Accueil > Des militants des droits de l’homme emprisonnés au Maroc
Des militants des droits de l’homme emprisonnés au Maroc
Publie le samedi 11 août 2007 par Open-Publishing1 commentaire
Des militants des droits de l’homme emprisonnés au Maroc
Appel à soutien
samedi 11 août 2007, par Invités / "le Patriote"
letrre à envoyer aux ambassades
Faits :
Mohamed Yousfi, secrétaire de la section d’Attac Maroc à Beni Mellal, passe en procès en appel jeudi 2 août avec deux autres camarades Abdelkebir Rabaaoui et Brahim Ahansal, de l’Association Nationale des Diplômés Chômeurs au Maroc et de l’Association Marocaine des Droits de l’Homme de Beni Mellal. Ils risquent une aggravation de leurs peines.
Mohamed Yousfi, Abdelkebir Rabaaoui et Brahim Ahansal ont été condamnés à deux mois de prison avec sursis et 5000 dirhams d’amende en première instance pour avoir participé le 5 juin à un rassemblement de solidarité à Beni Mellal avec cinq militants de l’Association marocaine des Droits de l’Homme (dont le Président et quatre militants de l’Association des diplômés chômeurs, parmi lesquels se trouve un responsable jeunesse de l’organisation Nahj Democrati) arrêtés au défilé du 1er mai à Ksar el Kébir et condamnés à 3 ans de prison et 10.000 dirhams d’amende et, ElMehdi ElBerbouchi (étudiant, dix-neuf ans), Abderrahim Karrad (syndicaliste ouvrier agricole, vingt-cinq ans) et militants de l’Association marocaine des Droits de l’Homme arrêtés au défilé le 1er mai à Agadir et condamnés à 2 ans de prison ferme et 10.000 dirhams d’amende. Un autre militant arrêté au rassemblement de Beni Mellal, Mohamed Boughrine (72 ans) a été condamné à un an de réclusion ferme pour les mêmes motifs. Il a choisi de ne pas faire appel.
Ces militants de l’Association marocaine des Droits de l’Homme, de l’Association Nationale des Diplômés Chômeurs au Maroc, de l’UMT et du syndicat des travailleurs agricoles ont été arrêtés, jugés et condamnés, parce que, selon la police, ils avaient scandé des slogans autres que les slogans de revendications sociales de leurs organisations et “portant atteinte aux valeurs sacrées du régime monarchique”, c’est à dire “outrageants pour la personne du Roi et de sa famille”.
(La législation marocaine punit toute humiliation de la personne du roi, de l’un des princes ou de ses apparentés par l’injure et l’outrage. Le procureur du Roi les a accusés d’avoir scandé le premier mai 2007 "Jet, ski et fêtes, ou est passé l’argent du peuple ?" ; "On a assez du sacré, plus de liberté" "Le roi va t’en, le Maroc n’est pas ta propriété" "Monarchie fasciste, république démocratique". Les accusés ont nié avoir scandé les slogans qui leur étaient reprochés durant toutes les étapes de la procédure, devant le procureur et devant le parquet ; de surcroît les slogans qui leurs sont reprochés ne constituaient pas une injure ou un outrage à l’égard de la personne du roi et des princes, mais une opinion sur le régime politique).
Les cinq militants de Ksar el Kébir ont toujours nié ces accusations et les deux militants de Agadir, qui avaient avoué sous la torture, se sont rétractés depuis.
Le 24 juillet, les 5 militants de Ksar el Kébir qui avaient fait appel de leurs condamnations à 3 ans de prison ferme, ont vu ces condamnations aggravées à 4 ans de prison ferme. Les militants de Agadir ont entamé une grève de la faim le 26 juillet contre ce jugement, et pour réclamer des soins médicaux pour Abderrahim Karrad (asthmatique et sévèrement torturé) et faire cesser les menaces de viol sur le jeune ElMehdi ElBerbouchi (enfermé avec des droits communs) et privé de la possibilité de continuer sa scolarité.
Les procès des détenus et accusés du 1er Mai doivent être annulés et nos camarades libérés.
Nous vous demandons de faxer, (si possible AVANT LE 2 AOUT, sinon dès que vous pouvez) aux ministère de la justice et, si possible aux autres ministères et autorités marocains cités en fin de message.
Nous vous demandons aussi d’envoyer à vos contacts militants et à vos amis ce message en leur demandant de faxer eux-aussi des protestations aux autorités marocaines, pour exiger la relaxe et la libération des détenus du 1er mai et l’amélioration de leurs conditions de détention.
Commission méditerranée (Attac France)
Modèle de lettre à faxer directement aux autorités marocaines, si possible avant jeudi 2 août (liste des fax en fin de message)
Nous vous écrivons pour vous faire part de notre préoccupation quant au fait que depuis le 1er mai 2007, des membres de l’Association marocaine des droits humains, de l’Association Nationale des Diplômés Chômeurs au Maroc et de l’association Attac ont été condamnés à des peines de quatre ans de prison ferme pour« atteinte aux valeurs sacrées du régime monarchique ». Ils ont participé le 1er mai à des manifestations non violentes au cours desquelles des opinions ont été exprimées de manière pacifique. Ils nient tous avoir scandé les mots d’ordres contre la monarchie qui leur sont reprochés. Ils dénoncent des tortures subies pendant les interrogatoires pour leur extorquer des aveux. Ils affirment que les procès verbaux des policiers les accusant ont été rédigés plusieurs jours après leurs arrestations. Ces personnes n’ont fait qu’exercer leurs droits fondamentaux à la liberté d’expression et de réunion, garantis par la Constitution marocaine et par les articles 19 et 21 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), auquel le Maroc est partie.
Le 24 juillet, les peines de Thami Khyati, Youssef Reggab, Oussama Ben Messaoud, Ahmed Al Kaateb, Mohamed Rabii Raïssouni, arrêtés après le défilé du 1er mai de Ksar El Kbir ont été aggravées en appel de 3 à 4 ans de réclusion ferme et 10.000 dirhams d’amende. ElMehdi ElBerbouchi (étudiant, dix-neuf ans) et Abderrahim Karrad, arrêtés pour avoir participé au défilé du 1er mai à Agadir, ont été condamnés à deux ans ferme et 10.000 dirhams d’amende au même motif d’« atteinte aux valeurs sacrées du régime monarchique » .
Nous demandons l’annulation du procès des accusés de Ksar el Kébir qui n’a respecté ni le fond des conventions internationales ratifiées par le Maroc, ni la forme des procédures légales marocaines. Les accusés ont toujours nié avoir “atteint aux valeurs sacrées du régime en scandant des slogans insultants pour la personne du roi et de sa famille” et affirment n’avoir scandé que les slogans revendicatifs de leurs organisations. Les procès verbaux de l’accusation sont postérieurs à leur arrestation. Nous exigeons leur libération immédiate et l’annulation de toutes les condamnations et poursuites.
El Mehdi El Berbouchi et Abderrahim Karrad, ont commencé une grève de la faim le 26 juillet pour obtenir d’être séparés des droits communs, pour que Karrad reçoive des soins, et que El Berbouchi continue sa scolarité. El Mehdi El Berbouchi déclare avoir été battu et menacé de viol pendant son interrogatoire pour lui arracher des aveux. Il dit être placé avec des droits communs qui continuent de le menacer de viol. Abderrahim Karrad, syndicaliste ouvrier agricole, est asthmatique, et déclare être privé de soins après avoir été torturé dans ses interrogatoires.
Nous demandons l’annulation du procès des accusés d’Agadir qui n’a respecté ni le fond des conventions internationales ratifiées par le Maroc, ni la forme des procédures légales marocaines. Les accusés déclarent avoir fait leurs aveux sous la torture physique et psychologique. Nous exigeons une enquête judiciaire sur les conditions de leurs interrogatoires et de leur incarcération. Nous exigeons leur libération immédiate et l’annulation de toutes les condamnations et poursuite. Nous soutenons leurs demandes d’être placés dans une cellule commune, sans droits communs, que Abderrahim Karrad soit soigné pour son asthme, et que ElMehdi ElBerbouchi puisse reprendre sa scolarité interrompue par son incarcération.
Mohamed Boughrine (72 ans) a été condamné à un an de réclusion ferme, Mohamed Yousfi, secrétaire général du groupe local d’Attac Maroc de Beni Mellal, ainsi que Abdelkebir Rabaaoui et Brahim Ahansal, de l’Association Nationale des Diplômés Chômeurs au Maroc et de l’Association Marocaine des Droits de l’Homme de Beni Mellal ont été condamnés à deux mois de prison avec sursis et 5000 dirhams d’amende, pour avoir manifesté à Beni Mellal en solidarité avec les détenus de Ksar el Kebir et de Agadir.
Nous demandons l’annulation du procès des accusés de Beni Mellal qui n’a respecté ni le fond des conventions internationales ratifiées par le Maroc, ni la forme des procédures légales marocaines. Nous exigeons leur libération immédiate et l’annulation de toutes les condamnations et poursuite.
Veuillez agréer, nos salutations respectueuses
Signature ....
FAX DES AUTORITÉS MAROCAINES
M. Driss Jettou, premier ministre, bureau du premier ministre, courrier@pm.gov.ma - fax : 00212 037761010 // 00212 37 73 10 10
M. Mohamed Bouzoubaa, ministre de la Justice,Rabat : courrier@mj.gov.ma - fax 00212 037723710 , Son scretaire général 00212 37 73 47 25
Commission méditerranée (Attac France)
Messages
1. Des militants des droits de l’homme emprisonnés au Maroc, 17 août 2007, 15:41
LETTRE D’ALGER
Une fois de plus nos prémonitions et nos prédictions se sont avérées justes quand à l’avenir politique du Maroc.
Durant les années 90 nous n’avions pas cessé de prévenir nos militants de gauches, qu’il faut continuer notre lutte jusqu’au bout, jusqu’à l’obtention réelle d’un Etat de droit. Un Etat de droit où la loi est reine et gouverne, où les pouvoirs sont indépendants, où la justice n’est pas aux ordres du roi, ou les libertés de l’homme sont respectées, notamment la liberté d’expression, qui est un droit élémentaire de la vie sociale et culturelle, et qu’il faut toujours se battre pour la faire respecter, la maintenir, la consolider et l’élargir.
Nous avions demandé à nos camarades que la liberté s’arrache et ne se donne pas. Et qu’il ne faut pas se suffire aux solutions et compromis mutilés et partiaux. La liberté doit être entière et totale dans tous les domaines de la société.
Nous avons démontré à nos camarades et par la parole et par mon article « À vos marques » qu’il faut se méfier de l’hirondelle qui ne fait pas le printemps, qu’il faut se méfier de ce roi despotique qui est plus dangereux que son père tyran. Car le tyran est rigide et risque de casser à tout moment, ce qui devait se passer à maintes reprises, si ce n’est la volonté du firmament qui a toujours été hélas de son côté. Par contre le despote est toujours flexible et asymptotique sans changer de structure.
Nous vous avons expliqué que ce n’est pas le régime qui a cédé de son propre gré ces espaces de libertés qu’il a appelé d’une manière cocasse « alternance » et « réconciliation », mais c’est grâce aux militants fervents qui ont crié très fort et qui sont morts dans les prisons vers la fin des années 80.
Malheureusement pour nous, des militants comptés sur la gauche marocaine, et qui ont perdu leur longue haleine, étaient à bout de leur souffle et se sont jetés entre les bras du régime que nous avons combattu. Ce pouvoir qui représente le modèle d’une société bloquée, bureaucratique, policière . Un régime moyenâgeux, archaïque, théocratique, tyrannique et criminel. Un régime de pulsions d’emprises : barbare et animal.
C’est l’oppression qui est censée donner naissance à la liberté, et c’est bien la répression qui doit engendrer les droits de l’homme.
Nos gauchos crédules n’ont même pas eu le temps d’analyser les propositions du régime, ni laisser le temps au temps, pour voir la réalité des choses. Ils ont joints leurs mains à celle du despote, et sont devenus des baisemains, pour dire au monde entier que le Maroc a changé, et qu’il y a une nouvelle ère de démocratie, et tout cela pour que le roi leur jette des nonos, ce qui prouve qu’ils n’étaient que des va-nu-pieds et des flagorneurs au détriment du peuple marocain.
Ces gens ont joué un rôle dangereux contre le peule marocain. Ils ont rendu la virginité politique au régime tortionnaire marocain, malgré que celui-ci a toujours continué et pendant ces mêmes périodes et jusqu’à aujourd’hui à martyriser le peuple marocain, toute tendance confondue, car les droits de l’homme restent toujours les droits de l’homme, qu’il soit marxiste, maoïste, islamiste, démocrate, anarchiste, mécréant, homosexuel…etc. le régime a toujours continué la même politique de menace et de harcèlement et de torture au nom de la lutte contre le terrorisme, tout en exerçant sur nous, les gauchos le terrorisme intellectuel .
Ces « vendus » devenus des sicaires ont touché de gros pots de vin, ils sont devenus des nababs de la nouvelle ère. Une nouvelle ère ou le dealer se confond avec le politique tel que A.HERZENI.
Un grand socialiste a permis la suspension de trois journaux indépendants, et a déployé un code de la constitution dont il a été victime lui-même.
Et il a quitté la scène politique par la petite porte comme un caniche.
Un autre a accepté de jouer le rôle d’arbitre entre les victimes des années de plombs, sans avis ni aval du peuple marocain victime et trahi dans ses libertés depuis l’indépendance.
Et la première chose qu’il a déclarée, c’est que les instances et les associations des droits de l’homme sont des mafias, et qu’il n’existe pas de prisons secrètes au maroc. Et son rapport était fait d’une manière qui n’implique personne, ni le roi, ni ses vassaux, ni ses chiens de garde impliqués dans des crimes politiques flagrants dont celui de Mehdi BENBARKA.
Il s’est accaparé avec ses complices de la dilapidation du budget de la réconciliation que devaient toucher ces gueux marocains qui ont été dépourvus de leur bien durant des décennies auparavant.
Il est devenu très très riche ce qui lui permettait de passer « un siècle » dans un hôtel de luxe à Paris, grâce l’argent du peuple.
Et comme la nature n’est pas injuste comme l’homme, il a quitté très rapidement ce monde, laissant derrière lui ce prestige régal et cette fortune qui ne lui appartient pas.
Dieu ne lui pardonne pas.
Pendant ce temps là, ceux quoi sont censés défendre les valeurs de la liberté se sont penchés sur la curée pour tirer profit du butin largué par ce despote. Entre temps, celui-ci a placé ses aphidés, des médiocres soumis à sa politique dans différents postes et a entériné sa nouvelle politique de médiocratie :
Il a massacré des centaines de marocains arbitrairement au nom de la lutte contre le terrorisme.
Il a crée de nouveaux lieux de détention arbitraire à travers le Maroc.
Il a dépouillé des grandes familles de leur bien.
Il a exercé sur la populace l’autisme et le mutisme, qui ne fait que suivre le régime dans ses festivités : quand le despote est en fête elle l’est aussi, quand il est triste elle l’est aussi… rien n’est authentique, sa vie dépend de celle du despote.
Il a arrêté un grand journaliste indépendant et l’a privé d’exercer son métier.
Il a massacré des manifestants sahraouis à plusieurs reprises sans état d’âme.
Et pendant ce temps là, où étaient-ceux qui devaient garder « le temple de la liberté » ?
Ils étaient occupés par les invitations à travers le monde pour mentir et dire que le Maroc vit une démocratie réelle, plus que « les ricains » et les « francs ».
Aujourd’hui, le pouvoir est plus féroce qu’avant, plus difficile à combattre puisqu’ il a su tirer le tapis au dessous des pieds de tous les partis politiques qui sont devenus de simples spectateurs et non des dépôts de loi qui doivent limiter le pouvoir du roi.
Aujourd’hui, les procès contre « les manifestants du premier mai » ont mis en relief la soumission de la justice au roi. Le roi a emprisonné ces syndicalistes au cours des manifestations du premier mai 2007, au nom de « la sacralité du roi », de la même manière qu’il l’a utilisé contre de Ali LMRABET, article que nous avons toujours combattu par le passé. Cette invention crée par les androlâtres de l’ancien régime et qui nous fait retourner à l’âge de la pierre, où l’homme vénérait tout, même sa race humaine.
Il n’ y a que l’homme qui est sacré dans ce monde.
Le régime a osé une fois de plus, utiliser la force et l’hostilité contre des manifestants de droits de l’homme en la personne de KHADIJA RYADI présidente de l’AMDH et ses acolytes, ainsi que d’autres personnalités militantes .
Et par ironie du sort, le forfait a été accompli par un ex tortionnaire de « tazmamart » qui figure parmi les têtes demandées pour réédition et jugement à l’intérieur et à l’extérieur du Maroc par des victimes des années de plomb. Ceci démontre bien comme il faut, qu’il ne doit pas y avoir d’ impunité pour toute personne commettant des abus de pouvoirs, les tortionnaires d’hier d’aujourd’hui et de demain, voir les laisser au centre du pouvoir après ce qu’on s’amuse à appeler « réconciliation ».
A tous ceux qui veulent ignorer les violations graves des droits de l’homme et de l’expression libre perpétrées par le roi du Maroc, nous vous rappelons les mots d’ALBERT CAMUS :
« Maintenant il n’ y a plus d’aveugle, de sourds et de muets, mais seulement des complices. »
Quand la prison devient un honneur c’est que le roi s’est perverti.
C’est dans les combats menés que se trouvent les conditions du succès de demain. Il faut se battre même si le combat est inégale et semble perdu d’avance, car il vaut mieux perdre en se battant, que perdre sans se battre.
Fait à ALGER 30 juin 2007
MOURAD DEGAULLE
Alias
KADDOUR ERRAMI
Ecrivain journaliste freelancer
Réfugié marocain en Algérie
degaulle10@hotmail.com