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Délinquants en couches-culottes

Publie le vendredi 3 mars 2006 par Open-Publishing
8 commentaires

de Bernard Lallement

L’affaire pourrait se donner l’apparence d’un canular, voir du scénario d’un film tiré d’une adaptation de 1984, le roman d’anticipation de Georges Orwell. Hélas, elle est bien réelle et fait grand bruit parmi les pédopsychiatres et autres "psy" de l’enfance. Libération revient dessus dans son éditorial.

L’INSERM, dans un rapport du 22 septembre 2005, recommande le dépistage, dès l’âge de 3 ans, "d’un tempérament difficile, d’une hyperactivité et des premiers symptômes de trouble des conduites" chez l’enfant.

"Des traits de caractère tels que la froideur affective, la tendance à la manipulation, le cynisme, l’agressivité sont mentionnés comme associés à la précocité des agressions, la persistance du trouble à l’adolescence et à une personnalité antisociale à l’âge adulte."

Ces conclusions ont provoqué un tollé chez les professionnels de santé qui lancent une pétition, ayant recueilli plus de 30.000 signatures à ce jour. Dans un texte intitulé « Pas de zéro de conduite pour les enfants de trois ans », ils rappellent qu’en stigmatisant comme pathologique toute manifestation vive d’opposition inhérente au développement psychique de l’enfant, en isolant les symptômes de leur signification dans le parcours de chacun, en les considérant comme facteurs prédictifs de délinquance, l’abord du développement singulier de l’être humain est nié et la pensée soignante robotisée. »

Le thème n’est pas nouveau et cette expertise collective ne fait que reprendre, pour une grande part, une précédente étude publiée en 2003 « Troubles mentaux : dépistage et prévention chez l’enfant et l’adolescent » qui relevait, déjà, pour l’hyperactivité, considérée comme pathologique, : si la moyenne d’âge où le diagnostic est généralement posé est de 7 ans, les travaux suggèrent un début précoce du trouble qui pourrait dans certains cas être observé dès l’âge de 3 ans. Les premières manifestations sont généralement comportementales, de type agitation et intolérance à la frustration.

Délinquant en couches-culottes

L’idée est dans l’air du temps. A défaut pouvoir obvier à l’incertitude de notre devenir, nous prenons prétexte de la science pour circonscrire notre présent. La mode est à la prévention prédictive, que nous avons fâcheusement tendance à confondre avec la vaticination.

Ainsi, dans un rapport « sur la prévention de la délinquance », remis au ministre de l’Intérieur, en octobre 2004, le député UMP Jacques-Alain Bénisti présente « la courbe du jeune qui s’écarte du droit chemin pour s’enfoncer dans la délinquance. »

Il préconise un « dépistage » des troubles de conduites, dès la maternelle : « entre 4 et 6 ans (...) si le comportement de l’enfant est indiscipliné et créé des troubles dans la classe, l’enseignant pourra alors passer le relais à une structure médicosociale. » Et si, entre 10 et 12 ans, « les faits de délinquance en dehors du milieu scolaire s’accentuent, le placement de l’adolescent sera irréversible et fera l’objet d’une procédure diligentée par le juge pour enfants. »

En cas de survenance de « faits délictueux » entre 13 et 15 ans, « le jeune devra quitter le milieu scolaire traditionnel et rentrer dans la filière d’apprentissage d’un métier dès la fin de l’école primaire. »

Inutile de dire que toutes ces propositions confortent Nicolas Sarkozy dans sa vision préventive de la délinquance « Il faut détecter les troubles du comportement dès 6 ans. Et pas se contenter de contrôler, comme il y a quarante ans, poids, taille et vaccins (...) il faut détecter des problèmes précoces, sans attendre l’adolescence pour agir » avait-il déclaré le 3 février 05, en visitant un collège des Hauts de Seine. Il proposait, même, l’établissement d’un « carnet de comportement » de l’enfant allant « de la naissance à l’entrée dans la vie adulte. »

Le behaviorisme du 21ème siècle

Cette volonté de scientifisation comportementale et de normalisation de la maladie mentale nous vient tout droit des Etats-Unis où elle est apparue il y a un peu plus de 20 ans avec l’instauration du « Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders » (DSM), une classification, se voulant universelle, des troubles psychiatriques.

Certes, on peut s’interroger sur la difficulté de faire entrer dans un ordre statistique des pathologies aux contours aussi imprécis que la dépression ou les états-limites. Mais, une telle progression va de paire avec l’émergence des neurosciences et la médicalisation de la souffrance psychique, dont la psychanalyse sera la première à faire les frais, il suffit de se souvenir du débat autour de son Livre noir..

Cette évolution est caractéristique d’une société ayant abdiqué tout esprit critique et toute réflexion épistémologique. Dans notre volonté totalitariste de vouloir comprendre l’homme, nous en sommes venu à l’objectiver et notre recherche de l’absolu confine à la pathologie, pour reprendre une expression de Nietzsche.

Notre croyance aveugle au déterministe social et à la psychomesure n’est pas sans rappeler le behaviorisme qui sévissait au 19ème siècle et opère, ainsi, une réelle régression.

Sous prétexte de sécurité publique, nous en sommes venus à dénier ce qui fait la qualité substantielle de l’être humain, sa singularité. L’établissement de normes nous rassure mais nous précipite vers le morne et l’indifférencié, c’est-à-dire vers la mort. La société de contrôle annoncée par Deleuze est en bonne voie et toute pensée n’aura de sens qu’à la seule condition d’avoir été, préalablement, expertisée.

Dorénavant on pensera pour nous. Il nous restera à panser notre vie

Bernard Lallement

Article paru dans le blog SARTRE de Bernard Lallement

 http://sartre.blogspirit.com

Messages

  • ARRETONS LES BIG BROTHERS DE L’INSERM

    SIGNEZ ET FAITES CIRCULER LA PETITION "PAS DE ZERO DE CONDUITE POUR LES ENFANTS DE 3 ANS "

    CI DESSOUS LE TEXTE DE LA PETITION + QUELQUES COMMENTAIRES INTERESSANTS

    Il y a aujourd’hui presque 50 000 signatures .Elle en mérite des millions. Ce rapport est une honte tant sur le plan scientifique qu’éthique .

    "Pas de zéro de conduite pour les enfants de trois ans

    Appel en réponse à l’expertise INSERM sur le trouble des conduites chez l’enfant

    Le gouvernement prépare actuellement un plan de prévention de la délinquance qui prône notamment une détection très précoce des « troubles comportementaux » chez l’enfant, censés annoncer un parcours vers la délinquance. Dans ce contexte la récente expertise de l’INSERM, qui préconise le dépistage du « trouble des conduites » chez l’enfant dès le plus jeune âge, prend un relief tout particulier.

    Les professionnels sont invités à repérer des facteurs de risque prénataux et périnataux, génétiques, environnementaux et liés au tempérament et à la personnalité. Pour exemple sont évoqués à propos de jeunes enfants « des traits de caractère tels que la froideur affective, la tendance à la manipulation, le cynisme » et la notion « d’héritabilité (génétique) du trouble des conduites ». Le rapport insiste sur le dépistage à 36 mois des signes suivants : « indocilité, hétéroagressivité, faible contrôle émotionnel, impulsivité, indice de moralité bas », etc. Faudra-t-il aller dénicher à la crèche les voleurs de cubes ou les babilleurs mythomanes ?

    Devant ces symptômes, les enfants dépistés seraient soumis à une batterie de tests élaborés sur la base des théories de neuropsychologie comportementaliste qui permettent de repérer toute déviance à une norme établie selon les critères de la littérature scientifique anglo-saxonne. Avec une telle approche déterministe et suivant un implacable principe de linéarité, le moindre geste, les premières bêtises d’enfant risquent d’être interprétés comme l’expression d’une personnalité pathologique qu’il conviendrait de neutraliser au plus vite par une série de mesures associant rééducation et psychothérapie. A partir de six ans, l’administration de médicaments, psychostimulants et thymorégulateurs devrait permettre de venir à bout des plus récalcitrants. L’application de ces recommandations n’engendrera-t-elle pas un formatage des comportements des enfants, n’induira-t-elle pas une forme de toxicomanie infantile, sans parler de l’encombrement des structures de soin chargées de traiter toutes les sociopathies ? L’expertise de l’INSERM, en médicalisant à l’extrême des phénomènes d’ordre éducatif, psychologique et social, entretient la confusion entre malaise social et souffrance psychique, voire maladie héréditaire.

    En stigmatisant comme pathologique toute manifestation vive d’opposition inhérente au développement psychique de l’enfant, en isolant les symptômes de leur signification dans le parcours de chacun, en les considérant comme facteurs prédictifs de délinquance, l’abord du développement singulier de l’être humain est nié et la pensée soignante robotisée. Au contraire, plutôt que de tenter le dressage ou le rabotage des comportements, il convient de reconnaître la souffrance psychique de certains enfants à travers leur subjectivité naissante et de leur permettre de bénéficier d’une palette thérapeutique la plus variée. Pour autant, tous les enfants n’en relèvent pas et les réponses aux problèmes de comportement se situent bien souvent dans le domaine éducatif, pédagogique ou social.

    Cette expertise INSERM intervient précisément au moment où plusieurs rapports sont rendus publics au sujet de la prévention de la délinquance. On y lit notamment des propositions visant à dépister dès les trois premières années de leur vie les enfants dont l’« instabilité émotionnelle (impulsivité, intolérance aux frustrations, non maîtrise de notre langue) (va) engendrer cette violence et venir alimenter les faits de délinquance ». On assiste dès lors, sous couvert de « caution scientifique », à la tentative d’instrumentalisation des pratiques de soins dans le champ pédopsychiatrique à des fins de sécurité et d’ordre public. Le risque de dérive est patent : la détection systématique d’enfants « agités » dans les crèches, les écoles maternelles, au prétexte d’endiguer leur délinquance future, pourrait transformer ces établissements de lieux d’accueil ou d’éducation en lieux de traque aux yeux des parents, mettant en péril leur vocation sociale et le concept-même de prévention.

    Professionnels, parents, citoyens, dans le champ de la santé, de l’enfance, de l’éducation, etc. :
    Nous nous élevons contre les risques de dérives des pratiques de soins, notamment psychiques, vers des fins normatives et de contrôle social.
    Nous refusons la médicalisation ou la psychiatrisation de toute manifestation de mal-être social.
    Nous nous engageons à préserver dans nos pratiques professionnelles et sociales la pluralité des approches dans les domaines médical, psychologique, social, éducatif… vis-à-vis des difficultés des enfants en prenant en compte la singularité de chacun au sein de son environnement.
    Nous en appelons à un débat démocratique sur la prévention, la protection et les soins prodigués aux enfants, dans un esprit de clarté quant aux fonctions des divers acteurs du champ social (santé, éducation, justice…) et quant aux interrelations entre ces acteurs.

    Contact : contact@pasde0deconduite.ras.eu.org

    Appel à l’initiative des premiers signataires suivants : Dr Christine Bellas-Cabane (pédiatre, présidente du syndicat national des médecins de PMI), Dr François Bourdillon (président de la société française de santé publique), Dr Marie-Laure Cadart (médecin, anthropologue, syndicat national des médecins de PMI), Michèle Clément (secrétaire générale du syndicat national des psychologues), Dr Yvonne Coinçon (pédopsychiatre, association des psychiatres de secteur infanto-juvénile), Jean-François Cottes (psychologue clinicien, psychanalyste, InterCoPsychos, Institut de Jeunes Sourds de Clermont-Ferrand), Pr Boris Cyrulnik (neuropsychiatre et éthologue), Pr Pierre Delion (chef de service de pédopsychiatrie au CHU de Lille), Danièle Delouvin (psychologue, présidente d’A.NA.PSY.p.e. - association nationale des psychologues pour la petite enfance), Dr Michel Dugnat (pédopsychiatre, unité parents-bébés hôpital de Montfavet), Dr Marie-Thérèse Fritz (pédiatre, syndicat national des médecins de PMI), Sylviane Giampino (psychanalyste, psychologue petite enfance, fondatrice d’A.NA.PSY.p.e.), Pr Bernard Golse(chef de service de pédopsychiatrie CHU Necker-enfants malades, professeur Université Paris V), Pr Roland Gori (psychanalyste, professeur d’université), Pr Catherine Graindorge (chef de service de pédopsychiatrie Fondation Vallée, professeur Université Paris XI), Pr Philippe Gutton (pédopsychiatre, professeur des universités), Alberto Konicheckis (maître de conférences en psychologie clinique, Université de Provence), Dr Sophie Lemerle (pédiatre hospitalière, présidente de la société française de santé de l’adolescent), Dr Evelyne Lenoble (pédopsychiatre, hôpital Sainte-Anne), Pr Roger Misès (professeur émérite de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, Université Paris XI), Pr Martine Myquel (présidente de la société française de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent et des disciplines associées), Gérard Neyrand (professeur de sociologie Université Toulouse III), Dr Pierre Paresys (Union syndicale de la psychiatrie), Danielle Rapoport (psychologue clinicienne, association Bien-traitance formation), Elisabeth Roudinesco (historienne, directrice de recherches Université Paris VII), Dr Pierre Staël (président du syndicat des psychiatres français), Dr Pierre Suesser (pédiatre, syndicat national des médecins de PMI).
    WTFU

    3 commentaires à propos de cet article :

    *PRIÈRE DE SIGNER ... TOUS

    Celà ne concerne pas que les professionnels de l’enfance - pas que les psys , les assistantes sociales , les enseignants , -celà concerne tout être humain au plus intime de ses amours pour ses enfants, ses petits frères et soeurs , neveux , petits enfants .

    Lisez bien ce texte et dites moi si vous voulez vivre dans un monde qui ne verra plus dans un enfant de 3 ans un bonheur et une promesse mais un futur délinquant, qui droguera sans savoir les conséquences des drogues à long terme des enfants de 3 ans, qui pontifiera sur les" indices de moralité" d’un bonhomme de 3 ans .

    Arêtez ces fous et ces imposteurs qui ne font pas de la science mais du scientisme idéologique, pas de la poésie mais des prisons chimiques, des prisons Pavlov sous le nom de thérapies comportementales et réflexes conditionnés . Ne laissez pas ces Big Brothers prendre le pouvoir sur nos vies dès le berceau

    DIFFUSEZ CE MANIFESTE ET SIGNEZ FAITES SIGNER ET NE BAISSEZ PAS LA GARDE ; CE SONT DES FOUS PARANOIAQUE

    CADUCÉE
    le 2/03/2006 à 20h07

    *Signaler ce commentaire

    on commence

    on commence par des pseudos théories scientifiques non vérifiées mais demandées en commande a des " chercheurs " dévoyéEs au service des délires mégalomanes et fascisants d’un agité totalitaire né avec une cuillére en or dans la bouche Sarkozy de nagy bogca

    Et peu a peu on en revient aux sinistres et fumistes théories du darwinisme social de berthillon et de l’eugénisme

    Voila maintenant qu’on cherchera les " orgines " délinquantes " de nos enfants selon leur origines sociale , raciales , ou ethnique c’est aussi immonde que répugnant

    Continuons comme ça et ces " chercheurs " dévoyéEs et le sarkosme sécuritaire finirons par nous dire que la " délinquance " est un probléme " génétique "

    CE RAPPORT PONDU PAR DES " CHERCHEURS " AUTO PROCLAMMES ET DEVOYE-ES

    CE N’EST NI PLUS NI MOINS LE RETOUR PROGRESSIF ET A PEINE CACHE DE L’EUGENISME DE SINISTRE MEMOIRE

    DISSOLUTION IMMEDIATES DES EUGENISTES DE L’INSERM

    un zéro
    le 3/03/2006 à 01h56

    *Pétition
    Source, et Signer la petition :

    http://www.pasde0deconduite.ras.eu....

    WTFU
    le 3/03/2006 à 10h57

  • Les rapports cités de l’INSERM et du député Jacques-Alain Benisti peuvent être consultés en ligne sur le blog |->http://sartre.blogspirit.com]

  • Je suis d’accord avec l’INSERM ! et je trouve même que 3 ans...il est déjà bien tard, c’est dès le biberonnage à la façon de boire goulûment ou sagement, de serrer les lèvres autour de la tétine que nous pouvons deviner les futurs bandits ! si tout petit il préfère le lait au chocolat : c’est qu’il est raciste !...mais allons plus loin : si nous ne retenions que les blonds aux yeux bleus...il y aurait moins de problème ! et si en écoutant une berceuse il s’agite : c’est d’un bélliqueux ! s’il s’endort facilement : c’est un mou ! il n’y a que s’il fait son "sarko" après une grande claque dans le dos que nous pourrons le garder.

    signé ma pétition : "les bébés en prisons !"

    Arlequin (devant tant de conneries je préfère ironiser !)

  • Parution de mon livre : 6 mars en librairie

    Nos enfants, cobayes de la psychiatrie ?

    de PIERRE VICAN
    Journaliste, écrivain

    Éditions Anagramme, 192 pages, 17,90 €

    Le débat médiatique de l’hyperactivité fait rage en ce qui concerne la validité scientifique de ce « trouble mental », la justesse du diagnostic, le traitement des enfants par les psychotropes, les conséquences de cette chimiothérapie dont on ignore les effets à long terme, et la légitimité de la politique de dépistage des pathologies mentales infantiles dans les écoles.
    Au-delà de la controverse que suscite l’opposition des experts les plus réputés dans ce domaine, Pierre Vican, spécialiste des sujets de santé, de médecines douces et de bien-être, s’est penché sur le domaine de la médicalisation des troubles mentaux des enfants et des adolescents.
    De plus en plus de comportements infantiles sont considérés comme pathologiques. L’utilisation de substances psychotropes sur les enfants est en augmentation régulière. Est-ce normal ? Pourquoi les difficultés d’apprentissage, de lecture et d’étude, qui ont toujours existé, sont-elles désormais classées dans la rubrique des pathologies mentales ?

    L’auteur a mené une enquête documentaire sur tous les aspects de la question du TDAH – troubles déficitaires de l’attention avec ou sans hyperactivité –. Malgré la complexité des théories psychiatriques, il répond dans un langage simple et direct, accessible à tous les lecteurs, aux questions légitimes que se posent les parents désemparés qui désirent comprendre de quoi il retourne lorsqu’on leur dit que leur enfant est « hyperactif » et qu’il « doit être soigné ».
    Les parents et les médecins connaissent-ils les véritables effets secondaires de la Ritaline, des psychostimulants et des antidépresseurs prescrits aux enfants ? Cette étude qui se veut impartiale soulève de nombreuses interrogations sur les outils du diagnostic, la qualité des traitements préconisés, l’innocuité ou la dangerosité des composés chimiques utilisés et la validité des thèses en vigueur justifiant le traitement médicamenteux de la souffrance psychique infantile.
    Ce document apporte de nombreuses informations capitales, le plus souvent ignorées du grand public. L’auteur confronte avec le recul nécessaire les déclarations officielles, les théories en vogue, les hypothèses non vérifiées, les rapports médicaux et les documents essentiels. Il expose les incohérences, les témoignages troublants et les mises en garde scientifiques relatifs aux risques que fait courir la manipulation chimique du comportement des enfants par les substances psychotropes.

    Pierre Vican ne s’aventure pas à prendre parti, il s’interroge avec le lecteur. Les solutions apportées ne sont-elles pas pires que le problème initial ? Écrit à l’usage des parents, Nos enfants, cobayes de la psychiatrie ? pourra aussi être lu avec profit par les médecins généralistes, les directeurs d’établissements scolaires et les enseignants.

    Au fur et à mesure des pages, on découvre que les remèdes préconisés à grande échelle font l’objet de controverses acharnées dans les cercles scientifiques, que des effets secondaires bien connus – pouvant aller jusqu’à des phénomènes d’accoutumance et des lésions graves, notamment des accidents cardiaques – sont passés sous silence, que l’on recommande chaleureusement des molécules considérées par de nombreux spécialistes comme extrêmement dangereuses, et l’on va progressivement de la simple interrogation à la perplexité, pour conclure avec l’auteur à une franche inquiétude sur le système dans lequel sont plongés les parents en recherche d’une solution pour leur enfant.

    N’y a-t-il pas une dérive à l’américaine dans la volonté des pouvoirs publics de dépister systématiquement et de diagnostiquer dès l’école maternelle les prétendus troubles mentaux des élèves ?

    Un ouvrage abondamment documenté, rédigé dans un style clair et pédagogique, et qui sait rester factuel sur une question hautement sensible et polémique.

    Quelques questions soulevées dans ce livre :

    • Les causes de l’hyperactivité sont-elles connues ou toujours ignorées des spécialistes de la psychiatrie infantile ?
    • Le diagnostic de l’hyperactivité repose-t-il sur des critères médicaux et objectifs ?
    • Sait-on que l’emploi de la Ritaline et des autres psychostimulants sur les élèves en difficulté n’améliore pas réellement les performances scolaires, contrairement aux affirmations des psychiatres qui les prescrivent ?
    • Alors que les psychostimulants destinés à traiter l’« hyperactivité » sont des amphétamines et ont les mêmes effets qu’une drogue, pourquoi sont-ils recommandés chez les enfants ?
    • Selon de nombreux rapports médicaux, la molécule de la Ritaline et les antidépresseurs destinés aux enfants entraînent des malaises répertoriés ; ils ont provoqué des milliers d’accidents thérapeutiques chez les enfants, sans compter des automutilations, des pulsions suicidaires, des passages à l’acte suicidaire, et des décès. Pourtant, en France, le plan de la santé mentale prévoit de traiter les enfants avec ce type de produits.
    • Le méthylphénidate, molécule de la Ritaline, figure dans la liste officielle des substances prohibées du Code mondial antidopage. Le Modiodal, autre substance en cours d’étude et susceptible d’être utilisée chez les enfants, est l’excitant employé par des soldats de la Légion étrangère.
    • Existe-t-il un rapport entre les violences et les tueries inexpliquées dans certaines écoles et la prescription de psychotropes aux élèves ?
    • Quelles sont les origines des troubles psychiques infantiles couramment négligées par la pédopsychiatrie ?
    • Quels remèdes naturels pour éviter les drogues psychiatriques ?

    • je suis très choqué aussi par la tournure que prend l’éducation en France qu’on pourrait renommer psychiatrisation des maternelles. je confirme que la ritaline est un dérivé amphétaminique et en voyant les enfants qui en prennent, ils ne sont pas sages mais schootés. d’ailleurs la prescription de ritaline est très sévèrement encadrée pour éviter que les gens en fassent "mauvais usage"
      Il faudrait étudier toutes les formes d’éducation, voir le pour et le contre, et retenir les trucs qui ont marché. car ce qu’on veut c’est des résultats.