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Des cheminots expliquent pourquoi ils tiennent à leur régime de retraite
Publie le lundi 19 novembre 2007 par Open-Publishing8 commentaires

de Birchem Nathalie
Beaucoup de cheminots disent avoir accepté des conditions de travail particulières en échange de l’assurance de pouvoir partir plus tôt à la retraite
Oui, Cyril, 41ans, dont quinze à la SNCF, le dit tout haut. Il se sent "légitime" à défendre sa retraite. Car, dit-il, "quand on est entré à la SNCF, on a accepté tout un tas de contraintes parce qu’on pensait qu’on partirait plus tôt." Ce cadre, qui a été conducteur de train pendant neuf ans, en convient : on n’est plus au temps du charbon. "Mais, assure-t-il, il y a d’autres pénibilités."
Les locomotives ont souvent près de 30 ans ; ce qui signifie qu’il y a fréquemment de petites pannes. "Or, explique Cyril, quand la machine s’arrête, non seulement le conducteur doit gérer la panne tout seul, avec le régulateur qui lui met la pression pour réagir vite, mais il doit aussi gérer les voyageurs, qu’il faut convaincre de ne pas descendre du train. C’est très stressant." Et puis, fait encore observer Cyril, "à la SNCF, il y a 500 “accidents de personnes” chaque année".
En clair, cela veut dire que chaque conducteur fait face à au moins un suicide sur la voie dans sa carrière. Moi, j’en ai connu trois. » Enfin, précise-t-il, il y a les « décou chés » : « Un conducteur TGV qui fait Nice-Paris, dort en moyenne deux fois par semaine en dehors de chez lui. Quand on a des gosses, on ne les voit pas. » Certes, admet Cyril, les conducteurs de trains, qui représentent moins de 10 % des effectifs cheminots, disposent d’avantages. En particulier, ils bénéficient des fameuses « bonifications », qui leur permettent grosso modo de partir cinq ans avant les autres cheminots. Christophe, lui, n’a pas de « bonification ».
Aujourd’hui permanent syndical, celui qui fut quinze ans « sur le terrain », en tant qu’agent de maintenance de l’infrastructure, estime que ses collègues ont « un boulot aussi pénible que dans le bâtiment parce qu’ils manient la pioche et le marteau-piqueur été comme hiver » . Or, témoigne-t-il, les conditions de travail se sont beaucoup dégradées. « Quand j’ai été recruté, on ne travaillait jamais de nuit. Mais c’est de moins en moins le cas. » La preuve, poursuit-il : « J’ai un collègue qui a travaillé 70 nuits en 2006 ! » Qui plus est, « alors qu’auparavant le travail de nuit nous valait une prime de 15 €, la direction locale a dénoncé cet accord ! »
Résultat : « Le salaire d’un agent de voie dépasse rarement les 1 500 € net primes et nuits comprises », alors que, d’après la direction, le salaire net moyen de l’ensemble des cheminots atteint 1 958 €. Sophie, guichetière, est loin de cette moyenne, elle aussi. « Si j’étais à plein-temps, je gagnerais 1 500 € net, calcule-t-elle, y compris la prime que je touche parce que je parle deux langues. » Cette trentenaire, qui travaille depuis dix ans au guichet, assure, elle aussi, que les conditions de travail se sont dégradées. « Et encore, nuance-t-elle, moi je n’ai à pas me plaindre, je ne fais pas d’horaires décalés », comme c’est le cas pour 75 % des cheminots, selon la SNCF.
Temps de pause « fliqué », séance de travail « listée par ordinateur pour voir le nombre de billets vendus », les choses ont bien changé, selon elle. « La SNCF veut qu’on devienne des commerciaux. On nous donne des objectifs de vente à atteindre – tant de billets première classe à vendre, tant de billets + hôtels –, alors que les usagers, ce qu’ils veulent, c’est juste acheter un billet. Pour beaucoup d’agents, cela va à l’encontre de nos missions de service public, raconte encore la guichetière.
D’autant que, quand la direction décide d’une nouvelle politique tarifaire, on se retrouve seuls à en assumer les conséquences face aux usagers. Parfois, c’est difficile, il y en a même qui jettent des objets sur le guichet. »
La Croix du 19 novembre 2007
Messages
1. Des cheminots expliquent pourquoi ils tiennent à leur régime de retraite, 19 novembre 2007, 17:09
MERCI !!!
ces témoignages sont trés importants ils nous aident à connaitre mieux votre quotidien et solidaire de votre mouvement ce sont des arguments de taille pour continuer à vous défendre !!
NE BAISSEZ PAS LES BRAS, NOUS SOMMES NOMBREUX DERRIERE VOUS !!!!
et faisons en sorte que tous les salariés, chômeurs, précaires, étudiants, retraités arrivions à nous unir contre cette politique qui frappe de plein fouet les plus démunis et les salariés !!!
1. Des cheminots expliquent pourquoi ils tiennent à leur régime de retraite, 19 novembre 2007, 18:15
Au fur et à mesure qu’on s’enfonce dans la crise sociale, on découvre avec stupeur l’ampleur des situations pénibles et des salaires extrêmement bas. Avant, il y avait entre nous suffisamment de mauvaises langues pour nous en dire le contraire, et aujourd’hui grâce au net, on découvre la réalité des choses.
J’en viens à penser que la faute en revient aux politiques qui se sont succédés, et au patronnat qui ont laissé conjointement pourrir volontairement la situation afin de nous imposer une autre société, qui est loin d’être réjouissante. Bien au contraire !
C’est pour cela, que je soutiens votre action, car vous êtes le dernier rempart avant la chute finale des ouvriers et de l’ensemble des salariés. Je me joins donc à votre mouvement pour dire non à Sarko, je veux pas de son libéralisme à la con. D’ailleurs on va en entendre parler de ce qu’est le libéralisme aux USA, quand ils s’écrouleront suite à la crise financière qui va s’abattre sur leurs épaules.
Nous, nous avons une autre vision de la vie, et c’est cela qu’il faut à tout prix préserver. Nous le tenons également de l’héritage de nos anciens qui se sont battus pour nous faire une vie certes studieuse, mais surtout agréable pour tous.
Alors, à fond avec vous, et mettons les points sur les "i" à Sarko.
2. Des cheminots expliquent pourquoi ils tiennent à leur régime de retraite, 19 novembre 2007, 19:15
Une chose qui n’est jamais dite , la retraite c’est le patrimoine des salariés et des ouvriers ! Pas d’oeuvres d’art , de proprietés, de terres , de bois, de revenus boursiers, une fois la cessation d’activité !
Les cheminots savent compter et cette perte de pouvoir d’achat sera irreversible . Si on rajoute le coût des complémentaires santé qui augmente avec l’age , le tarif des maisons de retraites , les franchises médicales , le forfait à l’hôpital, les deremboursements de médicament , la fin d’un vrai 100% ALD , l’augmentation du chauffage , des loyers ,sur le carburant , dans l’alimentation etc..
Il faudrait être fou ou maso pour accepter de finir dans la misère, après une vie de travail !
Boris
3. Des cheminots expliquent pourquoi ils tiennent à leur régime de retraite, 20 novembre 2007, 08:52
Pas que sur les "i", bon sang... pas que sur les "i"...
G.B.
2. Des cheminots expliquent pourquoi ils tiennent à leur régime de retraite, 20 novembre 2007, 00:20
Les cheminots côtisent 2,35 fois plus que les salariés du privé ?
L’équité des retraites, c’est ce que tout le monde demande aux cheminots.
Tout à fait d’accord pour l’équité. Alors ensemble, remettons tout à plat.
Durée des cotisations
Le salarié du régime général côtise durant 40 ans alors que le cheminot
côtise 37 ans et demi.
Pourcentages des cotisations
Le régime général côtise 6,75% de part salariale et 9,9% de part patronale.
Soit un total de 16,65%. Source vérifiable sur
http://www.info-retraite.fr/index.php?id=cnav&L=0#b
Le régime SNCF côtise 7,85% de part salariale et 33,94% de part patronale
.... Soit un total de 41,79% Source vérifiable sur
http://www.info-retraite.fr/index.php?id=sncf0#b
Bilan
Un cheminot côtise 2 ans et demi de moins qu’un salarié côtisant au régime
général, mais côtise 25,14% de plus par mois.
Faisons un petit comparatif pour voir ce que celà donne sur la base d’un
salaire mensuel de 2000 euros :
– Pour le régime général, 16,65% de 2000 = 333 euros par 480 mois (40 ans) =
159 840 euros
– Pour le régime SNCF, 41,79% de 2000 = 835,8 euros par 450 mois (37,5 ans) =
376 110 euros
En 37 ans et demi un cheminot aura côtisé à sa caisse de retraite 2,35 fois
plus qu’une personne en 40 ans dans le régime général.
Conclusion
Je suis cheminot, et je suis pour l’équité des retraites mais depuis le
début de ma carrière quand je demande à ma direction pourquoi les cheminots
français font partie des moins bien payés d’Europe on me répond que la SNCF
a fait le choix de côtiser plus à la caisse de retraite et de ce fait payer
moins les cheminots pour pouvoir partir plus tôt en retraite et garder un
personnel jeune par souci de sécurité. Maintenant que l’on veut m’enlever
cet avantage, je ne vois pas pourquoi je continuerais à côtiser 25,14% de
plus que les autres, où serait l’équité ?
Je vois trois solutions possibles :
La première, je côtise 40 ans comme tout le monde, mais ma côtisation
retraite passe de 41,79% à 16,65% pour une équité complète et la SNCF
m’augmente mon salaire des 25.14% de différence et me rembourse le trop
côtisé depuis mon embauche.
La seconde, tout le monde côtise 37 ans et demi, ma côtisation reste a
41,79% et ce sont les salariés du régime général qui côtisent 25,14% de plus
pour une équité complète. (Les salariés du régime général accepteront ils
une baisse de 25,14% de leur salaire ?).
La troisième, je reste comme je suis et accepte de continuer à cotiser 2,35
fois plus qu’un salarié du régime général.
3. ah ces cheminots ....., 20 novembre 2007, 15:27
heureusement que vous etes la les gars, vous au moins vous ne baissez ni les bras ni la tête
En plus vous portez sur la place publique des débats important, vous secouez le débat au point qu’aujourd’hui les fanfarons de droite qui vous traitaient de privilègiés nantis limite fégnant, sont bien emmerdé parce que l’opinion public se rend compte que vous avez raison.
J’aimerai que vous rappeliez aux salariés qui ont la trouille de pas pouvoir aller au travail et qui vous accrochent dans les gares dans la rue ou dans les familles , qu’en 2003 pour la réforme FILLON , les salariés du privé ne se sont ni mobilisés ni battus et ils l’ont dans le c...
Leur dire aussi que si ils ne veulent pas etre des petits vieux dans la misère ils n’ont qu’a faire comme vous.
Encore que revenir a 150 trimestres et 75 % du salaire sur les 10 meilleures années....
Aux cheminots aux EDF GDF .... vous au moins vous avez des couilles ! Je sais certains diront
" ils ne risquent pas le chômage " peut etre mais les conséquences sur la carrière et l’attitude des chefs ensuite, ça doit pas etre évidant a vivre quand faut reprendre.
merci pour tout ce que vous faites pour les autres
chaleureusement.
andré 18
4. Des cheminots expliquent pourquoi ils tiennent à leur régime de retraite, 20 novembre 2007, 20:20
Ca remet les pendules à l’heure...
1. Des cheminots expliquent pourquoi ils tiennent à leur régime de retraite, 20 novembre 2007, 20:50
Merci à 86 100 d’expliquer les choses, à partir d’un exemple concret et chiffres à l’appui. Pour la compréhension, c’est beaucoup plus net. Les syndicalistes ou les hommes politiques de gauche quand ile peu qu’ils passent à la TV, devraient afficher ce tableau pour que tout le monde prenne en connaissance de cause, la dimension du problème.
Et André, en plus de ce que vous dites, il faut dire aux antigrévistes, qu’ils suivent les conseils de Lagarde, rien de tel que le vélo ou la marche à pied.
Et en plus, j’ajouterai que tant qu’à faire, l’Etat les recense et n’augmente que ceux qui se sont décarcassés pour manifester et réclamer le respect des régimes spéciaux, en plus d’une augmentation de salaire. Idem pour le privé qui a minifesté.
Pour les antis, comme il est clair qu’ils sont heureux avec ce qu’ils ont, il ne serait pas nécessaire qu’ils profitent de l’augmentation, et il faut leur appliquer à eux seulement la réforme.
Comme ça tout le monde sera content et basta.