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Demande au ministre de l’Education d’intervenir pour l’abandon des poursuites

Publie le samedi 11 juin 2005 par Open-Publishing

Il est demandé au ministre de l’Education d’intervenir pour l’abandon des poursuites à l’encontre des lycéens.

Le "Collectif de soutien aux victimes de la répression du mouvement lycéen" en a appelé mercredi 8 juin, devant la presse, au nouveau ministre de l’Education nationale, Gilles de Robien, lui demandant d’intervenir pour l’abandon des poursuites et la levée des sanctions.

Le Collectif (une cinquantaine d’organisations politiques, syndicales, associatives de gauche et d’extrême-gauche) a rendu publique une lettre au ministre lui demandant une audience et sollicitant son intervention.

Il y évoque "la disproportion entre les faits reprochés et la répression policière
et judiciaire" des lycéens et souligne : "quelle image de la justice et de la démocratie est ainsi donnée à la jeunesse et à l’opinion !".

Il ajoute : "vous pouvez choisir de ne pas assumer la continuité d’un conflit.

Vous avez fait savoir que vous entendiez user de la concertation et du dialogue.

Une de vos premières décisions a été de retirer du calendrier ministériel les projets de décrets que votre prédécesseur avait programmés afin d’achever le passage en force de sa loi. Nous sommes convaincus que parallèlement, vous aurez à coeur d’intervenir pour le retrait des poursuites et sanctions".

"Le mouvement n’est pas mort"

Les responsables du Collectif, dont des lycéens de la coordination nationale lycéenne, ont estimé que "la répression n’était pas celle d’individus mais de tout un mouvement social".

"Les lycéens sont victimes d’une chasse aux sorcières, les faits reprochés sont incohérents. En réalité, on criminalise un mouvement. Les procès sont politiques : nous demandons l’abandon des poursuites et l’amnistie totale pour les lycéens déjà condamnés. Quand on pense à la façon dont on traite des adolescents, on peut craindre ce qu’on ferait à des adultes, c’est tout le mouvement social qui est attaqué", ont-ils estimé.

Continuant à réclamer l’abrogation de la loi Fillon, les lycéens présents ont affirmé : "le mouvement n’est pas mort". "Si nous n’obtenons pas satisfaction, il reprendra en septembre, nous ne baisserons pas les bras devant une loi injuste et inégalitaire", ont-ils prévenu.

Le collectif de soutien comprend notamment des responsables d’ATTAC, de la CNT, de la LCR et de la JCR, du Scalp, de No passaran, des syndicats SUD éducation et SUD étudiants, de la FCPE Paris, du SNES, du PCF et des Verts.

Position du PS

Pour sa part, Julien Dray, porte-parole du Parti socialiste, a demandé mardi "l’abandon de toutes les poursuites et de toutes les procédures à l’encontre des lycéens".

Dans un communiqué, le PS considère que "dans un souci de reprendre le dialogue avec les lycéens", un tel abandon serait "un premier geste de conciliation à leur égard"

"Le fait que le ministre de l’Education ait choisi de suspendre la loi confirme que la mobilisation des lycéens contre cette loi était totalement justiiée", ajoute Julien Dray, qui insiste : "il serait juste d’abandonner toutes les procédures".

Pourtant, Julien Dray avait souhaité le 25 mai dernier que le tribunal correctionnel de Paris suive les réquisitions du parquet à l’encontre de l’un des leaders de la coordination lycéenne, Samuel Morville, jugé pour outrages à agent.

Le représentant du parquet avait proposé que soit infligée au jeune homme, âgé de 19 ans, une peine de travaux d’intérêt général ou une amende équivalant à 500 euros, pour des faits présumés survenus dans le cadre de la mobilisation contre la loi Fillon.

Samuel Morville avait été condamné le 1er juin à cinq mois d’emprisonnement avec sursis et à verser 500 euros de dommages-intérêts au commissaire de police qu’il avait outragé.

Villepin : mettre en oeuvre loi sur école dans "esprit de dialogue"

08-06

16:44:45 Dominique de Villepin a demandé mercredi dans sa déclaration de politique générale au ministre de l’Education Gilles de Robien de "mettre en oeuvre la loi sur l’école dans un esprit de dialogue avec la communauté éducative".

Gel des lois qui fâchent sur l’éducation

Gilles de Robien veut une « concertation » sur la loi Fillon.

Aucune réforme n’est remise en cause, aucune d’entre elles ne sera retardée », a fièrement certifié hier le président du groupe UMP à l’Assemblée nationale, Bernard Accoyer. Il a été aussitôt démenti par deux ministres du nouveau gouvernement : Gilles de Robien, ministre de l’Education nationale, veut se donner « le temps de la concertation » avant de signer les décrets d’application de la loi Fillon. Quant au ministre de la Justice, Pascal Clément, il attend des « propositions sur les problèmes soulevés » par la loi Perben. Un troisième recul a été évoqué, avant d’être démenti, sur la journée de solidarité du lundi de Pentecôte. Le président du comité d’évaluation de cette mesure, Jean Leonetti, député (UMP) des Alpes-Maritimes, avait indiqué hier matin que les auditions auxquelles il avait procédé faisaient apparaître « un consensus sur un éventuel impôt ». Quelques heures plus tard, il rectifiait que le temps des propositions n’était pas venu et qu’il « n’envisageait pas d’impôt supplémentaire spécifique en remplacement de la journée de solidarité ».

Désaveu. Gilles de Robien a confirmé hier que l’application de la loi Fillon attendrait « que [son] degré de connaissance soit suffisant pour prendre une décision » (Libération d’hier). Un mois à peine après l’adoption aux forceps du texte, le seul ministre UDF offre ainsi aux syndicats enseignants une victoire à la Pyrrhus que rien, institutionnellement, n’annonçait. La phase de « concertation » dont il a annoncé l’ouverture intervient en effet après quasiment deux ans de dialogue ­ dix-huit mois de « grand débat sur l’école » qui a mobilisé plus d’un million de Français ainsi que la quarantaine de membres de la commission Thélot qui ont siégé pendant un an ; puis quatre mois de discussion avec les partenaires sociaux. Robien a beau répéter ne « pas être là pour désavouer » son prédécesseur, le report de l’examen des décrets d’application constitue un désaveu cinglant, a fortiori quand l’impétrant précise : « Je ne vais pas commencer par signer des décrets sur un texte qui a fait autant de polémique. »

De fait, lors de sa première réunion avec les recteurs d’académie, hier, il est apparu très préoccupé par le contexte social, évoquant son inquiétude face au sentiment de « révolte » qui avait accompagné l’adoption de la loi Fillon. La réaction des députés UMP a été immédiate : Accoyer a estimé que la loi « devait être appliquée » et que « le plus tôt serait le mieux ». Mais Robien veut « respecter le Parlement » tout en tenant compte « du bouillonnement » social. Il a rappelé sa méthode : « Je n’aboutis jamais à des conclusions avant d’avoir engagé un dialogue. La décision sera prise quand il y aura maturation et consensus. » Nommé aux Transports en 2002, il n’avait pas procédé autrement avec les dossiers sensibles du service minimum et du troisième aéroport parisien. Le premier a été repoussé, le second enterré.