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Des sans-papiers occupent un amphi de l’Université Paris 8

Publie le mardi 19 décembre 2006 par Open-Publishing
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Sans-papiers : des collectifs du 93, Montreuil et 77, avec des gens de toutes nationalités et tous âges (disons de 6 mois à 65 ans) se sont installés dans l’amphi A1 aux alentours de 12h30-13h ce jour-même. On revoit les mêmes figures connues depuis longtemps, au moins depuis l’année 2000, dans les occupations de l’ex-Gendarmerie de Saint-Denis, celle de la Basilique, puis celle récente d’une piscine. Mais au de-là des figures, les ouvriers, les chômeurs, les mères de famille, les enfants, les employés, les scolarisés et ... les étudiants. Tout ce monde-là est sans-papiers, privé de droits par les lois qui se succèdent dont la loi CESEDA, sans doute la plus redoutable, parce qu’elle atteint ces gens dans tous les domaines de leur vie (travail, logement, santé, scolarité, études, liens familiaux). On en reparlera.

Occupation : car c’est bien de cela qu’il s’agit, dût-elle se prolonger pendant les vacances universitaires (Voilà qui est nouveau).

Il fallait leur dire la bienvenue, ce qui a été fait par des étudiants et certains enseignants.

La présidence (mais seul le vice-président était présent) est embarrassée. On comprend pourquoi. Je ne parle pas de rapports de force entre élus, mais des groupes patrimoniaux-familiaux, chefs de divers services qui se veulent propriétaires du bâtiment G, et par conséquent de toute la fac. Ceux-là, ne chipotent pas avec les mots, ou avec les actes (expérience de l’année 2000, dans une autre occupation de d’étudiants sans-papiers). Des syndicats vexés d’être élus, et pas au courant (mais ça va si bien ensemble). Ou d’être dépossédés de leur rôle de défenseurs-propriétaires. Dans certains de ces syndicats (c’est une spécialité autogène, et assez incestueuse de Paris 8), il y a même les enfants-clients des parentèles ou groupements d’intérêts du bâtiment G.

Passons ce qui ne devrait rester que folklore. Et pour dire les choses vite :

1/ il faut que l’université accueille ces gens et ouvre un débat sur la situation car c’est aussi son rôle historique (je ne dis pas politique parce que ça ferait rire les baleines).

2/ il faut reparler des étudiants sans-papiers, ou appelés à le devenir, car la misère sans-papiers affecte directement les études.

3/ nous ne sommes pas chez nous entre universitaires, mais à l’université avec la société tout entière. Soyons donc un peu à la hauteur.

Ah, les bonnes fêtes qu’on va passer.

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