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Déclaration du Parti communiste français sur la situation au Liban
Publie le jeudi 3 mars 2005 par Open-Publishing« Le Liban traverse actuellement une période cruciale de son histoire. Le tragique attentat contre Rafic Hariri, ancien Premier ministre, a bouleversé la donne. Les communistes français considèrent les évolutions actuelles dans ce pays ami de la France et du peuple français avec une très grande attention.
Tous les jours, dans le cœur de Beyrouth, de puissantes manifestations témoignent d’une irrépressible aspiration populaire à la souveraineté et à la liberté. Les manifestants de la Place des Martyrs exigent un Liban souverain, démocratique, libre de ses choix nationaux. L’appel au retrait des troupes syriennes du Liban et à la fin de la tutelle de Damas sur la vie politique libanaise doit être entendu et soutenu dans sa profonde signification démocratique et dans sa légitimité. Le Parti communiste français est solidaire de l’ensemble des forces politiques et sociales du Liban qui demandent le retrait syrien, l’application des accords de Taef qui impliquent un tel retrait avec la fin d’un confessionnalisme institutionnel et politique, combattu comme tel depuis des dizaines d’années par les progressistes libanais.
L’affirmation d’un Liban libéré de toute présence étrangère, ne pourra pas être le fruit d’ingérences d’où qu’elles proviennent. C’est aux libanais eux-mêmes et à l’ensemble des forces qui les représentent, de décider de leur avenir, dans l’immédiat par des élections libres et démocratiques à l’échéance prévue début mai.
Ce retour à la pleine souveraineté du Liban doit s’inscrire dans un processus d’apaisement et stabilité permettant au peuple libanais de construire cet avenir dans un environnement pacifique, avec le soutien de la communauté internationale et tout particulièrement de la France.
Dans cet esprit, les communistes français considèrent avec une grande préoccupation les pressions menaçantes de l’administration américaine. Le fiasco tragique de Washington en Irak doit servir de leçon à tous ceux qui nourrissent l’illusion dangereuse que l’indépendance et la souveraineté du Liban pourraient être le résultat de la politique de force, voire un prétexte à une intervention, contre la Syrie cette fois-ci. Le Liban et l’ensemble du Proche-Orient ont besoin de sécurité, de démocratie de liberté et de paix. Nous attendons de la France, directement concernée comme amie traditionnelle du Liban et comme membre du conseil de sécurité de l’ONU, qu’elle prenne avec vigilance des initiatives dans cette voie, sans alimenter les visées hégémoniques américaines dans la région. Son intervention en sera d’autant plus écoutée et efficace.
Au nom même des impératifs du droit et de la démocratie, l’exigence de l’application des résolutions de l’ONU doit s’imposer aussi à Israël qui continue, depuis des dizaines d’années, d’occuper le Golan en Syrie, la zone dite des "Fermes de Chebaa" au Liban et, depuis 1967, les territoires palestiniens de Cisjordanie et Gaza. Une paix durable dans la justice et la sécurité pour tous les peuples au Proche-Orient dépendra du respect par tous, de toutes les résolutions des Nations Unies et du droit international. »
( Paris, le 3 mars 2005 )
Bureau de Presse du PCF
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