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D’où viennent les FARCs

Publie le samedi 5 janvier 2008 par Open-Publishing
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Jorge Eliecer Gaitan est né en 1898 au sein d’une famille modeste de partisans libéraux. Ilentreprit des études de droit et compléta sa formation en Italie (1926 – 1928). Sa carrière politique commença à l’âge de 25 ans lorsqu’il fut élu député. Il dénonçait de manière très vive le monde politique de l’époque, alors dominé pas les conservateurs. On pouvait retrouver ses critiques dans de nombreux écrits, dont le plus célèbre relatait Le massacre des bananerais (1929).

Il fonda en 1933 son propre parti, l’UNIR (Union Nationale Révolutionnaire de Gauche), inspiré du PRI mexicain et de l’APRA péruvienne. Ce parti constitue une tentative importante pour unir les secteurs ouvriers et paysans. L’UNIR acquit très vite une très grande force dans les zones de Cundinamarca (province où se situe Bogotá), Tolima ainsi que d’autres zones du pays en proie à des conflits sociaux et agraires.

Sous le drapeau de l’UNIR, de nombreuses actions revendicatives paysannes (occupations de terres, partage de propriétés foncières), furent accomplies sous le mot d’ordre : " La terre à ceux qui la travaillent ". De vives réactions en suivirent, principalement de la part des propriétaires terriens, au travers des " gardes départementales ", organismes armés (assassinats et agressions de nombreux paysans).

Après un échec lors des élections de 1934, il regagna le parti libéral. Nommé maire de Bogotá en 1936, il mit en place des programmes basés sur l’éducation du peuple et sur l’action sanitaire et social, entre autres choses. Ce fut un homme proche du peuple qui allait régulièrement à sa rencontre. Cependant il dut démissionner au bout de quelques mois, après avoir voulu imposer le port de l’uniforme aux chauffeurs de taxi et d’autobus, qui se mirent en grève.

Il décida de se lancer dans la course aux présidentielles en 1944, et ce, sans l’appui de son parti. Il réussit à obtenir 44% des votes libéraux. Mais la division du parti amena la victoire de Mariano Ospina Pérez, le candidat conservateur.

Comprenant que le seul leader libéral capable de rassembler les foules, n’était autre que Gaitan, le parti libéral le nomma chef unique en 1947. Ils remportèrent les législatives et municipales cette année là. Dès lors les conservateurs, minoritaires, ne pouvaient envisager de se maintenir au pouvoir que par la violence.

Le 9 avril 1948, Jorge Eliecer Gaitan fut assassiné, en plein centre de la capitale. Les événements qui suivirent furent considérés par les Colombiens, comme les événements les plus épouvantables de leur histoire.

La Violencia (1948 – 1957)

La mort de Gaitan marque le début d’une guerre civile sans précédent (300 000 morts). Le jour même, la foule se lança à piller les églises et les édifices qui symbolisaient le pouvoir des conservateurs, accusés d’avoir planifié le crime. Ce fut le célèbre épisode du Bogotazo. C’est durant ces années que surgirent les premiers groupes de guérilla, les prédécesseurs de ceux qui sont encore actifs aujourd’hui.

Pourquoi le choix de cet homme en tant que leader colombien ?

Le conflit qui nourrit depuis cinquante ans le quotidien des Colombiens trouve racine dans l’époque connue sous le nom de La Violencia.

Jorge Eliecer Gaitan, leader politique « volontiers paternaliste envers le peuple », conscient de la nécessité d’un État fort, prônait l’égalité sociale. Ce n’était pas un révolutionnaire mais il défendait des valeurs telles que la justice et l’égalité. Il rejetait le système fondait sur les privilèges et la richesse, et voulait un gouvernement proche des gens et sans hiérarchies de pouvoir.

Encore aujourd’hui, les Colombiens se souviennent du Bogotazo (« Coup de Bogotá »), avec le plus souvent un sentiment de honte et de crainte. Le terme de nueveabrileňo (« qui a participé aux événements du 9 avril »), est longtemps resté une injure.

Portrait réalisé par Nadia Chahsourer (mailto: Nadia Chahsourer) dans le cadre du cours GIE 64375 "Relations humaines dans les affaires internationales", Programme de MBA en gestion internationale de l’Université Laval, Professeur Gérard Verna,

PS : Fidel Castro (22ans à l’époque) était à Bogota lors du "bogotazo" du 9 avril 1948.(CN46400)

Bibliographie

J.P. Minaudier, Histoire de la Colombie, L’Harmattan, Paris, 1997

Gonzalo Sanchez, Guerre et politique en Colombie, L’Harmattan, Paris, 1998

Catherine Fougère, La Colombie, Karthala, 1992

http://parallelpage.free.fr/pages/chroniques.htm

www.monde-diplomatique.fr/

 http://www.glg.ed.ac.uk/home/Fernan...

http://www.fas.umontreal.ca/HST/hst1044/at4Colombie.htm

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