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Deux siècles ensemble 1917 -1972

Publie le lundi 27 février 2006 par Open-Publishing
3 commentaires

Deux siècles ensemble 1917 -1972

Tome II

Juifs et Russes

Pendant la période soviétique

Auteur Alexandre Soljénitsyne

Editeur Fayard, 2003

Résumé

Le second et dernier volume de l’étude considérable d’Alexandre Soljénitsyne sur les relations entre Juifs et Russes est consacré à la période soviétique de 1917 à 1972. Sur treize chapitres, il expose et analyse successivement la part prise par les Juifs de Russie à la révolution de Février, puis à celle d’Octobre aux côtés des bolcheviks, puis à la guerre civile et aux événements dramatiques des années 20 et 30 ; il se penche sur le dossier douloureux et jusque-là " interdit " de la participation de certains, trop nombreux, à l’appareil répressif soviétique et à l’administration du Goulag, sans omettre d’aborder également, pour finir, les conséquences du pacte germano-soviétique, puis de la " Grande Guerre patriotique ", et l’essor de l’antisémitisme stalinien à la fin des années 40. A la suite de la guerre des Six jours et de la politique indécise du gouvernement soviétique, la communauté juive d’URSS se détache de plus en plus du communisme, mais, parallèlement, rejette la faute de l’échec de la révolution sur les spécificités de l’histoire et du caractère des Russes. Les deux derniers chapitres sont consacrés, d’une part, au début de l’exode à destination d’Israël ou de l’Occident, d’autre part, aux problèmes de l’assimilation de ceux qui restent. Si l’auteur arrête son analyse en 1972, c’est qu’avec la liberté de mouvement recouvrée, les juifs ne se trouvent plus astreints à vivre en Russie : désormais, les rapports entre les deux communautés se situent dans une perspective nouvelle. La méthode suivie est identique à celle du premier volume. Soljénitsyne s’appuie principalement et parfois même quasi exclusivement sur les sources juives et offre un tableau aussi précis que contrasté des périodes étudiées. Une véritable somme, la première du genre, qui, vu son ampleur, pourrait bien être reconnue comme définitive

Biographie de l’auteur

Prix Nobel de littérature, réinstallé en Russie après un exil de vingt ans, l’auteur du Premier Cercle et du Pavillon des cancéreux, après avoir bouclé ses deux entreprises littéraires géantes, L’Archipel du Goulag et La Roue rouge (six tomes sur huit déjà publiés en France) et tout en poursuivant la rédaction de ses mémoires (deux volets publiés, sans doute encore deux à venir), a renoué depuis peu avec le genre court -, notamment avec Deux Récits de guerre - ainsi qu’avec l’histoire et la critique littéraires

Messages

  • Un sujet tabou

    Bien qu’officiellement les Juifs n’aient jamais représenté plus de 5% de la population totale du pays, ils jouèrent un rôle hautement disproportionné et probablement décisif dans les débuts du régime bolchevik, en dominant effectivement le gouvernement soviétique pendant ses premières années. Les historiens soviétiques, de même que la plupart de leurs collègues occidentaux, préfèrent ignorer ce sujet, depuis des décennies. Les faits, cependant, ne peuvent être niés.

    A l’exception notable de Lénine (Vladimir Oulyanov), la plupart des dirigeants communistes qui prirent le contrôle de la Russie en 1917-1920 étaient des Juifs. Léon Trotsky (Lev Bronstein) fut le chef de l’Armée Rouge, et pendant un temps, fut le responsable des Affaires Etrangères des Soviets. Yakov Sverdlov (Yankel Solomon) était à la fois le Secrétaire de l’Exécutif du Parti Bolchevik et — en tant que président du Comité Central Exécutif — chef du gouvernement des Soviets. Grigory Zinoviev (Radomylsky) dirigeait l’Internationale Communiste (Komintern), l’agence centrale pour répandre la révolution dans les pays étrangers. D’autres Juifs importants étaient le Commissaire [ = Ministre] à la Presse, Karl Radek (Sobelsohn), le Commissaire aux Affaires Etrangères Maxim Litvinov (Wallach), Lev Kamenev (Rosenfeld) et Moisei Uritsky.

    Lénine lui-même était principalement d’ascendance russe et kalmouk, mais il était aussi à un quart juif. Son grand-père maternel, Israël (Alexandre) Blank, était un Juif ukrainien qui fut plus tard baptisé dans l’Eglise Orthodoxe Russe.

    En parfait internationaliste, Lénine regardait tout loyalisme ethnique ou culturel avec mépris. Il avait peu de respect pour ses propres compatriotes : « un Russe intelligent », remarquait-il alors, « est presque toujours un Juif ou quelqu’un avec du sang juif dans les veines ».

    JE me permets de remettre ce texte qui a été supprimé tout a l’heure sur , reponse à antired .
    claude de toulouse .

    • Claude,

      Sans vouloir dire, mais en le disant, dire que :

      .../...En parfait internationaliste, Lénine regardait tout loyalisme ethnique ou culturel avec mépris. Il avait peu de respect pour ses propres compatriotes : « un Russe intelligent », remarquait-il alors, « est presque toujours un Juif ou quelqu’un avec du sang juif dans les veines ».../...

      est une phrase vraiment curieuse, pouvant faire penser que les Juifs russes étaient des étrangers en Russie....Si les juifs n’étaient pas des compatriotes , si ils n’étaient pas russes sous le tsarisme anti-semite aux lourdes traditions de tolerance envers sa caste militaire noble pogromiste, ou d’une des nationalités de l’URSS après la révolution, de quelle nationalité étaient donc les Juifs alors ?

      En fait, mais en plus feutré , cette ré-écriture solyenitsienne de l’histoire , plus soft, cache mal un des carburants de base d’une logique au moins xenophobe : Les minorités sont le parti de l’étranger.

      En + si elle est révolutionnaire, on a donc un complot judeo-bolchevique.... C’est + clair donc en mettant les mots sur les concepts, et on a compris.

      Ah ! on a oublié un certain Joseph Vissarionovich Djougachvili dans les non-juifs du nouvel état soviétique. Surtout dans la période repressive n’ayant plus pretexte de la guerre civile.

      Copas

  • "les conséquences de la " Grande Guerre patriotique "" ? Soljénitsyne n’est pas le mieux placé pour parler du sacrifice de 20 millions de Soviétiques mettant un point final au nazisme.
    A comparer aux 200 000 militaires étatsuniens décédés, mais valorisés, avec leur pays d’origine par les historiens négationnistes dominants en matière de Seconde Guerre mondiale, au point trop souvent d’en faire les premiers vainqueurs du conflit...