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Dette américaine - La destruction

Publie le mercredi 20 avril 2011 par Open-Publishing
2 commentaires

Si trop d’impôt tue l’impôt, pas d’impôt tue l’État. Grâce à la présentation récente de leur politique budgétaire, il est clair comme jamais que le Parti républicain milite pour la réduction du poids des taxes à l’épaisseur du papier à cigarettes. Au risque de compromettre, pour reprendre le mot du président Obama, le pacte social américain. Rien de moins.

Tôt lundi, l’agence de notation Standard & Poor’s a provoqué toute une secousse en affirmant que la décote des États-Unis était possible d’ici deux ans. Son principal argument ? L’incapacité des élus du Congrès à s’entendre, non pas sur le montant des économies qu’il faut réaliser, mais bien sur les choix que cet exercice commande. Standard appréhende également qu’entre la situation qui prévaut actuellement au Congrès et la campagne pour la présidentielle, l’impasse budgétaire dure au-delà de 2012.

De cette impasse, les républicains en sont le moteur. Ils le nourrissent, l’alimentent, en avançant des propositions qui dépassent l’entendement. Pour s’en convaincre, il suffit de s’attarder, six mois après les législatives, aux actions menées par les gouverneurs de certains États. Plusieurs d’entre eux ont mis la hache dans les programmes d’assurance-emploi, dans le nombre d’individus inscrits à Medicaid, dans les programmes d’éducation, de santé mentale, en plus de s’atteler à la destruction des syndicats privés et publics.

Sur la scène fédérale, les élus républicains de la Chambre des représentants, menés sur ce front par les libertariens que sont Paul Ryan et Rand Paul, ont voté à l’unanimité un projet budgétaire qui donne froid dans le dos. Un projet composé en fait par le Heritage Foundation, un lobby ultraconservateur.

Toujours est-il qu’ils se promettent de diminuer le nombre de vieux et de pauvres ayant droit aux programmes de santé, de couper le nombre de bourses étudiantes, les programmes d’apprentissage destinés aux chômeurs... En fait, leur objectif est tout simplement celui-ci : on augmente les déductions d’impôts accordées aux riches, on augmente le budget de la Défense et on coupe dans tout le reste.

Dans cette histoire, qui consiste au fond à libérer les riches des inconvénients de l’impôt et de la réglementation, on ne peut s’empêcher de répéter pour la énième fois combien leur principale proposition relève de la bêtise, de l’idiotie. Chaque fois qu’ils militent pour gaver les plus fortunés, ils martèlent encore et toujours que cela va se traduire par une croissance économique, la baisse du chômage, etc.

Depuis que Bush père et Bush fils ont multiplié les cadeaux pour les millionnaires, leur promesse ne s’est jamais réalisée. Selon une étude effectuée par un économiste britannique de l’Université de Warwick, les baisses d’impôt sont en fait des subventions aux entreprises du luxe, qui sont toutes étrangères et surtout françaises. Autrement dit, les riches achètent du Dior, du Dom Pérignon, du Hermès et autres. Ils ont notamment rempli les coffres du champion du secteur : Bernard Arnault, qui depuis l’an dernier est l’homme le plus riche d’Europe et le quatrième à l’échelle mondiale.

En agissant comme ils le font, les républicains cherchent en fait à détruire tout ce qui ressemble de près comme de loin à l’ombre de l’État. Pitoyable !

Source
http://www.ledevoir.com/international/etats-unis/321504/dette-americaine-la-destruction

http://www.vigile.net/Dette-americaine-La-destruction

Messages

  • En 1944, les Américains les plus riches payaient 94 % d’impôt sur le revenu Vous avez bien lu : 94 % d’impôt sur le revenu. Et en 1964, les Américains les plus riches payaient encore 77% d’impôt sur le revenu. Et ça n’empêchait pas qu’il y ait quantité de milliardaires. Les années 1944-1964 étaient des années de prospérité économique aux Etats-Unis. Les prisons étaient loin d’être pleines, le service public de l’éducation de qualité et la classe moyenne florissante.

    A partir de 1981, Ronald Reagan baisse les impôts des Américains les plus riches. Aujourd’hui ils ne payent plus que 32%. Ce qui a entrainé l’appauvrissement généralisé de la population aux Etats-Unis. Les prisons sont pleines, les services de l’Etat aux populations sont sinistrés....

    Sur le lien ci-dessous, vous verrez l’evolution et les consequences des reformes fiscales americaines

    http://2ccr.unblog.fr/2010/11/21/modele-americain/

    • Partial History of
      U.S. Federal Marginal Income Tax Rates

      depuis 1913 l’imposition des tranches les plus hautes, toute l’histoire des USA s’écrit là. Bien regarder le faible taux d’imposition avant la grande crise de 1929 et les taux qui montent forts après et restent très haut dans les "trente glorieuses" ...

      C’est vrai que c’étaient des putains de bolcheviques les gouvernements US entre 1930 et 1963....

      1913-1915 7,00%

      1916 15,00%

      1917 67,00%

      1918 77,00%

      1919-1920 73,00%

      1921 73,00%

      1922 56,00%

      1923 56,00%

      1924 46,00%

      1925-1928 25,00%

      1929 24,00%

      1930-1931 25,00%

      1932-1933 63,00%

      1934-1935 63,00%

      1936-1939 79,00%

      1940 81.1%

      1941 81,00%

      1942-1943 88,00%

      1944-1945 94,00%

      1946-1947 86.45%

      1948-1949 82.13%

      1950 84.36%

      1951 91,00%

      1952-1953 92,00%

      1954-1963 91,00%

      1964 77,00%

      1965-1967 70,00%

      1968 75.25%

      1969 77,00%

      1970 71.75%

      1971-1981 70,00%

      1982-1986 50,00%

      1987 38.5%

      1988-1990 28,00%

      1991-1992 31,00%

      1993-2000 39.6%

      2001 39.1%

      2002 38.6%

      2003-2011 35,00%

      Une sacrée leçon de choses hein !