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Dépenses militaires : un réarmement mondial

Publie le mercredi 20 juin 2007 par Open-Publishing

Dépenses militaires : un réarmement mondial
19.06.07

l n’y a pas que la rhétorique de Vladimir Poutine qui rappelle la guerre froide : depuis 2005, le total des dépenses militaires annuelles de la planète a de nouveau franchi les 1 000 milliards de dollars (1 204 milliards en 2006), retrouvant le niveau atteint au plus fort de la tension Est-Ouest, une période qui fut celle de l’âge d’or des régimes de contrôle des armements. La fragmentation des empires a provoqué un enchaînement néfaste : la dissémination des armes de destruction massive, l’affirmation souvent violente des revendications identitaires, l’émergence d’acteurs non étatiques et du terrorisme international.

Les études de différents instituts de recherche - l’Institut international de recherche pour la paix (Sipri) de Stockholm, l’Institut international d’études stratégiques (IISS) de Londres, le Centre international pour le développement (BICC) de Bonn - soulignent l’évolution alarmante que connaît la planète, qui, en 2006, a consacré plus de 2,5 % de son produit intérieur brut (PIB), soit 184 dollars par habitant (135 dollars en 2001), à des dépenses militaires.

Celles-ci ont progressé de quelque 37 % depuis dix ans, alors que les effectifs militaires et paramilitaires sont passés de 26,8 millions à 31 millions. Les Etats-Unis, dont les dépenses militaires représentent 47 % du total mondial, sont largement responsables de cette militarisation croissante, notamment au travers des guerres d’Irak et d’Afghanistan. La progression des dépenses militaires de la Russie, de la Chine et de l’Inde est également forte, d’autant que les deux premiers sous-estiment de plus de 50 % le montant de leur budget militaire.

Les pays riches sont les principaux responsables de cette militarisation croissante : sur les 1 118 milliards de dollars déboursés en 2005, 707 milliards proviennent des membres du G8. Même si la comparaison a ses limites, le montant de l’aide globale au développement (106,8 milliards de dollars en 2005) souligne le caractère incantatoire des discours sur la solidarité internationale.
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