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DECLARATION DU MARS A LA REUNION DES SENSIBILITES POLITIQUES

Publie le vendredi 8 décembre 2006 par Open-Publishing
3 commentaires

(Le Mars est le Mouvement pour une Alternative Républicaine et Sociale)

Si la responsabilité qui incombe à chacun d’entre nous pendant ces deux journées est considérable une chose est sûre : nous n’avons pas droit à l’échec !

Avec le rejet du projet de traité constitutionnel européen comme dans les luttes menées contre les politiques libérales, une voie politique nouvelle est apparue dans un paysage en cours de bipolarisation rapide, la voie de l’alternative unitaire au libéralisme. En quelques mois nous avons fait beaucoup : un programme en cours d’achèvement, une stratégie politique clarifiée, un réseau de plus de 700 comités, des habitudes de travail en commun, une pratique politique nouvelle en direction des citoyens, des rassemblements unitaires puissants dans plusieurs régions. Mais surtout, ce faisant, nous avons créé l’espoir, un espoir qui dépasse et de loin nos seuls cantonnements, l’espoir d’une alternative à gauche. Décevoir cet espoir aujourd’hui diffèrerait sans doute pour longtemps toute perspective de changement réel et conforterait l’ordre financier dominant qui se satisferait fort bien d’une succession d’alternances largement compatibles avec ses intérêts. Elle signifierait aussi, que tout le monde en soit bien convaincus, le retour à la case départ pour les mouvements politiques qui, depuis trois années, travaillent à cette unité avec d’une part une crise prévisible pour chacune d’entre elles, proportionnelle par ailleurs à la taille et au poids de celles-ci, et leur renvoi soit à l’inutilité face au prétendu vote utile soit à la voie protestataire.

Or, désormais le risque existe que la désignation de notre candidature commune à l’élection présidentielle mette à bas l’édifice en cours de construction et laisse libre cours tant à la dérive royaliste du Parti Socialiste qu’à l’accentuation du virage ultra de la droite sarkozyste qui laissera intacte la tentation extrémiste. Nous devons sortir du piège.

Désormais nous le savons, si beaucoup de comités se sont prononcés, aucune des candidatures soumises au débat n’a fait l’objet d’un consensus. C’est au même constat que les diverses forces politiques arrivent. Cette situation était d’autant plus prévisible que si nos origines, nos trajets sont divers et notre expérience commune récente, la présidentialisation du régime à un effet pervers contaminant qui, en incarnant les enjeux, tend à les vider de contenu politique explicite ou à encourager les réflexes identitaires. Gageons que si nous avions eu une échéance législative pour seul horizon, notre accord serait déjà fait.

Pour autant nous ne renoncerons pas. Pour notre part nous ferons tout le 9 et le 10, pour parvenir, selon notre méthode commune du double consensus, à la désignation de l’un(e) d’entre nous qui sera en mesure de porter une candidature collective, une candidature trait d’union, une candidature antisystème. Pour ce qui nous concerne, au cas où nous réussirions à dégager une voie en respectant strictement cette méthode, nous ne ferons aucune exclusive.

Au chapitre des critères d ‘évaluation communs, Y. Salesse et M.G.Buffet nous sont apparus comme les plus capables de porter notre programme et à animer le collectif tout en le respectant. En revanche si les responsabilités politiques de M.G. Buffet ont le mérite de traduire l’engagement fort du Parti Communiste dans notre entreprise commune et ne saurait, en elles-mêmes, constituer une cause de discrédit, il nous apparaît que la notoriété même de cette candidate liée à son identification à son parti, risque d’affaiblir le caractère pluriel et novateur de notre démarche mais également à la limiter à l’influence électorale du PCF, surtout dans un cadre présidentiel. D’une part cette candidature ne nous parait guère à même de s’élargir hors des sensibilités aujourd’hui présentes dans notre démarche. D’autre part rien n’indique qu’un regroupement qui serait vécu comme satellite du PCF n’inverse un affaiblissement historique qui renvoie à des causes profondes qui ne s’effaceront pas en quelques années et qui ne se résoudront sans doute d’ailleurs que par une recomposition profonde des structures de la gauche de transformation héritées du XXème siècle. Que l’on ne se méprenne pas : il ne s’agit pas ici de nier le rôle moteur de ce parti dans notre démarche. Celle-ci n’en serait pas là sans l’orientation appliquée par le PC depuis 2004. Simplement aucune des raisons qui ont justement conduit le PC à travailler à l’unité de la gauche antilibérale au lieu de valoriser sa seule étiquette ne s’est effacée. Cette remarque se trouve renforcée par la nécessité impérative de représenter non un « petit » regroupement autour du PCF mais un vaste courant qui de l’extrême gauche à la gauche socialiste pourrait se reconnaître dans notre candidature. N’oublions pas qu’il ne s’agit pas de trouver un nom à même de regrouper les collectifs actuels, ni même ceux, plus larges, que nous espérons mais bien l’ensemble des électeurs de gauche et des classes populaires qui se sont exprimés contre la constitution libérale le 29 mai 2005. Toutes ces raisons nous incitent à penser que Marie-Georges n’est pas la candidate la plus à même de nous apporter le score maximum espéré.

Comme est neuf notre mouvement, nous souhaitons un candidat nouveau qui exprime par sa posture même son refus du jeu dominant, son rôle de fédérateur, d’animateur, de primus inter pares, à l’inverse même du providentialisme dominant. Un candidat qui annonce nettement sa volonté de s’effacer devant un processus constituant. Un candidat qui par sa présence même annonce la perspective d’une recomposition de la gauche dans notre pays et soit apte immédiatement à recevoir de larges soutiens.
Le très grand souci de l’unité qui s’est manifesté dans tous les collectifs, trait incontestable et marquant des dernières semaines, nous laisse espérer qu’une issue positive sera trouvée à Saint-Ouen cette semaine. Dans le débat qui s’annonce nous ne ménagerons aucun effort ni aucune proposition pour faire vivre l’espoir que nous avons su faire naître ensemble quitte, comme nous en avons déjà exprimé l’idée, à rebattre les cartes et à imaginer toute solution possible. Parce que nous considérons que notre échec serait dramatique, nous pourrions, en cas de blocage persistant, imaginer un report proposant cette fois pour fin janvier une véritable votation citoyenne de la gauche antilibérale. Nous en mesurons les défauts et les difficultés mais mieux vaudrait alors une mauvaise solution pour trancher à pas de solution du tout.

Les représentants du MARS à cette réunion : Eric Coquerel, Michel Naudy, Joelle Ellert

Messages

  • Attention les 3 militants du mars ont parlé !!

    Et leur analyse n’est pas modeste, le pcf continue à s’affaiblir, donc changeons de cheval : vive salesse !

    C’est sûr qu’un énarque c’est parfait pour faire du neuf !!

    Et puis l’argument du neuf en politique est le côté d’une pièce dont l’autre est le "tous pourris"

    Je suis déçu par le mars

  • Ce texte reconnaît à la fois le rôle très constructif du PC dans les collectifs, et la méfiance résiduelle qu’éprouvent nombre d’entre nous pour lui.
    Loin d’être la position de "trois" militants, elle reflète un courant très important dans les collectifs.
    Souhaitons que ce point de vue soit entendu et respecté, nous avons tous à y gagner : les collectifs dans leur ensemble, et le PC aussi, qui verrait renforcée et non détruite l’audience qu’il commence à avoir chez ceux qui pensaient n’avoir plus rien à attendre de lui.
    MC