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La victoire de Barack Obama à l’élection présidentielle américaine dans ce qu’elle porte de symbole - l’élection d’un homme noir à la maison blanche – a mis en évidence les frustrations de ce qu’il est désormais convenu d’appeler les « minorités visibles ». Et les médias de s’emparer de la question en pointant l’extrême difficulté de lire dans le paysage politique français la diversité de représentation de notre société.
En matière de politique, et il ne s’agira que de cet aspect ici, comme en matière de diversité rien n’est comparable entre la France et les Etats-Unis ; Leur histoires, leurs institutions sont différentes. Les remèdes ne peuvent être les mêmes.
Néanmoins s’il il est inadéquat et périlleux de poser la question de la représentation de « la diversité » en terme de quotas (sur quelles bases ? sur quel nombre ? sur quelles légitimités ?) Il existe pourtant des solutions simples auxquelles s’opposent de très fortes résistances.
Chacun à pu constater ces derniers jours la multiplication des bonnes intentions des responsables politiques. Pas un n’affirme ne vouloir faire en sorte que cette diversité prenne sa place dans les affaires publiques. Lors du dernier congrès du Parti Socialiste par exemple chaque candidat à la direction à assuré sa volonté d’intégrer cette diversité dans son équipe, cette diversité devant s’assortir naturellement d’un renouvellement des personnels politique.
Car le principal grief des portes paroles de ces « minorités » est la confiscation du pouvoir par une « élite » autoproclamée qui verrouille l’accès aux fonctions.
Poser ces questions, renouvellement et diversité, c’est toucher le cœur d’un problème qui nous mène à l’horizon de la question de la démocratie, et de son exercice.
Verser des larmes de crocodile sur le manque de représentation en jurant la main sur le cœur que tout va changer n’engage que pour un temps. Et on ne peut s’empêcher de penser que ces promesses n’ont de valeur qu’autant qu’elle attire les faveurs des électeurs.
Dans une perspective de gauche l’exercice du pouvoir doit être effectif pour chacun. Pour réaliser cet objectif il s’agit dès lors de permettre au plus grand nombre d’accéder aux fonctions.
Et, c’est bien là que le bas blesse. Nombre de responsable politique parle de leur fonction comme de leur « métier », ou d’une « carrière ». Si vraiment la démocratie représentative trouve son aboutissement dans l’exercice effectif du pouvoir par le plus grand nombre, il faut faire cesser la professionnalisation de la politique, et par là même une pratique qui consiste à faire croire que la chose publique n’est l’affaire que de spécialistes, d’une « élite ».
Le non cumul strict des mandats, pas plus d’un mandat en même temps, et le non cumul dans le temps, pas plus de deux à trois mandats successifs, permettrait de débloquer l’accès aux responsabilités. Dans le même temps, ce « double-non cumul », ce renouvellement de fait, créerait une demande qui libérerait des places qui permettraient à la diversité d’accéder enfin aux responsabilités.
On le voit cette mesure assortie d’un véritable statut des élus, ainsi que de la possibilité d’interventions citoyenne n’offre que des avantages en terme de démocratie ; Diversité des représentations, émergence de nouveaux responsables, fin d’un monopole du pouvoir par les « élites », proximité de l’action publique, turn-over du personnel politique, désacralisation des fonctions électives locales…
Toute organisation politique qui souhaite sincèrement une intervention réelle des citoyens dans le débat publique doit se saisir de cette question et la mettre en débat.
Messages
1. Diversité en politique, 19 novembre 2008, 15:23
Pas mal, ça. Ca pourrait être intégré ici :
http://www.presidentielle-2007.net/generateur-de-langue-de-bois.php
Blague à part : comment concilier "carrière" politique, et "carrière" tout court, même si on pose la question en termes non pas de carrière mais de "pain quotidien" : comment interrompre les activités prenantes qui assurent notre pain quotidien, momentanément, pour exercer une responsablité politique, et retrouver son métier intact après, de manière à pouvoir continuer à manger une fois qu’il n’y a plus d’"indemnités" ?