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De qui se moque ce général quatre étoiles ?
Publie le vendredi 29 août 2008 par Open-Publishing3 commentaires

"La guerre de 14-18 avait fait un civil tué pour dix militaires. La guerre de 39-40, un civil pour un militaire. Le Viêt Nam, cent civils pour un militaire. Pour la prochaine, les militaires seront les seuls survivants. Engagez-vous !". Coluche
de Andréas
Afghanistan. Dix soldats de mon âge tués. Je ne peux pas rester de marbre. La conférence de presse était en trop.
La jeunesse de ces braves je la connaît. On se demande ce que l’on va faire dans la vie, et puis finalement dès la fin de la troisième - à quatorze ans à peine, arrive la fatale "orientation". Désorientation serait plus juste. Le niveau de non-égalité en classe de baccalauréat général, je le connaît également. On y trouve souvent les individus de même classe sociale. Il en est également dans les classes de "bacpro". Rupture totale d’égalité dans l’éducation donc.
A quatorze ans on ne peut pas choisir son métier. A vingt ans, on ne peut pas être conscient de la mort possible dans son "métier".
Mais je dois en revenir au titre de l’article. Un général. Quatre étoiles. L’individu donne une conférence de presse pour tenter d’expliquer et focaliser l’attention sur les conditions de la mort de ces jeunes. Soigneusement évité, la question "les troupes doivent elles revenir en France ?" ne fait plus la une des journaux. Une guerre en remplaçant une autre, l’empire Etats-Uniens par l’entremise de son jouet, l’Otan, a effacé nos dix morts.
Cette guerre est sale. De toute façon injuste pour le pays puisque nous ne pouvons même pas prétendre avoir été victime. Victime de quoi ?
Les guerres d’aujourd’hui sont d’ailleurs comparables aux guerres révolutionnaires de la révolution française. Tout y est : guerre civile, guerre tout court, manipulation de la population, emballement mondial. Le gros problème est que l’on fait l’exact opposé. A la place de la nation des lumières, nous faisons partie des monarchies qui voulaient détruire la révolte française et rétablir l’arbitraire et tout ce qui va avec bien sûr.
Nous ne sommes pas dupes...
Polémique du "Canard enchaîné" oblige, le gégène dément tout. Mais il lâche une phrase haineuse qui ne m’a pas échappé. Pensant à mes jeunes semblables. L’individu sur un ton sec vilipende les tacticiens qui commentent les conditions de la mort (bref les détails...l’essentiel étant manifestement là) et reproche à ces personnes de commenter a 7000 kilomètres de l’action assis devant un fauteuil.
Mais dîtes moi un peu, moi qui n’ai fais que ma "J.A.P.D", quel est le rôle d’un général ? Bonaparte, l’impérialiste, avait au moins le mérite de descendre de cheval et de faire quelques pas dans la boue (pour ne pas dire plus). Qui sont les généraux d’aujourd’hui ? Des hommes ayant fréquentés les hautes écoles militaires avec aucune égalité sociale (les particules sont nombreuses) et en sortant tout juste capables de convenablement tenir une petite cuillère. Apprendre à s’asseoir devant un fauteuil également. A 7000 kilomètres également. Nous savons tous, et la littérature tout comme bon nombres de films, que les officiers notamment "supérieurs" pour beaucoup ne se sont pas fais priés pour aller sur le front de 1939. Ni surtout pour faire le chemin inverse ! Plus rapidement d’ailleurs.
Alors lorsque vous entendez un général, pensez donc que cet homme n’a aucune idée de ce que vit un soldat. Surtout lorsque ces soldats se sont enrolés à défaut d’autre chose. Pensez que cet homme et le premier chaque soir dans son fauteuil, bien souvent loin très loin du lieu de la boucherie.
Je ne suis pas antimilitariste. Que ferait la République Bolivarienne du Vénézuela sans armée ? Elle serait déjà retournée et on ne peut même pas en douter notamment à la lumière de l’histoire. Comme nous en 1789.
Le moment n’est pas encore celui de la démilitarisation. Mais l’armée doit avoir des idéaux. En tous cas ses généraux au moins. Ne pas être impérialiste en est un à mes yeux. Les "meilleures" armées sont celles qui savent pourquoi elles se battent, voilà pourquoi on fait croire que l’on se bat au nom de la Liberté. Celle du commerce sans aucun doute.
Qu’est-ce donc un général ? Le premier à hurler au son du clairon qu’il faut combattre mais le dernier à y aller. Si il y va un jour.
RETRAIT IMMÉDIAT DES TROUPES D’AFGHANISTAN.
Messages
1. De qui se moque ce général quatre étoiles ?, 29 août 2008, 11:09
Marcel Bigeard : « Torture ? Evitez ce mot là ! »
Par Pascal Riché
Dans une interview au quotidien suisse la Liberté, partenaire de Rue89, Marcel Bigeard, chargé de conduire, sous les ordres de Massu, la bataille d’Alger (1957), lorsqu’il était colonel, reconnaît que le chef du réseau algérois du FLN (Front de libération nationale), Larbi Ben M’Hidi (en photo) a été exécuté.
Selon la version officielle, Ben M’Hidi s’est suicidé. Une version qui a volé en éclat lorsqu’en 2001 le général Aussaresses a raconté au Monde, dans ses moindres détails, l’exécution par pendaison de Ben M’Hidi, qui avait refusé de parler sous la torture.
Marcel Bigeard ne dément pas l’exécution de celui qui était, soutient-il, devenu son » ami » :
» Après l’avoir arrêté et interrogé durant huit jours, on lui a présenté les armes quand il a quitté mon poste de commandement. J’en avais fait un ami. Je lui ai dit : ‘Si j’étais Algérien, j’aurais agi comme vous. Mais je suis Français, para et le gouvernement m’a chargé de vous arrêter.
» Moi, j’étais prêt à organiser un truc avec lui pour éviter de faire verser plus de sang. Il aurait sûrement accepté parce qu’en fait, il voulait vivre libre. On aurait pu s’entendre. »
Las, il n’a pas organisé le » truc » en question, et ne nie pas que le gouvernement français a ordonné la disparition de Ben M’Hidi :
» Mes prisonniers étaient vivants quand ils quittaient mon quartier général. Et j’ai toujours trouvé dégueulasse de les tuer. Mais c’était la guerre et on devait trouver les bombes qui tuaient des civils. »
Interrogé par la Liberté sur ce qu’il pense du général Aussaresses, Bigeard répond :
» Aussaresses était un gars sans scrupule. Il était payé pour cela. Mais c’est aussi un con. Il aurait dû se taire. (…)
» Moi, tuer un type sans arme, comme Aussaresses, je ne pouvais pas. Lui, il pouvait. »
Lorsque les journalistes de la Liberté, Patrick Vallélian et Sid Ahmed Hammouche, abordent le sujet de la torture, Marcel Bigeard, 90 ans, sort de ses gonds. « Il se braque sur sa chaise, les yeux en larmes " , décrivent les deux journalistes suisses . " Vous voulez parler de torture. C’est un mot que je déteste (…) Evitez ce mot là ! » Il préfère, lui, que l’on parle » d’interrogatoires musclés » :
» Vous savez, nous avions affaire à des ennemis motivés, des fellaghas, et les interrogatoires musclés, c’était un moyen de récolter des infos. Mais ces interrogatoires étaient très rares et surtout je n’y participais pas. Je n’aimais pas ça. Pour moi, la gégène était le dernier truc à utiliser. »
Mais à la différence du général Massu, qui a regretté l’usage de la torture, il n’a aucun remord :
» Je ne regrette rien ! Nous avons fait face à une situation impossible. »
http://www.rue89.com/2007/10/15/mar...
2. De qui se moque ce général quatre étoiles ?, 29 août 2008, 11:47
Il est certain que l’armée devrait se sentir flouée d’être utilisée dans un but indigne de sa fonction, c’est à dire en fait de servir des intérêts industriels, privés et à but lucratif (sans parler de servir un état étranger) ; Dans lesquels ils n’auront aucune part du bénéfice réalisé, mais 100% de part dans le coût humain. Ils donnent leur vie pour que les riches soient plus riches et les pauvres, massacrés. Ils font cela gratuitement et ils sont manipulés pour croire que c’est une cause noble, clairement les états se foutent d’eux, les considérant (avec raison s’ils ne résistent pas) comme des muscles sans cerveaux.
Pourtant une loi dit bien que le soldat qui tue est directement personnellement responsable s’il n’a pas interrogé les raisons de l’ordre qui lui est transmit. Ainsi, en plus, ce sont eux, l’armée, qui seront récriminés.
Les jeunes qui s’engagent croient de façon puérile que ce n’est pas un métier, mais une vocation, dans la mesure où ils incorporent et servent leur "nation", ce qui bien sûr n’est pas le cas, ils sont juste de la chair à canon, et d’ailleurs, c’est l’OTAN elle-même, la coalition, qui a tué les fameux 10 soldats.
Et partant de là, les politiciens, s’en sont servi pour justifier plus de renforts.
Alors que leur but est de faire du fric et de leur pisser dessus, en clamant que "ce sont les risques du métier", "chacun ses responsabilités", etc...
Cette armée devrait être mise au service de la révolution, afin de se garantir un avenir dans le monde des vivants.
1. De qui se moque ce général quatre étoiles ?, 29 août 2008, 15:01, par Andréas
Comment dire à quel point je suis d’accord avec votre commentaire.
Effectivement, ceux qui se battent n’auront strictement rien puisqu’ils défendent (par l’attaque) un système qui ne leur est pas du tout favorable. Pourtant ils se battent quand même et c’est bien ici qu’il y a un gros problème. Problème que l’on a déjà vu amplement en 1914. Pour information, je tiens à préciser tout de même un point assez rassurant : l’armée française actuelle a de grandes difficultés pour recruter. Je parle du recrutement de soldats bien sûr...pas des officiers. Ce sont surtout les plus "faibles" qui s’engagent parce qu’ils n’ont pas la possibilité intellectuelle de prendre du recul. Je ne parle même pas du contexte de la société (jeux vidéos guerriers, "jouets" guerriers dans lequel l’ennemi est toujours le même, séries américaines et françaises parfois...) qui favorisent un tel développement aussi. Voilà pourquoi j’ai plus de sympathie et surtout de compassion pour ces jeunes que vous. Mais je ne peux que vous comprendre. Surtout pour une minorité au tempérament guerrier d’entre eux.
Effectivement, l’armée est flouée. Et elle doit se doter d’idéaux comme je l’ai dis. Bien loin du peu dont elle dispose actuellement... Aujourd’hui on usurpe clairement des idéaux pour propagander et attirer la chair à canon.
Sur la loi, on ne peut qu’en sourire. Il existe en effet en droit pénal une notion d’ordre "manifestement illégal"...tout comme il existe une notion "d’insoumission". On choisit donc, selon les envies, l’une ou l’autre. Encore une confirmation qu’un procès est forcément politique. Je n’évoque même pas l’amnistie qui peut encore entrer en jeu.
Une chose est certaine en l’espèce : On ne peut compter que difficilement sur le Justice du pays de l’armée en question pour rendre Justice tant que les mêmes idéaux politiques sont aux pouvoirs. Le procès n’étant que politique. Ce fût particulièrement le cas lors de la guerre d’indépendance d’Algérie ou même pendant l’occupation allemande ou la notion de "terroriste" (pour laquelle il n’existe aucune définition juridique) fut très utilisée. De fait, il faut bel et bien se fonder sur le fond d’une action pour savoir si elle est oui ou non terroriste. Voilà pourquoi, les "terroristes" des allemands étaient des résistants pour les autres. Seul le fond des actions menées peut nous permettre de dire si il y a terrorisme ou résistance...
P.S : Étant l’auteur de l’article, je tiens à remercier la personne qui a accolé cette affiche de celui qui a plusieurs fois raconté la torture en Algérie et ailleurs comme il l’a encore expliqué il y a peu de temps face à Vergès sur France 3. Sans jamais être jugé. Elle correspond tout à fait à ce que je voulais écrire. Merci.