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Dans les grandes confédérations, personne ne parle plus d’un grand mouvement social...

Publie le dimanche 21 août 2005 par Open-Publishing

de Jean-Marie Godard

Rentrée sociale : tout reste à faire

"Certes nous n’avons pas les JO mais il va y avoir du sport dans notre pays dès le mois de septembre", a prévenu le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault à la mi-juillet. Pour autant, si les syndicats sont unanimes pour dénoncer la politique gouvernementale et les ordonnances sur l’emploi, tout reste encore à organiser quant à une éventuelle mobilisation unitaire à la rentrée.

"Les contacts ont été nombreux au mois de juillet entre les syndicats, et on a conclu sur la nécessité de réagir aux initiatives gouvernementales avec une mobilisation interprofessionnelle que nous voulons préparer très soigneusement", explique à l’Associated Press Jean-Christophe Le Duigou, secrétaire confédéral de la CGT.

Dans les grandes confédérations, personne ne parle plus de fait d’un grand mouvement social dès le mois de septembre, mais plutôt d’une "montée en charge progressive", avec une première journée de manifestations unitaires interprofessionnelles début octobre.

Cependant, "pour l’instant, rien n’est fixé. Nous allons reprendre les contacts entre nous fin août pour fixer les objectifs et le calendrier précis", souligne Christophe Le Duigou.

"On poursuivra les discussions fin août, afin de se mettre d’accord sur les objectifs et les mots d’ordre de cette journée nationale que nous souhaitons la plus large possible -c’est à dire incluant le public et le privé- et pour laquelle nous pensons qu’il faut se donner du temps, des délais nécessaires si nous voulons un succès", confirme de son côté le secrétaire général adjoint de la CFDT Jacky Bontems.

Tous les syndicats sont en tout cas d’accord sur les thèmes à mettre en avant. Ce sera la défense du pouvoir d’achat -avec une revendication de revalorisation salariale dans le public comme dans le privé ainsi que des mesures d’urgence pour les salariés face à la flambée des prix du pétrole-, et la défense de l’emploi.

Sur ce dernier thème, les syndicats ont essentiellement en ligne de mire les ordonnances adoptées le 2 août dernier en Conseil des ministres, dont le contrat "nouvelles embauches" assorti d’une période de deux ans durant laquelle un employeur peut licencier sans justification, contrat applicable aux entreprises de moins de 20 salariés depuis le 4 août.

"Il faudra que la mobilisation soit au moins égale en nombre à celle du 10 mars" dernier, estime de son côté le secrétaire général de FO Jean-Claude Mailly.
Ce jour-là, selon la CGT, un million de manifestants avaient défilé dans toute la France -dont 150.000 à Paris- pour la défense des salaires, de l’emploi, des 35 heures et du code du travail.

Mais avant de parvenir à réussir à nouveau de tels rassemblements, les syndicats entameront le mois de septembre en organisant des "initiatives" séparées.

"Il y aura sûrement des choses de-ci de-là durant le mois de septembre pour tester les troupes sur le terrain", affirme le secrétaire général de la CGC Jean-Louis Walter.

"La difficulté pour nous, ce sera de réussir à expliquer tout l’aspect détricotage du code du travail qu’on peut avoir à travers le CNE. Ce ne sera pas facile dans la mesure où ça concerne pour l’instant les entreprises de moins de 20 salariés et que nous, nous sommes surtout implantés dans les grandes entreprises", ajoute-t-il.

FO et la CGT de leur côté vont se lancer dans une série de meetings de rentrée à travers toute la France tout au long du mois de septembre. La CGT ouvrira la marche le 6 septembre à Lille en présence de son secrétaire général Bernard Thibault.

Le lendemain, FO réunira à son tour ses militants à Maubeuge, début d’une "tournée" de Jean-Claude Mailly dans cinq grandes villes, jusqu’au 26 septembre où un meeting de clôture aura lieu à Rennes. L’objectif pour les deux organisations est justement d’aller à la rencontre des militants pour préparer la mobilisation.

Voilà pour le volet interprofessionnel. Les fédérations de fonctionnaires devraient, de leur côté, se rencontrer dès le 1er septembre pour décider d’éventuelles actions contre les suppressions de postes ou encore pour faire pression sur la réouverture des négociations salariales dans le public prévue en octobre.

Cette réunion de rentrée devrait faire l’objet d’une lettre interfédérale adressée au ministre de la Fonction publique Christian Jacob.

A l’Education, le Syndicat national des enseignements du second degré (SNES, premier syndicat des collèges et lycées) appelle à des assemblées générales dans les établissements scolaires le 8 septembre et a d’ores et déjà proposé l’organisation d’une journée de mobilisation pour fin septembre afin de dénoncer les restrictions budgétaires et les suppressions d’effectifs. AP

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