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Deux milliards d’hommes dans les bidonvilles en 2050

Publie le mardi 7 octobre 2003 par Open-Publishing

Le chiffre a de quoi faire frémir. Si rien n’est fait au cours des trente prochaines années, la population dans les bidonvilles de la planète doublera, pour atteindre deux milliards d’habitants, prévient l’ONU dans un rapport diffusé lundi 6 octobre.

La situation est déjà grave : aujourd’hui, des "kampungs" d’Indonésie aux "townships" d’Afrique du Sud ou aux "favelas" du Brésil, un tiers des habitants des villes s’entassent déjà dans des cités insalubres privées de constructions en dur, d’électricité, d’eau ou de services d’hygiène. OAS_AD(’Middle’) ;
"C’est une bombe à retardement", estime Naison Mutizwa-Mangiza, expert du programme habitat des Nations unies (centre des Nations unies pour les établissements humains), auteur du rapport.

Anna Tibaijuka, directrice générale de l’organisme onusien, a expliqué en présentant le rapport qu’il y avait une tendance irréversible à l’exode rural. L’Asie abrite la majorité des habitants de bidonvilles de la planète (550 millions, soit 60 %), l’Afrique en dénombre 187 millions (20 %) et l’Amérique latine 128 millions (14 %). Les pays développés eux-mêmes comptent 54 millions de personnes habitant dans des bidonvilles.

"D’ici à 2050, nous estimons que la population mondiale comptera neuf milliards d’habitants, dont six milliards dans les villes et 3,5 milliards dans les bidonvilles, à moins de mesures radicales pour répondre à ce problème", a déclaré Anna Tibaijuka.

Les gouvernements ne s’intéressent guère à ce dossier, note l’organisme onusien, "ce qui laisse un vide comblé par les criminels". "En Afrique, il y a des bidonvilles explosifs. En Amérique latine, il existe de nombreux bidonvilles auxquels les autorités n’ont plus accès", a encore souligné Anna Tibaijuka.

Et de souligner les dangers d’une telle situation. "Les pauvres ne sont pas des terroristes, a-t-elle ajouté. Mais les privations sociales peuvent déboucher sur des comportements antisociaux. Les flots de population sont tous imbriqués. C’est pour cette raison que ce dossier concerne le monde entier." Avec Reuters