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De la société civile et le monde associatif
Publie le mardi 24 juillet 2007 par Open-Publishing5 commentaires

de Sabiha AHMINE
Le monde associatif, qui est un fondement de notre société civile, est un acquis fort de la démocratie et de la République. Les associations génèrent du lien social, de la fraternité. Elles sont un vivier incomparable d’énergies, de créativité, de générosité et de compétences. Au moins 40 % des françaises et des français sont membres d’une association.
Comme le souligne un récent rapport, rien qu’en Rhône-Alpes, le nombre des associations dépasse le chiffre de 70 000, avec près de 129 000 salariés, couvrant des domaines aussi variés que l’éducation populaire, la promotion de la citoyenneté, la santé, le sport, la culture, la lutte contre les discriminations… Elles assurent également pour certaines des missions de service public. Le monde associatif constitue ainsi un maillon indispensable d’une implication collective en matière de citoyenneté comme pour l’accompagnement et le soutien aux personnes qui sont laissées pour compte par la politique ultra-libérale du gouvernement. Mais les associations ne peuvent pas se substituer à l’Etat, aux classe sociales ou même à la société civile. Cette dernière qui s’inscrit dans un processus historique bien défini.
Parler aujourd’hui de classe ouvriere, d’avant garde ou de lutte de classe, ne peut échapper à l’évocation de la place des associations. Si la société civile n’a pas à se substituer systématiquement aux carences du politique, au désengagement sociale de l’Etat, elle peut et doit les interpeller sur leurs responsabilités. Il est également de notre devoir de contribuer, à notre niveau, à la mobilisation de toutes et tous pour plus d’ouverture sur les quartiers populaires, en particulier les jeunes. Et d’inscrire la démarche dans une forte articulation avec la lutte contre les inégalités, et contre toutes les discriminations, les racismes et les exclusions. C’est cela la conscience politique. Or dans les faits ce n’est pas toujours et partout le cas.
Alors que notre volonté est d’asseoir une réelle reconnaissance des associations par leur mise en réseau, le financement des associations a toujours était problématique. C’est tous ce qui touche au secteur de l’économie solidaire et coopératif. Car, nous avons aussi besoin de créer des régulations hors marché. Après le désengagement de l’Etat sur le dispositif emploi jeunes, qui a mis en péril l’avenir même d’un secteur aussi vital comme celui de l’accès public aux TIC, on assiste aujourd’hui à un abandon pure et simple de notre tissu associatif. Ce tissu associatif est aujourd’hui affaibli. Il est affaibli à la fois du fait du désengagement de l’Etat, ce qui provoque la généralisation de la précarité et de l’exclusion qui ne touche pas seulement les chômeurs, mais aussi les salariés... Il est affaibli également du fait de la banalisation de la crise de la politique qui, additionné à l’abandon étatique, menace notre socle républicain. En quelques mots simple : le clientélisme politique, prend le relais du militantisme associatif.
PIS encore, après le gel des crédits du Fasild, dont le financement d’origine sont les travailleurs étrangers, on constate que l’enveloppe réservée aux associations a été brutalement réduite. Puis c’est le Fasild lui même qui a été suprimmé. C’est pourquoi nous soutenons la démarche de faire émerger des propositions qui peuvent amorcer une nouvelle politique publique plus active, et des modalités de fonctionnement plus transparentes, et plus responsable, entre l’Etat, les collectivités et les associations.
C’est ce qui peut déboucher sur un renforcement des liens et des responsabilités entre la société civile et l’Etat, en privilégiant la participation citoyenne et la volonté de faire exister la concertation à tous les stades. Dont la finalité doit être orientée vers une meilleure implication du citoyen dans la vie publique. Dans ce contexte difficile, nous soutenons également le principe de valorisation de l’emploi associatif, tout en insistant sur la pérennisations et la sécurisation des parcours des militants, par la formation et la qualification.
Mais aussi, le principe de base doit être celui de supprimmer toutes forme de tutelle sur le monde associatif. C’est cela l’intérêt général. C’est pourquoi les espaces participatifs, ou autres commissions-extra-collectivité, doivent éviter certains pièges pervers. Ceux de la représentativité par procuration. En outre que ces espaces doivent respecter les critères de parité et de mixité, ils doivent agir dans le sens de libérer le citoyens des tutelles, en les rapprochant de l’espace public. ET non pas prendre leur place, en se positionnant comme un marchand des rêves, qui veut l’intermédière entre le politique et le citoyen. La seule représentativité demeure le sufrage universel. Le rôle des associations est celui de libérer la parole et l’action. La société civile peut ainsi remplir son rôle historique qui, depuis voltaire ou Zola..., a été un soutien à la lutte de classe, en aidant les sans voix à prendre la parole.
Article à suivre : du lien entre la société civile et le politique.
Messages
1. De la société civile et le monde associatif, 26 juillet 2007, 16:30
Tant à dire "sur ma petite assos ne connait pas la crise" ! Si effectivement elle peuvent êtres une école de la citoyenneté , elles sont surtout depuis quelques temps devenues la chambre de décompréssion des services publiques pour le tranfert vers le privé à terme ! On peut prendre pour exemple , la question de la dépendance des personne agées , ou les assos souvent faux nez de boites privés travaillent sans contrôles ! elle sont aussi souvent utilisés pour briser les statuts des personnels de la fonction publique ! les associations, un vrai sujet de sociéte à débattre sans tabou !
marcel
1. De la société civile et le monde associatif, 26 juillet 2007, 22:43
bonjour,
Merci pour votre réaction. En effet, il y a u rgence d’intégrer dans le débat politique, la place de la sphère non marchande, l’associatif, le coopératif et le mutuel. Car il est évident qu’on assiste à des glissements et des contradictions entre la théorie et l’action. Moi je plaide pour faire de la participation citoyenne un levier pour dépasser les rapports de production marchands. Or le système capitaliste tand non seulement à se reproduire, à s’autoréguler, mais aussi il est aussi capable par nature d’envahir et de détruire le secteur non marchand. Donc, parler de société civile nous incite aussi et surtout à intérroger l’histoire...
2. De la société civile et le monde associatif, 27 juillet 2007, 11:06
La mutualité obtient le premier prix de flicage ;
Cheval de Troie des assurances, des banques, des employeurs !
La Mutualité française joue un rôle majeur dans l’accès aux données
de santé » :
cet hommage appuyé a été rendu le 6 juin par
Christian Babusiaux, président du tout nouvel Institut des
données de santé (IDS). Cet expert s’exprimait lors d’un
cercle « santé et Mutualité » consacré aux « données de
santé ». « VOUS ÊTES LES PREMIERS »
Ce responsable a rappelé que la Mutualité avait été la première à réclamer, lors de son congrès de Toulouse en juin 2003, la création d’un institut chargé de diffuser les informations de santé entre tous les acteurs impliqués. « Vous êtes
aussi les premiers à avoir lancé sur le terrain les expérimentations
d’accès aux données de santé », at- il poursuivi.
Après des années de revendication, le mouvement mutualiste
obtient enfin gain de cause.« Ce chantier représente un enjeu
considérable pour les mutuelles en terme de gestion du risque et
pour la Mutualité qui entend prendre toute sa part dans la régulation
du système », a relevé le directeur général de la Mutualité française, Daniel Lenoir.
Consciente de son importance stratégique, la
Mutualité a travaillé sur ce dispositif dès la parution du rapport
Babusiaux en juin 2003. Objectif : permettre aux groupements
de devenir des payeurs avisés.
Si le mouvement a pris une longueur d’avance, « nos concurrents
investissent aussi dans ce domaine », a tempéré Daniel
Lenoir. « Ne comptez pas trop sur l’inaction des autres complémentaires »,
a ironisé Christian Babusiaux. D’autres expérimentations
lancées par des sociétés d’assurances vont
« Nous sommes face à des choix lourds, à la fois techniques
et stratégiques, que nous devons
réussir. »
Christian Babusiaux, président de l’Institut des données de santé.
source AFIM
chantal
2. De la société civile et le monde associatif, 29 juillet 2007, 10:34
La démarche associative est surtout pensée dans la sphére des services : petite enfance, handicap,santé,prévention des risques, aide à la personne, enseignement et culture.insertion sociale et professionnelle etc...
Dès lors que la gestion de ces structures s’établissent dans leurs gestions sur les mêmes critères de prix par les logiques "concurrentielles" qui prévalent dans le système marchand capitalistique, il ne peut y avoir de développement autre que dans une précarité institutionnalisée.
Précarité de la gestion financière, patrimoniale et des ressources humaines.
A noter toutefois que certaines structures associatives, très très riches, très puissantes, ont été mises en place pour détourner "légalement" des fonds publics complétés par des fonds privés afin d’échapper aux contôles administratifs, fiscaux et judiciaires et servir des intérêts strictement privés dont le but et de nuire et de détruire toutes les démarches et constructions collectives d’intérêt général visant à promouvoir des pensées et structurations alternatives aux systèmes marchands privatifs et capitalistiques existants.
Les logiques de "marché" et de "coût" sur lesquelles reposent TOUTES les décisions prises par le législateur de pensée libérale depuis des décennies avec une accélération forte depuis les vingt dernières années sont à la fois les moteurs et les justifcations données par les organismes officiels,ministères,collectivités locales pour allouer les moyens (subventions).
Dans cette logique,une recherche constante de la solvabilité des personnes concernées par ces services est une philosophie officielle qui part de la remise en cause de ce que l’on a improprement appelé "l’état providence"(qui n’a jamais existé !).Les intéressé(e)s ne sont plus des patients,des usagers,des citoyens mais des clients, les logiques et philosophies privatives des dirigeant(e)s dans les associations sont fortement affichées et revendiquées,on les forme pour cette gestion là !!!
Après cette "externalisation" par le développement des associations de questions fondamentales, hautement politique relevant de l’intérêt général qui devraient être prise pleinement en compte par les politiques au niveau de l’Etat, l’étape suivante qui est déjà bien avancée, c’est la privatisation totale de ces structures par l’encouragement d’une soit disant recherche d’autonomie financière et des regroupements structurels (outils de gestion s’il en est !!) avec à la clef des "concurrences" à la sauce libérales qui sont destructrices.
Au final on fabrique des déserts sociaux, éducatifs,sanitaires,sécuritaires, ce que veulent les tenants du libéralismes à tout va, de l’extrême-droite aux socio-libéraux du Parti Socialiste, on en a la preuve avec le gouvernement et le parlement actuel.
Les réactions ,hautement politique et d’une très grande exigence de notre peuple ne vont pas tarder à se structurer parce que les urgences sociales et économiques n’ont jamais été aussi fortes.On ne trompe jamais un peuple dans la durée, même avec des médias aux ordres qui sont là pour être les relais d’une pensée unique.
Les perspectives d’alternatives résident, à mon sens, effectivement dans la promotion d’une citoyenneté avec des droits nouveaux,notamment économiques, dans des institutions reconstruites autour de cette citoyenneté, donc autour d’une démocratie profondément alternative ,moyen d’une nouvelle répartition de la richesse produite.
La question d’un dépassement de la situation présente est profondément culturelle pour tous les mouvements progressistes et d’émancipations de l’homme.Cette démarche de reconstruction doit tendre à une nouvelle hégémonie culturelle globale et locale.
1. De la société civile et le monde associatif, 29 juillet 2007, 20:07
Chantal , nous parle de la mutualité , c’est un très bonne exemple !
Mis part quelques mutuelles d’entreprises à l’époque, devenues aujourd’hui moribondes because directives UE assurances , le mouvement mutualiste à tout fait pour éviter la création de la secu en 1945 et il sert de relai , de tremplin, à toutes les reformes neo-libérale , plan Juppé , Douste blazy ... ses dirigeants sont violemment anti-communistes , surtout les ex... !
Pour les assos , je trouve très douteux ce terme de "sociéte civile", on l’oppose à quoi , société politique , publique etc...?
dolores