaiblir. Ce combat a pour nom la lutte de classes, il nécessite de débarrasser le pays des pratiques tordues et pourries à tous les niveaux d’élus de droite comme d’élus de gauche qui même si ils sont parfois condamnés en viennent à s’auto-amnistier ou à justifier l’injustifiable. Il s’agit d’avoir le courage de s’en prendre aux maffias du capital même si cela peut coûter d’être menacé, d’être licencié, d’être victime de la répression : le prix de la liberté a toujours été à ces conditions.

Alors si ce courage de combattre sans compromission les forces capitalistes, si ce courage se transforme aussi en stratégie consciente de conquête du pouvoir pour briser le système de la dictature de la finance, je suis convaincu que des millions de citoyens des quartiers populaires, des entreprises, des millions de salariés, des centaines de milliers d’artisans, de commerçants et de petits et moyens entrepreneurs se soulèveront pour chasser la clique des politiciens qui quelque soient leurs étiquettes de droite ou de gauche se disputent le pouvoir depuis plusieurs décennies pour préserver le grand capital.

Le combat ne fait que commencer, il sera âpre, nos adversaires utilisent et utiliseront tous les moyens, de l’intimidation à la corruption en passant par la violence, car ils savent que nous ne leur laisserons rien, nous prendrons tout : il s’agit d’une révolution !

Jean-Paul Legrand
militant communiste (Colère et Espoir-Oise)
maire-adjoint de Creil

Article paru sur http://creil-avenir.com

Messages

  • Tout à fait d’accord, mais les gens ne font pas ce raisonnement là.

    Quand il s’en prenne aux banquiers, ils ne font que rarement la corrélation avec le système. Les banquiers sont des salauds...c’est tout, on ne pense pas que se n’est pas principalement le banquier le responsable, mais l’ensemble du système capitaliste, l’idéologie capitaliste.

    En fait, intellectuellement il sont formater à la pensée unique, et le véritable travail à faire c’est de faire sortir les imaginaires de ce formatage.

    D’ailleurs le sondage idiot qui donnait un pourcentage élevé de gens opposés prétenduement au capitalisme n’a pas donné la réponse car il n’a pas été demandé ce qu’ils voyaient à la place et comment sortir du système. Car dire que l’on est contre est facile, par contre faire le cheminement idéologique pour penser une autre forme de société demande une véritable réflexion de fond que peu ont....

    • Quand il s’en prenne aux banquiers, ils ne font que rarement la corrélation avec le système. Les banquiers sont des salauds...c’est tout, on ne pense pas que se n’est pas principalement le banquier le responsable, mais l’ensemble du système capitaliste, l’idéologie capitaliste.

      C’est effectivement un des points clé.

      Mais si les gens ne globalisent pas, ne s’en prennent pas au système en son ensemble, ce n’est pas leur faute (le peuple a tort, il faut le dissoudre), ce n’est pas faute de volonté ou de compréhension. J’allais dire que c’est presque du pragmatisme.

      L’obstacle me semble être le fait qu’il n’y a pas aujourd’hui de système alternatif bien précis. Il y en eut un durant des années, même si a posteriori on voit que ce fut un leurre. Son écroulement, remplacé à ce jour par rien de bien précis, tant du côté du NPA que des Altermondialistes, laisse le champ libre à ce système pourri qui a l’avantage d’exister.

      La faute n’est pas seulement aux organisations politiques qui n’ont pas de projet alternatif fonctionnel (ils ont des pistes, des directions générales), mais à la période de l’histoire. Une charnière dans l’évolution, un entre-deux entre deux civilisations, deux périodes historiques dont les caractéristiques seront forcément incroyablement différentes (ne serait-ce qu’à cause de l’aspect environnemental et énergétique, mais aussi par l’aspect mondial, par l’évolution de la communication...). Une période de transition où les projets sont à repenser, à reconstruire. Ce sera long (mais il est parfois des accélérations de l’histoire, suscitées par l’irruption de l’évènement...).

      Chico

  • Le champ immense que cette gauche politique est incapable d’investir, tout simplement parce qu’elle ne le veut pas et qu’ELLE NE LE PEUT PAS....

    Elle vit encore sur l’illusion qu’elle peut encore composer avec le système,ou plutot elle VIT DU SYSTEME.

    La gauche politique est morte ,la nouvelle gauche ne peut naitre que
    par les luttes contre tous les complices du capital

    Les milliers qui se sont soulevés ,dans les quartiers ,ont été stigmatisés par tous les politiques, abandonnés a leur sort..

    Demain ? des millions de citoyens des quartiers populaires, des entreprises, des millions de salariés, des centaines de milliers d’artisans, de commerçants et de petits et moyens entrepreneurs se soulèveront pour chasser la clique des politiciens qui quelque soient leurs étiquettes de droite ou de gauche,dans tous les pays simultanemment ? .

    Ils leur faudra d’abord neutraliser et detruire toutes les institutions de “gauche” qui chercheront par tous les moyens,d’entraver leur soulevement...au nom des echeances electorales presentes et futures.

    Ca fait au moins 42 ans que ça dure...

    Pendant la tempete de neige,aucun parti ,aucun politique n’a stigmatisé la destruction de la DDE,de Meteo France ,de la SNCF,etc,et n’a pas remis en cause la fable du rechauffement climatique, resultat des foules passives et resignées...

    Alors que le rechauffement a été le pretexte de tous les gouvernements pour detruire les services publics plus indispensables,puisque plus d’hivers ...

    http://supahumandignity.blogspot.com/

    Aucun politique n’a relié le changement climatique a la guerre mondiale permanente menée sans scrupule par les militaires.

    Et ils se gardent bien de montrer les alternatives possibles,les programmes anticapitalistes qui derangent les alliances electorales.

    Seul ? l’aeroport de Moscou a connu une bronca monstre devant l’incurie...