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Deux musiciens des Zèbres expulsés vers le Cameroun

Publie le mardi 25 janvier 2005 par Open-Publishing
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Les percussionnistes de la compagnie basée à Montpellier n’ont pas obtenu de visa long séjour.

de Philipe Palat, Montpellier

Le Cameroun a récupéré ses musiciens et la France perdu ses Zèbres. Joseph Mbida et Daniel Nambele, deux percussionnistes camerounais de la Compagnie des Zèbres, ont été expulsés, dimanche 23 janvier, vers leur pays d’origine (Le Monde daté 23-24 janvier).

A l’aéroport de Montpellier où les avait convoqués la police de l’air et des frontières, les musiciens africains n’ont pas fait de difficulté pour embarquer à bord d’un avion pour Douala.

Dans leur regard et leurs accolades, une émotion difficilement contenue. Dans leurs propos, ni amertume ni rancune, plutôt "un sentiment de fierté, celui aussi d’avoir été bien accueillis par la France. Si le Bon Dieu le veut, on va revenir", se bornait à répéter Joseph Mbida, qui, dès mardi, va déposer une nouvelle demande de visa.

Les deux musiciens avaient rejoint Montpellier à l’été 2004, à la demande de la Compagnie des Zèbres, une troupe de danse et de musique africaine. Objectif : tester ces percussionnistes du Ballet national du Cameroun qui bénéficient, pour l’occasion, d’un titre de séjour de 90 jours. Leur visa d’artiste leur permet de travailler, le contrat de travail est visé par la direction départementale du travail et de l’emploi, le projet artistique validé par la direction régionale des affaires culturelles.

Côté scène, le succès de la Compagnie des Zèbres se confirme, au point que la troupe propose un contrat de travail d’un an aux musiciens. Feu vert de la direction départementale du travail, feu rouge de la préfecture. Motif : impossible de convertir un titre de séjour de courte durée en visa long séjour. Pour l’Etat français, celui-ci aurait dû être demandé d’emblée. "Impossible car cette collaboration ne pouvait démarrer autrement que par une période d’essai", plaide Contance Dedieu-Grasset, la présidente de la Compagnie des Zèbres.

Mi-janvier, les deux musiciens camerounais sont cueillis au saut du lit, conduits au centre de rétention de Sète, présentés au juge des libertés, puis assignés à résidence en attendant leur expulsion. Quatre jours plus tard, c’est le coup de grâce : l’appel de l’arrêté de reconduite à la frontière est rejeté par la justice administrative.

Dimanche, la présidente de la Compagnie des Zèbres a enchaîné à la grille d’honneur de la préfecture de l’Hérault les silhouettes cartonnées des musiciens en tenue de bagnard et répandu les cendres des tam-tams sacrifiés. Un baroud d’honneur qui lui a valu de passer la fin de l’après-midi au commissariat de Montpellier pour trouble à l’ordre public.

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3246,36-395437,0.html

Messages

  • Salut, vous tous ! Eh, voilà, encore une absurdité et une injustice de mon beau pays ! Ces derniers temps, avec l’incarcération de Peio SERBIELLE, chanteur basque, juste parce qu’il a ouvert sa porte à un fugitif, le voilà accusé d’être en cheville avec l’ETA ! N’importe quoi ! Et maintenant, deux artistes qui n’ont pas eu de chance, pas de période de...je dirais de probation, —mais ce n’est pas le mot qui convient exactement, je n’en trouve pas d’autre—, les voilà expulsés ! Mais est-ce que cela se passe vraiment sur ma planête ? Quand les habitants de ma planête aux millions de couleurs, d’images et de sons, seront un peu plus réfléchis, un brin plus sérieux, avec un chouia de coeur en plus ? Ou alors est-ce moi qui suis à côté de mes pompes ? "La liberté n’est jamais un acquis, mais une bataille" ; je ne sais plus de qui c’est, mais cette phrase convient parfaitement à la situation ; donc je suis plus qu’en colère.
    A part écrire ceci, que puis-je faire de plus ? Peut-on signer des pétitions afin de les faire revenir, ou de leur obtenir un visa plus vite ?
    Oh, et puis zut, j’arrête ! Allez, Bises à tous et toutes.
    Chris de Breizh-Corsica, presque Citoyenne du Monde, et qui trouve toujours un prétexte pour être en colère.