Accueil > DÉCLARATION DE SUD ÉDUCATION PARIS DU 24 NOVEMBRE 2005

DÉCLARATION DE SUD ÉDUCATION PARIS DU 24 NOVEMBRE 2005

Publie le samedi 26 novembre 2005 par Open-Publishing

Le vote pour trois mois (et peut-être plus) de l’état d’urgence (loi du 7 avril 1955) donne à ce gouvernement les pleins pouvoirs policiers : instauration du couvre-feu, assignation à résidence et interdictions de séjour, interdiction de réunions, fermeture des salles de spectacles, des bars et des lieux de réunion, organisation de perquisitions à domicile de jour et de nuit, contrôle de la presse, des publications de toute nature, des médias en général, des films et pièces de théâtre, possibilité d’instaurer par décret une juridiction militaire interdisant tout recours pour les personnes poursuivies.

Qui sème la misère récolte la colère ! Le gouvernement s’exonère de sa responsabilité dans l’explosion des banlieues, née de la pauvreté et de l’humiliation. Il renforce son pouvoir en l’appuyant sur la peur des violences et choisit la répression comme seule réponse.

Déjà 3000 arrestations, 729 comparutions immédiates, 277 personnes en attente de jugement, 577 mineurs présentés à un juge des enfants, déjà 422 peines de prison ferme allant jusqu’à 4 ans... La police et les tribunaux ne chôment pas ! Contrôles et perquisitions se multiplient. Pour ce gouvernement, ce n’est pas suffisant. Les nouvelles mesures votées contre le « terrorisme » permettent de renforcer encore le contrôle de la population.

C’est un pas de plus dans la guerre contre les pauvres et tous ceux qui veulent résister au rouleau compresseur du totalitarisme libéral : expulsions, harcèlement policier, racisme officiel anti-immigrés, censure de l’information, atteintes au droit de grève, pénalisation de l’action syndicale se conjuguent avec privatisation des services publics, extension massive de la précarité de l’emploi et du chômage, diminution du nombre, du montant et de la durée des indemnisations, généralisation des CDD, baisse des salaires et développement des emplois sous payés (qui condamnent à la misère, aux circuits parallèles de survie, au travail au noir, au cumul des emplois), augmentation du nombre des mal logés condamnés à la rue...

*C’EN EST TROP ! L’URGENCE EST À LA LUTTE SOCIALE !*

Le gouvernement a les mains libres, il en profite :

 les lycéens ont crié leur refus de la loi Fillon, les profs sont
restés muets, les grands syndicats ont détourné le regard ! Le
gouvernement réprime et multiplie les procès contre les lycéens.
 des syndicalistes de Bègles ou de Lorraine... ont fait preuve de
combativité ; aucun appel à la mobilisation nationale contre la
répression syndicale de la part des confédérations pour les
soutenir : ils sont lourdement sanctionnés.
 à la RTM, les grévistes sont restés seuls dans leur combat contre
la privatisation, sans soutien des appareils syndicaux ni appel à
l’extension de la grève contre les privatisations !
 des juges osent déclarer la grève illégale ! Toujours aucune
réaction des grandes confédérations dans le pays, aucun appel à la
mobilisation générale contre les atteintes au droit de grève !

Déjà en 2003 alors que la retraite par répartition était bradée, et le nombre d’annuités augmenté, les syndicats majoritaires faisaient obstacle à la grève générale qui s’imposait pour faire reculer le gouvernement.

Déjà en 2003, les ATOSS étaient lâchés par les organisations majoritaires : ils sont aujourd’hui en danger de décentralisation et de privatisation à compter du 1^er janvier 2006 !

Il y en a assez du détournement de la révolte, de la colère et de la volonté de se battre pour mieux vivre, au profit de tactiques syndicales politiciennes qui isolent les luttes, morcèlent les jours de grève et condamnent à l’échec. Il y en a assez des reculs successifs qui engendrent le découragement et le désespoir.

Nous voulons lutter et gagner contre la précarité, le chômage, la misère, la politique du tout répressif et les atteintes au droit de grève !

L’heure est à la lutte et au rassemblement de tous ceux qui veulent se mobiliser !