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Des libyens promettent de venger la mort des neuf hommes enterrés samedi

Publie le dimanche 15 mai 2011 par Open-Publishing

À travers les coups de feu, des libyens endeuillés ont promis de se venger de la mort des neufs hommes qu’ils ont enterrés samedi, qu’ils disent être des médecins et des religieux musulmans tués par une attaque aérienne de l’OTAN dans l’est de la Libye.

La même journée, le gouvernement libyen, dans ce qui a semblé être une tentative de transformer les funérailles en une démonstration de soutien à Mouammar Kadhafi, a avisé la population du lieu et de l’heure de l’événement par la télévision d’État et par messagerie texte. Seule une centaine d’hommes étaient présents, et peu d’entre eux semblaient être des proches des victimes. Au moins une dizaine étaient des soldats.

Tôt dimanche, un message texte du gouvernement a semblé trahir la nervosité qui règne au sein des autorités. Le message demandait de ne pas croire les « mensonges des chaînes de nouvelles, les rumeurs ou les appels au conflit et à la destruction ».

Le message texte a été envoyé environ une heure après que des coups de feu intermittents aient résonné dans la capitale. Dans l’hôtel où les reporters doivent demeurer à Tripoli, des bruits d’artillerie lourde, en provenance de trois directions différentes, se sont fait entendre. Un porte-parole du gouvernement, Ibrahim Uthman, a identifié ces bruits comme étant des tirs aériens visant les avions de l’OTAN qui survolent le pays à basse altitude.

L’OTAN continue d’intensifier ses raids contre les forces pro-Kadhafi dans plusieurs secteurs de la Libye dans le but d’affaiblir la contre-offensive face à l’insurrection.

Quatre explosions, vraisemblablement liées à des frappes alliées, ont été entendues tôt samedi matin à Tripoli. Samedi soir, la télévision d’État a rapporté qu’un raid de l’OTAN aurait ciblé un site de la base militaire de Bab al-Aziziya, où se trouve la résidence de Mouammar Khadafi. L’OTAN dit plutôt avoir visé un centre de commande et de contrôle militaire.

M. Kadhafi continue quant à lui à défier l’OTAN, soulignant qu’il est vivant malgré les frappes qui se poursuivent. Le régime de Tripoli affirme qu’un raid a provoqué la mort de 11 civils à Brega, dans l’est de la Libye, une information que l’OTAN a dit ne pas pouvoir confirmer samedi.

Dans un bref enregistrement audio diffusé vendredi soir à la télévision d’État libyenne, Mouammar Kadhafi a une nouvelle fois nargué l’OTAN, soulignant qu’il était vivant malgré la série de frappes. On ne l’avait pas entendu parler depuis la frappe de l’OTAN sur Tripoli il y a quinze jours et dans laquelle, selon le régime, l’un de ses fils et trois de ses petits-enfants ont été tués.

Dans l’enregistrement d’un peu plus d’une minute à peine, le dirigeant libyen a dit vouloir rassurer les Libyens inquiets après une frappe de l’OTAN jeudi sur son complexe de Bab Azizia à Tripoli.

« Je dis aux lâches Croisés : je vis dans un endroit où vous ne m’aurez pas. Je vis dans le coeur de millions de gens », lance-t-il dans ce message qui n’a pas été authentifié.

Malgré près de deux mois de bombardements de l’OTAN, l’opposition n’a pas réellement pu s’imposer sur le terrain, la ligne de front dans l’est du pays restant largement figée.

À Athènes, un envoyé spécial de l’ONU a déclaré qu’il se rendrait en Libye dimanche à bord d’un avion des Forces aériennes grecques. Cette septième visite dans le pays du nord de l’Afrique vise à mettre fin aux hostilités et à trouver une solution politique à la crise.

L’envoyé, Abdelilah Al-Khatib, est un ancien ministre des Affaires étrangères en Libye. Samedi, il a rencontré le ministre des Affaires étrangères Dimitris Droustas et le premier ministre de la Grèce, George Papandreou.

Samedi après-midi, Mahmoud Jibril, le « Premier ministre » du Conseil national de transition (CNT), le gouvernement formé par l’opposition libyenne dans son fief de Benghazi (est), a été reçu une nouvelle fois par le président français Nicolas Sarkozy à Paris. Il est sorti de l’Elysée sans faire de déclarations.

La veille, le conseiller à la sécurité nationale du président américain Barack Obama, Tom Donilon, avait reçu à la Maison-Blanche une délégation de l’opposition libyenne. Contrairement à Paris ou Rome, Washington n’est pas allé jusqu’à reconnaître le CNT comme un gouvernement libyen légitime. Mais la Maison-Blanche a rappelé dans un communiqué diffusé après la rencontre que le Conseil est un « interlocuteur crédible ».

La Maison-Blanche a promis de poursuivre les frappes tant que les attaques sur la population se poursuivraient et dit examiner les moyens d’augmenter le soutien financier à l’opposition libyenne. Elle envisage notamment une loi qui permettrait de débloquer plus de 30 milliards de dollars d’avoirs du régime de Tripoli gelés dans les banques américaines pour qu’ils puissent être utilisés par l’insurrection.

Cette dernière estime avoir besoin de près de trois milliards de dollars ces prochains mois pour payer les soldes des combattants, la nourriture, des médicaments et autres. Elle dit aussi attendre désespérément qu’un pays veuille bien lui envoyer des armes.

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