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Des extraits secrets du rapport Fay accablent le général Sanchez
Publie le vendredi 27 août 2004 par Open-PublishingSelon le "New York Times", l’ancien chef des forces américaines en Irak n’a pas proscrit l’usage de méthodes relevant de la torture à la prison irakienne d’Abou Ghraib.
Le New York Times relate, vendredi 27 août, que selon des extraits secrets du rapport de l’US Army sur les sévices infligés à des détenus irakiens dans la prison d’Abou Ghraib, l’ancien chef des forces américaines en Irak a approuvé l’usage des méthodes d’interrogatoires assimilées à de la torture.
Le général Ricardo Sanchez et ses hommes ont, toujours selon le rapport cité par le quotidien, enfreint la convention de Genève sur les prisonniers.
Le New York Times affirme s’être procuré des extraits confidentiels du rapport de 171 pages auprès d’un haut responsable du ministère de la défense, dont le nom n’est pas communiqué.
La version officielle du rapport établi par les généraux George Fay et Anthony Jones a été rendue publique mercredi 25 août.
Il s’agit du second rapport publié cette semaine sur les responsabilités dans le scandale des sévices infligés aux prisonniers irakiens après celui de la commission dirigée par l’ancien secrétaire à la défense, James Schlessinger.
Selon les passages confidentiels du rapport Fay-Jones, les procédures qu’a approuvées Sanchez violent la ligne de conduite de l’US Army et les conventions de Genève, alors même que des responsables militaires et des responsables du gouvernement Bush avaient déclaré que les conventions internationales devaient s’appliquer à tous les prisonniers irakiens.
Ricardo Sanchez a par exemple donné un ordre le 12 octobre 2003 qui, même s’il n’autorisait pas directement le recours aux sévices, ouvrait effectivement la porte à des méthodes d’interrogatoires - utilisées dans des dizaines de cas - que les enquêteurs du Pentagone ont jugé abusives.
Parmi les méthodes que Sanchez n’a pas clairement réprimées figurent notamment le recours à l’isolation dans des chambres froides ou chaudes et l’usage de chiens pendant les interrogatoires, rapporte le journal.
"A Abou Ghraib, les conditions d’isolement incluaient parfois d’être placé nu dans de petites salles très froides ou très chaudes, et/ou dans des salles plongées dans le noir", affirme le rapport.
Le journal relate aussi que ces méthodes ont été recommandées à Sanchez à l’été 2003 par le général Geoffrey Miller, un responsable de la base de Guantanamo envoyé en Irak, et par une unité de renseignements qui a pris la direction des interrogatoires d’Abou Ghraib après avoir servi en Afghanistan. Avec Reuters
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3222,36-376971,0.html