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Corruption, trafic de drogue : Karzaï prête de nombreux serments

Publie le jeudi 19 novembre 2009 par Open-Publishing

Le président afghan, réélu dans des conditions calamiteuses, prononçait son discours d’investiture ce jeudi. Mais dans de nombreux domaines, tout reste à faire.

Trois semaines après l’annulation du second tour de l’élection présidentielle afghane, qui mettait un terme à une mascarade électorale au long cours, Hamid Karzaï prêtait serment ce jeudi. L’objectif, pour le président afghan, qui entame son second mandat à la tête du pays, était de donner des gages à la communauté internationale, très critique sur la corruption endémique qui frappe le pays.

Le classement 2009 de l’ONG Transparency international épingle encore une fois l’Afghanistan, le plaçant au second rang des pays les plus corrompus au monde.

Karzaï, réélu pour cinq ans, a prononcé son discours d’investiture devant 800 invités triés sur le volet, parmi lesquels 300 responsables étrangers, dont la secrétaire d’État américaine Hillary Clinton. Un message sur mesure leur a été délivré : « l’Afghanistan est déterminé à éliminer la culture de l’impunité et de la violation des lois. Les corrompus seront traduits en justice », a assuré Karzaï, qui jure de nommer des ministres « honnêtes et au service du peuple ».

Autre promesse du chef de l’Etat pachtoune, celle de combattre le trafic de drogue, « une grave menace, directement liée au terrorisme et à la corruption ». Au moment où deux attentats dans le sud du pays, bastion des talibans, faisaient 12 morts, il a aussi lancé un nouvel appel aux insurgés « qui ne sont pas directement impliqués dans le terrorisme international », pour « mettre fin à ce conflit fratricide », promettant d’organiser une loya jirga (assemblée tribale traditionnelle), pour apporter « paix et sécurité ».
Main tendue refusée par Abdullah

Enfin, Hamid Karzaï a aussi espéré que « les forces afghanes pourront prendre en charge la responsabilité de la sécurité dans cinq ans », alors même que le président américain Barack Obama étudie toujours l’envoi de dizaines de milliers de soldats en renfort dans le pays.

Au-delà de ces belles annonces, Hamid Karzaï va devoir s’attaquer dans les prochaines semaines à un défi de taille : la nomination d’un nouveau gouvernement, fruit depuis 2002 d’un subtil équilibre entre seigneurs de guerre, chefs tribaux et technocrates formés à l’étranger.

Une tâche d’autant plus compliquée que Karzaï a vu sa « main tendue » repoussée par son « frère » Abdullah Abdullah, qui a refusé de participer à un gouvernement d’union nationale. « Je ne pense pas que le prochain gouvernement, fondé sur une élection dominée par les fraudes, puisse répondre aux demandes du peuple afghan », a ainsi rétorqué Abdullah concluant : « M. Karzaï n’a fait que répéter les mêmes promesses qu’au cours des huit dernières années ».

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