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Courtes considérations sur le mouvement présent et son avenir
Publie le lundi 20 mars 2006 par Open-Publishing10 commentaires
Voilà une semaine que des affrontements opposent des gentes déterminé-e-s aux forces casquées du gouvernement.
Depuis la prise de la Sorbonne et son évacuation, les unes des journaux figent le mouvement « anti-cpe » dans une phase « violente », oeuvre de « casseurs » (uniquement des hommes bien entendu...).
Depuis une semaine, je discute avec mes voisin-e-s du métro ou du RER, avec la plupart des employé-e-s assis-es derrière les caisses de supermarché, des conducteurs de transports en commun que j’utilise. J’ai toujours reçu du soutien envers la lutte que nous menons. Certes j’ai dû souvent expliquer l’usage spectaculaire du mot « casseurs » par les médias, expliquer qu’il s’agit bien de manifestant-e-s, qu’il n’y a rien de gratuit dans ces actes, qu’ils montrent juste la détermination d’un mouvement qui ne souhaite pas connaître les mêmes échecs que les précédents, qui visent à tout prix à éviter les mêmes erreurs.
Que Villepin ne retire pas son texte, ni aujourd’hui, ni demain, ni dans une semaine, qu’il s’obstine, c’est ce que nous voulons tou-te-s : que la lutte perdure, que les discussions déjà amorcées se développent, s’amplifient... et que chacun prenne enfin position : pour ou contre le monde que l’on propose et que subissent les plus précaires, celleux qui n’en peuvent plus de leur boulot, de leur patron, de leur vie.
Car nous sentons partout, dans l’air et dans les mots, un soutien, des questionnements, une envie que ça explose.
Nous cherchons un lieu ( ou plusieurs) qui puisse devenir un point de ralliement, un lieu de convergence où tou-te-s les grévistes, du public comme du privé, les précaires, les activistes et les autres pourraient se rencontrer, partager leurs expériences, leurs souffrances, leurs espoirs et repartir avec l’envie de continuer, de pousser plus loin le combat que nous avons commencé.
Nous voulons la grève générale, que la machine s’arrête, que la routine soit cassée. Nous voyons déjà les sourires, la joie qui animent celleux qui en veulent à ce monde, celles qui sont déjà en lutte.
Nous nous reconnaissons dans la rue sans nous connaître. Nous ne sommes plus des anonymes.
Nous ne voulons pas de chefs, ni de porte-parole. Celleux qui existent, nous ne les reconnaissons pas. Que certain-e-s s’assoient à la table du gouvernement et illes seront désavoué-e-s. Nous n’avons rien à négocier et tout à prendre. Nous le savons maintenant plus que jamais.
Chirac a été élu contre Le Pen, sa majorité s’est installée grâce à l’abstention de l’électorat de gauche.
Les lois, les décrets, les ordonnances appliquées depuis sont illégitimes, comme les gouvernements qui se sont succédés.
Tout est passé : des politiques qui s’attaquaient aux plus faibles, aux plus dominé-e-s (sans-papiers, chômeur-se-s, rmistes...), des lois qui, pourtant, avaient réussi à former contre elles de véritables mouvements (retraites, réforme Fillon...), des mesures policières « d’exception » qui sont devenues la règle.
Nous avons vécu l’Etat d’urgence et la répression des émeutes d’Octobre-Novembre 2005. Passif-ve-s.
Nous voulons faire plus qu’un « coup d’arrêt ». Nous critiquons ce monde et les valeurs, les évidences qu’il porte en lui. Nous critiquons l’Ecole et la formation, le salariat, la croissance et le « plein emploi », le progrès et son cortège de destruction.
Nous critiquons les rôles que la société voudraient nous faire jouer : nous ne serons pas des cyniques sans pitié, des « gagnants » prêts à écraser les autres, des consommateurs passifs ou des esclaves.
Nous ne combattons pas que la précarité, nous combattons l’exploitation et la soumission obligatoire. Nous savons qu’illes sont nombreu-ses-x celleux qui n’osent plus s’opposer.
Et illes n’ont ni un CPE, ni un CNE, mais un CDI ou un contrat précaire.
Nous combattons pour une dignité bafouée, piétinée sur l’autel de la compétition capitaliste.
Voilà pourquoi les soutiens affluent, la colère mûrit et une grêve générale s’annonce (peut-être).
Nous savons qu’il n’y a pas d’alternative à gauche pour 2007, que les urnes ne nous amèneront que de nouvelles déceptions, que tout est à faire ici et maintenant de manière autonome, sans compter ni sur les syndicats, ni sur les partis.
Nous n’avons aucune confiance dans les médias et nous ferons tout pour mettre à nu les mensonges qu’ils répandent.
C’est par les prises de parole, les inscriptions sur les murs et dans le métro, le bouche-à-oreille et les médias alternatifs que nous rétablierons la vérité, que nous créerons des liens, des connivences.
Enfin, la lutte ne doit pas s’arrêter aujourd’hui pour une autre raison : les interpelé-e-s, les inculpé-e-s de ces derniers jours, de Novembre, de tous les mouvements sociaux de ces dernières années ont besoin de notre soutien total pour qu’une amnistie soit possible.
Nous ne lâcherons rien (ni personne) !
Solidarité entre tou-te-s les insurgé-e-s quelque soit leurs modes d’action ou d’intervention !
PS : ce "nous" est celui de tou-te-s celleux qui se reconnaîtront dans ce texte et de celleux qui me l’ont inpiré...
Vous pouvez en faire ce que vous voulez : tract, appel ou autres...Je n’en suis pas le maître.





Messages
1. > Courtes considérations sur le mouvement présent et son avenir, 20 mars 2006, 09:30
SAUF...
Sauf dans la nécessité de la lutte pour résister et construire une autre société, une société fraternelle, moi je ne me reconnais dans rien de ce que Placo écrit.
Je n’ai jamais aimé ceux qui sont généreux avec la misère des autres et qui pratiquent la politique du pire pour soit-disant radicaliser les luttes.
L’histoire montre que les gens, les peuples ne suivent pas ces raisonnements formatés...
Alors, OK pour faire un bout de chemin ensemble dans les luttes, mais en gardant notre libre arbitre par rapport à des proclamations aventuristes comme celle là !
NOSE
2. > Courtes considérations sur le mouvement présent et son avenir, 20 mars 2006, 12:10
"Voilà pourquoi les soutiens affluent, la colère mûrit et une grêve générale s’annonce (peut-être).
Nous savons qu’il n’y a pas d’alternative à gauche pour 2007, que les urnes ne nous amèneront que de nouvelles déceptions, que tout est à faire ici et maintenant de manière autonome, sans compter ni sur les syndicats, ni sur les partis."
Si j’ai bien compris, Placo rêve d’une grêve générale, mais sans appui des syndicats ni des partis (???) .... vaste programme !!!
bref, il faut atterrir cher Placo, ça tient pas la route ton truc.
Quant à la politique du "on pète tout par principe", franchement on voit pas bien ce que ça apporte au débat
1. > Courtes considérations sur le mouvement présent et son avenir, 20 mars 2006, 13:07
où t’as vu un "on pète tout par principe"...arrête de penser TF1 steup...
Les syndicats sont en train de freiner leur bases, non ?
Qu’attendent-ils ?
Ce texte n’est pas là pour apporter un débat, il est destiné à celleux qui pourront s’y retrouver... tu n’en fais pas parti, ça c’est sût mais ça m’emmerde pas...
Le "CDI pour tous", c’est une revendication de bobos : va dans les petites boîtes où l’on exploite avec un CDI et parle ensuite...
Marre des donneurs de leçons à la petite semaine
placo
2. > Courtes considérations sur le mouvement présent et son avenir, 20 mars 2006, 13:26
non
... dans ma boite de 11 salariés, il y a la CGT, qui mobilise pour les actions, a fait grêve mardi 7 et le fera encore : grêve le 22 contre la loi de prévention de la délinquance...
TM
3. texte prétenduement radical, 20 mars 2006, 12:57
qui vise essentiellement à abattre les organisations ouvrières, au prétexte "d’auto-organisation des luttes"
Propos démobilisateurs, diviseurs, une fois de plus, de ce "contributeur", sous le faux-nez d’une prétendue "radicalité" :
cela me semble bien plus proche du LUMPENPROLETARIAT, du langage tous pourris sauf moi !
Ce genre d’article fleurit sur tous les sites "alternatifs".
Si l’on n’y prend garde, le mouvement en crèvera.
Patrice Bardet
1. > texte prétenduement radical, 20 mars 2006, 16:15
les syndicats bougent partout !!!! la solidarité se met en marche !!!!
continuons !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
les "alternatifs" je les ai vu dans ma dernière manif, ils étaient 6 venus casser de la CGT à part ça rien des bouffons qui font que du bruit !!!!!
4. > Courtes considérations sur le mouvement présent et son avenir, 20 mars 2006, 17:00
Pourquoi tant de haine ?
Placo, je le trouve bien, ton texte, ça me rappelle "soyons réalistes, demandons l’impossible".
C’est dommage que des vieux copains militants, des syndicalistes sincères s’y sentent si personnellement attaqués.
Et pourtant, il y a du pain sur la planche et du travail pour tous !
Solidaires, nom de dieux.
Rose
1. > Courtes considérations sur le mouvement présent et son avenir, 20 mars 2006, 18:42
Chére Rose,tout "casser"sans avoir aucune perspective politique ne conduira qu’a l’échec et au vide,laissant la place au mieux à un régime autoritaire,au pire au faschisme.
Alors oui,soyons solidaires et construisons notre avenir politique,luttons,proposons une alternative ensemble avec chaque citoyen.Tout raccourci avec l’histoire ne peut mener qu’a l’impasse.
Jean Claude des Landes
2. > Courtes considérations sur le mouvement présent et son avenir, 20 mars 2006, 20:06
Cher Jean-Claude des Landes, je n’ai pas lu que Placo voulait "tout casser"... hormis notre routine ringarde, de flambées véhémentes et éphémères en basses compromissions (certains syndicats "officiels" ne sont pas des références).
Honnêtement, il n’y a guère aujourd’hui de "perspectives politiques" que l’on puisse sans rougir proposer à la jeunesse de notre pays, qu’elle soit étudiante ou précaire.
Ce serait bien qu’on écoute, qu’on entende, qu’on rajoute notre grain de sel si besoin, mais qu’on laisse cette jeunesse prendre en main son avenir (l’avenir du monde).
Ce serait bien, Placo, si tu mettais ce qu’il faut d’huile dans tes rouages pour que les belles formules ("ni syndicats ni partis") cèdent le pas devant les vraies valeurs communes, les vraies convictions, les vraies prémices de vrais projets... Ne confond pas, je t’en prie, les étiquettes falsifiées avec les militants sincères qui en ont encore sous la pédale.
Ce serait bien, Jean Claude des Landes, vieux camarade, si tu relisais ce texte en te disant : voilà nos héritiers, et que nos engagements, nos expériences, notre foi puissent aider la génération qui vient à réussir ce que nous n’avons eu ni le temps ni la force ni le talent de réussir.
Fraternellement à tous, Placo compris.
Rose
3. > Courtes considérations sur le mouvement présent et son avenir, 20 mars 2006, 21:57
Chère Rose,a-tu remarquée que j’avais mis "casser" entre guillemets(avant de mettre l’ére Villepin entre parenthéses).Bien sur les jeunes ont à dire,mais les vieux aussi !je ne me tiendrais pas à l’écart de la construction d’une alternative sous prétexte que je ne suis plus "jeune".
C’est un échange de points de vue,chacun a quelque chose à apporter pour changer ce monde.Evitons de tomber dans le "jeunisme" et avançons ensemble et cette alternative contruisons la ensemble.
Jean Claude des Landes