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DCNS : du nucléaire militaire au nucléaire civil, la boucle est bouclée !
Publie le samedi 1er novembre 2008 par Open-PublishingL’entreprise vise 5 milliards de contrats dans les prochaines années
vendredi 31 octobre 2008

Légende : SIEMENS, BOUYGUES, ALSTHOM, AREVA, DCNS plus de doute des euros pour le complexe militaro-civil nucléaire. Comme disait Stalone :
Depuis le début de l’aventure nucléaire dans nos sociétés industrielles dominantes, les liens entre le nucléaire civil et militaire sont étroits, aussi bien sur le plan technologique que sur celui des acteurs, ce sont en effet, bien souvent, les mêmes. Exemple récent : DCNS, héritière de la Direction des constructions navales de la Direction générale de l’Armement, depuis 2003, entreprise privée, annonce vouloir apporter tout son concours et ses compétences à l’accompagnement du rebond du nucléaire dans la production civile d’électricité. La perspective offerte par ce juteux marché, ou les milliards d’euros coulent à flot, génère, du côté de la DCNS, des envies incompressibles.
DCNS s’intéresse de plus en plus au marché du nucléaire civil. L’entreprise a obtenu cette année ses premiers contrats avec Areva et EDF :
réalisation des sas d’accès du bâtiment réacteur pour la centrale EDF de Flamanville,
construction des internes de cuves toujours pour la même centrale mais pour le compte d’Areva,
fabrication des automates pour la station électrique du centre de Valduc de Commissariat à l’énergie atomique (CEA)
réalisation d’une maquette de chambre à vide pour le site expérimental ITER à Cadarache.
Un long article du journal Lemarin d’octobre 2008 nous apprend que DCNS espère beaucoup de cette "diversification".
Si l’objectif 2008 est seulement de 10 millions d’euros de commandes nouvelles. DCNS prévoit au total et prévoit de prendre 5 milliards de contrats dans les 10 ans qui viennent.

La DCNS s’appuie sur le développement du nucléaire civil est convaincue que 150 réacteurs seront commandés dans le monde d’ici à 2020 et pronostique qu’Areva, le leader français, est capable d’avoir une commande pour 35 à 50 d’entre eux.
DCNS entend se placer comme partenaire privilégié du géant AREVA auprès duquel elle fait valoir sa collaboration dans la construction des sous-marins cléaires lanceurs d’engins et des sous-marins nucléaires d’attaque, sans oublier le porte-avions Charles de Gaulle et sa propulsion nucléaire.
Elle se déclare en capacité d’employer sur des projets de nucléaire civil les 650 ingénieurs techniciens de DCNS qui travaillent permanence pour le nucléaire militaire à Cherbourg, Brest, Indre et Toulon. L’entreprise annonce aussi, avec emphase, qu’elle peut aussi mobiliser, si nécessaire toutes ses « forces d’ingénierie, de fabrication, de chantiers et d’entretien ».
AREVA, CEA, Technicatome, DCNS,..., nucléaire civil et militaire, tout s’emmêle et s’imbrique, les frontières sont de plus en plus floues,...
Le lobby nucléocrate français est protéiforme : centrales nucléaires, armes atomiques, ... Depuis 60 ans, il a construit de puissants réseaux d’influence jusqu’au coeur de l’appareil d’Etat. Sa puissance lui a permis d’imposer sa loi auprès de tous les gouvernements successifs et du parlement.
Christian Bucher