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Croatie : comme un air de révolution

Publie le lundi 25 avril 2011 par Open-Publishing
3 commentaires

La Croatie, petit pays de moins de 5 millions d’habitants, est en train de se soulever contre son gouvernement actuel. Grâce aux contacts réguliers avec nos camarades de l’organisation anticapitaliste et révolutionnaire Radnicka Borba, nous nous tenons informés du déroulement des événements de ces derniers mois.

Le mécontentement des Croates s’accroît de jour en jour, car la situation économique et sociale est particulièrement difficile. Le taux de chômage atteint 20 %, la pauvreté touche un tiers de la population, les dettes de l’État atteignent les 40 milliards de dollars, le PIB connaît une baisse régulière. Face à cette crise, les salariés moyens ne peuvent vivre chaque mois avec leurs seuls revenus  : les prix augmentent chaque jour, leur peur pour l’emploi et pour l’avenir s’installe. C’est la révolte.

La première manifestation voit le jour en février, lorsqu’un millier de personnes se sont rassemblées en face du gouvernement, place Sveti Marko. Interdite en Croatie, la manifestation est bloquée par la police qui érige des barricades et procède à des arrestations violentes et musclées.

Depuis, les rassemblements fleurissent à travers les grandes villes croates comme Zagreb, Karlovac, Split, Rijeka ou Osijek. Le nombre de participants augmente de milliers en milliers, atteignant le chiffre de 15 000 manifestants. Les révolutions d’Afrique du Nord ont très probablement encouragé le début des protestations dans le pays.

L’Union démocratique croate (HDZ) est le parti politique le plus important et le plus puissant du pays. Historiquement, il a vu le jour après la division de la Yougoslavie au début des années 1990, lors de la création de l’État indépendant de Croatie. Aujourd’hui, ce parti est devenu l’ennemi symbolique de la population et vu comme à l’origine des problèmes que rencontre le pays. Depuis la guerre civile, le HDZ a entamé une vague de privatisations massive entraînant licenciements de masse et pauvreté. Voici un exemple flagrant de privatisation  : deux dignitaires du HDZ ont racheté pour 1 kuna symbolique (monnaie croate équivalent à 0, 13 euro) une usine employant des milliers de travailleurs. Après l’avoir utilisée jusqu’à la ruine, ils ont licencié tous les salariés et ont revendu l’usine. Aujourd’hui, l’économie croate est paralysée, au bénéfice de personnes corrompues, responsables du vol de la classe ouvrière. L’État s’enfonce dans la dépendance vis-à-vis des banques afin d’assurer le paiement de la dette nationale qui se creuse d’année en année.

Des manifestations dans une quinzaine de villes en Croatie sont régulièrement organisées et profitent d’un soutien de l’opinion publique. Les protestations sont pacifiques, elles se traduisent par des promenades à travers la ville avec des banderoles et des slogans «  HDZ voleurs, vous avez dépouillé la Croatie  », «  Jadranka, va-t-en  », «  Tous dans la rue  !  », «  Les usines aux ouvriers  !  » Tous réclament la démission du gouvernement et notamment celle de la Première ministre Jadranka Kosor, qui s’est permise avec arrogance et le sourire aux lèvres de parler des statistiques du chômage, en soulignant qu’il y avait un fort potentiel dans le secteur des bergers, pour garder les moutons et les bovins, mais que les chômeurs refusaient de travailler.

Il semble qu’elle entend faire du peuple des bergers bien obéissants alors qu’elle et son gouvernement corrompu continuent le pillage du pays jusqu’au dernier centime.

Comme l’écrivent si bien nos camarades de Radnicka Borba à la fin de leurs tracts  : «  Le pouvoir au peuple et vive la révolution  !  ».

Mirjana Figueira

https://www.npa2009.org/content/croatie-comme-un-air-de-r%C3%A9volution

Messages

  • Au début et pendant la guerre, tous ces fachos de croates léchaient le cul du HDZ.....c’était pourtant évident qu’ils allaient se faire enculer.....maintenant que c’est fait, ils se mettent à chialer.....fallait y penser avant. C’était bien mieux la Yougoslavie non ???

    • Les fachos nationalistes étaient des 2 côtés.

      Ce qui est distinct des intérêts des peuples.

      Les problèmes existent tout autant dans toutes les républiques de l’ex-Yougoslavie.

      Mais je ne vois pas là une responsabilité + d’un peuple qu’un autre peuple

      Milosevic était autant un facho que le HDZ.

      Et les deux courants nationalistes n’étaient pas plus dorés sur tranche l’un que l’autre.

      Je ne vois donc pas pourquoi le torrent de haine néo-facho se déverse contre un peuple qui essaye de bouger et se soulever.

      Plutôt que de déverser ton torrent de haine tu ferais mieux de soutenir ceux qui se bougent le cul.

    • Certes, mon commentaire est un raccourci archi cynique.....pb de temps, car c’est un sujet sur lequel on pourrait écrire des pages et des pages.....
      Il est clair que ds cette affaire, les peuples comme toujours ont été bernés, utilisés, montés les uns contre les autres etc......
      N’empêche, quand je parle de fachos croates, je fait référence à leur passé oustachi, leur soutien aux nazis ainsi qu’aux massacres des populations serbes. Les nationalistes croates étaient avant tout de grands nostalgiques de cette époque....et ça les différencient un poil de leurs homologues serbes. Par ailleurs, une bonne partie de la population croate, encore aujourd’hui ne renient rien de la période oustachie.....c’est pour ça que je parle des fachos croates. Donc pas question de renvoyer dos à dos nationalisme serbes et croates, c’est pas la même chose. La Yougoslavie était un pays extraordinaire, et contrairement aux apparences, ce ne sont pas les nationalismes qui l’ont détruite. Certes, on s’est servis de ces nationalismes, on les a exacerbés pour monter les gens les uns contre les autres. Et pour finir, je précise que je n’ai aucun torrent de haine à déverser sur qui que ce soit. C’est clair que je les soutient ceux qui sont aujourd’hui ds la rue. Mais franchement, ils ont une chance de réussir ??? Au max, ils auront qq miettes de plus. Alors, pour éviter la dépression, j’ai choisi de prendre du recul, et d’aborder le prob au travers d’un regard un poil décalé, cynique, un peu à la Coluche qui leur dirait : quand c’est rapé, c’est rapé, fallait y penser avant tas de cons.....