Dépôts de carburant : la résistance s’organise

Gouvernement vs Grévistes. Au jeu du chat et de la souris, qui de nous deux gagnera ? Si chaque camp est loin de prendre cette partie à la rigolage, le système "blocage/déblocage" des dépôts de carburant est pourtant en marche. A Donges, la résistance s’organise.

Dernière minute : Nicolas Sarkozy a ordonné mercredi le déblocage de "la totalité des dépôts" de carburants "afin de rétablir au plus tôt une situation normale", dans une déclaration au Conseil des ministres dont une copie a été remise à la presse.

Au lendemain de la sixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, l’épreuve de force continue entre grévistes et gouvernement. A l’image du secteur pétrolier qui est durement entré dans le conflit la semaine dernière.

Malgré le discours rassurant de la majorité, les pompes livrent difficilement leurs dernières gouttes de pétrole et la pénurie en carburant se fait de plus en plus préoccupante. Preuve en est, le ministère de l’Intérieur a annoncé la mise en place d’un "plan d’acheminement" vers les départements en mal du désiré combustible. Hier, 4 000 stations étaient en attente d’approvisionnement. Près d’un tiers des stations-service de France étaient en panne sèche mardi, reconnaissait le gouvernement. Le ministère de l’écologie tablait lui sur "3190 stations-service" se déclarant "vides" sur les "12 311" que compte le territoire.

C’est dans ce climat tendu, que les manifestants bloquant les accès aux dépôts pétroliers de La Rochelle et du Mans depuis plusieurs jours, ont été bon gré, mal gré, délogés par les forces de l’ordre dans la nuit de mardi à mercredi. Exit les militants, les camions roulent de nouveau. Mais près du site du Mans, les manifestants bloquent toujours les dépôts de la Socamaine qui approvisionnent les centres Leclerc de la région.

A Donges en Loire-Atlantique, la résistance s’organise. Plusieurs dizaines de salariés des secteurs industriels voisins et manifestants, 200 selon les témoignages sur place, un millier selon les syndicats, sont venus prêtés main forte aux grévistes du secteur pétrolier. La rumeur avait circulé mardi après-midi durant la manifestation à Saint-Nazaire avant de se propager sur internet via les réseaux sociaux.

Résultat, les gendarmes intervenus peu après 04h00 du matin cette nuit pour débloquer la raffinerie de Donges mis à l’arrêt depuis le 12 octobre, devront sûrement revenir. Car si le site est débloqué, les manifestants bloquent désormais les voies d’accès au dépôt. Et de dégonfler les pneus des camions-citernes sur les ronds-points d’accès afin de rendre impossible toute arrivée sur le site.

La raffinerie de Donges, deuxième de France en capacité, est la première à avoir voté l’arrêt de la production en France pour protester contre le projet gouvernemental. Selon le préfet de Loire-Atlantique Jean Daubigny, quasi la moitié des stations-service du département étaient à sec lundi soir ou manquaient de carburant. Hier, le préfet avait lancé un appel au "civisme" pour que les dépôts laissent sortir du carburant pour les véhicules prioritaires. Appel manqué.

Même son de cloche à Caen. Le dépôt de carburant débloqué mardi en fin d’après-midi selon la CGT, a été de nouveau bloqué vers 4h00 du matin. "Nous continuerons à débloquer les dépôts" de carburants, a riposté ce mercredi matin le ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux. En réplique à la détermination du gouvernement sur le maintien du coeur de la réforme, les grévistes font la sourde oreille. Et de continuer leur piquet de grève.

http://www.metrofrance.com/info/depots-de-carburant-la-resistance-s-organise/mjjt !jFvXQ7kVq6ZVM/