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Côte d’Ivoire : au moins deux Français enlevés à Abidjan
Publie le lundi 4 avril 2011 par Open-PublishingAlors que les forces armées d’Alassane Ouattara se livrent, depuis la mi-journée du lundi 4 avril, à un nouvel assaut à Abidjan contre les troupes fidèles au président sortant, Laurent Gbagbo, le ministère des affaires étrangères français a confirmé, dans la soirée l’enlèvement de plusieurs personnes à Abidjan, dont deux ressortissants français.
L’annonce avait été faite par la station Europe 1, qui indiquait que cinq personnes avaient été kidnappées dans l’après-midi dans le quartier d’affaires du centre d’économique de la Côte d’Ivoire, le Plateau, "lors d’une attaque des forces de défense fidèles" à Laurent Gbagbo (les Forces de défense et de sécurité, FDS).
"Nous confirmons l’enlèvement par des hommes en armes de plusieurs personnes, dont deux ressortissants français, à l’hôtel Novotel d’Abidjan cet après-midi", a déclaré Bernard Valero, le porte-parole du ministère du Quai d’Orsay. "Nous sommes mobilisés et notre ambassade met tout en oeuvre sur place pour retrouver ces personnes kidnappées", a-t-il précisé.
LES FORCES DE LA LICORNE DE PLUS EN PLUS IMPLIQUÉES
Ces enlèvements, qui ont eu lieu dans un bâtiment où sont rassemblés de nombreux ressortissants, interviennent alors que l’armée française a envoyé dans la journée 150 soldats supplémentaires pour protéger les expatriés dans la capitale économique. La compagnie supplémentaire a été dépêchée du Gabon, où Paris dispose d’une base permanente.
Elle porte l’effectif de la force Licorne à environ 1 650 hommes, selon les informations communiquées par l’état-major des armées à Paris, qui ont quadrillé la ville pour rassembler les ressortissants français et d’autres pays étrangers. Depuis lundi soir, les forces de la Licorne sont également impliquées dans les attaques de l’Onuci contre les bastions des forces pro-Gbagbo.
Le porte-parole de la force française a indiqué lundi qu’environ 250 ressortissants étrangers, dont des Français, avaient quitté Abidjan. La veille, Nicolas Sarkozy avait décidé "le regroupement sans délai" de tous les Français de la ville, sans pour autant donner de consignes d’évacuation. Près de 1 800 personnes étaient rassemblées lundi matin au camp militaire français de Port-Bouët, à Abidjan, a indiqué le porte-parole de l’état-major.
Selon le Quai d’Orsay, deux nouveaux points de regroupement des Français d’Abidjan ont été ouverts, l’hôtel Le Wafou, au sud des ponts (partie sud de la ville), et l’ambassade de France, au nord. Le Quai d’Orsay évalue à 12 200 le nombre de Français actuellement en Côte d’Ivoire, dont 11 800 à Abidjan. Quelque 7 300 ont la double nationalité.
LES DEUX CAMPS ASSURENT NE PAS S’EN PRENDRE AUX FRANÇAIS
Dans la journée de lundi, un message des forces armées fidèles au président sortant, diffusé par la RTI, affirmait que "la sécurité des Français vivant en Côte d’Ivoire" était assurée malgré les combats et le soutien de la France à Alassane Ouattara, reconnu vainqueur de l’élection présidentielle de novembre 2010 par la communauté internationale.
"En dépit de manœuvres de la France tendant à semer la mort en Côte d’Ivoire, les Forces de défense et de sécurité (FDS) assurent la sécurité des ressortissants français en Côte d’Ivoire", indiquait un bandeau déroulant. "Aucun message de patriotes [fervents partisans de M. Gbagbo] n’invite les Ivoiriens à s’attaquer aux ressortissants français", conclut le texte.
Le porte-parole de Guillaume Soro, interrogé lundi sur les regroupements en cours de Français lors du début de la nouvelle offensive sur Abidjan des FRCI, a pour sa part indiqué : "On ne veut gêner personne. On peut faire l’offensive tout en permettant à la France d’aller prendre ses populations".