Accueil > Demain 12h00 : Place St Michel... Non à la recrudescence du conflit armé en (…)

Demain 12h00 : Place St Michel... Non à la recrudescence du conflit armé en Colombie

Publie le samedi 19 juillet 2008 par Open-Publishing

NON À LA RECRUDESCENCE DU CONFLIT ARME EN COLOMBIE

*******

Dimanche 20 juillet

Paris. 12h00 Place St Michel

*******


Quelles sont nos raisons pour manifester ?

Aujourd’hui c’est la Fête Nationale de la Colombie que nous avons très peu de raisons de fêter. Nous avons choisi cette occasion pour parler de la réalité de notre pays, une réalité complexe et mal connue de l’opinion publique française. Parce que nous croyons que le peuple colombien ne trouvera d’issue au conflit social, politique et armé qu’il endure que s’il a le soutien d’autres peuples.

La Colombie est un pays qui connaît un conflit depuis plus d’une cinquantaine d’années et ce malgré les efforts du gouvernement actuel qui s’efforce de présenter la situation du pays comme celle d’une Démocratie qui cherche à se défendre du terrorisme.

Nous nous réjouissons avec l’opinion publique française de la libération d’Ingrid Betancourt et des 14 autres otages, mais ce n’est pas pour autant que ce conflit est près d’être résolu. Nous espérons que les autres otages aux mains de la délinquance commune, des guérillas et des groupes paramilitaires trouveront bientôt leur liberté.

Cependant, rares sont ceux qui en France connaissent que ce drame affreux est un fléau qui frappe aussi quelque 30.000 personnes qui ont été victimes de disparition forcée depuis une trentaine d’années par les corps de sécurité de l’Etat et les groupes paramilitaires d’extrême droite qui ont souvent agi en connivence avec des agents de ce même Etat.

Les français ignorent que les familles de ces victimes ne voient aucune lueur d’espoir pour connaître la vérité, ni même pour recevoir une quelconque réparation et n’espèrent même plus retrouver les cadavres de leurs êtres chers. Des personnes dont on n’a plus rien su, disparues parce qu’elles étaient des défenseurs des Droits de l’Homme, des journalistes, des syndicalistes, des activistes sociaux, des minorités ethniques, des militants de partis politiques de gauche, des minorités sexuelles, des enseignants ou bien d’autres figures dérangeantes pour la classe politique au pouvoir.

Rares sont ceux qui savent en France que presque 4 millions de personnes ont été déplacées principalement par la terreur instaurée par les paramilitaires pour s’emparer de leurs terres au profit d’entreprises multinationales ou de grands propriétaires terriens. Plus de 4000000 de colombiens sont partis du pays pour des raisons politiques ou économiques.

En Colombie, pendant la première période de l’actuel président, Álvaro Uribe Vélez (2002- 2006), au moins 11.084 personnes ont été assassinés ou ont été ’portées disparues’ pour des raisons politiques. Peu de pays au monde détiennent autant de records macabres en ce qui concerne les atteintes aux Droits de l’Homme.

Peu de personnes savent ici que 64 membres du Congrès ont été mis en examen dont 34 ont été incarcérés en raison de leur complicité avec ces escadrons de la mort. La plupart d’eux sont des membres de la coalition du Président Uribe ainsi que l’ancien chef du service de renseignements. C’est le phénomène dit de la "parapolitique".

Presque personne ne sait que ces groupes armés et leurs complices engagés en politique, sont les responsables de l’achat de voix et de pratiques violentes pour obtenir des résultats électoraux favorables à leurs projets.

La plupart des français ignorent que ce même gouvernement mène soi-disant des négociations de paix avec ces groupes paramilitaires en permettant que tous ces crimes atroces restent dans l’impunité la plus odieuse. Presque personne ne sait ici que plus de 3000 de fosses communes ont été découvertes avec de nombreuses victimes de ce conflit que les médias étouffent.

L’issue militaire a échoué le long de ces 50 ans de larmes et de sang. La solution négociée s’impose comme la seule possibilité de ce que justice soit faite en Colombie et de trouver une issue à ce long conflit.

Qu’est-ce que nous demandons ?

Que la solidarité internationale et le travail de la France en tant que Présidente du Conseil de l’Union Européenne se traduisent par un engagement pour trouver une solution politique au conflit en Colombie.

Pour que les droits des victimes ne soient plus bafoués et pour que la Colombie respecte ses engagements internationaux relatifs aux Droits de l’Homme. Que ces crimes ne restent pas impunis grâce à l’emprise de la "parapolitique" !

Que tous les responsables des crimes de lèse humanité y compris leurs commanditaires, soient identifiés et punis sans exception, pour que cela ne se reproduise plus jamais !

Voir le site de la CPCP : http://coordinadora.popular.googlepages.com/home